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EAN : 9782846792042
125 pages
Ginkgo (20/04/2012)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Plus de vingt ans après la signature des accords de paix entre Israéliens et Palestiniens, les regards des médias occidentaux se focalisent sur l’éventuelle reconnaissance internationale d'un État palestinien par l’Assemblée générale des Nations Unies. Comme à l’accoutumée, c’est l’aspect géopolitique du conflit qui polarise l’attention ; On sait en revanche beaucoup moins de choses sur la vie quotidienne dans les territoires occupés. Quelles sont les conséquences d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voici un ouvrage qui éclaircit des zones d'ombres concernant les Palestiniens. Les accord de 1999 devaient élargir l'autonomie de des Palestiniens en vue d'une progression vers la paix entre Palestiniens et Israëliens. Qu'en est il aujourd'hui ? Depuis la reprise de l'Intifada en 2000, les contrôles israëliens se sont durcis et la vie des Palestiniens est plus difficile.
L'ouvrage raconte à travers quelques témoignages le "quotidien" des palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, la réalité de l'après accord d'Oslo. Témoignages poignants, sans langue de bois de la part des témoins, qui racontent leurs espoirs, leurs fatalités et leurs combats face à ce qu'ils vivent au jour le jour. Pour eux, pas de projet à long terme, chômage de plus en plus croissant, déplacements difficile ... mais malgré tout un moral d'acier.

On peut cependant regretter le manque de témoignages suivants : le quotidien des femmes, des enfants, du ravitaillement...

L'étude concerne la vie sous occupation. Or donc, pour moi,il s'agit avant tout d'un ouvrage politique sur une occupation et le contrôle de territoire suite à un échec des accords d'Oslo. Il ne décrit pas suffisamment ce que vivent les Palestiniens. Comment vivent ils ? Les conditions ? L'entente avec les Israëliens ? Je reviens sur le manque de témoignages concernant les femmes et les enfants. etc

L'ouvrage (qui ne compte que 100 pages) permet une approche courte de ce que "Vivre sous occupation" signifie.
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En 1993, les accords d'Oslo ont donné lieu à la création d'une Autorité palestinienne qui devait gérer différents domaines d'activités civiles et qui était accompagnée de d'institutions de gestion des affaires courantes. Cette entité était provisoire et devait couvrir une période de 5 ans, de 1994 à 1999. Or, pour les dirigeants palestiniens, il allait de soit que cette Autorité débouche sur la proclamation d'un Etat. En janvier 1996, les populations de la Cisjordanie et de la bande de Gaza ont élu au suffrage universel direct leurs premiers députés ainsi qu'un président qui a composé un gouvernement. Les institutions nationales créées suite aux accords d'Oslo présentaient donc un certain degré de permanence en dépit de leur fonction de transition initiale.

Le processus de paix devait s'accompagner du retrait des troupes israéliennes des territoires palestiniens. Dans les faits, il s'agit plutôt d'un redéploiement, l'armée s'étant installée aux portes d'entrée et de sortie des villes de façon à canaliser et contrôler les flux de population palestinienne.
Je crois qu'on peut facilement comprendre le scepticisme dont ont fait preuve les population à l'égard de ce processus de paix ...

Un chapitre sur le contrôle de la mobilité entre les différents territoires créés suit l'introduction. Il est assez révoltant de constater que même si les territoires palestiniens sont théoriquement indépendants, ils restent dépendants des autorités israéliennes sur bien des points. L'état d'Israël peut décider d'une minute à l'autre de fermer les checkpoints et d'empêcher les palestiniens de quitter leur ville. Les palestiniens sont également soumis à de nombreux contrôles lors de leur déplacement. Rien que le fait de quitter la ville peut prendre une journée entière.
A des années lumières de nos droits de libre circulation des biens et personne, pas vrai ?

S'en suivent plusieurs témoignages d'habitants de Bethléem et Naplouse. Comment être chauffeur routier ou conducteur de taxis dans de telles conditions ? En quoi le travail des autorités municipales en est-il affecté ? Ces quelques interviews nous en apprennent bien plus sur le quotidien en Palestine que les journaux télévisés qui, depuis des années, ne nous parlent jamais que des morts et des attaques quotidiennes. La violence ne résout peut-être rien mais en prenant conscience de la vie de ces populations, on ne peut que comprendre leur révolte.

Il s'agit donc d'un très bon ouvrage "pour les nuls" que je recommande à tous ceux qui aimeraient en savoir un peu plus sur le conflit israélo-palestinien d'un point de vue historique et sur le quotidien de cette population qui aspire à un État reconnu depuis soixante ans.
Lien : http://ca-sera-comment-dis.b..
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Ce sont les co-auteures, Aude Signoles, politologue et enseignante à Istanbul, et Véronique Bontemps, anthropologue vivant entre la Palestine et la Jordanie, qui s'efforcent de nous rendre compte des difficultés au quotidien d'un peuple soumis au bon vouloir de son voisin israélien pendant la période allant de septembre 1993 aux années 2002-2006.
On commence par une brève explication du processus de paix débuté en 1993 avec les accords d'Oslo et du début de la deuxième Intifada de septembre 2000 mais également des réinvasions israéliennes qui ont suivies.
Cet ouvrage raconte le quotidien de Palestiniens après les accords d'Oslo. Tranches de vie et témoignages sur les difficultés rencontrées mais aussi les espoirs d'un peuple face à une occupation de plus en plus invasive.
Une approche qui met tout de même de côté certains points qui sont pour le moins aussi important que le devenir industriel, économique ou politique, par exemple la première partie du livre intitulée « Mobilités contrariées en territoire fragmenté » est dédiée aux difficiles déplacements commerciaux ; du coup le social ou les conditions de vie sont laissés quasiment de côté.
La deuxième partie présente l'état de l'économie très largement dépendant de la politique, de l'économie israélienne et de l'aide financière extérieure. Mais le plus intéressant à mes yeux reste quand même le journal de terrain – Chroniques de Naplouse 2006-2010, qui apporte réellement une lueur sur le quotidien des Nabulsis.
Ouvrage condensé sur un problème de taille qu'est le conflit israélo-palestinien et sur les difficultés au quotidien de vivre dans un territoire occupé, un territoire où l'espoir d'une vie meilleure est entravé par un imbroglio politico-économique.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Aude Signoles est politologue, spécialiste de la question palestinienne et enseigne à Istanbul, Véronique Bontemps anthropologue vit entre la Palestine et la Jordanie.
Pour les besoins de leurs recherches elles ont partagé pendant plusieurs années le quotidien de Palestiniens en Cisjordanie, à Naplouse, à Ramallah, à Bethléem. Aude était en Palestine juste après la signature des accords d'Oslo, il régnait alors une atmosphère teintée d'espérance en Occident et de désenchantement en Palestine. Véronique a commencé ses recherches après la tragédie du 11 septembre 2001, en pleine deuxième Intifada.
Après une introduction rappelant le contexte géopolitique dans lequel se trouve actuellement ce territoire du Proche Orient, déchiré entre deux peuples qui n'arrivent pas à vivre ensemble, et ne proposant aux Palestiniens que des territoires en formes de confettis à la gestion chaotique et très souvent contrôlée par les israéliens ; les deux chercheuses proposent une série d'entretiens illustrant cette fragmentation territoriale et les mobilités entravées qui vont de pair ; puis une lecture assez convaincante de l'économie palestinienne sujette à Israël et anémiée.
Le livre se compose de retranscriptions d'entretiens, de commentaires et d'analyses qu'elles ont relevées durant leurs séjours. On croise ainsi un chauffeur routier, un responsable d'une société de taxi, un ingénieur communal attaché au service des permis de construire, un conseiller municipal et le directeur d'une ONG. Grâce à une mise en page aéré (quelques photos, cartes et encart apportant des précisions sémantiques ou contextuelles) le propos est vif, dynamique et très instructif. le pathos est exclu, l'analyse et la distanciation sont de mises. C'est un très utile document de vulgarisation et de témoignage sur le quotidien de nombreux palestiniens. Il apporte un véritable contre-point aux discours plus politiques et journalistiques qui dominent l'information dans cette région. L'ouvrage contribue par son éclairage à montrer combien le quotidien de toute une population se retrouve entravé par une situation de guerre et d'occupation (occupation niée par les Israélien mais bien réelle dans les faits !). Puisse-t-il être compris comme une pièce au dossier d'une éventuelle recherche de solutions adéquates ?
Lien : http://legenepietlargousier...
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
 

«  Au-delà, nous avons toutes deux rapidement mesuré à quel point le poids de la présence israélienne restait capital pour comprendre les dynamiques internes à la société palestinienne. Les mobilités quotidiennes, les demandes de permis de construire, les départs en voyage, les inscriptions à l’école : tous les actes, jusqu’au plus banal de la vie des Palestiniens, restaient déterminés par l’Etat d’Israël.

C’est la raison pour laquelle la restitution du vécu et ressenti de la situation sur le terrain ne pouvait être évacuée si facilement de nos recherches : acteurs de la vie publique comme habitants ordinaires avaient à traiter au jour le jour avec les multiples contraintes d’une occupation étrangère qui ne disait plus son nom. »
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« En réalité, l’Etat d’Israël n’a pas intérêt à ce que des activités de développement soient organisées par les Palestiniens à l’échelle régionale. Il cherche plutôt à briser toutes connexions entre villages qui pourraient servir d’appui à la structuration d’une économie, mais aussi d’identités régionales, et conforter, ce faisant, l’avènement d’un Etat.

Sa stratégie consiste donc plutôt à aider au développement du « micro-local », afin d’apporter un semblant d’amélioration aux conditions de vie des habitants dans les zones rurales et tenter de leur faire oublier les réalités de sa domination. Il en était de même du temps de l’occupation. »
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«  Cet entretien a été réalisé en décembre 1999. A l’époque, il est prévu que les discussions sur le statut permanent des Territoires palestiniens démarrent quelques mois plus tard.

[…]

A l’époque de l’entretien, mon interlocuteur semblait encore avoir l’espoir que ces discussions aboutissent à un règlement définitif du conflit entre les deux parties et permettent, au niveau local, de nouveaux redéploiements de l’armée israélienne d’une part, des changements de statut pour les terres sises à l’intérieur des frontières municipales d’autre part. »
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« Pour nous la vie, ça veut dire que l’être humain doit continuer, on parie, on perd ou on gagne, des fois ça marche et des fois ça ne marche pas, mais on veut continuer… En tous cas, en ce qui concerne les points de passage et les frontières, je suppose, enfin, je n’ai pas visité toutes les frontières dans le monde, mais je pense que nous avons les pires. »
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« Depuis l’occupation des Territoires palestiniens en 1967, ce dernier (l’Etat d’Israël) a activé une politique économique qui vise à la fois à l’enrichissement personnel et à l’appauvrissement collectif des populations. C’est ce que la politologue américaine Sara Roy appelle la politique israélienne d’anti-développement. »
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Videos de Véronique Bontemps (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Véronique Bontemps
Le monde navigue depuis 200 jours dans des eaux troubles. Plus de six mois depuis les massacres du Hamas et d'autres groupes palestiniens en Israël, 1 100 morts, et toujours 130 otages à Gaza. Plus de six mois de massacres de l'armée israélienne à Gaza, plus de 34 000 mort·es et des dizaines de milliers de blessé·es, d'orphelin·es, de disparu·es. Ces massacres nient notre humanité commune. Personne ne saurait les justifier. Dans ces eaux troubles cohabitent, mal, des sentiments mêlés : la peur, la rage et parfois la haine, l'indignation et la colère. Certains essentialisent les juifs, nourrissant un antisémitisme inacceptable. D'autres essentialisent les Palestiniens ou les musulmans comme autant de soutiens du Hamas, et portent sur eux un soupçon permanent dès qu'ils manifestent leur solidarité avec la Palestine. Des manifestations ont été interdites.  Des militant·es, des chercheurs et chercheuses, des étudiant·es, des syndicalistes, ont été sanctionné·es, entendu·es, censuré·es. Certain·es sont jugé·es ou convoqué·es pour avoir fait l'« apologie du terrorisme ». Mais ce ne sont pas des terroristes ni des apologistes de crimes. Ils et elles défendent des opinions politiques. Elles peuvent ne pas plaire. Faut-il pour autant bâillonner leur liberté d'expression ? Si elles et eux sont visé·es aujourd'hui, ne pourrions-nous pas tous et toutes l'être demain ?
L'émission spéciale de Mediapart avec : Véronique Bontemps, anthropologue, chargée de recherche au CNRS ; Rima Hassan, candidate de la France insoumise aux élections européennes ; Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT ; Tayeb Khouira, porte-parole du syndicat Sud aérien ; Olivier Besancenot, militant du Nouveau Parti anticapitaliste, ancien candidat à l'élection présidentielle ; Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale ; Vanessa Codaccioni, professeure de science politique à l'université Paris 8 ; Carine Fouteau, présidente et directrice de la publication de Mediapart.
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