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EAN : 9782070375653
247 pages
Gallimard (25/05/1984)
3.82/5   14 notes
Résumé :
Les personnages de tous ces récits... mes enfants de chœur de derrière les hauts murs... Gladys la clocharde, Mandarine le truand, le Phallocrate, Globuleux et Bon Papa les flics de choc, Mariette la tendre petite pute de -Luna Park, le prisonnier de la nuit aux avant-postes de la guerre en Lorraine... m'arrivent comme ils peuvent, comme ils veulent au fil de ma mémoire ou de mon imagination. Ils font leur petit tour et puis ils s'en vont aux enfers ou au royaume de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En une dizaine de bonnes nouvelles bien vertes , Alphonse Boudard cueille des pommes hautes en couleurs...
Y'a d'abord Marcel l'artiste de la débrouille, Frédo le nantais qui en tient une couche, Fernand les yeux bleus qui en a plein les godasses, Norbert le Casanova de la chagatte, Mandarine le truand acide, la femme de coeur artichaude ,Gladys l'actrice d'un square et un tas d'autres aux moeurs bien affranchis...
J'ai toujours le même plaisir à me plonger dans l'argot d'Alphonse qui accorde son violon dingue avec ses enfants de choeur qui en perdent parfois leur latin...
Cette belle chorale iconoclaste vaut bien le temps d'une petite messe littéraire, que l'on ouvre grande nos chasses !
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Je t'offre quoi ma gueule ?
Anita qui m'accueille ainsi...toujours on peut dire, à bras ouverts...en son rade des anciennes Halles. A ne pas en croire l'endroit...rétro...folklo, comme ils disent !... Tout à fait le tapis d'avant-guerre...les photos d'artistes au mur. Mes metteurs en scène de cinoche, ils veulent pas me croire quand je leur décris...que ça existe encore. Ils ont peur que sur leur pelloche ça fasse pittoresque. Le pittoresque, auprès des critiques, c'est le péché mortel, la tare irrémédiable !
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Elles sont presque toutes maquillées outrageux… ça hésite entre la fofolle et la mère maquerelle. On se demande bien à quoi ça sert passé un certain âge tout ce barbouillage, ça n’atténue rien au contraire. Elles minaudent… elles se font des petites politesses autour de nos plats aux titres ronflants. Elles s’évoquent les unes les autres les temps jadis où elles étaient chanteuses d’opérettes, tragédiennes au mieux avec un président du Conseil, danseuses à l’Opéra, petites amies de banquiers célèbres, etc.
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Hier comme aujourd’hui, flics, professeurs, ou étudiants, dialoguer avec eux, ça me fatigue d’avance. Je me bute que ça sert à rien… qu’on parle toujours trop, à travers, à tort, à lurelure, rabâchis et babillages ! Les vrais échanges c’est délicat… ça nécessite des ondes spéciales… avec les amis, les amours, on se comprend toujours à mi-mot, entre les lignes, d’un seul regard ma chère enfant, je vous darde et brûle et envoûte jusqu’aux délices du pageot.
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Je viens juste de dépasser la trentaine, c’est un âge où l’on bande au moindre jupon. Embastillé, privé, ça vous obsède, bien naturel. Le temps perdu, on se l’additionne en filles qu’on va rater, qui ne reviendront plus… qui tournent déjà le coin du boulevard. C’est ça la réelle punition, le reste je m’en arrange… l’eau fraîche et le pain dur… la paillasse, le froid des nuits d’hiver…
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Si on voulait bien tout considérer, je vis d’expédients les plus glandilleux depuis presque toujours… je ne suis d’ailleurs qu’un expédient moi-même de par ma naissance clandestine… alors rien ne m’appartient… ces mille huit cent soixante balles, c’est en quelque sorte de la charité pure de sa part, une manifestation encore de sa clémence incomparable ! Et je lui dirai même pas merci… l’ingratitude est ma seconde nature puisque ma première c’est les expédients.
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Videos de Alphonse Boudard (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alphonse Boudard
21 novembre 2009 :
Mot de l'éditeur :
« Je regrette de ne pas lavoir butée pendant quil en était encore temps. Nul besoin de réfléchir ni délaborer le crime parfait. Plus cest gros mieux ça passe.

Elle faisait le ménage monsieur le commissaire. Elle a dû glisser sur le carrelage quelle venait dastiquer. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais une vraie petite fée du logis, une maîtresse-femme. Quest-ce qui sest passé? on ne le saura jamais. Mauvais contrôle du pied dappui, fort justement monsieur le commissaire, le coup du lapin. La faute à pas de chance, encore une fois.

Jaurai dû lui mettre un grand coup derrière sa gueule alors que tout le monde ignorait encore notre différent. Les Boulard ? Un exemple pour tous les couples modernes. Jamais un mot plus haut que lautre, aimables avec les voisins, bonjour et bonsoir. Jaurai utilisé le cendrier en granit de Bénodet. Jaurai pris mon élan, de toutes mes forces et de toute ma rage, pour la frapper à larrière de son crâne vide. Plus tard, bien plus tard, jaurai appelé le SAMU. Oui, ça a dû se passer il ny a pas bien longtemps docteur. Mais jétais en train de bricoler dans le garage, je nai rien entendu parce je perçais des trous dans de la tôle. Cest que je construis un cabanon pour abriter les outils de jardin. Ce nest pas que jai beaucoup de terrain, mais ça me détend de pratiquer lart potager. Et puis, cest pas les légumes quon trouve dans le commerce. Des saveurs et des parfums incomparables. Ah oui, ma femme. Quand jai constaté, il devait déjà être trop tard. Enfin, je ne suis pas médecin. Je ne peux pas juger, mais elle était très pâle. Quest-ce que vous en pensez docteur?

Lélectrocution à la machine à laver, cest pas mal non plus. Combien de femmes disparaissent chaque année alors quelles accomplissaient leurs tâches domestiques? Elle avait grand soif, mais elle avait la manie de stocker les produits pour déboucher les cabinets dans des bouteilles deau minérale. Elle faisait les vitres au troisième étage un jour de grand vent. Elle préférait le bain à la douche, pourtant elle sétait toujours refusée à apprendre à nager. Elle avait la manie de garder près delle une bougie pour la sieste.

Ca fait trois lignes, dans les journaux, à la page des faits divers. Personne ne sen émeut. Sinon les proches, évidemment, car le plus dur cest toujours pour ceux qui restent.
elle est tombée à la renverse, sa tête a porté contre le rond des chiottes. Une belle mort, elle ne sest pas vue partir. Exactement, comme vous dites »

Lorsquil écrit, lorsquil se laisse porter par le jaillissement des mots, Serge le Vaillant ne manque pas de soumettre ses textes à lépreuve du « gueuloir » de Flaubert, de les lire à haute voix pour mieux les fignoler. Ancien capitaine au long cours, grand homme de radio, grand chef dorchestre des nuits de France Inter, cet orpailleur de la langue française, quelle soit verte ou noire, est un magicien. Il na pas seulement le talent de conteur dun Gérard Sire ou dun Jean-Pierre Chabrol. le culte des mots ciselés, des mots torchés, la faconde dune prose féconde, le sens de lorgie verbale.
Ses textes ont le verbe acide et tendre, le verbe au goût de pomme dApi, celui qui baptise et qui tue, qui bénit et qui excommunie, qui conjure et qui absout, qui enfante et qui explose, qui hurle et qui chuchote, qui pleure et qui pavoise. Serge Levaillant appartient à la lignée des Rabelais, des Villon, des Rostand, et plus près de nous des Céline, Léon Bloy, Auguste le Breton , Albert Simonin, Francis Blanche, Alphonse Boudard, Michel Audiard, et autres Frédéric Dard. Il est un magicien, un orpailleur de la langue, quelle soit verte ou noire, ciselée ou torchée : avec lui les mots croustillent. Ils mordent, ils aboient, ils cajolent. Ils sont tour à tour tendres et cruels, nourris de vinaigre et de miel, de gifles et de caresses. Ils décapent. Ils émeuvent. Ils déchaînent des crises de rires et de jubilation. Ils touchent à la fois nos coeurs et nos zygomatiques.
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