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EAN : 9782080663658
269 pages
Flammarion (05/10/1993)
3.86/5   14 notes
Résumé :
Des années qu'Alphonse et Frédo ne se sont pas serré la pince. De l'eau a coulé sous les ponts, depuis ces temps où ils goûtaient ensemble l'ordinaire des reclus. De la taule au bagne, en passant par Pigalle, il a souvent trébuché, Frédo, sur les écueils de la rue.
Alphonse, lui, il s'en est plutôt bien sorti des ornières de la route. Son argot est devenu un style et ses bouquins se vendent comme des petits pains. Sans doute pour ça que Frédo s'est décidé à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Alphonse Boudard a partagé un temps d'incarcération avec Alfred Friteau ,dit « Frédo » ou « La tringle » qui distribuait la popote dans les cellules .Des années plus tard ,alors qu'Alphonse s'en est sorti grâce à la littérature et au cinéma ,Frédo le contacte pour pouvoir se retrouver devant un bon repas.Et ils ne vont plus se lâcher .Alphonse va nous conter l'incroyable ascension de Frédo qui d'éducateur va devenir directeur d'un centre de réinsertion grâce à sa prestance et son bagou mais en continuant à se livrer à de petites magouilles .Truculent.
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Alfred Friteau, « Frédo » pour les intimes, est un truand à l'ancienne qui a connu les maisons de correction, les prisons centrales et même le bagne. Au total, environ 25 années derrière les barreaux. Il a partagé quelques-unes de ses galères pénitentiaires avec l'auteur. C'est la raison pour laquelle il reprend contact avec lui bien des années plus tard. Alphonse est un auteur connu. Il fréquente même le milieu du cinéma. Frédo lui, s'est trouvé un petit boulot d'éducateur à Rouen. Il se consacre à la réhabilitation de jeunes voyous. Un curé s'intéresse à lui. Il va même jusqu'à lui confier la direction d'un centre de réinsertion en région parisienne. Quelques personnages haut placés s'extasient sur une aussi extraordinaire reconversion. En réalité, Frédo n'en a pas complètement terminé avec tous ses vieux démons…
« Saint Frédo » se présente plus comme un roman social que comme un roman noir ou policier. Il se situe plutôt aux limites des trois genres. le personnage haut en couleur de ce gangster d'un autre temps, celui des « vrais hommes » avec leur code d'honneur que Boudard relativise d'ailleurs, mérite à lui seul d'occuper toute l'intrigue. Tour à tour braqueur, perceur de coffre-forts, fourgue et proxénète, il profite de son retour à la liberté pour mettre les bouchées doubles autant sur la boisson que sur la nourriture ou les femmes. Un vrai jouisseur libidineux, ce faux « saint » ! Un régal que cet ouvrage autant pour le regard malicieux et plein d'humour que pour le style inimitable, truffé d'argot, d'images cocasses, de trouvailles lexicales d'un auteur comme on en fait plus.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
On m'a reconnu, même les plus chochottes du sérail, un petit talent de bonimenteur du porte-plume.
Duraille de se faire accepter dans ces engeances. Ils sortent tous des mêmes écoles, mêmes quartiers. S'ils conchient dans leurs oeuvres papa-maman, au fond ils restent dans leur caste. Ils ont du jus de banque dans les veines.
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Rien que de penser à ces années de carême, il se force à engouffrer le maximum de nourriture dans la panse. Ça se conçoit, mais ça présente un danger plus ou moins lointain. Trop ou trop peu, au finish on en crève.
A ce sujet, l'histoire de Frédo est exemplaire. Une véritable fable. Pas simple son voyage de noces avec le malheur. Avec toutes les anecdotes, les incidents… Certes, ça ferait un sacré mélodrame. Je vous ai donné un aperçu… le papa truand de la Carlingue… la maman poitrinaire… l'orphelinat… la colonie pénitentiaire… et la suite que vous allez voir… cette cascade de catastrophes sur le dos d'un pauvre gamin.
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Ça me prend, je la tringle n'importe où… sur la table de la cuisine, dans les chiottes, une cabine téléphonique… contre un mur la nuit dans la rue… en levrette comme des clébards. Je la rends heureuse !
Elle ne s'en lasse pas de cette troustafana infernale. Ça, c'est pour l'amour, le reste c'est pas l'eau fraîche mais les fins de mois se tirent à crédit. Ils passent devant les belles vitrines où brillent les plus beaux caprices de notre monde qui devient au fil des années la société de consommation.
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… l'art du journalisme… grossir le sujet… scoop… l'hyperbole ! Ça vous agace au début, il faut un peu de réflexion pour se rendre à l'évidence que toutes ces facéties, singeries de plume, vous tissent votre légende. Sans trop s'y prêter on devient mythe. Ils affabulent, bluffent, montent la sauce en neige. Le public, les chères lectrices ont besoin de toujours plus… toujours plus fort comme au braquemart. « Encore ! encore ! Mon bel amour ! Mon étalon ! La raideur de mes extases !
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Il me restait à vivre de ces moments de fulgurance...d'éclatement dans la volupté...de ces respirations sur les bordures verdoyantes...de joyeuses rigolades aussi...de ces choses imperceptibles, indéfinissables...qu'on voudrait retenir et on n'y arrive pas, mais qui vous laissent au cœur une nostalgie bien délicate,bien précieuse. La vie ça ne sert qu'à vivre.
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21 novembre 2009 :
Mot de l'éditeur :
« Je regrette de ne pas lavoir butée pendant quil en était encore temps. Nul besoin de réfléchir ni délaborer le crime parfait. Plus cest gros mieux ça passe.

Elle faisait le ménage monsieur le commissaire. Elle a dû glisser sur le carrelage quelle venait dastiquer. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais une vraie petite fée du logis, une maîtresse-femme. Quest-ce qui sest passé? on ne le saura jamais. Mauvais contrôle du pied dappui, fort justement monsieur le commissaire, le coup du lapin. La faute à pas de chance, encore une fois.

Jaurai dû lui mettre un grand coup derrière sa gueule alors que tout le monde ignorait encore notre différent. Les Boulard ? Un exemple pour tous les couples modernes. Jamais un mot plus haut que lautre, aimables avec les voisins, bonjour et bonsoir. Jaurai utilisé le cendrier en granit de Bénodet. Jaurai pris mon élan, de toutes mes forces et de toute ma rage, pour la frapper à larrière de son crâne vide. Plus tard, bien plus tard, jaurai appelé le SAMU. Oui, ça a dû se passer il ny a pas bien longtemps docteur. Mais jétais en train de bricoler dans le garage, je nai rien entendu parce je perçais des trous dans de la tôle. Cest que je construis un cabanon pour abriter les outils de jardin. Ce nest pas que jai beaucoup de terrain, mais ça me détend de pratiquer lart potager. Et puis, cest pas les légumes quon trouve dans le commerce. Des saveurs et des parfums incomparables. Ah oui, ma femme. Quand jai constaté, il devait déjà être trop tard. Enfin, je ne suis pas médecin. Je ne peux pas juger, mais elle était très pâle. Quest-ce que vous en pensez docteur?

Lélectrocution à la machine à laver, cest pas mal non plus. Combien de femmes disparaissent chaque année alors quelles accomplissaient leurs tâches domestiques? Elle avait grand soif, mais elle avait la manie de stocker les produits pour déboucher les cabinets dans des bouteilles deau minérale. Elle faisait les vitres au troisième étage un jour de grand vent. Elle préférait le bain à la douche, pourtant elle sétait toujours refusée à apprendre à nager. Elle avait la manie de garder près delle une bougie pour la sieste.

Ca fait trois lignes, dans les journaux, à la page des faits divers. Personne ne sen émeut. Sinon les proches, évidemment, car le plus dur cest toujours pour ceux qui restent.
elle est tombée à la renverse, sa tête a porté contre le rond des chiottes. Une belle mort, elle ne sest pas vue partir. Exactement, comme vous dites »

Lorsquil écrit, lorsquil se laisse porter par le jaillissement des mots, Serge le Vaillant ne manque pas de soumettre ses textes à lépreuve du « gueuloir » de Flaubert, de les lire à haute voix pour mieux les fignoler. Ancien capitaine au long cours, grand homme de radio, grand chef dorchestre des nuits de France Inter, cet orpailleur de la langue française, quelle soit verte ou noire, est un magicien. Il na pas seulement le talent de conteur dun Gérard Sire ou dun Jean-Pierre Chabrol. le culte des mots ciselés, des mots torchés, la faconde dune prose féconde, le sens de lorgie verbale.
Ses textes ont le verbe acide et tendre, le verbe au goût de pomme dApi, celui qui baptise et qui tue, qui bénit et qui excommunie, qui conjure et qui absout, qui enfante et qui explose, qui hurle et qui chuchote, qui pleure et qui pavoise. Serge Levaillant appartient à la lignée des Rabelais, des Villon, des Rostand, et plus près de nous des Céline, Léon Bloy, Auguste le Breton , Albert Simonin, Francis Blanche, Alphonse Boudard, Michel Audiard, et autres Frédéric Dard. Il est un magicien, un orpailleur de la langue, quelle soit verte ou noire, ciselée ou torchée : avec lui les mots croustillent. Ils mordent, ils aboient, ils cajolent. Ils sont tour à tour tendres et cruels, nourris de vinaigre et de miel, de gifles et de caresses. Ils décapent. Ils émeuvent. Ils déchaînent des crises de rires et de jubilation. Ils touchent à la fois nos coeurs et nos zygomatiques.
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