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EAN : 9782360841431
120 pages
Inculte éditions (05/01/2022)
3.54/5   110 notes
Résumé :
Une jeune photographe fascinée par la mort est engagée pour prendre soin d'un couple de vieillards, les Martin, propriétaires d'un ancien funérarium. Une maison figée par le temps, dans un quartier fantôme de Liège, soustraite aux regards par de hauts tilleuls. Captivée par ce décor, la jeune femme s'installe à demeure. Entre elle et madame Martin naît une complicité tendre, sous la surveillance placide de monsieur Martin. Lors de leurs promenades au bord du canal, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 110 notes
Je poursuis mes lectures de la rentrée littéraire hivernale 2022 et en voilà encore une très singulière, dont on n'a pas assez entendu parler.

Premier roman d'une jeune liégeoise (ville De Belgique pour ceux qui ne connaissent pas), il est très prometteur pour la carrière d'écrivaine de Charlotte Bourlard, écrit avec une plume sobre et mesurée.

Tout d'abord, sa couverture. Je ne peux pas vous écrire cette chronique, sans vous en faire part. Lorsque j'ai partagé la photo du livre sur Instagram, plusieurs lecteurs m'ont directement fait part de leur ressenti. C'est vrai qu'elle n'est pas commune et m'a accroché le regard dès que j'y ai posé les yeux. Je ne sais expliquer cette sorte de fascination qu'elle a eue sur moi. C'est assez osé et j'apprécie ça.

Ensuite, l'histoire. On parcourt une tranche de vie de l'héroïne, bien singulière au demeurant. Fascinée par la photographie de personnes âgées nues, elle trouve un emploi auprès du couple Martin, anciens gérants d'un funérarium. En plus de cette profession peu courante, Madame Martin a une passion pour l'empaillage d'animaux dont elle fait collection. Au fil des jours, naît une complicité filiale entre cette jeune photographe paumée et Madame Martin, sous l'oeil placide de Monsieur Martin.

Jusqu'alors, aucune de mes lectures n'avait pris place dans la ville de Liège. Ici, Charlotte Bourlard en décrit les bas-fonds, les quartiers mal-famés bien loin de l'animation touristique que peut connaître la ville.

C'est une lecture assez dérangeante en fait mais que, malgré ce sentiment, j'ai fort aimé. Bien loin des romans lisses, sans aspérités comme il en paraît des centaines par an, j'ai apprécié la prise de risque de cette primo-écrivaine. C'est une ambiance très sombre, où la cruauté n'est jamais bien loin que Charlotte Bourlard met en scène.

On y apprend plein de choses en taxidermie, univers que je ne connais qu'au travers de certaines lectures. J'avoue avoir survolé certaines phrases, un peu par inappétence. Mais, je salue le travail de recherches effectuées par l'auteure.

Avec un brin d'humour très noir, j'ai été captivée par ce roman sombre souvent immoral, éloigné de toute forme de bons sentiments et dont le thème central de la mort n'est jamais très loin.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Attention aux coeurs fragiles ! Ce roman pourra en surprendre plus d'un. Il faudra pour certains avoir l'estomac bien accroché avant d'attaquer ce récit. Pour les autres qui en ont vu d'autres ( je pense en faire partie ) j'ai savouré à sa juste valeur cette histoire étonnante de croque-morts qui font ressusciter les sujets qui leur sont confiés (ou pas) pour leur donner l'apparence du vivant.
De riches retraités qui vivent reclus dans leur grande maison isolée de Liège, cet ancien funérarium , avec leur collection d'animaux empaillés mais pas que ...
Vous découvrirez comme moi ces techniques de taxidermie , au croisement de celles d'un médecin légiste et d'une couturière, qui permettent de donner un semblant de vie à des êtres défunts.
C'est justement ces techniques qu'ont décidé de léguer Madame Martin et Monsieur à une jeune photographe. Et on peut dire qu'elle tombe bien, elle qui a toujours été fascinée par la mort et qui s'est spécialisée dans la photographie de personnes âgées posant nues devant elle. Mme Martin a en effet une conception particulière de la mort et ne souhaite pas quitter ce monde sans jouir de ses derniers instants quitte à faire quelques caprices ...son invitée va avoir le temps de s'en rendre compte avant de mettre finalement la main à la pâte comme une pro....


Qui n'a jamais rêvé d'éternité? Nous sommes malheureusement, comme tous les êtres vivants qui peuplent cette Terre , des mortels qui rêvent (ou pas ) d'une future résurrection.
C'est bien ce thème de la mort qui tient ici un rôle central même s' il est à défunt quelque peu travesti. Ce court roman ne laissera personne indifférent. Un roman noir qui pourra paraître un peu trop lugubre pour certains mais dont le scénario tient parfaitement la route. Quelques passages d'humour noir vous tireront même peut être quelques sourires…
À travers toute cette noirceur un autre fil essentiel du livre est celui de cette relation si particulière entre Madame Martin et la jeune photographe. Une relation qui ressemble à celle d'une mère avec sa fille en qui on livre toute sa confiance sans aucune retenue ; mais aussi à celle d'un élève avec son professeur. Un passage de relais d'une génération à l'autre même s'il n'est pas ici totalement désintéressé. Un roman qui sort clairement du cadre des sorties habituelles et qui mérite pour cela et pour le reste qu'on ne passe pas à côté.
Rendez-vous le 5 janvier en librairie.
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Liège, son pékét, ses toxicos, ses chantiers interminables, ses meurtres non élucidés.

Liège, ses photographes prêts à tout pour le cliché de la mort, mais aussi capables de dévouement et de véritable amour désintéressé.

Et puis aussi, Liège et son sirop. Et quel sirop !

Liège, la Meuse, les cygnes sur l'eau et les petites vieilles qui se promènent sur les quais. Des petites vieilles aux grands yeux gris, dignes et transgressives, romantiquement amoureuses comme au premier jour de leur homme. Des vieilles capables d'aimer éternellement. Des petites vieilles à qui appartient la fin….

Un immense coup de coeur pour ce premier roman qui oscille entre polar et roman d'amour.
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Que dire...

Lorsque j'ai entendu Charlotte Bourlard parler de son premier roman, ma curiosité avait été piquée au vif : elle nous avait présenté un conte noir racontant l'histoire d'une jeune femme qui, souhaitant photographier des "vieux" nus, se prend d'amitié pour Monsieur et Madame Martin, deux retraités propriétaires d'une funérarium. Elle vit avec eux, s'occupe d'eux et apprend l'art de la taxidermie avec Madame Martin. Point d'intérêt supplémentaire pour moi : l'intrigue se passe à Liège.

J'étais réellement impatiente de découvrir cette histoire. Je me suis vite aperçue que mes attentes n'allaient pas du tout être comblées...

L'intrigue est assez "simple" : en lisant un peu entre les lignes et en étant légèrement attentif, on comprend assez vite quel est le réel fil et comment l'histoire va se terminer. Rien de bien original finalement de ce côté-là donc, dommage... mais c'est encore la moins pire des caractéristiques de ce roman, à mon sens...  

Il s'agit d'un conte noir, on est d'accord, mais tout de même : est-il nécessaire de rendre l'intrigue si morbide et si glauque ? Tant dans les thèmes que dans l'ambiance, le roman est dérangeant et cela n'a aucun sens... le livre est très court et, pourtant, j'ai eu envie de l'abandonner dans un coin sombre plus d'une fois, tant il m'a mis mal à l'aise. Pourtant, j'ai déjà lu des thrillers bien glauques et bien morbides... Mais, dans "L'apparence du vivant", je n'ai trouvé aucun sens, aucun but au malaise que l'ambiance, créée par l'autrice, a provoqué en moi... Les personnages n'ont aucune profondeur, il n'y aucune réflexion que le lecteur peut creuser pour trouver une explication à cette fascination morbide de la narratrice. Il y a bien des pistes avancées mais impossible de les creuser tant le roman est pesant... J'ai eu l'impression que Charlotte Bourlard, à travers la narratrice, a couché sur le papier toute sa colère, ses frustrations, ses pulsions morbides, le tout accompagné par un style beaucoup trop familier, trop vulgaire, trop cru à mon goût et auquel je ne suis pas parvenue à m'habituer... Il faut tout de même saluer la précision avec laquelle elle détaille les scènes où la narratrice s'exerce à la taxidermie : on voit que l'autrice s'est bien documentée et ce sont les seuls passages où je me suis dit "Bon dieu ! Elle est capable de bien écrire !" Je comprend du coup encore le choix de son style aussi dérangeant que l'ambiance du roman...

Quant aux lieux, les Liégeois et les grands connaisseurs de la ville identifieront sans aucun problème les endroits où se situe l'action. Mais, d'une part, ils seront déçus de n'y trouver que les quartiers les moins reluisants et les moins accueillants de la ville et de sa périphérie (sur le mode de l'ambiance glauque de tout le roman) et, d'autre part, ils s'apercevront bien vite qu'il est impossible de suivre l'itinéraire de "promenade" emprunté par Madame Martin et la narratrice car les différents endroits choisis ont été mélangés. Ce n'est en soi pas déstabilisant pour quelqu'un qui ne connait pas la ville... en revanche, mon sens de l'orientation en a pris un coup...


Bref... En tant que premier roman de l'auteur, "L'apparence du vivant" souffre sans doute d'imperfections que l'auteur améliorera peut-être dans les prochains. Mais, en ce qui me concerne, ce sera sans moi car je ne pense pas réitérer l'expérience de lire un livre de Charlotte Bourlard.

(Centre culturel de Huy, « Les Matins du Livre », mars 2022)
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Parce qu'elle cherchait des personnes âgées acceptant de poser nues devant son objectif, la narratrice fait la connaissance de Madame Martin, propriétaire d'un ancien funérarium à Liège.
Fascinée depuis l'enfance par la mort, un tel décor ne pouvait que plaire à la jeune femme qui entre alors au service de cette dame et de son tranquille époux. Entre les deux femmes s'établit une connivence , une relation de tendresse, mais aussi la transmission d'un savoir-faire: celui de la taxidermie. Un art dont Madame Martin veut repousser les limites à l'aide de sa protégée.
Pour un premier roman, c'est un coup de maître car Charlotte Bourlard évoque, avec beaucoup de tranquillité et quasiment sans affect, le parcours de ces deux femmes  qui entretiennent de bien curieuses relations avec la mort. Sans coup de théâtre, mais par petites touches , nous entrons dans un univers où l'on frémit d'avance pour tous les êtres encore vivants qui côtoient ces deux femmes. Les descriptions techniques de la taxidermie, j'avoue les avoir juste survolées tant le texte nous pousse dans nos retranchements. le corps, humain ou animal, est bien évidemment au coeur de ce roman qui évoque avec un grand naturel toutes les dégradations que la vieillesse et/ou la mort lui infligent.
Aucun excès dans l'écriture qui reste toujours très sobre, même quand elle décrit les pires vengeances, et on finit par s'attacher à ces personnages qui devraient susciter l'horreur. Tout reste feutré et mesuré avec quelques pointes d'humour noir. du grand art.

130 pages vénéneuses.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
24 mars 2022
Avec "L'apparence du vivant", la Belge Charlotte Bourlard signe un premier roman pour le moins singulier. Noir, très noir.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
La collection de madame est conservée à 19 degrés. Les volets restent fermés. Dans le fond de la pièce, debout sur un tronc d’arbre, un renard aux yeux jaunes convoite un caneton à queue de chat. Sur l’appui de fenêtre, un couple de corbeaux qui a remporté le premier prix du concours des corbeaux en 2003. Dans un coin, trois matous à l’air féroce poursuivent un bébé siamois qui tente de s’échapper, un hamster à tête de mésange courtise un écureuil avec des ailes de chauve-souris. Plus loin un ragondin se dévore les entrailles à côté de Ludwig, le labrador de monsieur qui s’étire en bâillant. il y a aussi un castor qui ronge sa carapace, une fouine au regard triste, un hérisson qui se promène au milieu. Face à moi, perché sur une tige de bambou, un pigeon à deux têtes m’observe en ricanant. Je caresse le lapin de la voisine, qui ne fuguera plus.

Madame s’est exercée pendant de longues années. Seule dans son atelier, elle a passé chaque soir que monsieur s’absentait à décoller des peaux, puis à les faire tremper. Pendant des heures, elle a raclé des chairs et vidé des crânes, elle a cousu des dépouilles sur des mannequins, elle a modelé des cuisses et des narines. Pendant plus de quarante ans, elle a passé ses soirées de solitude à écouter les symphonies de Bruckner, focalisée sur les détails qui narguent la mort, les plis de la peau et le tracé des veines, la couleur des caroncules. Elle a appris seule, avec des vieux bouquins de taxidermie. Elle a acquis chaque geste et chaque technique, les différentes recettes et les petits secrets, elle a merdé puis recommencé, des milliers de fois, inlassablement, jusqu’à rendre aux cadavres la vie qu’elle leur avait ôtée. Il faut des années de patience, de dextérité avant de maîtriser l’art de ressusciter les morts. Je suis une élève douée.
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Madame remue dans sa chaise, elle veut voir comment on pourrit. Je dépose un euro dans l’herbe. Il résiste. J’ajoute un prospectus sur les Voies de la Vérité. Il enlève le plastique. Ça dégouline. Une flaque de pus arrose quelques pâquerettes. En grattant un peu, il pourrait nourrir les poissons.
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Madame remue dans sa chaise, elle veut voir comment on pourrit. Je dépose un euro dans l’herbe. Il résiste. J’ajoute un prospectus sur les Voies de la Vérité. Il enlève le plastique. Ça dégouline. Une flaque de pus arrose quelques pâquerettes. En grattant un peu, il pourrait nourrir les poissons.
Pour une barquette de pèkèts, il accepte de poser. Je l’aide à s’asseoir dans la chaise et je cale madame en amazone sur ses genoux. Je recule pour les cadrer en plan large. Elle enlève son dentier. J’augmente la focale. Avec la centrale dans leur dos, on dirait une pub pour l’euthanasie. Je leur montre ce que ça donne, puis je récupère madame. Le clodo libère la chaise en me remerciant. Il se couche dans l’herbe pour vider ses pèkèts.
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On s’est assises à la table du salon. Elle voulait savoir ce que j’attendais de la vie.
« Qu’elle soit à la hauteur. » Ça l’a fait rire.
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Le soleil se pointe derrière les tentures. Je dispose les bougies par terre. Wagner entame la marche nuptiale. […]
Monsieur Martin et mademoiselle Derwal s’avancent jusqu’à l’autel, vierges et resplendissants. Je sors de ma poche deux alliances que je passe à leur doigt. Ils s’aimeront jusqu’à la fin des temps. Je dépose un baiser sur leurs l lèvres amoureuses. La musique se tait. Madame fredonne la suite, emballée dans ses souvenirs, elle me regarde en riant.
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