Été brûlant à Saint-Allaire (BD)

C'est l'été de l'année 1966 à Saint-Allaire, charmant petit village où de nombreux commerces existent encore et lui donnent vie. Parmi ses habitants, on trouve Anna Soulette, dix-huit ans, d'une beauté ravageuse, objet de convoitise de la plupart des hommes, ainsi qu'Aristide, et son père, un tirailleur sénégalais qui a perdu une jambe aux combats lors de la Seconde Guerre mondiale ; ils habitent tous les deux une caravane à l'écart du village. Aristide ne laisse pas insensible la belle Anna, mais également la boulangère dont il est le petit mitron. Et le jeune Polo, fils d'immigré espagnol, a des vues sur Anna. ● C'est un album d'une lecture plaisante. Les dessins et les couleurs sont très réussis. L'ambiance des années soixante est également bien restituée. Les personnages sont bien typés, certains sont truculents : on est dans une farce villageoise à la Pagnol ou à la Marcel Aymé, mais tout est fait pour qu'on sente qu'à tout moment elle peut virer au drame à cause de la bêtise, de l'avidité et du racisme. Les jeux de mots sont nombreux et amusants, notamment le détournement involontaire des dictons par un charcutier particulièrement niais. ● Ce qui pêche, c'est le scénario. L'élément de résolution de l'intrigue passe complètement inaperçu car il tombe dans l'histoire comme un cheveu dans la soupe. Il est totalement artificiel. Pour ma part, j'ai été obligé de revenir en arrière pour comprendre la fin car cet élément m'avait complètement échappé. Cette faiblesse scénaristique nous renvoie davantage à l'univers des pieds nickelés, aux scénarios toujours approximatifs et simplistes, qui ne cadre pas avec le reste de l'album. C'est bien dommage.

Tiens, une bande dessinée avec un scenario de Franck Bouysse ?
Un petit village dans les années 60, son café, ses commerces, son curé...
Et la jolie Anna, qui plaît à beaucoup de garçons et qui teste son pouvoir de séduction...
Parmi tous ceux qui lui font la cour, elle préfère Aristide, fils de tirailleur sénégalais, qui habite avec son père dans une caravane.
Rien de neuf jusqu'au jour où on découvre que le père d'Anna a un magot caché...

Sur cette trame, Franck Bouysse (c'est son premier scenario de BD) et Daniel Casanave ont choisi de faire une bande dessinée légère, colorée et pleine d'humour.
Les sujets graves (racisme, jalousie,...) apparaissent mais c'est le côté « farce villageoise » qui prend le dessus.
Le récit est agréable à lire et les dessins attachants, l'atmosphère des années 60 est bien restituée, mais il manque quelque chose au scénario pour convaincre complètement...

Merci à Babelio/Masse critique et à Albin Michel.

Ne vous fiez pas à la première de couverture qui vous ferez croire à un polar bien ficelé. Non, ici il s'agit plutôt d'une fable sociale avec tous les clichés manichéens possibles. Ça se lit donc plutôt facilement et rapidement. Pas de prise de tête ni de morale à retenir. La vie va.

« 1966, les habitants de Saint-Allaire savourent des jours heureux, entre l'église et le Bar des amis, loin de la modernité qui gronde, là-bas, à Paris.
Bref, Saint-Allaire goûte à sa douce torpeur.
Anna Soulette compte profiter de ses tout juste 18 ans, quoiqu'en pensent son alcoolique de père et son ex-soupirant… tandis qu'Aristide, fils d'un combattant africain resté en métropole après la Seconde guerre mondiale, tente de se fondre dans le paysage. La découverte du magot de son père par la belle Anna va changer la donne. La bêtise des uns, la lâcheté des autres et la concupiscence de tous feront le reste. »

Une bande dessinée au scénario ultra-léger sauvé avantageusement par un dessin magnifique et foisonnant de détails. Il s'agit du premier scénario de bande dessinée de Franck Bouysse, et il ne brûle pas par son ingéniosité : souhaitons lui de commettre d'autres essais plus réussis !

Surprise, Franck Bouysse se lance dans la BD ! L'auteur à succès, figure
du roman noir rural, a écrit "été brûlant à Saint-Allaire" dessiné par
Daniel Casanave paru en octobre chez Albin Michel.

Du noir et rural, L'auteur français n'a gardé que le rural. Il nous
propose un récit qui prend racine dans un petit village dans les années
60. Saint-Allaire, son bar, ses commerces et ses habitants qui mènent
une vie paisible... le Père Soulette et sa fille Clara sont de
ceux-là... Sauf que Clara entend vivre une autre vie et que son père
cache un secret ...

Franck Bouysse s'est manifestement beaucoup amusé. Les personnages sont
truculents, c'est truffé de jeux de mots et on prend un plaisir simple
et assez enfantin à suivre cette histoire qui prend un virage polar...
Car le magot du Père Soulette a disparu !

Le dessin de Daniel Casanave (Sapiens) est tout à fait adapté. le côté
rural vintage est bien rendu et les personnages fonctionnent très bien.

Cette tragi-comédie "entre Marcel Pagnol et les Tontons Flingueurs"
montre une nouvelle facette du talent d'auteur de Franck Bouysse. On
risque donc de le retrouver bientôt en BD, et notamment sur les
adaptations prévues de ses romans. Un bon divertissement !

Interview de Franck Bouysse à suivre sur ma page instagram !

Une histoire simple qui se passe durant quelques jours dans un petit village perdu dans le milieu des années 60. Une jeune fille de 18 ans, maltraitée par la vie (père ivrogne et soeurs indignes) décide de saisir sa chance et de déclarer sa flamme au jeune homme qui l'attire, sauf que celui ci fils de sénégalais, est mitron et n'a pas un sou vaillant. Pour démarrer dans la vie ils va falloir qu'ils trouvent une solution et faire face au racisme sous jacent du village et à la jalousie des hommes du village dont le jeune Polo, prêt à tout pour conserver Anna qui ne l'aime pas. Un vrai mélodrame qui par des chapitres courts et livresques nous décrit l'ambiance du village, ses personnages bien campés, les inimitiés et les jalousies. Tout concoure au drame, et l'auteur en rajoute dans les "attention ce qui va se passer aura des répercusions énormes" alors qu'en fait il a plus d'un tour dans son sac et transforme le drame ou le thriller annoncé en tout autre chose. C'est une oeuvre un peu curieuse car on a du mal à comprendre tant on attend le drame, alors qu'en fait il s'ajout juste d'une description amusé d'un petut microcosme : ilfaut juste se laisser porter par une intrigue plus riche qu'il n'y parait et plus amusante aussi.
Le graphisme est direct, recréant parfaitement la campagne des années 60, osant une caricature tendre.
Le seul bémol, la conclusion un peu rapide...