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EAN : 9791027800834
388 pages
Le Castor Astral (15/09/2016)
3.53/5   16 notes
Résumé :
" Ce n'était pas lui qui avait fait sa vie, mais celle-ci qui l'avait fait. " Et qu'est-ce que c'est la vie, pour le beau-fils ? Celle des autres. Celle de son père, de sa belle-mère... les deux milieux sociaux entre lesquels il marche sur un fil, vacillant, espérant bien tomber du bon côté.

Le Beau-fils est le roman le plus ouvertement autobiographique de l'auteur de Mes Amis.

BNR :
Bove Emmanuel – Le Beau-Fils : Personne dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dire que j'ai dévoré ce livre serait hypocrite. Comme le titre nous le révèle déjà, il s'agit d'un roman (en grande partie autobiographique sans doute) qui relate essentiellement, selon moi, la quête insatiable d'un garçon, Jean-Noël, qui veut absolument trouver l'affection et la reconnaissance d'une mère. La sienne étant défaillante, il reporte naturellement ses attentes sur sa belle-mère, épouse de son père, elle-même sans enfant. Celle-ci répond bien à cet appel, lui voue une affection pleine de condescendance, l'élève comme une mère, jusqu'au jour où son mari, père de Jean-Noël, meurt. Plus tard, elle reçoit régulièrement, avec bienveillance, ce beau-fils qui la déçoit pourtant, dans sa somptueuse demeure parisienne. Voilà Jean-Noël à demi introduit dans la famille de sa belle-mère. Mais cela ne lui suffit pas. Car lui-même est issu d'une famille alsacienne, or nous sommes dans les premières décennies du 20ème siècle, et avoir ses entrées dans une famille bourgeoise, parisienne, celle des Villemur de Falais, est une véritable reconnaissance sociale.
La belle-mère, Mme Annie Oetlinger, née Villemur, est particulièrement attentive au parcours de son beau-fils, et surtout bien indulgente. Celui-ci multiplie les conquêtes, fait un enfant, se complaît dans la paresse ou l'attentisme, et compte toujours sur l'aide financière de la famille Villemur. Annie finira-t-elle, de déception en déception, par se lasser de Jean-Noël, incapable de lui montrer la moindre aptitude à la stabilité ?
Au cours de ce long récit, nous sommes contraints de nous interroger sur ce qui lie ces deux êtres : l'ambiguïté de cette relation singulière, entre un jeune homme, beau garçon, intelligent, mais velléitaire, et une femme encore jeune, belle et désirable, traverse tout le livre. Cette question ne se trouvera pas résolue, en tout cas pas pour le lecteur.
Ambivalence des sentiments ?
Désir pour la belle-mère de reconstruire avec son beau-fils l'image de son mari, Jean- Melchior, tant aimé et disparu trop tôt, qu'elle a épousé en prenant tous les risques , financiers bien sûr, mais familiaux et sociaux aussi, puisqu'il s'agissait d'une « mésalliance » ?
Volonté chez Jean-Noël de conjurer coûte que coûte ce mauvais sort d'être né d'un père et d'une mère qui ne correspondent pas à ses ambitions ?
L'étude psychologique des personnages, et particulièrement des deux protagonistes, me semble, dans la lignée des romans du XIXème siècle, très poussée. L'écriture est très travaillée, pas assez intimiste à mon goût. Ce roman teinté d'autobiographie mérite d'être « réhabilité » (pardon pour ce mot !) mais il est un peu long .
Merci aux Editions « le Castor Astral » et à l'équipe de Babelio de m'avoir permis de découvrir un auteur que je ne connaissais absolument pas.
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Merci aux éditions « le Castor Astral » et à l'opération Masse critique de Babélio pour cette découverte.
Sans avoir lu ses écrits, Emmanuel Bove, ne m'était cependant pas totalement inconnu. Une amie m'avait conseillé la lecture de « Mes Amis », me précisant que c'était un de ces auteurs préférés et qu'elle appréciait son écriture.
En ouvrant « le Beau-Fils », j'étais donc confiante et prête à dévorer ce roman largement autobiographique.
Né de l'union de Jean-Melchior et d'Ernestine Mercier, d'origine très modeste, Jean-Noël sera élevé par Annie Villemur, issue d'une famille bourgeoise, que son père épouse après avoir abandonné sa première compagne.
J'ai d'abord ressenti de la compassion pour cet enfant tiraillé entre deux mondes que tout oppose, victime indirecte des histoires sentimentales de ses parents, manquant de l'amour d'une mère, puis d'un père, recherchant l'affection d'une belle-mère, j'ai vite été déconcertée par les choix de Jean-Noël adolescent et jeune adulte.
Ma lecture devint alors beaucoup plus lente, le manque d'action y contribuant largement. de héros touchant, Jean-Noël s'est alors transformé, pour moi, en héros décevant. Son goût de l'échec, sa vie sentimentale très agitée, son incapacité à prendre les bonnes décisions, sa tendance à reproduire les situations qui l'ont fait souffrir, ses relations ambiguës avec sa belle-mère, son manque de lucidité, le condamnent à rester éternellement victime de ses rapports sociaux et familiaux.
Je me souviendrai cependant de l'écriture très soignée et de la réelle capacité à exprimer la détresse de gens ordinaires.
Une mention particulière pour la qualité du papier et la sobriété de la couverture agréablement illustrée par le dessin de José Correa.
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N°84 – Novembre 1991.
LE BEAU-FILS- Emmanuel Bove – Éditions Critérion.

L'histoire peut, à première vue être elle d'un homme qui va de femme en femme sans être véritablement capable de se fixer. le lecteur de ce livre pourrait également être entraîné sur le terrain des mésalliances sociales successives mais ce n'est pas là non plus, à mon sens, le véritable objet de ce roman.

La peinture des personnages prend rapidement le pas sur l'intrigue dans une atmosphère qui, malgré sa localisation dans le temps parait intemporelle. La famille Villemur de Falais demeure en toile de fond un peu étrangère aux personnages qui, soit en font partie, soit la considèrent comme un modèle de réussite sociale, rêvent de l'approcher, de s'y intégrer. Elle est égale à elle-même, monolithe, froide, bourgeoise.

Bien des acteurs gravitent et s'agitent sur cette avant-scène au décor désuet d'hôtels garnis. Certains, secondaires, ne sont que des prétextes, des faire-valoir, d'autres retiennent davantage l'attention. Parmi eux Jean-Noël (le beau-fils), fils de Jean-Melchior, prématurément décédé et Annie qui l'épousa par amour au point de tout abandonner pour lui. Après la mort de Jean-Melchior, Jean-Noël, fils d'un premier lit demeure seul avec Annie sa belle-mère, à peine plus âgée que lui et fort jolie. Elle le fascine et leurs rapports sont ambigus, jouxtent le fantasme du point de vue de Jean-Noël. Elle s'attache à ses pas, le quitte pour mieux revenir le materner, donnant d'elle alternativement l'image d'une mère attentive ou d'un étrangère sans qu'on puisse faire l'exacte différence entre les liens familiaux et l'amour quasi-incestueux. Velléitaire, Jean-Noël s'en remet constamment à elle pour une décision, une aide, et dans toutes les femmes qui croisent sa vie il recherche l'image d'Annie. Mais l'attirance qu'elle exerce sur luI ne s'arrête pas là. Elle est certes la seule véritable famille de son beau-fils mais elle est aussi le lien qui unit celui-ci à un milieu social qui n'est pas le sien et auquel il aspire à appartenir.

La famille de sa belle-mère, les Villemur de Falais, exerce d'ailleurs, à des degrés divers une manière de fascination sur les autres personnages, soit que celle-ci prenne sa source dans sa notoriété, soit que l'argent qu'elle possède soit de nature à générer un intérêt évident. Jusqu'à un âge assez avancé, Jean-Noël se cherche, oscillant entre l'indolence et la recherche épisodique d'une position sociale qui correspondrait à sa véritable valeur. le roman se termine sans qu'il l'ait vraiment trouvée, avec en plus la fuite d'Annie comme seule issue à sa quête.

Les rapports entre cet homme et cette femme sont équivoques non seulement parce qu'ils sont souvent faits de discussions et de dialogues mais aussi de silences et de non-dits mais surtout parce que l'amour d'Annie pour Jean-Noël est une manière de fidélité à son défunt mari qu'elle a passionnément aimé et dont le jeune homme est la vivante image. L'ultime fuite d'Anne, à la fin du roman, peut s'expliquer par cette impossibilité de retrouver en Jean-Noël la véritable personnalité de son époux disparu. En fait, le fils ne ressemble pas au père et Annie en est malgré tout consciente.

Ce roman vaut aussi, à mon sens, par le style de l'auteur. Il précède par touches légères mais précises grâce auxquelles , par delà les mots, on devine les sentiments des personnages autant que leurs intentions. Les descriptions, les gestes, révèlent une atmosphère, une manière de dépaysement.



©Hervé GAUTIER – Novembre 1991 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Merci aux éditions « le Castor Astral » et à l'opération Masse critique de Babélio pour cet envoi.

Je vais être honnête, je ne connaissais pas cet auteur et pour une fois je ne voulais pas me ruer sur les rentrées littéraires que tout le monde s'arracherait.

Une fois reçu, je me suis plongée confiante dans ce bouquin ayant tout de même une petite appréhension quant à l'écriture.
J'ai lu la moitié du livre en prenant sur moi pour ne pas le fermer. Finalement, trop de longueurs et de descriptions m'ont fortement ennuyée et j'ai abandonné ma lecture. de plus, le personnage de Jean-Noël ne m'a pas particulièrement ému.
Il n'est pas dit que je ne la reprendrai pas un jour .
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Ce n'est pas le meilleur de livre que j'ai lu d'Emmanuel Bove. Par respect pour cet écrivain que j'aime mais aussi pour sa large autobiographique, je l'ai lu jusqu'à la fin. Jean-Noël, sorte de double de l'écrivain, m'a certes touchée puis assez souvent agacée par sa faiblesse et sa lâcheté. Les détours avec la belle-mère m'ont fait penser assez régulièrement à un mauvais vaudeville. Je lui préférerais, toujours, Mes amis.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le monde est étrange, n'est-ce pas ? dit-elle. Chaque jour on apprend une vilenie.
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Vidéo de Emmanuel Bove
Courte vidéo autour de l'auteur de Mes amis, Emmanuel Bove, un pilier de L'Arbre vengeur.
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