AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,66

sur 593 notes
Santé, que de crimes on commet en ton nom !

Quand William Boyd publie ce roman, en 2009, l'affaire du Mediator débute et dévoile la mort d'environ 2000 malades en France.

« L'affaire Cahuzac » débute peu après et révèle que les laboratoires Pfizer finançaient depuis 1993 les campagnes électorales de Michel Rocard et du député maire de Villeneuve sur Lot par l'intermédiaire de comptes ouverts en Suisse. Les français découvrent ainsi comment Big Pharma « achète » certains politiques.

« Orages ordinaires » est le roman noir d'un médicament contre l'asthme : des enfants, des cobayes, meurent au cours des essais … ces incidents sont cachés afin de ne pas différer ou compromettre la mise sur le marché de ce prometteur blockbuster et le Directeur de la R&D est éliminé quand il s'apprête à dénoncer les méfaits du médicament testé.

Ce thriller est fascinant, c'est une alerte sur les menaces de financiers véreux qui investissent dans certaines Biotech et sur les moyens mis en oeuvre pour contourner « le principe de précaution » pourtant inscrit dans notre constitution.

Depuis l'an 2000, la justice américaine a jugé une série de scandales (Vioxx, talc J&J, etc.) et a condamné à 80 Milliards de dollars les coupables … mais ça ne rend pas la vie aux morts et la santé aux victimes d'effets secondaires …. comme on le constate avec des lots de vaccins contre le COVID ou le Gardasil soupçonné de la mort d'écoliers.

« Orages ordinaires » : une prescription utile à tout lecteur soucieux de sa santé !
Commenter  J’apprécie          927
Spécialiste des phénomènes atmosphériques, conférencier de renom, Adam Kindred se retrouve par le plus grand des hasards dans l'obligation de se cacher dans les bas-fonds de Londres.

Auteur présumé d'un meurtre à l'arme blanche et activement recherché par la police, ce climatologue trentenaire est vraiment dans de sales draps, d'autant plus qu'un tueur à gages méticuleux et sadique est à ses trousses. Pour couronner le tout, il est dépossédé de ses vêtements, papiers et portable après s'être fait assommer par un délinquant. Tiraillé par la faim, terré dans un abri de fortune non loin de la Tamise, le jeune homme pleure toutes les larmes de son corps…

Le passage d'Adam du paradis à l'enfer, des nuages à la mouise, est relaté en quelques courts chapitres. Embarqué avec le fugitif dans l'engrenage infernal de la clandestinité, le lecteur ne lâchera plus « Orages ordinaires » : une dizaine d'heures de lecture palpitante au coeur de la marginalité londonienne.

Les très bonnes critiques relatives à ce thriller, écrit par William Boyd en 2010, n'ont pas échappé au Père Noël et ce pour mon plus grand plaisir.

« Orages ordinaires » : un grand éclair de bonheur !

Commenter  J’apprécie          753
Après des déboires matrimoniaux, Adam Kindred rentre des Etats-Unis afin de recommencer une nouvelle vie à Londres.
Climatologue spécialisé dans l'étude des nuages, il espère de belles éclaircies dans sa vie. Las, ce sont de gros nuages noirs qui s'amoncellent au-dessus de sa tête !
En voulant restituer un dossier oublié à un homme croisé au restaurant, Adam découvre celui-ci assassiné dans son appartement.
Il s'agit du professeur Wang, un allergologue travaillant sur un remède miraculeux contre l'asthme pour une puissante firme pharmaceutique.
C'est le début d'une descente aux enfers vertigineuse.
Bien qu'innocent, tout semble accuser Adam.
Il est le dernier à s'être présenté au domicile de la victime et ses empreintes sont partout dans l'appartement. Naturellement la police se met aussitôt en chasse. Mais le véritable tueur est lui aussi sur le coup car Adam détient toujours le dossier du professeur Wang, un dossier que veulent récupérer à tout prix les dirigeants de la compagnie pharmaceutique.
Acculé, traqué, Adam est alors contraint de plonger dans la clandestinité des bas-fonds londoniens pour échapper à ses poursuivants.
Désormais sans toit, sans argent, sans papier, il va devoir apprendre à survivre dans la Londres des déshérités et des précaires, une ville labyrinthique aux véritables airs de jungle urbaine.

Avec "Orages Ordinaires", William Boyd fait vivre à son personnage la pire des situations, la perte de tout ce qui faisait sa vie, à commencer par son identité. Seule la liberté lui appartient encore, mais à quel prix ! Obligé de se noyer dans la clandestinité, Adam Kindred apprend aux côtés d'autres marginaux, la débrouillardise, la ruse et la méfiance.
La trame policière ainsi déployée au début du livre et dont l'auteur maîtrise parfaitement les codes, est alors détournée au profit d'une description lourde de sens de notre monde moderne et de ses inégalités sociales.
D'un côté l'univers affairiste brassant des millions de dollars incarné par la puissante firme pharmaceutique, et de l'autre la foule interlope des invisibles peuplant l'East End et les bas-fonds de Londres.
L'histoire, aux personnages secondaires aux petits oignons tient alors davantage du Dickens moderne que du polar.
L'occasion pour l'auteur de croquer ainsi sur le vif des êtres dont le cosmopolitisme est souvent synonyme de graves disparités sociétales.

Et puis il y a Londres, cité tentaculaire, personnage à part entière du roman, une Londres underground qui n'a rien à voir avec les guides touristiques et que l'écrivain anglais nous fait visiter dans les moindres recoins, des ruelles mal famées aux immeubles délabrés, en suivant les méandres de la Tamise, de Chelsea jusqu'à son estuaire, car - encore un clin d'oeil à Dickens - « toute chose commence avec le fleuve et nous y finirons, sans doute… »

Comme pour ses précédents livres, ce dixième ouvrage de William Boyd a fait les frais d'un large travail de documentation et de recherche en amont.
Pour l'auteur, il s'agit que tout soit aisément vérifiable et puisse s'appuyer sur des faits réels et avérés, des 600 cas de disparitions de personnes chaque semaine en Angleterre, aux agissements des lobbies pharmaceutiques en passant par les interventions policières des brigades fluviales.
Chaque étape du roman est ainsi préparée en un planning serré, chaque plan, chaque séquence préalablement pensés et soupesés.
Une méthode bien organisée et bien rôdée qui vaut à "Orages ordinaires" d'être orchestré de main de maître.
Dense et rythmé, un très bon livre.
Commenter  J’apprécie          640
"Les orages ordinaires ont la capacité de se transformer en tempêtes multi-cellulaires d'une complexité toujours croissante". 
La citation choisie par W. Boyd en introduction de ce roman le résume à merveille. C'est la bourrasque (pour le moins) !

Londres. Adam Kindred, jeune climatologue fraîchement revenu des Etats Unis, voit sa vie basculer alors que tout semblait "sous contrôle" : un entretien d'embauche, prometteur, un repas sans prétention et sans problème dans un sympathique restaurant italien, quelques banalités échangées avec son voisin de table, un certain Docteur Wang, immunologue, apparemment. Mais ce presque inconnu oublie des documents qu'obligeamment, Adam va vouloir lui rapporter... A partir de cette bonne intention, tout va dérailler. Dans son appartement laissé ouvert, Wang agonise, assassiné, un homme s'enfuit, Adam aussi, paniqué parce qu'il l'a vu, lui échappe. Témoin d'un meurtre, il en devient ainsi le suspect principal en même temps que la proie du véritable tueur peu diplomate. Alors, pour sauver sa peau, il fait disparaître toute trace d'identité : passeport, cartes de crédit, téléphone portable, jusqu'à rejoindre la foule des marginaux et des sans-abris qui peuple les bas-fonds de l'East End. Recherché par la police , il n'a d'autres issue que de se fondre dans la masse pour mener sa propre enquête.

William Boyd nous offre un très bon roman aussi bien par sa forme que par son fond. Il adopte les mécanismes du thriller pour mieux les détourner et nous déconcerter, notamment avec ce narrateur omniscient décryptant tous les événements pour mieux nous guider… le tissu social anglais est abordé dans toute sa complexité au travers de personnages secondaires très travaillés. Avec Orages ordinaires, William Boyd nous montre l'étendue de son talent, sa virtuosité à mélanger thriller et roman de société où un individu, en quête de son identité et de son innocence, survit grâce aux sans noms de notre système, dans une ville tentaculaire où leur disparition n'inquiète plus personne. Intelligent, prenant, d'une écriture précise, pleine d'ironie et d'humour, on se laisse très vite prendre par cette dégringolade qui semble sans fin.Bref, un roman passionnant et captivant : William Boyd maîtrise ses sujets d'une façon remarquable.
Commenter  J’apprécie          550
Un polar qui n'est que prétexte à décrire les conditions de vie des SDF d'un côté et des magouilles au sein des grosses sociétés, en l'espèce un laboratoire pharmaceutique.
Un prétexte, certes, mais quel prétexte ! le contraste est saisissant.
Le rythme est enlevé, chaque court chapitre apporte sa pierre à l'édifice.
Un style épuré qui va droit au but et qui contribue à la fluidité et la rapidité de la lecture.
Je regrette néanmoins de ne pas avoir pas retrouvé, ou si peu, le cynisme qui m'avait agréablement fait grincer des dents dans Armadillo
Commenter  J’apprécie          410
"Qui peut prédire ce que sera la vie?" s'interroge Adam Kindred. Universitaire, marié, propriétaire d'une maison cossue, le voilà astreint à fouiller des poubelles dans les rues de Londres pour glaner un maigre dîner. Un seul moment d'égarement a contraint ce climatologue anglais à mettre un terme à son expatriation aux Etats-Unis. Puis, de retour au pays natal, il se retrouve au mauvais endroit, au mauvais moment et voit le cours de son existence complètement bouleversé. Son quotidien est désormais une lutte permanente pour survivre et échapper à la police et à un dangereux tueur à gage.

Ces aventures rocambolesques nous sont contées avec brio par William Boyd. le récit est d'une grande fluidité et l'intrigue est toujours limpide malgré l'amalgame d'histoires et de personnages. Ces ingrédients rendent la lecture agréable et prenante. le récit est saupoudré d'un humour corrosif qui s'attaque à des sujets graves : magnats de l'industrie pharmaceutique sans scrupule, mercenaires de sociétés militaires privées d'une violence sans limite, gourou délirant recevant des subventions publiques pour mener des actions caritatives, caïds de quartier gérant les H.L.M. de la capitale anglaise... Les vautours règnent dans les cités comme à la City. Londres et la Tamise sont plus qu'un cadre géographique pour le roman, elles ont une place centrale dans le roman, ce que j'ai particulièrement apprécié.

William Boyd joue avec la corrélation compliquée des existences humaines qui se croisent en permanence sans que nous nous en doutions. Et "Orages ordinaires" est là pour nous le rappeler subtilement : nos existences rangées ne sont pas jamais à l'abri du danger ou d'un imprévu. N'oubliez pas votre parapluie !
Commenter  J’apprécie          363
Gros coup de coeur pour ce roman qui m'a conseillé par un ami Babélien qui restera anonyme (merci aski2, argh, mince, je l'ai dit ^^), et j'ai adoré, y a plus de 450 pages mais on ne s'ennuie à aucun moment, et la plume talentueuse de l'auteur fait que l'on s'attache terriblement au personnage, ce que je recherche toujours dans mes lectures, et qu'inversement on souhaite le plus de mal possible à ses ennemis :).

C'était mon premier roman de cet auteur mais je vais tout de suite en réserver d'autres de lui à la médiathèque !
Commenter  J’apprécie          353
William Boyd a du talent et quand il le met au service d'un thriller, le résultat est toujours spectaculaire (La Vie aux Aguets, L'Attente de l'Aube).
Ici, il y a deux personnages principaux, Londres la tentaculaire, tantôt sublime tantôt sordide, et Adam, le météorologue sur lequel la foudre s'est abattue, encore plus nu que son prénom le laisserait supposer. Ejecté sans ménagement ni délai de son paradis personnel : mariage dissous, emploi perdu, sécurité menacée, argent envolé, identité détruite, tout lui a été arraché en un éclair et le voici, en même temps, recherché pour meurtre par la police et traqué par un tueur à gages, vétéran de la guerre des Malouines, disposant d'appuis et de moyens illimités.
Comment pourrait-il se tirer d'affaire, faire reconnaître son innocence, échapper au tueur et démasquer les commanditaires ? Cela paraît impossible et d'ailleurs, y parviendra-t-il vraiment ?
A la rue, sans abri, contraint de fouiller les poubelles pour manger, ne disposant d'aucun appui, d'aucune autre ressource que son intelligence et son instinct de survie, il va croiser une compagnie pharmaceutique ambitieuse, une mère célibataire qui se prostitue pour survivre, un évêque et son église très particulière, des SDF et un caïd de cité très inamicaux, un lord aussi vaniteux que désargenté, un PDG qui ne maîtrise plus rien et une jeune policière de la brigade fluviale chargée d'enquêter sur le meurtre d'un… cygne !
Boyd dépeint (ses lecteurs habituels savent que c'est un de ses points forts) Londres, des beaux quartiers (Chelsea ou une remontée de la Tamise en vedette par un matin ensoleillé qui vous fait sentir les gouttes d'eau projetées sur votre visage) aux bas-fonds, du racket ordinaire aux conseils d'administration, de l'hôpital high-tech à la soupe populaire, des différentes façons de survivre dans une grande ville sans pouvoir éviter les coups qui pleuvent, juste en évitant le coup fatal. D'expédients en combines, de rencontres en traquenards, l'odyssée londonienne d'Adam, l'homme dont la spécialité était, avant d'être ainsi foudroyé, de déclencher la pluie, se révèle passionnante, les pages tournent de plus en plus vite jusqu'à la scène finale, lourde d'espoirs mais aussi de menaces. Vous avalez avec angoisse le dernier chapitre jusqu'à ce point final à l'issue duquel vous vous exclamez : « Oh non, comment a-t-il pu nous faire ça ? » Je n'en dis pas plus, c'est surprenant, vraiment très surprenant.
Pour moi, un des meilleurs Boyd (j'en suis à mon neuvième), un thriller formidable, une peinture sociale percutante.
Commenter  J’apprécie          330
En matière de polar, les ficelles sont sans doute un peu grosses. Et dans la dénonciation des complots des multinationales ( pharmaceutiques ou autres) , John le Carré était , à mon avis, plus efficace dans La constance du jardinier. Et plus..vraisemblable?
C'est plus un roman qui explore le thème de la disparition de l'identité initiale, cher à William Boyd, décidément. Et, ici, la perte complète de toute identité . Comment devenir invisible dans le Londres d'aujourd'hui. C'est assez simple, ne plus laisser aucune trace qui définit actuellement cette identité : " C'est comme ça qu'on disparait, au vingt et unième siècle, on refuse simplement d'y participer. On vit comme un paysan au Moyen Age, tu mendies, tu voles, tu dors sous un buisson."
Ici, la disparition sert à la survie, puisque se rajoute la poursuite, mais le thème de la survie au jour le jour d'innombrables d'individus est une part centrale du roman. Et bien vu dans les détails les plus élémentaires.
Après.. la construction du récit est suffisamment habilement faite pour que les pages se tournent toutes seules,les personnages secondaires sont bien construits et même si ce n'est pas le roman de William Boyd que je préfère, j'ai passé un bon moment.
Commenter  J’apprécie          280
Formidable thriller « Orages ordinaires » raconte comment un concours de circonstance hasardeux a entraîné la chute et la traque du climatologue Adam Kindred. Un roman haletant qui est à la fois une histoire de dégringolade sociale, une réflexion sur la fragilité de l'identité et une machine infernale à la Hitchcock. du Boyd en grande forme !!!
Commenter  J’apprécie          210




Lecteurs (1241) Voir plus



Quiz Voir plus

ARMADILLO, LE PETIT SOLDAT

Le héros de ce roman est ...........

William Boyd
James White
Lorimer Black
Jonathan Roscoe
Michael Bottom
Conrad Milliband
Waldemar Strike

15 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : Armadillo de William BoydCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..