Citations sur Le Chemin des âmes (173)
Je livre mon propre combat, comme Elijah, comme tous les autres, Canadiens, Britanniques, Allemands, Français, Australiens, Américains, Birmans, Autrichiens, engagés dans cette guerre. Chacun se bat sur deux fronts à la fois, l’un contre l’ennemi, l’autre contre ce que nous faisons à l’ennemi.
Leur grande fête revient à nouveau, d'ici à une semaine, celle qu'ils appellent Noël et qui commémore la naissance de leur Gitchi Manitou. J'en ai déjà passé deux en leur compagnie; ce sera mon troisième. C'est un moment de réjouissance et de boisson; mais moi, je n'y vois pas beaucoup leur dieu. Leur dieu est un manitou guerrier, je pense, même si leur chamans en parlent autrement : eux parlent de pardon, de vierges et d'enfants. Pourtant je crois que leur dieu est un guerrier, puisque c'est lui qu'ils invoquent avant de monter là-haut. Je ne comprendrai jamais ce dieu-là, ces gens-là.
« Ils ont vu des choses que les hommes ne devraient
jamais voir. »
Ils les ont vues et ils les ont faites.
Ma seule distraction, c’est une hirondelle qui a niché dans la pièce, près de la fenêtre : l’oiseau ne cesse d’aller et venir, occupé à nourrir ses petits qui paillent. Quand je la regarde s’activer, c’est le monde de la forêt qui m’enveloppe, comme un réconfort. Je passe des heures à l’observer.
Ça m'est égal : je ne vais pas m'inquiéter de ce que je ne peux pas maîtriser.
Un obus est tombé trop près. Il m’a lancé dans les airs et, soudain, j’étais oiseau. Quand je suis redescendu, je n’avais plus ma jambe gauche. J’ai toujours su que les hommes ne sont pas fait pour voler
A l'époque où je suis née, les wemistikoshiw dépendaient encore de nous. Ils venaient à nous comme de petits enfants au potlatch. Quand l'hiver se faisait trop rude, nous leur donnions des fourrures à porter, de la viande séchée d'orignal pour leurs ventres vides. Au printemps, quand les mouches noires menaçaient de les rendre fous, nous leur apprenions à jeter dans leur feu le bois vert de l'épinette. Nous leur montrions où se cachaient les poissons dans la rivière, quand l'été devenait chaud ; comment piéger les nombreux castors sans mettre en fuite toute la colonie. Les Crees sont un peuple généreux. Comme les tiques des bois, les wemistikoshiw se collaient à nous, engraissant de saison en saison, jusqu'au jour où ce fut à nous de nous justifier devant eux.
Je me dis que l'existence d'un soldat consiste à contempler le ciel ; à ramper sur terre pendant la nuit ; à vivre sous terre durant le jour.... Tu m'as enseigné, Niska, que tôt ou tard, chacun de nous devra descendre, trois jours durant, le chemin des âmes ; et j'en viens à me demander s'il existe des liens entre leur monde et le mien. Il faut que je découvre si nous avons quelque chose en commun, une certaine magie, peut-être. Cela pourrait m'aider à m'en sortir.
Chacun se bat sur deux fronts à la fois, l’un contre l’ennemi, l’autre contre ce que nous faisons à l’ennemi.
- Tu veux que je te dise, ma tante ?
Et je reprends un peu d'eau :
- Il y a tellement de morts enterrés là-bas que si les arbres repoussent, les branches porteront des crânes.