Après ma lecture du célèbre
Fahrenheit 451 que j'avais bien aimé sans que ce soit pour autant un coup de coeur, j'étais curieuse de connaître les autres écrits de
Ray Bradbury.
L'organisation par Stellade d'une lecture commune m'a donc donné l'occasion de découvrir les
Chroniques martiennes.
Je dois bien avouer que les premières pages ne m'avaient pas vraiment emballée, je me disais que si c'était comme ça pendant tout le roman, j'allais certainement abandonner.
Et puis, il s'est passé quelque chose : Bradbury m'a surprise alors que je ne m'y attendais pas du tout. Il m'a même fait rire. J'ai finalement poursuivi ma lecture avec un intérêt et un enthousiasme croissants au point qu'une fois la dernière page tournée j'étais totalement emballée. Les
Chroniques martiennes sont un coup de coeur et je les préfère de très loin à
Fahrenheit 451.
Les
Chroniques martiennes sont ce que l'on appelle un fix-up c'est-à-dire un ensemble de
nouvelles qui peuvent être indépendantes mais qui ensemble forment un tout cohérent et racontent une histoire.
L'histoire ici racontée est celle de la colonisation de Mars par les terriens. Bradbury nous narre, non sans humour, les déboires des premières expéditions terriennes sur la planète rouge ainsi que l'accueil pas toujours chaleureux que leur réservent les martiens.
S'en suivent des
nouvelles traitant de l'installation des premiers colons qui, pourtant n'oublient pas leur bonne vieille planète d'origine en proie à des guerres incessantes et dévastatrices poussant de plus en plus de personnes à vouloir partir.
A travers toutes ces
nouvelles, Bradbury traite de nombreux thèmes qui participent tous à une critique de l'humanité et de sa force de destruction.
L'arrivée massive des colons terriens amenant avec eux le virus de la varicelle décime la population martienne, on y voit là une analogie avec l'arrivée des colons espagnols en Amérique et ce qui est advenu des populations amérindiennes.
On ressent aussi fortement le traumatisme des guerres du XXème siècle. En effet, dans les
Chroniques martiennes, la Terre est en guerre perpétuelle, une guerre qui aboutit à son entière destruction comme l'illustre une des
nouvelles dans une grande métaphore. Bradbury fait le récit de la destruction de la dernière maison encore debout sur Terre comme s'il s'agissait de la planète elle-même.
L'auteur critique également le racisme et la ségrégation dont sont victimes les populations noires d'Amérique à l'époque d'écriture du recueil.
On retrouve aussi le thème majeur de
Fahrenheit 451 dans la nouvelle intitulée Usher II, référence aux
nouvelles d'
Edgar Allan Poe : la défense de la littérature, de la liberté d'expression et la critique de la censure. Dans cette nouvelle, Bradbury rend hommage à de grands auteurs et donne une bonne « leçon de littérature » au représentant de l' « Hygiène Morale ».
Bien que les aspects scientifiques ne soient pas du tout crédibles (les connaissances sur Mars à l'époque n'étaient pas les nôtres), Bradbury construit un univers entier avec force descriptions dans lequel on finit par s'immerger complètement et avec plaisir.
J'ai adoré ce recueil pour son humour, son univers magique, sa richesse et pour les messages qu'il diffuse.
C'est un chef d'oeuvre de la SF qui restera assurément parmi mes préférés et dont je recommande chaudement la lecture !
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