Quelle saga à écrire sur les sentes obscures et impénétrables qui nous font parvenir des livres par les savants agencements des algorithmes masses critiques de Babelio. Babelio que l'on pourrait considérer comme une grande famille avec ses lois plus ou moins connues, ses liens plus ou moins détendus, tous ces non-dits-là influencent la prochaine lecture à parcourir tel un nouveau chemin de découverte. Je pense à mon ami Merik bien emberlificoté dans son feel-good pour avoir misé sur la popularité de la petite librairie de Riverside. Certes, il méritait bien son mauvais karma en bafouant l'esprit de famille. Oui mais alors moi qui pioche régulièrement hors des sentiers battus, à la faveur d'écrivains méconnus, tel un Loup des steppes, Loin de la foule déchaînée, était-il nécessaire de m'envoyer pour autant un feel-no-good ?
Mon monde à toi n'est pas le mien. Je vis pourtant dans le même petit pays de cocagne, l'autre pays du fromage, le paradis de la bière et de la frite, raison pour laquelle je l'ai coché, premier roman d'une auteure vivant à Gembloux. Hélas, le bouquin ne dégage pas la poésie suggérée par le titre. Dans un bon jour je l'aurais intitulé : Rancunes tenaces à répétition, dans un mauvais : 4 Générations de jérémiades féminines. Mais après réflexion il me semble que le titre so-m-bre Enfer-me-ment, est le plus proche de mon ressenti à lire cette névrose d'origine incestueuse transmise par lâcheté. La colère, je la comprends, déclencheur d'un rebondissement, mais la nourrir, s'y vautrer dans un perpétuel ressentiment : l'autoroute mortel à la désespérance. La désespérance, le pire crime contre la vie quelques en aient pu être les vicissitudes ; avec l'esprit de vengeance.
Devrais-je par contre coup entamer une longue liste de récriminations sur ce roman malgré tout ambitieux, probablement un peu trop pour un premier essai ? Certes, je n'ai pas lu le livre que j'aurais voulu, devrais-je en conséquence en vouloir à l'auteure, à l'éditeur, à Babelio, à la terre entière, pire encore : à moi-même ? Devrais-je m'apitoyer sur moi-même plutôt que sur les protagonistes qui le font sans cesse, évidemment sans résultat autre que de plus profonds tourments. Au contraire me réjouir, et je prends pleinement conscience par ce feel-no-good de la chance d'avoir pu m'épanouir dans une famille aimante cultivant le bonheur ! Merci donc à Babelio et aux éditions Academia, mais de grâce arrêtez de jouer abusivement avec les caractères petits et grands.
Curieux quand même : un lecteur heureux à la fin d'un feel-no-good et un autre malheureux à la fin d'un feel-good (voir le lien de sa réjouissante chronique en commentaire).