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EAN : 9782882534286
144 pages
Luce Wilquin (01/10/2011)
3.37/5   19 notes
Résumé :
C’est l’histoire d’une dissidence, la subversion d’une faim que l’on prend pour une maladie.
Paola ne mange plus et sent un oiseau palpiter en son coeur, elle aimerait seulement boire le ciel entier. Anorexie ou un type d’ascèse qui tenterait de rejoindre l’immense ?
Elle dit porter sur la tête une invisible couronne et se veut semblable aux héroïnes antiques, fières et insoumises. Une Antigone rebelle aux médiocrités et compromissions.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Colombe nous raconte l'éclosion d'une jeune fille.
Paola et/ou Paloma peut passer des heures à contempler le ciel, à absorber les nuages et espérer devenir aussi légère qu'eux et s'envoler telle une colombe. Paola ne mange presque plus malgré les supplications et les menaces de sa maman Arielle. Paola voit celle-ci comme une personne superficielle à l'opposé d'elle qui dévore des livres, de la musique,… et est surnommée l'intello à l'école. L'anorexie les éloigne encore un peu plus l'une de l'autre. Plane aussi l'absence du père avec lequel elle garde de bons souvenirs et qui a disparu du jour au lendemain. Mais la mère et la fille ne se parlent pas. Paola est hospitalisée puis, part en convalescence chez sa tante Solange, la soeur de sa mère. Un nouveau monde à découvrir que ce pays où volent nombre de tourterelles et de pigeons….
Un petit livre, certes mais qui parle de tellement de sujets (l'anorexie, la séparation du père, les secrets de famille, la perte d'un enfant,…). le livre peut se voir comme une déclinaison en deux parties l'une concernant davantage l'introspection de Paloma et l'autre, son regard et son ouverture sur le monde.
Un petit bijou que l'écriture d'Eric Brucher. J'avoue que la délicatesse de sa plume, la poésie de l'écriture rend les sujets abordés plus digestes (sans mauvais jeu de mots). La sensibilité de l'auteur et sa manière de traiter des sujets sérieux m'ont enchantée. Et comment ne pas aimer Paloma et ses vieilles copines .
On parle peu de lui mais il m'a conquise alors si Éric Brucher veut écrire l'histoire d'Abraham, je suis preneuse… ;-)
Ce livre est paru aux Éditions Luce Wilquin (malheureusement disparues) et a été réédité aux Éditions du Sablon. Alors n'hésitez pas à lire cette merveille qui fait du bien à l'âme!
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« Paola, tu regardes le ciel, les nuages, constamment, tu es des leurs, tu veux les rejoindre dans cet immense océan bleu et blanc, là où seul tu penses pouvoir exister, pour toujours.
Et pourtant si tu continues, tu vas tomber, dans un trou noir, à force de t'oublier, d'oublier ta chair et moi, ta mère, je ne veux pas, je ne peux l'envisager, ce n'est pas ta place, ni la mienne, car tu t'en fou peut-être mais si tu tombes, je tombe aussi. Alors j'ai trouvé une place pour toi, auprès de ma soeur, à la campagne et tu vas renaître avec elle, un peu, tous les jours. Elle est un peu moi, un peu comme ma chair. Et tu vas revenir au monde, grâce à elle, à cet autre monde qui l'entoure : la nature, les amis, la musique, cet autre absolu »
Ce roman COLOMBE est écrit du point de vue De Paola qui raconte de l'intérieur son cheminement d'adolescente en prise avec un absolu enivrant puis dévastateur. J'ai imaginé ci-dessus le point de vue d'Arielle, la Maman de Paola, sur cette histoire sensible.
Tous les parents d'enfants souffrant d'anorexie, gravité de ce livre, aimeraient trouver une voie éclairante comme celle que trouve la maman De Paola dans ce beau roman sur cette maladie si souvent difficile à comprendre.
ERIC BRUCHER nous donne ici une belle note d'espoir avec une écriture poétique.
Son évocation de l'univers idéalisé De Paola est accompagnée de puissantes métaphores, fort présentes dans le livre, auxquelles le lecteur devra adhérer sous peine de se perdre.
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Je dois l'avouer : si j'étais tombée sur ce bouquin en librairie, je ne l'aurais probablement pas acheté. le résumé me faisait un peu peur, je m'inquiétais que ce soit un peu lourd à lire, malgré le peu de pages... Ca a été tout le contraire : ce livre est une petite poésie, une mélodie, tous les termes élogieux que vous préférez. J'ai vraiment aimé l'écriture. Elle ne plairait peut-être pas à tout le monde, mais ça a très bien marché pour moi.

C'est le thème qui m'a attiré en premier lieu : l'anorexie. Je n'avais jamais lu de roman sur ce sujet, je me suis dit que c'était l'occasion. Très bon choix de ma part.

C'est Paola, une jeune femme de 18 ans, qui nous raconte son histoire. Anorexique, elle chercher à nourrir son âme plutôt que son corps. On va suivre ses pensées, son évolution avec ou contre la maladie. Dans une première partie, on est plus sur une réflexion un peu philosophique sur la vie, la mort, l'absolu, le sens de l'existence. Dans la deuxième, on suit la renaissance De Paola.

Ce que j'ai le plus aimé c'est la façon dont est traitée le sujet. Bien que je n'ai pas d'autres romans sur lesquels m'appuyer pour faire une comparaison, je pense que la maladie est ici présentée sans entrer dans les clichés. (Je mets un petit mot en spoiler, même si je ne pense pas que ce soit vraiment du spoil... on sait jamais)

C'est une approche intéressante car l'anoréxie est une maladie complexe qui peut être vécue très différemment selon les personnes.

Je n'irais pas jusqu'à dire que c'était un coup de coeur, mais c'était une très belle lecture.

Enfin, je tiens à remercier Babelio, les éditions du Sablon et l'auteur de m'avoir permis de découvrir cette petite pépite dans le cadre de la Masse Critique.
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Paola, jeune fille rêveuse, touche à peine terre. Constamment dans les nuages, si légère de corps, et d'esprit, elle flotte dans l'air, hume cette fraîcheur. Elle goûte à cette joie indicible, qu'elle seule semble comprendre, et qui la comble plus que cette étrange nourriture qu'on essaie de lui faire avaler de force. Alors, rebelle, elle dissipe un instant les démons, fait barrage entre les aliments et son corps, et ne sait pas pourquoi il faut tant se nourrir, elle qui se nourrit de peu, pourquoi il faut accepter cette dépendance, regarder le poids, le cycle, ne pas sentir les os, et voir le gras sans pour autant qu'il déborde. Mais Paola, de plus en plus légère, inquiète sa mère qui la regarde, impuissante, s'envoler chaque jour un peu plus loin.
Si le sujet a déjà été traité de bien des manières, cette fois, la profondeur du récit est portée essentiellement par le côté mélodieux et poétique de l'écriture. C'est ce qui nous transporte réellement. Plus que le poids, ou l'apparence, dont se fiche notre héroïne, c'est le côté spirituel, philosophique qui prend sens ici. Grâce à elle, on ressent la légèreté du personnage, qui ne désire que s'envoler dans l'espace cotonneux du ciel et ne se nourrit que de la couleur bleutée dont elle s'enivre par la fenêtre. On s'envole alors avec elle, en identifiant peu à peu les spectres d'une maladie sur laquelle nous n'avons ici que peu d'explications médicales. Ce n'est pas tant le corps, mais l'esprit, qui est mis en avant, et avec lui, les démons du passé qui peuvent parfois prendre les commandes. On comprend au fil du texte que c'est une histoire de famille avant tout, et que ses drames peuvent influencer psychologiquement une personne. Les mots sont doux, choisis avec soin, et toujours subtils : ils contrastent avec le ton grave du sujet. Sans parler d'une histoire coup de coeur, l'écriture, belle et intelligente, nous emmène dans un autre monde. BABELIO merci
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La première partie de ce texte est moins un roman qu'une réflexion philosophique sur le sens de l'existence, l'envie d'absolu, la mort et la recherche de spiritualité. Par la narration à la première personne, Paola nous prend à témoin du mal-être qu'elle vit. Elle ressent son corps comme une prison, un tombeau dont la mort la libèrera et elle trouve, dans la philosophie et les légendes, des outils qui nourrissent sa réflexion.

Son refus de s'alimenter malgré les injonctions du médecin et les tentatives de chantage de sa mère la conduisent à l'hospitalisation forcée. Puis, c'est la mise au vert, le lien familial qui se rétablit, la découverte d'autres modes de vie, l'ouverture à la nature et au chant. Et, peu à peu, la vie qui reprend ses droits, les barrières que Paola avait érigées en elle tombent les unes après les autres, libérant la belle colombe

Plus émotionnelle, c'est cette deuxième partie qui m'a le plus touchée. La retraite campagnarde de la jeune fille l'amène à faire des rencontres et de nouvelles expériences, elle découvre l'amitié et la bienveillance. Sur ce point, je trouve que la narration est proche de celle de Barbara Constantine, douce, emprunte de beaucoup de respect et émouvante.

Le thème de l'anorexie est développé de façon subtile, sans jugement ni complaisance mais avec justesse. Et nous fait voir à quel point les non-dits peuvent avoir une influence néfaste sur les enfants.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Puis j'ai cette peur. Un effroi que je n'avais jamais connu.
Le sentiment d'un néant, d'une négation radicale. Une chose plombée au fond de mon corps devenu caveau scellé.
Plus rien ne bat lorsque je tente faiblement de sonder mon cœur.
Comme si l'oiseau était mort. Comme si l'on avait tué ma colombe.
L'impression d'une dévastation, une solitude dévastée. La vérité d'une perte infinie. Je ne connais pas d'autres mots.
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Plus tard je me dis , ma colombe , n'espère pas l'hospitalité en ce monde ; crains plutôt l'hospitalisation .
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Je passais pour une intello parce que j'avais le nez toujours plongé dans des livres . Je les empruntais aux bibliothèques ou les achetais en seconde main .
Et cela me fait bien rire aujourd'hui de m'entendre dire que je n'ai pas d'appétit , je dévore , j'ai toujours dévoré
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Mon thorax est une cage qui enferme une colombe fragile, ses ailes veulent s’ouvrir pour s’en aller. Mon corps l’empêche et la blesse
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La toile de Magritte est en moi , celle de la colombe volant sur la mer . J'appartiens à ce peuple ailé qui rêve d'élévation et aspire à l'absolu .
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Videos de Éric Brucher (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Éric Brucher
La blancheur des étoiles
Une histoire de vie et de mort, de douleur et de jouissance sur fond d'errance urbaine. Une fille-mère et son chevalier furieux courant après des moulins à vent, un amour qui cherche les étoiles où s'effacent les haines et les peurs.
Des immeubles et la révolte de graffitis, l'ivresse des martinets et le vacarme d'un scooter pour crever la vieille indifférence du monde. La mémoire de femmes fuyant le pouvoir des hommes. La jeune maternité surtout, la plénitude de la grossesse, et l'enfant que dévorent les ogres ordinaires.
L'histoire est librement inspirée d'un témoignage : une fille-mère privée de son enfant, forcée d'avorter d'un deuxième et qui a voulu mourir. Eric Brucher
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