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EAN : 9791094810118
208 pages
zonaires éditions (12/08/2017)
4.44/5   8 notes
Résumé :
Octobre 1917, en pays de Tullins
Blessé et meurtri par trois années de combats en première ligne de front, un soldat est démobilisé. Ancien instituteur, il revient dans son village en pays de Tullins où l’attend son épouse.
Emma ne le quittait pas des yeux. Elle hésitait : devait-elle courir vers lui ou au contraire afficher une certaine retenue ? Le poids des mois d’absence pesait sur ses épaules, la rendait fébrile.
Elle embrassa du regard le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Entretien avec l'auteure.
Qui êtes-vous Valérie Brun ?
J'ai une formation d'historienne et je suis maman de deux adolescents.
Depuis 2011, je me consacre à l'écriture. J'ai publié plusieurs ouvrages dont deux recueils de nouvelles noires, « le sort en est jeté », primé au Salon du livre d'Allevard (Isère), « Innocences envolées » chez Zonaires éditions, puis une fiction « Un pacte au goût de cendre », primée au concours international de Servon sur Vilaine. Bleu Horizon est mon roman le plus récent, puisqu'il est paru fin août.
Pouvez-vous dire quelques mots du thème ou de l'histoire ? Des personnages ? Est-ce que ça se passe à une époque et dans un lieu particulier ?
Le récit se déroule principalement entre la fin de l'année 1917 et au long de l'année 1918, dans un petit village du côté de Tullins, en Isère. le thème majeur est celui des traumatismes de guerre, mais viennent s'y greffer des axes secondaires : la reconstruction d'un couple, la vie à l'arrière du front, les peurs collectives, les frustrations.
Si le récit fait des incursions dans les tranchées, cela demeure ponctuel.
En ce qui concerne les personnages, un point important me tenait à coeur : ne pas prendre position, ne pas juger les acteurs de ce drame, laisser l'histoire se dérouler, donner la parole aux protagonistes. C'est la raison pour laquelle j'ai intercalé des chapitres contés par un narrateur et d'autres qui nous plongent directement dans le carnet intime de Jean (le soldat-maître d'école, démobilisé qui, après avoir connu l'horreur de la guerre, va devoir appréhender le retour à la vie civile, l'opprobre, et le regard d'une épouse dont il n'a conservé aucun souvenir). Jean est-il une bête blessée et traquée ou un homme incapable de reprendre le cours de sa vie d'avant ? Quel sombre secret cache-t-il ?
Avez-vous écrit ce livre pour une occasion particulière ou pour témoigner de quelque chose en particulier ?
Sincèrement, non, seule l'inspiration m'a guidée. Mes idées naissent d'ailleurs souvent de rencontres ou de situations qui m'interrogent. Curieuse, je me renseigne et finis parfois par ne trouver aucune réponse à certaines questions, alors j'imagine… Mais je m'appuie toujours sur une solide documentation, mon histoire doit demeurer cohérente. Notamment en ce qui concerne l'aspect humain, psychologique des héros. À mes yeux, rien ni personne n'est jamais blanc ou noir. Il y a toujours une zone d'ombre et c'est justement cette faille que j'aime explorer.
Vous êtes-vous inspirée de faits réels ?
L'idée de départ de Bleu Horizon m'est venue en visitant une expo en 2014 sur la vie entre 14 et 18, à l'arrière (dans les campagnes). Il y a avait, là, la lettre d'une épouse qui racontait que son conjoint amnésique l'avait complètement oublié, à son retour du front. On sait combien il fut difficile aux couples de l'époque de mener à nouveau une vie commune, après les épreuves traversées par les uns et les autres, mais lorsqu'en plus les troubles du mari occultaient la partie la plus intime de sa vie privée... J'ai essayé de me mettre à la place de cette jeune femme. Très vite, j'ai ressenti le besoin de donner aussi la parole au mari. J'ai ensuite creusé sur le thème des troubles de guerre, mais il y a très peu de travaux publiés. Coup de chance, était peu après, invité à la Grande Librairie sur France 5, un historien qui sortait un essai sur ce sujet. Je l'ai acheté, potassé... J'ai aussi amassé pas mal de documents, j'ai lu des romans de l'époque et d'autres, plus contemporains, mais traitants, de la guerre (Au revoir là-haut, Un long dimanche de fiançailles... et les enquêtes de Célestin Louise, côté polar. J'ai aussi dégoté d'excellentes BD comme Notre mère la guerre, vu des films et des documentaires, parcouru des carnets de poilus...). Et mon imagination a fait le reste : une intrigue s'est greffée à cette histoire intime. Ah, j'oubliais, j'ai aussi fureté du côté des peurs collectives (et lu l'intéressant "Mangez-le si vous voulez" de Jean Teulé dans lequel les villageois vont jusqu'à dévorer, au sens propre du terme, l'un des leurs simplement parce qu'ils le soupçonnent d'intelligence avec l'ennemi. Cela se passe en 1870, en Dordogne. le malheureux est jugé sur une simple phrase dite au café, sur la place du village. le ton monte, l'atmosphère dégénère. le tout se déroule au fil de la même journée. Incroyable.). Voilà, en gros, comment j'ai tissé ma toile. J'avoue n'avoir cherché ni à faire du polar, ni du roman de terroir, ni du roman psychologique ou du thriller. Je me suis fait plaisir et si, maintenant, vous aussi prenez plaisir à découvrir mon récit, ben... C'est un peu Noël avant l'heure.
Avez-vous déjà eu des retours, des propositions de rencontres et d'échanges ?
Les premiers retours sont très positifs, y compris ceux de lecteurs ne goûtant guère les évènements reliés à la Première Guerre mondiale. Autre détail sympathique, ce roman séduit un lectorat aussi bien féminin que masculin.
Quant aux échanges, oui, j'ai quelques propositions de rencontres en médiathèques ou de conférences, en particulier pour l'année 2018, année de commémoration exceptionnelle, celle du centenaire de la fin des hostilités. J'adore échanger avec les lecteurs, écouter leurs critiques, répondre à leurs questions… Des instants souvent riches.
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Dans le cadre de masse critique de Septembre j'ai le plaisir d'avoir découvert le roman de Valérie BRUN – « Bleu Horizon ».
J'en remercie chaleureusement BABELIO et Zonaires éditions.
Bleu Horizon est le nom donné à l'uniforme des Poilus au début de la guerre de 1914.
Fin 1917 - démobilisé, cassé par les affres de la guerre 14-18, Jean est de retour du front après une blessure et retrouve son épouse Emma, institutrice à Tullins.
Mais le choc est violent car, face à son mari à la mémoire défaillante et de plus en plus paranoïaque Emma se sent perdue, elle ne le reconnaît plus. Jean n'arrive pas à abandonner ses fantômes du front qui le poursuivent et le hantent.
Que s'est-il passé ? Que cache-t-il ? Quels secrets ?
Arrivera t-il à renouer avec sa vie de couple et son métier d'instituteur ?
Blessures physiques, blessures psychiques – « les névroses de guerre » sont encore méconnues à cette époque – Soupçonnés de simulation pour éviter le front, nombreux seront ceux qui goûteront aux électrochocs.
Par chance, Jean trouve sur sa route le Dr Brochard avide de nouvelles méthodes pour soigner ses traumatismes.
En arrière plan, nous croisons également François, frère cadet de Jean, et pour agrémenter l'intrigue, les rumeurs, les ont-dit semés par des villageois avides de ragots et de haine.
A travers une écriture fluide, Valérie BRUN nous entraîne dans une intrigue originale et c'est avec délice que j'ai suivi le combat d'Emma et de Jean.
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Après une longue séparation depuis la dernière permission de son époux, Emma en rêve du retour de Jean, même avec quelques blessures… pourvu qu'il revienne.
Mais quand il est de retour, rien ne se passe comme elle l'avait rêvé, espéré. le Jean qui revient n'est plus son Jean. Absent, violent, incapable de reprendre ses fonctions d'instituteur pour lesquelles il était respecté dans son village.
Jean revient avec une épée de Damoclès au dessus de sa tête, suite à ce qu'un supérieur l'a obligé de faire. Il en devient presque fou ! On apprend ce qu'il s'est passé par les souvenirs qu'il écrit dans des carnets qu'il cache précieusement.
Emma, à la fois fragile et forte, cherche à savoir, à comprendre et à le protéger par tous les moyens.
Mais le protéger de quoi ? de qui ?
De ce supérieur qui rôde ? des villageois qui veulent sa peau, se doutant que le retour avec une simple blessure cache quelque chose de louche ? de son frère, jaloux ? de ses propres démons ?
L'histoire est passionnante, on ne quitte le livre que lorsqu'on l'a terminé. La guerre est en arrière plan, avec ses horreurs, détruisant les hommes, physiquement et moralement, même quand elle ne leur prend pas la vie.
Les personnages sont merveilleusement bien campés, étudiés, ils évoluent au fil de l'histoire, avec des sentiments et des actes parfois contradictoires et hors de toute logique.
Alors qu'à quelques pages de la fin, on croit deviner la fin, cela se termine autrement, mais je n'en dirais pas plus, pour ne rien enlever au suspense, merveilleusement entretenu.
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J'ai lu Bleu Horizon. Valérie Brun nous plonge dans l'univers terrible de la guerre 14 -18 par le biais d'une fiction. L'arrière-plan historique est d'une grande justesse et l'analyse psychologique des personnages est très fine, leur évolution parfaitement maîtrisée. On sent que l'auteure s'est documentée ou qu'elle connaît très bien cette période. Il y a, bien sûr, un aspect documentaire et didactique évident mais avant tout, Bleu Horizon est un roman émouvant, captivant aussi car on ne sait pas comment tout cela va finir. Les personnages sont justes, attachants, ils incarnent des protagonistes de la première guerre mondiale - le poilu de retour du front, dont les blessures de guerre les plus profondes ne sont pas forcément celles que l'on voit comme le nez au milieu de la figure ( si j'ose dire ), l'épouse et la mère qui ne disposent d'aucune arme pour lutter contre l'attente et la peur, l' épouse qui ne reconnait pas, en l'homme brisé de retour à la maison, celui qu'elle a aimé - mais ils acquiert au fil des pages une force, une épaisseur qui les rend tout simplement ... humains, vivants.
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Merci à Babelio et aux Editions Zonaires qui m'ont permis de découvrir ce roman.
L'histoire nous envoie en 1917 au retour chez lui d'un Poilu abîmé par la guerre (et par ce qu'il a du y faire).
J'ai apprécié la description de la vie du village, ses rancoeurs et rivalités, la vie de l'école autour de l'institutrice (la femme du poilu) et du héros qui n'arrive pas à reprendre sa place d'instituteur.
La fin m'a laissée plus dubitative. J'ai eu la sensation de la difficulté à clore cette histoire. Cette fin m'a paru un peu bradée. D'un coup de nombreuses péripéties apparaissent : un meurtre, une accusation de meurtre, le héros qui se renferme. Et en deux pages l'assassinat est évacué, le héros retrouve la plénitude de ses moyens.
Cette fin m'a gâché un roman que j'avais trouvé passionnant.
Donc un peu déçue. Même si je garde un bon souvenir du début (des 3/4) du récit.
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