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EAN : 9782825144626
221 pages
L'Age d'Homme (20/08/2014)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Comment une femme peut-elle ne pas investir son rôle de mère ?

L’Accident est l’histoire d’un rendez-vous manqué entre une petite fille et sa mère.
Juxtaposant leurs points de vue autour d’un accident de la route en apparence banal dans un bois en plein hiver, l’auteure questionne l’angle mort de la maternité.

Sans jugement, sans pathos, elle nous fait découvrir qu'en cette fin des années 70 la maternité est un désamour qui se ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bon sang… « L'accident » de Marianne Brun. Encore une fois, la littérature suisse-romande m'a emportée loin dans les méandres de nos souvenirs collectifs et individuels. Encore une fois, les pages encrées ont eu ce pouvoir de réveiller des choses que chacun d'entre nous possèdent : le besoin de tuer la mère, le besoin de se défaire de son éducation, de se libérer de ces liens qui entravent notre vie d'adule et nous empêchent d'exister en dehors et en dedans.
« L'accident », celui qui laisse des marques indélébiles, celui qui trace sur notre corps des lignes et des cicatrices, celui qui signe de son état des lésions dans nos âmes. Et malgré les baumes, les cataplasmes de fortunes, les caresses, l'accident est là. Son souvenir est notre miroir, son souvenir est notre existence, notre image, nos désirs, notre obsession.



L'hiver. Dans la vieille Simca, Marion, assise à l'arrière, avance doucement sur le rebord du siège et passe la tête entre les deux fauteuils avant. Elle se rapproche de sa mère qui conduit la voiture sur les routes sinueuses et enneigées de ce département de la Drôme. Elle sent bien que sa mère n'est pas bien, qu'il se passe quelque chose et que ce n'est pas la route qui préoccupe Christine mais autre chose. Marion la connaît tant. Elle passe tant de moments à l'observer, à la regarder s'étioler, se perdre dans sa vie. Elle la connait par coeur. Elle sait devancer les colères, les crises et sait que par-dessus tout qu'elle préfère Alexandre, son petit frère. Mais pourquoi ?
Pourtant dans cette petite gare de marchandises de la Drôme perdue, la vie a tout pour sourire à Christine. André l'aime. Il passe examens sur examens professionnels et gravit les échelons qui les mènent vers une vie plus facile. Entourée de deux enfants, de ses parents qui n'habitent pas loin, la famille a tout pour être heureuse. Mais que se passe-t-il pour que sa mère s'éteigne et emprunte ces routes secondaires enneigées et verglacées ? Que s'est-il passé dans sa vie pour qu'elle ne réagisse plus et commette l'irréparable ?
Et pourquoi Marion ne reçoit-elle plus de lettres de sa grand-mère, de ses parents lors de son séjour en colonie ? Est-ce pour la punir d'avoir fait du mal à Alexandre au cours d'une bagarre ? Est-ce la raison qui a poussé ses parents à l'envoyer dans cette colonie qui a été pour elle, est un lieu empoisonné, emprisonné ? Et ces tantes, cette grand-mère qui ressemble au clan des siciliennes, où tout est caché, tu… Pourquoi ?

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C'est un beau livre.
C'est avec regret que je l'ai refermé.

C'est triste. A certains moments, véritablement déchirant. J'imaginais cette petite isolée dans sa douleur, son hébétude et son incompréhension. Bien sûr, ce second accident est fictif mais le 1er ? Et les autres ? Et ce désamour ? Mais pour qu'il y ait désamour, ne faut-il pas qu'il y eut amour ? le terme est donc impropre, hélas ...
Je peux réussir à comprendre Christine. Je ne peux l'aimer.
C'est un 1er roman marquant, singulier, avec un univers très personnel.
J'ai retrouvé une certaine couleur, une certaine acidité dans le fond et la forme que j'ai tant aimé chez Colette. Une douceur rugueuse et une douce cruauté comme lorsqu'on mord dans un fruit trop vert ou lorsqu'on regarde de loin un enfant arracher en toute innocence les ailes d'un insecte. Un peu de Christian Bobin aussi dans la grâce et la délicatesse de l'écriture ainsi que la capacité à saisir la fugacité, l'instant volé.
Les dialogues sont justes, bien ancrés dans une époque restituée avec brio.
Un bémol ? Certains maniérismes de langage. Légers, légers... Et parfois dans certaines pages, un peu de confusion.
Certaines pages frôlent la perfection, en revanche et notamment le passage chez les tantes.
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En général, j'aime les romans où la psychologie des personnages est analysée. Ici, j'ai d'abord cru que c'était le cas en constatant que Marion (la fille de Christine) souffrait à cause de sa mère qui semblait la rejeter. Cependant, plus je lisais moins je comprenais Christine. C'est peut-être moi qui suis passée complètement à côté... ou bien Marianne Brun a voulu montrer une jeune femme avec qui la vie n'avait pas été particulièrement méchante, mais qui se conduit de manière déstabilisante. Bien sûr, Christine, elle, dit que la vie ne l'a pas gâtée. Si on comprend que sa mésentente avec sa mère l'ait blessée, cela ne lui donnait pas d'excuses pour agir comme elle le fait plus tard.
[...]
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il y eut des moments de grâce. Des moments doux. Des bercements comme celui des arbres dans la brise. Des moments où tout semblait évident et léger. Les câlins d’André sur le pas de la porte de la cuisine, sa gourmandise, sa main caressant la sienne et la trouvant belle. Il y eut aussi les copains et le nuage de fumée qui s’épaississait au fil de la soirée, sous la lampe. Les tarots, les bringues, les discussions à n’en plus finir, les canards de sucre dans l’eau-de-vie, la musique, Julien Clerc écartant les bras nus pour accueillir le soleil, et la ballade des gens heureux que lui chantonnait André.
Il y eut avant cela la barbe de Christian, son odeur de pipe et le roulis de sa 4L sur les routes qui l’éloignaient de son enfance. Le vent qui claquait par leurs vitres ouvertes, leurs rires. Le désir qu’elle découvrait en observant sa main, tranquillement posée sur le volant. Le désir d’être caressée par un homme. La chaleur éreintante de son petit sexe où le sang affluait en cognant.
Il y eut le regard d’André au-dessus d’elle. Intense, et limpide. Après, il y eut les lettres d’André, toutes ficelées, muselées par un ruban de satin rouge et enfouies au fond du buffet.
Et puis il n’y eut plus rien, la petite balaya tout sans lui laisser le temps de se retourner.
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"Elle a longtemps douté que ce bébé soit le sien parce qu'il ne la regardait pas. Il l'évitait. Il tournait systématiquement la tête quand elle se penchait sur lui. Elle se tenait pourtant en retrait du berceau. Elle s'approchait ensuite millimètre par millimètre. Elle retenait sa respiration et se courbait le plus près possible du petit crâne, toujours plus près, jouant avec les ressorts du lit, encore plus près. Le bébé s'éveillait alors brutalement en écartant les bras. S'il ne dormait pas, il se recroquevillait au fond de sa grenouillère, prêt à hurler à défaut de pouvoir mordre dès qu'il la voyait tendre sa main pour remettre sa jambe de pyjama qui tire-bouchonnait. Alors, il se tortillait en grimaçant avant de s'époumoner pour la faire fuir. Ce bébé ne l'aimait pas."
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« Christine, c’est pour les autres. Elle, elle veut qu’on l’appelle comme ça parce qu’elle dit que c’est tout nouveau pour elle. En plus, on n’est que deux à l’appeler comme ça, c’est tout, alors ça lui fait bizarre de changer de nom, elle dit qu’elle a pas l’habitude. »
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