Des bandes de jeunes se disputent le territoire d'une ancienne carrière. Portraits à vif de grands adolescents qui cherchent leur voie, pour sortir d'un milieu familial où ils ne s'épanouissent pas. Un premier roman au style fluide mais qui, malgré ses qualités, m'a semblé trop lisse pour que je m'y accroche.
«
L'année la plus chaude » est le premier roman d'un trentenaire belge,
Maxime Bultot, qui travaille dans le milieu du cinéma, où il a été réalisateur, scénariste et assistant metteur en scène. JC Lattès l'a publié sous son label « La grenade », dédié aux premiers romans (« une explosion de nouvelles voix destinées à des lecteurs de tous âges et tous horizons, guidées par une seule boussole: la sincérité »).
Si je comprends bien l'une de ses interviews, le point de départ de ce roman est un lieu: une étendue d'eau recouvrant une ancienne carrière que l'auteur situe en un lieu imprécis
De Belgique mais qui lui a été inspirée par une ancienne carrière de craie au nord de Paris, le Lac des ciments. le magnifique bleu turquoise de son eau transparente a inspiré son nom dans le roman: « les Caraïbes ».
Cette carrière difficile d'accès est le repère de bandes de jeunes, qui se disputent la maîtrise de l'endroit. C'est l'été, il fait chaud… En plongeant pour relever un défi, l'un deux découvre un objet précieux, qu'ils se disputeront.
On trouve dans le texte des histoires d'amitiés, des histoires de jeunes qui se battent pour leurs idéaux, dans le milieu non épanouissant d'une famille où les parents vivent à la marge. « Ce premier roman drôle et amer est un cri de rage contre la monotonie et l'ennui, contre cette vie trop étriquée pour les rêves, contre la croyance que jamais rien ne peut changer », peut-on lire sur la quatrième de couverture. Il y a de ça, oui; mais si j'ai senti la rage, je n'ai pas entendu le cri. le texte est écrit d'une belle plume, fluide et dynamique, je l'ai lu sans la moindre lassitude, mais malheureusement, le texte m'a paru trop lisse, sans une petite pointe qui aurait dépasser pour m'accrocher. Peut-être qu'inconsciemment, j'ai été déçu en le mesurant à l'aune d'une autre histoire de jeunes dans un été chaud, «
Débâcle », de la belge
Lize Spit, même si je ne doute pas que certains lecteurs de ce livre controversé me retourneront la remarque en préférant le côté assurément plus modéré de «
L'année la plus chaude ».
Peut-être que le roman suivant de
Maxime Bultot me suscitera l'enthousiasme pour les auteurs belges que je suis toujours heureux de partager !