Dans ce volume
Emile Bréhier propose un voyage organisé dans le monde stoïcien en donnant les textes les plus représentatifs de la doctrine traitant de la physique, la morale et la logique.
Celle-ci a été fondée vers 300 av JC par Zénon de Cittium et a évolué au cours des 5 siècles suivants tout en conservant des principes et un cadre très cohérents.
La tradition de l'
histoire de la philosophie a scindé le phénomène en trois grandes périodes:
- l'ancien stoïcisme (III-I av JC) avec Zénon et ses successeurs directs, Cléanthe et Chrysippe,
- le stoïcisme moyen (I av-I ap JC), représenté notamment par Panétius et Posidonius,
- le stoïcisme impérial (I-II ap JC),dont les trois grandes figures littéraires sont
Sénèque,
Epictète et
Marc Aurèle.
Pour pallier la perte des textes des deux premières périodes,
Emile Bréhier appelle à la barre trois auteurs qui rapportent des extraits consistants d'ouvrages aujourd'hui perdus:
Plutarque (adversaire du stoïcisme) et
Cicéron (défenseur) ainsi que l'historien
Diogène Laërce (III ap JC), les deux premiers exprimant de plus leurs propres analyses et commentaires partisans. Seuls les textes relatifs au stoïcisme de ces auteurs sont évidemment retenus dans la compilation, cette restriction s'appliquant également à
Sénèque. En revanche, le volume contient l'intégralité des oeuvres d'
Epictète et de
Marc-Aurèle.
Voyage bien organisé donc, tous les must compris, mais à prix tirés si j'ose dire: si la préface et les notices pour chaque oeuvre sont fort bienvenues, je regrette personnellement l'absence d'une rubrique "repères chronologiques" et d'un glossaire des termes et noms propres les plus importants.
Bien que je préfère généralement la liberté des voyages organisés par soi-même, je trouve que ce format "all-in-one" convenait bien ici à mon niveau de connaissance initial du sujet combiné avec le souhait d'en faire le tour sans avoir à trop se démener tout en étant prêt à plonger dans le dur.
Je dois dire qu'
Epictète avec ses
Entretiens m'a charmé, que
Marc-Aurèle m'a pris la tête avec son examen de conscience en boucle, que j'ai apprécié la clarté et la concision de
Sénèque et que, si
Cicéron m'a séduit avec ses Premiers Académiques, je l'ai haï pour ses Tusculanes.
Le septième jour pourtant, je me suis dit que ça n'en valait pas la p-haine car
Cicéron, son âme et sa plume ne dépendent pas de moi.