La Bibliothèque perdue - Le Rêve de César

Je ne connaissais que très peu, en commençant la lecture de ce roman, l'auteur. Pourtant, Patrick Burensteinas est une référence pour qui s'intéresse à l'Alchimie. Rassurez-vous, ce roman historique n'est pas un essai consacré à la recherche de cette pierre philosophale. C'est un véritable roman, au cours duquel l'auteur nous fait vivre une double aventure. Alors que César a obtenu de sa maitresse Cléopâtre, qu'il a installé au pouvoir, l'un des joyaux du monde : la bibliothèque d'Alexandrie. Cette merveille du monde, regroupant plus de 70.000 ouvrages, sera donc transféré sous la colline des corbeaux blancs, sur les berges du Rhône. Ce sera l'occasion de creuser ces galeries appelées « arêtes de poisson » , qui existent toujours aujourd'hui sous le sol de Lyon. L'histoire est intrigante, et je ne vous en dirai pas plus. Toujours est-il que l'auteur nous invite à suivre cette aventure, de la préparation et du transfert de ces milliers d'ouvrage d'Alexandrie à Lyon, mais aussi le creusement de cette bibliothèque souterraine. L'autre partie du récit se déroule en 2015, quand Julie, une archéologue en herbe décide de se lancer dans les recherches sur les arêtes de poisson, qui n'ont jamais intéressés personne. …Le récit est passionnant et se lit en un trait. Il soulève bien des questions d'autant que c'est le premier d'une longue série qui doit nous conduire à découvrir le devenir de ce temple du savoir … Un excellent moment passé en la compagnie de Patrick Burensteinas donc, même si je me réserve les quelques critiques pour ne rien divulgacher. Lisez-le en revanche et vous ne serez pas déçus.

Très bien documenté au point de tomber dans le piège d'un style trop scolaire dans les chapitres au temps de César, raison pour laquelle les libertés prises sur L Histoire sonnent un peu faux. L'intrigue plus contemporaine en prend quelques couleurs très bienvenues grâce à des constructions de personnages efficaces.

Malgré une syntaxe un peu plate qui reflète les tours un brin convenus de l'intrigue, le texte dégage une musicalité agréable et provoque un florilège d'images intéressantes amenées par le jeu des allitérations, des assonances, des homonymes et des polysémies. Notre alchimiste d'auteur s'amuse à ce point avec la langue des oiseaux qu'on pourrait croire qu'un bon bégonia est un bégonia à l'agonie !

L'alchimie est au coeur de ce récit et le traverse comme une veine brillante de fantasy et de philosophie : magie, science et énigmes un peu faciles se partagent le texte. Ce qui amène à un regret ô combien typique de ces textes historiques : la romance d'une platitude et d'une prédicatiblité désespérantes qui implique le personnage qui doit servir de porte au lecteur vers le passé. On aurait été en droit d'attendre un traitement plus fin d'un point si important (fusion/alchimie des corps, passage à l'âge adulte), rendu ici accessoire.

Une lecture facile et complice qu'on peut sans problème proposer à de jeunes lecteurs dès l'entrée au collège, une oeuvre prometteuse pour les futures fictions de Burensteinas !

Dans l'ensemble, La Bibliothèque perdue, est une lecture sympathique, mais elle ne restera pas gravée dans ma mémoire.

L'histoire ne surprend jamais vraiment, les retournements sont tous assez prévisibles, et les héros ne rencontrent pas suffisamment de difficultés : tout semble trop simple pour eux. On lit en parallèle deux récits : l'un dans l'antiquité, dans lequel César entreprend de déplacer dans un lieu secret tous les ouvrages de la bibliothèque d'Alexandrie. L'autre se déroule en 2015, où Julie, une jeune archéologue étudie un mystérieux site qui n'a presque jamais été fouillé.
Il est évidemment clair que les deux récits sont liés : le lieu qui intéresse Julie sont les Césarinières, galeries conçues par un savant proche de César, pour y entreposer les livres. Régulièrement dans le récit, un personnage de l'antiquité laissera une trace dans ces souterrains, qui est retrouvé par Julie, le suspense ne dure donc pas très longtemps pour le lecteur.

L'un des principaux défauts du livre est qu'il déborde de personnages secondaires qui ne sont pas tous très utiles. Julie, par exemple, a un gros groupe d'amis qui n'apparaissent presque pas dans le récit, et qui auraient pu être réduits à 1 ou 2 personnages.
L'autre problème majeur du livre, est qu'il manque de conflits et d'antagonistes. Julie et son directeur de thèse sont confrontés à de vagues menaces voilées, mais rien de concret ne se passe. Ce groupe d'antagoniste est franchement caricatural, et n'a aucun impact sur le récit.

Néanmoins, on passe un bon moment en lisant La Bibliothèque Perdue, et certains épisodes sont vraiment prenants. Les personnages de César, Julie, Sylvio et Lulianos sont bien définis, et m'ont donné envie de progresser dans ma lecture.

Le livre est distrayant, et semble assez bien renseigné sur l'antiquité, mais attention, il a tout de même son lot d'anachronismes (tout à fait volontaires) et a une dimension fantastique. Ne vous attendez pas à un récit historique fidèle, car ce n'est pas ce qu'est ce roman.

Une très belle histoire autour d'une épopée pour le pouvoir des livres et des mots. Roman a double temporalité, entre construction et découverte, il est intéressant et je le recommande pour les amoureux des livres et de la mythique histoire de la bibliothèque d'Alexandrie!