En ces temps de guerre, nous le voyons encore roder sur les plateaux de la télévision.
Sa famille paternelle a été massacrée en Arménie. « le caillot que j'avais dans le poing au jour de ma naissance et dont, enfant, on m'a transmis la tragédie. »
« Et ce que j'ai voulu oublier. »
Il est né en Belgique, pays qui semble plat et tranquille.
Il a une tête de baroudeur, il a le verbe coupant de ceux qui ne mâche pas leurs mots, quitte à heurter.
Il milita clandestinement pour l'indépendance de l'Algérie, de même combattit en Guinée-Bissau.
C'est un spécialiste des conflits, expert en violence qui aime le « terrain », aventureux et enseignant
Il pense que la vie est tragique, qu'elle est un rapport de force mais semble avoir une fascination pour cette dernière.
Se dit lucide et nous souhaitons souvent, nous rêvons souvent qu'il ait tort.
Mais imaginez aussi qu'il eut un père, une mère, une enfance pour qui il écrivait
XI
Chante ma mère
Chante tes vieilles chansons si tristes
Qui ruissellent des villages engourdis de soleil
Des villages déserts où coulent des fontaines
Chante m douce mère en brodant tes mouchoirs
Conte mon père conte
Les chalands sur la Meuse
Et la pluie sur les Flandres.
J'écoute tes histoires
Le visage lumineux des feux de la
Saint-Jean
Celle de Bruges l'ancienne et celle du tendre Gilles
Raconte-moi encore celle du prince d'Elseneur
Pour que je me souvienne
Des jours de mon enfance
Où tu me promenais au milieu de la pluie.
XII
Et nous allons ventre-mourir
Un obscur chemin ouvert à force de déchirures
Une chute certaine
Une marche têtue.