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Citations sur Black Cherry Blues (65)

(...) je me sentis coupable, presque honteux, de mes facilités à m’émouvoir si vite, attendri par un sourire de jeune femme. Parce que vous avez quarante-neuf ans, que vous êtes veuf ou célibataire ou que vous avez choisi simplement de vivre seul, vous vous laissez facilement flatter par le semblant d’attention qu’une femme vous porte, en oubliant qu’il ne s’agit souvent que d’une marque de déférence à l’égard de votre âge.
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Baton Rouge est une ville de verdure pleine de chênes, de jardins et de lacs, et les milliers de lumières des raffineries et usines chimiques témoignent souvent plus d’un gage de sécurité financière qu’elles n’offrent un spectacle de délices industrielles. Mais une fois traversé le pont à la chaussée d’acier ajouré, lorsque la voiture commence à rebondir sur les ornières de la vieille route à quatre voies toute délabrée, vous entrez dans un monde réservé aux gens du bassin d’Atchafalaya – Cajuns, métis de Blancs, de Noirs et de Peaux-Rouges, débardeurs, poseurs de pipelines, petits Blancs dont la petite parcelle de territoire allait chaque jour se rétrécissant un peu plus pour ne garder aujourd’hui, pour seuls signes distinctifs, qu’une camionnette délabrée, une platine à cassettes en train de diffuser Waylon2 et un pack de douze canettes de Jax.
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La pluie martelait la cabine du camion et le vent soufflait avec force, en provenance du sud-ouest, au travers des marais d’Atchafalaya, à fouetter les palmiers et les chênes de la route. Baton Rouge Ouest, qui commence au fleuve Mississippi, a toujours été une zone populeuse où l’on trouvait relais routiers, boîtes de jeu de petite importance, bars nègres et ouvriers.
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Les premières lueurs du jour ne se lèveraient pas avant deux heures, mais je savais que je ne dormirais plus.
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Il était quatre heures du matin, un samedi, et la pluie tombait dru lorsque je m’éveillai de mon rêve dans un motel de Baton Rouge Ouest. Je m’assis au bord du lit en slip et essayai de chasser les restes du rêve en me frottant le visage avant d’aller aux toilettes et de revenir m’asseoir à la même place, sur le bord du lit, dans l’obscurité.
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Le drap est déchiré, trempé de sang, enchâssé au creux de ses plaies. Les hommes sont maintenant partis, et je m’effondre à genoux aux côtés de ma femme, je lui embrasse les yeux, des yeux qui ne voient plus rien, mes mains caressent ses cheveux et son visage exsangue, je prends ses doigts, je les mets dans ma bouche. Une goutte solitaire de son sang glisse de la tête de lit fracassée et s’étale en flaque sur ma peau. Un éclair explose dans un champ vide derrière la maison. J’ai la tête remplie d’une odeur de soufre humide, et une fois encore, j’entends l’appel de mon nom qui se lève comme un souffle prisonnier qui viendrait se libérer des fonds sablonneux d’une mare.
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Ils se mettent à tirer et la chambre donne l’impression d’exploser sous la fumée et les flammes au sortir des canons, les parcelles de douilles des cartouches, les morceaux de capitonnage du matelas, les esquilles de bois déchiquetées qui giclent de la tête de lit, les abat-jour déchirés, et le verre qui vole. Les deux tueurs sont méthodiques. Ils ont supprimé le verrouillage de chambre de leur fusil, ils peuvent ainsi y glisser cinq cartouches, et ils continuent à tirer, à éjecter les douilles fumantes sur le sol jusqu’à ce que les percuteurs claquent à vide. Puis ils rechargent, avec le calme de chasseurs qui viendraient de se dresser dans leur gabion pour faire feu sur une formation de canards sauvages dans le ciel.
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C’est alors qu’un pied-de-biche fait éclater le chambranle en bois de la porte d’entrée, et deux hommes se précipitent à l’intérieur de la maison, brodequins aux pieds, les mains serrées sur un fusil à pompe qui leur barre la poitrine. Le premier est un Haïtien de haute taille, l’autre un Latin dont la coiffure descend sur le visage en bouclettes huileuses. Ils sont debout au pied du lit, ce lit où elle dort seule. Ils ne disent pas un mot. Elle se réveille, bouche ouverte, yeux écarquillés, vides, elle ne comprend plus rien. Le visage est tout chaud encore d’un rêve interrompu, elle est incapable de faire la part du sommeil devant le spectacle de ces hommes qui la dévisagent sans parler. Puis elle les voit échanger un regard et pointer leurs fusils de chasse à bout portant sur sa poitrine. Ses yeux se voilent, elle crie mon nom comme une bulle humide qui lui éclaterait dans la gorge. Le drap est tout entortillé entre ses mains ; elle le tient serré contre ses seins comme s’il pouvait la protéger des balles à gros gibier calibre douze et de la chevrotine double-zéro.
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Sa chevelure s’étale en boucles sur l’oreiller, sa peau est blanche aux lueurs des éclairs de chaleur qui tremblent au-delà des pacaniers par la fenêtre de la chambre. La nuit est chaude, sans un souffle de vent, et les nuages se dessinent sur le ciel comme des queues de cheval peintes ; une rafale de tonnerre gronde dans le lointain sur le Golfe comme une pomme qui roulerait au fond d’une barrique en bois, et les premières gouttes de pluie résonnent sur l’aérateur de la fenêtre. Elle dort sur le flanc, et les draps viennent mouler une cuisse, la courbe d’une hanche, un sein. Aux lueurs vacillantes des éclairs de chaleur, les taches de son sur son épaule nue ressemblent aux veinules brunes d’un marbre sculpté
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... mais posez-vous donc la question : avez-vous jamais rencontré quiconque dont le mariage ait été sauvé par un conseiller conjugal, dont l'alcoolisme se soit trouvé guéri grâce à un psychiatre, dont le fils ait échappé à la maison de redressement grâce à une assistante sociale ? Au beau milieu d'une bagarre d'ivrognes qui tourne à l'aigre, préférez-vous faire couvrir vos arrières par un universitaire libéral ou un balèze du coin, dur et bien affûté ?
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