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Citations sur Black Cherry Blues (65)

Lorsque ces moments avaient surgi au cours de ma vie d'adulte, j'avais bu. Et je ne faisais pas les choses à moitié, je buvais plein pot, à la manière dont on se recule d'un feu de feuilles humides qui se consume lentement pour balancer d'un geste dans les flammes un verre rempli d'essence. Je me brûlais de Beam et de Jack Daniels à sec et à vide, que je faisais passer d'une Jax glacée : au matin, vodka, pour chasser les araignées, qu'elles s'en retournent dans leur nid ; à midi, dix doigts de Wild Turkey pour verrouiller Frankenstein à double tour dans ses réduits, jusqu'à ce que l'après-midi, et son univers de soleil sur les bois de chênes et de palmiers, sous le vent d'embruns salés qui soufflait sur le lac Ponchartrain, vînt se remette à sa place convenue de manière prévisible.
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//----Dédicace : ----//

À John et Flavia McBride


//---- Titre original : Black Cherry Blues ----//


//---- Remerciements d'ouverture ----//


J'aimerais remercier la John Simon Guggenheim Foundation
pour son aide généreuse, et j'aimerais aussi remercier
le National Endowment for the Arts
pour le soutien qu'il m'a apporté par le passé.
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Mais parfois, il arrive, au crépuscule,
lorsque les fermiers brûlent les chaumes de canne à sucre dans les champs,
lorsque les cendres et la fumée se lèvent pour se déposer sur le bayou,
lorsque les feuilles rousses passent en paquets devant mon ponton
et que l'air est froid et doux-amer des odeurs de sucre brûlé,
que je pense aux Indiens et au "peuple de l'eau",
je pense aux "voix qui parlent sous la pluie"
et nous mettent au défi de replonger dans hier.

C'est à ces moments-là que je cours ramasser Alafair comme à la volée
pour la poser sur mes épaules
et nous descendons le chemin au galop au travers des chênes,
pareils au cavalier et sa monture, en direction de la maison,
où Batist est en train de griller le gaspagoo au barbecue sous la galerie,
où des masques de papier découpé sont collés aux fenêtres,
et les dragons se changent en jouets de peluche,
de ceux que l'on ignore et que l'on abandonne,
pareils aux ombres obscures du cœur qui,
par un beau matin,
ont disparu,
emportées par la saison.
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Parfois, il vous suffit de franchir une porte de votre esprit
et de perdre trente à quarante ans
pour vous souvenir de celui que vous êtes.
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Vous avez le corps qui vous brûle encore de honte,
votre voix sonne comme une crécelle bizarre à vos propres oreilles,
votre regard est chargé de culpabilité et de mépris pour vous-même
pendant que des gens en uniforme se promènent autour de vous
comme si de rien n'était, avec, à la main,
leurs gobelets de café en polystyrène.

Puis il y a quelqu'un qui tape vos paroles à la machine pour en faire un rapport
et vous vous rendez compte alors que c'est là tout ce à quoi vous aurez droit.
Aucun inspecteur ne viendra vous rendre visite à domicile,
il est peu probable qu'on vous convoque pour identifier un suspect
au cours d'une séance de tapisserie,
il n'y aura pas d'adjointe du procureur bien sympathique
pour venir s'intéresser en détail à votre existence.

Puis vous regardez autour de vous,
les murs, les classeurs, les casiers du poste de police ou du commissariat,
les ceinturons chargés d'armes
que portent les agents aux gobelets en polystyrène,
vous jetez peut-être même un coup d’œil à l'intérieur des voitures de la brigade
rangées dans le parc de stationnement,
et vous prenez conscience de la réalité de la situation avec ironie.
Les râteliers de fusils M16, les Mauser à lunette,
les fusils à pompe calibre douze chargés à la chevrotine double zéro,
les 38 spécial et les Magnum 357, les fusils paralysants,
les matraques, les bidules, les grenades lacrymogènes,
les tiroirs pleins,
triques à décharges électriques,
gaz paralysant,
chaînes et menottes,
cartouches et balles par centaines,
tout cela n'a rien à voir avec votre sécurité
et les outrages que votre corps a dû subir.

Vous ne représentez qu'une surcharge de travail
pour quelqu'un qui est déjà surchargé.
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Aujourd'hui adulte, je continue à croire que nous devenons ce que nous voyons se refléter dans le regard des autres ;
il est par conséquent important que quelqu'un nous dise que nous sommes bien.

Cela peut paraître puéril, mais uniquement aux yeux de ceux
qui n'ont jamais dû payer leur écot au destin et partant,
ne s'interrogent pas sur leur identité,
parce que leur propre expérience - ou leur absence d'expérience -
n'a jamais exigé d'eux qu'ils se définissent en tant qu'individus.

On en rencontre, de ces gens-là, aux soirées-cocktail des universités,
on en trouve aussi chez les journalistes
qui craignent et envie puissance et célébrité,
mais aiment par-dessus tout à vivre dans les sphères où elles se manifestent.
Ils cachent toujours un rictus méprisant derrière l'éclat de leurs rires.

Jamais il ne leur a été donné d'entendre un coup de feu tiré dans un accès de colère,
jamais ils n'ont eu à arpenter un quartier bombardé au mortier,
jamais ils n'ont vu un gamin de dix-neuf ans, mitrailleur de flanc à la porte de son hélico devenir soudain complètement givré, à tirer sur tout ce qui bouge, dans une zone franche.

Ils dorment d'un sommeil sans rêves.
Et les inquiétudes dérangeantes de ceux qu'ils sont incapables de comprendre
les font bâiller.
Personne n'aura jamais besoin de leur dire qu'ils sont bien.
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Ces mecs-là n'ont pas de limites, si c'est ce que tu veux dire.
Des trous sans fond.
Ils descendent si profond que les lézards n'ont même plus besoin d'yeux tellement il fait sombre.
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(...) jamais je n'oublierai cet été-là.
C'est la cathédrale que je visite encore parfois, lorsque tout le reste a échoué,
lorsque le cœur semble pris de poison,
la terre frappée et meurtrie,
et que les feuilles mortes viennent voler devant les fenêtres de l'âme
comme autant de débris de parchemin desséché.
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Votre échec est total, au point qu'après tout,
ce n'était pas si mal que ça parce que, maintenant, au moins,
vous êtes libre, vous êtes seul,
d'une liberté, d'une solitude si particulières
qu'elles vous ont permis d'être au-delà des exigences de la victoire et de la défaite.
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Y'a personne qui lui secoue le cocotier, à ce bon vieux Belle-Mèche.
On pourrait te craquer des allumettes sur l'âme,
tu ne tiquerais même pas d'un cil.
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