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Je ne suis pas du tout impartiale, je suis amoureuse et je mets donc cinq étoiles à Dixie City. Cinq étoiles parce que depuis toujours j'aime James Lee Burke et Dave Robicheaux. Cinq étoiles parce qu'ils aiment la Louisianne, ses habitants et son histoire, inconditionnellement. Cinq étoiles parce que rien n'est que blanc ou que noir chez les personnages de Burke même si souvent on a l'impression du contraire. Cinq étoiles pour l'humanisme de son justicier, pour le gros bon sens de son acolyte et fidèle ami de toujours , Clete. Cinq étoiles pour la flore, les odeurs, la cuisine, la musique et l'eau de la Nouvelle-Orléans. Pourtant, rien ne nous surprend dans la construction des tomes de la saga des Robicheaux. Tout est prévisible, tout est attendu et je donne tout de même cinq étoiles à ce romantisme teinté de gris sombre, à ce lyrisme qui me charme tant et qui fait que je reviens toujours vers James Lee Burke et Robicheaux. P. 152 "Comme je descendais Bourbon ce soir-là, non loin de Basin, l'une des anciennes limites de Storyville, l'air était rempli d'une brume mauve illuminée de néon, parfumé des odeurs chaudes de bière et de whiskey en gobelets de carton, et le ciel au-dessus de ma tête barrée par un nuage rose solitaire venant du lac Pontchartrain. La rue, fermée à la circulation automobile, était embouteillée de gens, le visage heureux et empourpré dans le tintamarre des orchestres de rockabilly et Dixieland. Des bonimenteurs en panama de paille et gilets à rayures bariolées faisaient la retape devant les rades à strip; des gamins noirs dansaient à l'intention des touristes, dans le tintement métallique des claquettes ferrées rapportées à leurs chaussures sur le béton; un orchestre de rue, uniquement constitué de Noirs, tintant de tambourins et cornant de trombones, faisait beugler Millersburg au coin de Conti; et un demi-bloc plus haut, manifestant une humeur moins hédoniste, un groupe de fanatiques religieux, munis de pancartes porteuses d'avertissement apocalyptiques, essayaient d'épingler quiconque acceptait d'écouter leur message de désespoir." Et pour toutes ces images, cinq étoiles.
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Dave Robicheaux ne sait plus où donner de la tête.Où son regard le porte, son monde s'effrite, s'emporte, se rompt, implose ; tout devient fou, tout devient flou, les amis et les ennemis d'hier... Peut-être interchangeables ? Pourtant il ne s'agite pas dans tous les sens, au contraire, il a plutôt les deux pieds dans la glaise. Robicheaux ne pourra-t-il jamais que porter son insigne de flic comme Jésus portant sa croix ? Des profondeurs de la Grande Salée l'épave d'un sous marin ondoie, tel un grand prédateur ressuscité ; Mais Robicheaux sait que les prédateurs n'ont plus le même visage, ou ils en ont trop... Des hauts fonds remontent les vieilles haines, les querelles communautaires, les anciens préjugés et les mauvais réflexes. Dans ce monde abîmé à la nature magnifique et vengeresse, les vieux mafieux essaient, une dernière fois, dans leur costume, de mériter leur paradis en déposant leurs armes et leur âme au bord du chemin.
James L. Burke parle de trésor maudit, d'hommes qui tentent de se tenir debout un pied au-dessus du ravin ; de manoeuvres politiques, de flics corrompus, d'hommes et de femmes habités par la supériorité de leur race et de leur mépris même larvé de tout ce qui ne leur ressemble pas et n'adhère pas à leurs idées. Pour ma part, le seul livre, jusqu'à présent, de la série Dave Robicheaux où quelque chose saigne. Une blessure ancienne, intarissable et obscure de la vacuité et la vanité du monde et sa cruauté. La bête humaine.
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Je continue à être sous le charme des talents de conteur de James Lee Burke.
Dans cette septième aventure de l'inclassable Dave Robicheaux, j'ai à nouveau été happée par l'histoire, bercée par le style de l'auteur.
Cette histoire commence à la Nouvelle Orléans, où Robicheaux et Batist, son ami et associé, se trouvent pour régler une réparation de bateau. Très vite, tout dérape et Batist se fait arrêter sous l'accusation de meurtre . En effet, certains dealers de la ville sont tués de manière assez atroce et la police soupçonne un meurtrier en série.
Pour payer la caution de son ami, Robicheaux se retrouve contraint à faire un marché assez particulier. Il accepte de retrouver l'épave d'un sous-marin nazi.
Il se rend compte que son commanditaire n'est pas le seul intéressée par cette épave. La mafia locale va s'en mêler ainsi que des personnes qui semblent appartenir à des groupuscules extrémistes. Leurs motivations paraissent assez nébuleuses et le mystère plane.
A ces éléments se rajoutent un Clete Purcell au sommet de sa forme , de la corruption policière, un bien curieux pasteur, mais pas seulement...
Robicheaux va rencontrer en plus de tout cela, un homme malfaisant, insaisissable, qui semble avoir pour objectif de tourmenter et harceler le policier. James Lee Burke va dresser un portrait impressionnant d'homme malveillant et dangereux .
Je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler l'histoire, qui est selon moi, excellente.
Les descriptions de l'auteur continuent à me faire rêver, avec cette fois ci, en plus des marais et du bayou, une petite incursion en mer à la recherche de cette mystérieuse épave...
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James Lee Burke est plus qu'un écrivain de roman policier. Il est un grand écrivain. Non, non, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit. Non, je ne tiens pas le genre policier pour mineur. Mais je sépare mes lectures policières en deux genres:

Celles qui racontent une histoire en enchaînant rebondissements sur rebondissements en oubliant :
1) que le roman policier est avant tout un roman et donc… qu'un peu de style ne nuit pas.
2) que les personnages ne sont pas des pantins qui s'agitent, animés par deux, voire trois neurones et un unique élément traumatique les déterminant de l'orteil gauche à l'oreille droite.
3) que les méchants ne sont pas nécessairement méchants-méchants et les gentils gentils-gentils. Comme dirait l'autre, il y a cinquante nuances de gris.
4) qu'il peut exister des personnages secondaires complexes sans que le lecteur y perde le latin qu'il n'a le plus souvent pas.

Celles qui n'entrent pas dans la première catégorie. J'installe (confortablement) James Lee Burke ici.
Evidemment le septième volume consacré à Dave Robicheaux n'est pas l'exemple idéal pour illustrer mon propos. Dans Dixie city, un vilain psychopathe aussi noir que cet épisode vient perturber le justicier humaniste et son épouse, laquelle épouse va tomber dans le travers de l'alcool que son mari tient à l'écart grâce aux Alcooliques Anonymes. Mais si racisme et antisémitisme, perversité et sadisme, corruption politique accélèrent une enquête plus violente qu'à l'accoutumée, la beauté des orages éclatant sur le bayou donne la mesure du lyrisme de Burke. Entre lac Ponchartrain et grande salée, l'humidité transpire autant que les peaux. Et les éclairs qui zèbrent les cieux teintent d'or et de pourpre les angoisses humaines.

Mon pitch sera rapide: Afin de payer la caution de son ami Batist, injustement accusé, Dave Robicheaux accepte de rechercher l'épave d'un sous-marin allemand, un U-boat coulé au large de New Iberia dont il est le nouveau shérif adjoint.
Oui, il y a une enquête. Et il y a l'écriture. J'y tiens.
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James Lee Burke n'a pas son pareil pour créer des méchants qui terrifient, pas seulement des brutes épaisses mais des êtres fondamentalement mauvais, le mal incarné, qui insidieusement, s'insère jusque dans l'intimité de leurs victimes. Dans ce roman, il prend son temps pour placer son personnage, pour mieux l'ancrer dans la tête de Dave Robicheaux mais aussi du lecteur jusqu'à rendre la lecture étouffante. Notre héros, Dave, aime la tranquillité et une fois encore, on s'attaque à ses proches, Baptist d'abord, pris en grippe par le commissaire Nate Baxter, pourri et raciste, ce qui va mettre Dave en difficulté financière et l'obliger à traiter avec des êtres peu recommandables dans une recherche de trésors nazi dans une épave de U-Boat. Puis c'est Bootsy ensuite, sa femme, qui se fait agresser dans son havre de paix, par un inquiétant pervers, ce qui a le don d'énerver, le mot est faible, notre inspecteur favori. Et ce n'est pas Clete Purcel, son ami justicier, peu scrupuleux de la méthode, qui se met à dos la mafia locale qui va le calmer. Bref, une très bonne histoire, encore une fois. Peut-être un peu longue à démarrer, l'auteur consacre tellement de pages à trouver le bon mot, la bonne allégorie, la bonne métaphore, c'est parfois un chouia déséquilibré, certains dialogues sont un peu lourds. Mais dans l'ensemble, je me suis régalé.
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Faisons court, pour une fois, avec Dave Robicheaux.

J'ai déjà critiqué les six précédents opus, si le coeur vous en dit.
Ce que je peux dire, c'est que j'ai ouvert Dixie City isolé. Et comme à chaque fois, le voyage a été haut en couleur et m'a rappelé d'une manière étrange la maison.
Quelle immense joie sereine de retrouver Dave, Bootsie, Clete, Alafair, Tripod et les autres.
Quelle facilité a Burke d'esquisser des portraits magnifiques et complexes en quelques lignes.
Quelle recherche de lumières, d'odeur, d'ambiance, de sons, de souvenirs.
Quelles envolées lyriques magnifiques, lorsque les humeurs maussades de Dave viennent se diluer dans une Nouvelle Orléans aussi pleine de vices que de petites joies.
C'est, tout simplement, incroyablement bon.

Ici, Dave va se piquer une fois de plus à certains gangs de Louisiane après l'absurde mise en examen de son employé Batist. Quelle importance trouver à ce sous-marin nazi coulé, que Dave a aperçu dans les fonds à plusieurs reprises?

Comme d'habitude, on pourrait discuter de l'histoire longtemps sans pour autant saisir l'intérêt de ces bouquins. Si c'est haletant à suivre, la richesse est ailleurs.

Lisez James Lee Burke. Vous ne le regretterez pas, c'est promis.


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On connaît mieux désormais la Louisiane grâce à James Lee Burke. Ses admirateurs n'ignorent plus rien par exemple, des fameux sandwiches "Torpille" (ou "sous-marin") mélangeant des huîtres et des crevettes.
Mais saviez-vous qu'en 1942, des sous-marins allemands s'en sont pris aux navires pétroliers américains au large de la Louisiane ?

Car l'intrigue repose en partie sur l'épave d'un U-Boat* coulé au large de l'embouchure du Mississippi, qui semble intéresser beaucoup de monde : un pachydermique hommes d'affaires et militant juif, en concurrence dans une guerre des casinos avec un irlandais cruel, des nostalgiques nazis…
Comme d'habitude, pour le 7ème volume de ses enquêtes, Robicheaux doit "naviguer" entre différentes sortes de truands et surtout, affronter un ennemi particulièrement pervers, qui terrorise sa famille et qui semble sorti du néant.
Heureusement, il n'affronte pas toutes ces menaces en solitaire. Pour l'aider, il peut compter sur l'inoxydable Cletus Purcell, son ancien équipier toujours aussi incontrôlable, sorte de chien fou fidèle..

Inutile de s'attarder longuement sur l'intrigue. Elle n'est pas inintéressante, se révèle plutôt facile à suivre, mais l'essentiel n'est pas là et c'est bien le caractère des personnages et la qualité des descriptions des paysages et des ambiances qui font tout le sel des romans de James Lee Burke. Avec lui, le moindre coucher de soleil prend des allures de festival.

Et puis Robicheaux reste cette formidable somme de contradictions, attiré aussi bien par la vertu que par le vice (" ...une conclusion déplaisante se fait jour en se frayant un chemin à travers toute la rhétorique de l'autosatisfait, à savoir que l'on se voit tiré et attiré vers ce monde de cette même manière que certains êtres sont attirés par la forme protéenne et la texture du feu, au point qu'il leur faut glisser la main à travers sa caresse".

Tout n'est pas parfait dans ce roman et on peut tiquer devant la récurrence de certaines situations (la faculté de Robicheaux à attirer les truands chez lui et mettre en danger sa famille est quand même assez phénoménale…).
Autre aspect agaçant : le nombre de descriptions mentionnant des "circuits cicatriciels". C'est peut-être une traduction rigoureuse, mais pour une fois, j'ai trouvé que Freddy Michalski était un peu en dessous.

* Sur Internet, on découvre qu'en effet, l'U-166 a été coulé dans ces eaux, le 30 juillet 1942.
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Très très noir ce Burke ! Un méchant vraiment ignoble , des néo-nazis et vrais racistes , un sous-marin perdu , ingrédients d'une potion de sorcier maléfique qui amène Dave et Clete aux frontières du mal absolu et met en danger famille et amis . C'est rude mais haletant, on ne lâche pas la lecture .
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« Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même. Et quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour. »

Dave Robicheaux, ne savait que cette célèbre citation de Nietzsche allait être au coeur de sa vie, une trentaine d'années après avoir découvert, gamin, un sous marin nazi coulé au large de New Iberia...

Cette épave va fait resurgir de vieux démons. Des montres dégénérés qui se veulent héritiers d'un régime nauséabond issu d'ignobles pourceaux, dénués d'humanité mais bercés de haine et d'ignorance....

Dave Robicheaux, passe des jours tranquilles sur son bayou, vieillissant comme un bon Single Malt dans un fût de chêne... Il s'occupe de son petit commerce, travaille de temps en temps pour la police locale, s'occupe tendrement de Boots, sa femme et de sa fille Alafair....

Et puis, pour payer la caution de son ami Batist, il accepte le marché d'un certain Hippo Bimstine, qui comme son surnom l'indique est d'un tour de taille conséquent... Mais quelles sont les intentions réelles de ce Bimstine, et pourquoi tant d'ardeur pour retrouver ce U-Boat, alors que tout oppose Bimstine et les symboles aryens et autres détritus de ce genre ?..
Bimstine est Juif, et ne le cache pas.
Là dessus, s'ajoute les ennuis du meilleur ami de Robicheaux : Clete Purcel, qui croise le fer avec deux mafieux, les frères Calucci.... Et que vient faire Tommy Lonighan, irlandais, connaissance de longue date de Purcel et de Robicheaux, et "ami' d'enfance de Bimstine ?...

Bref, on a l'impression que l'on patauge en vase clos, mais dans ce marais glauque, apparait une figure qui n'a rien d'humaine... Buchalter. Ne vous fiez pas à son nom de Bière Blanche, car chez ce dégénéré rien n'est blanc... Cet homme va infecter la vie de Robicheaux.... et avec l'aide d'une nonne, qui est en réalité une succube, une certaine Marie Guilbeaux qui va pousser Bootsie vers des démons dont Robicheaux s'est débarrassés...

Robicheaux et Purcel vont devoir descendre dans l'abime pour sauver de l'enfer ceux qu'ils aiment et combattent des hordes infernales et voir le mal absolu au fond de l'abysse....

C'est sans aucun doute la plus noire des aventures de Dave Robicheaux, car tout son équilibre semble menacé...
Toutefois, nous avons parfois la sensation d'être un peu comme le sous marin qui dérive ici et là, en fonction des courants.... James Lee Burke nous entraînant sur des fonds pour nous dévier vers d'autres fonds....
Il est tout de même souhaite d'avoir lu les épisodes précédents des Robicheaux pour bien comprendre la complexité des personnages.
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Ce livre, 7° ou 8° de la série Dave Robicheaux, offre une promenade remuante dans l'écosystème de James Lee Burke, entre bayou et quartiers de la Nouvelle-Orléans. Tout est superbement incarné, les personnages bien sûr, campés dans des personnalités excessives tout en étant réalistes. Mais aussi les lieux, cent fois visités au gré des romans de la série, mais que l'on sent "vivre" comme s'ils étaient plus qu'un décor. L'intrigue et les rebondissements se nourrissent de ces descriptions extrêmement vivantes (bien que la mort, souvent atroce, est souvent rencontrée).
La langue est magnifique, les mots sont recherchés et placés à leur place, il faut avoir un dictionnaire à portée de main mais en définitive, il ne sert pas à grand chose car l'auteur pioche surtout dans des langages argotiques. On doit saluer l'oeuvre du traducteur en l'occurrence Freddy Michalski auquel j'adresse mes plus vifs remerciements.
James Lee Burke est le plus bel ambassadeur du roman noir américain.
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