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EAN : 9782743635800
526 pages
Payot et Rivages (27/04/2016)
4.02/5   86 notes
Résumé :
Un dealer noir des bas quartiers de la Nouvelle Orléans est retrouvé assassiné, le coeur arraché de la poitrine. Batist, l'employé noir de Dave Robicheaux, shérif adjoint de New Iberia, est arrêté, puis rapidement innocenté. Mais le montant de la caution réclamée oblige le policier à accepter d'effectuer pour le compte d'Hippo Bimstine, membre de l'Organisation de défense juive, un travail un peu ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne suis pas du tout impartiale, je suis amoureuse et je mets donc cinq étoiles à Dixie City. Cinq étoiles parce que depuis toujours j'aime James Lee Burke et Dave Robicheaux. Cinq étoiles parce qu'ils aiment la Louisianne, ses habitants et son histoire, inconditionnellement. Cinq étoiles parce que rien n'est que blanc ou que noir chez les personnages de Burke même si souvent on a l'impression du contraire. Cinq étoiles pour l'humanisme de son justicier, pour le gros bon sens de son acolyte et fidèle ami de toujours , Clete. Cinq étoiles pour la flore, les odeurs, la cuisine, la musique et l'eau de la Nouvelle-Orléans. Pourtant, rien ne nous surprend dans la construction des tomes de la saga des Robicheaux. Tout est prévisible, tout est attendu et je donne tout de même cinq étoiles à ce romantisme teinté de gris sombre, à ce lyrisme qui me charme tant et qui fait que je reviens toujours vers James Lee Burke et Robicheaux. P. 152 "Comme je descendais Bourbon ce soir-là, non loin de Basin, l'une des anciennes limites de Storyville, l'air était rempli d'une brume mauve illuminée de néon, parfumé des odeurs chaudes de bière et de whiskey en gobelets de carton, et le ciel au-dessus de ma tête barrée par un nuage rose solitaire venant du lac Pontchartrain. La rue, fermée à la circulation automobile, était embouteillée de gens, le visage heureux et empourpré dans le tintamarre des orchestres de rockabilly et Dixieland. Des bonimenteurs en panama de paille et gilets à rayures bariolées faisaient la retape devant les rades à strip; des gamins noirs dansaient à l'intention des touristes, dans le tintement métallique des claquettes ferrées rapportées à leurs chaussures sur le béton; un orchestre de rue, uniquement constitué de Noirs, tintant de tambourins et cornant de trombones, faisait beugler Millersburg au coin de Conti; et un demi-bloc plus haut, manifestant une humeur moins hédoniste, un groupe de fanatiques religieux, munis de pancartes porteuses d'avertissement apocalyptiques, essayaient d'épingler quiconque acceptait d'écouter leur message de désespoir." Et pour toutes ces images, cinq étoiles.
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Dave Robicheaux ne sait plus où donner de la tête.Où son regard le porte, son monde s'effrite, s'emporte, se rompt, implose ; tout devient fou, tout devient flou, les amis et les ennemis d'hier... Peut-être interchangeables ? Pourtant il ne s'agite pas dans tous les sens, au contraire, il a plutôt les deux pieds dans la glaise. Robicheaux ne pourra-t-il jamais que porter son insigne de flic comme Jésus portant sa croix ? Des profondeurs de la Grande Salée l'épave d'un sous marin ondoie, tel un grand prédateur ressuscité ; Mais Robicheaux sait que les prédateurs n'ont plus le même visage, ou ils en ont trop... Des hauts fonds remontent les vieilles haines, les querelles communautaires, les anciens préjugés et les mauvais réflexes. Dans ce monde abîmé à la nature magnifique et vengeresse, les vieux mafieux essaient, une dernière fois, dans leur costume, de mériter leur paradis en déposant leurs armes et leur âme au bord du chemin.
James L. Burke parle de trésor maudit, d'hommes qui tentent de se tenir debout un pied au-dessus du ravin ; de manoeuvres politiques, de flics corrompus, d'hommes et de femmes habités par la supériorité de leur race et de leur mépris même larvé de tout ce qui ne leur ressemble pas et n'adhère pas à leurs idées. Pour ma part, le seul livre, jusqu'à présent, de la série Dave Robicheaux où quelque chose saigne. Une blessure ancienne, intarissable et obscure de la vacuité et la vanité du monde et sa cruauté. La bête humaine.
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James Lee Burke est plus qu'un écrivain de roman policier. Il est un grand écrivain. Non, non, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit. Non, je ne tiens pas le genre policier pour mineur. Mais je sépare mes lectures policières en deux genres:

Celles qui racontent une histoire en enchaînant rebondissements sur rebondissements en oubliant :
1) que le roman policier est avant tout un roman et donc… qu'un peu de style ne nuit pas.
2) que les personnages ne sont pas des pantins qui s'agitent, animés par deux, voire trois neurones et un unique élément traumatique les déterminant de l'orteil gauche à l'oreille droite.
3) que les méchants ne sont pas nécessairement méchants-méchants et les gentils gentils-gentils. Comme dirait l'autre, il y a cinquante nuances de gris.
4) qu'il peut exister des personnages secondaires complexes sans que le lecteur y perde le latin qu'il n'a le plus souvent pas.

Celles qui n'entrent pas dans la première catégorie. J'installe (confortablement) James Lee Burke ici.
Evidemment le septième volume consacré à Dave Robicheaux n'est pas l'exemple idéal pour illustrer mon propos. Dans Dixie city, un vilain psychopathe aussi noir que cet épisode vient perturber le justicier humaniste et son épouse, laquelle épouse va tomber dans le travers de l'alcool que son mari tient à l'écart grâce aux Alcooliques Anonymes. Mais si racisme et antisémitisme, perversité et sadisme, corruption politique accélèrent une enquête plus violente qu'à l'accoutumée, la beauté des orages éclatant sur le bayou donne la mesure du lyrisme de Burke. Entre lac Ponchartrain et grande salée, l'humidité transpire autant que les peaux. Et les éclairs qui zèbrent les cieux teintent d'or et de pourpre les angoisses humaines.

Mon pitch sera rapide: Afin de payer la caution de son ami Batist, injustement accusé, Dave Robicheaux accepte de rechercher l'épave d'un sous-marin allemand, un U-boat coulé au large de New Iberia dont il est le nouveau shérif adjoint.
Oui, il y a une enquête. Et il y a l'écriture. J'y tiens.
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Je continue à être sous le charme des talents de conteur de James Lee Burke.
Dans cette septième aventure de l'inclassable Dave Robicheaux, j'ai à nouveau été happée par l'histoire, bercée par le style de l'auteur.
Cette histoire commence à la Nouvelle Orléans, où Robicheaux et Batist, son ami et associé, se trouvent pour régler une réparation de bateau. Très vite, tout dérape et Batist se fait arrêter sous l'accusation de meurtre . En effet, certains dealers de la ville sont tués de manière assez atroce et la police soupçonne un meurtrier en série.
Pour payer la caution de son ami, Robicheaux se retrouve contraint à faire un marché assez particulier. Il accepte de retrouver l'épave d'un sous-marin nazi.
Il se rend compte que son commanditaire n'est pas le seul intéressée par cette épave. La mafia locale va s'en mêler ainsi que des personnes qui semblent appartenir à des groupuscules extrémistes. Leurs motivations paraissent assez nébuleuses et le mystère plane.
A ces éléments se rajoutent un Clete Purcell au sommet de sa forme , de la corruption policière, un bien curieux pasteur, mais pas seulement...
Robicheaux va rencontrer en plus de tout cela, un homme malfaisant, insaisissable, qui semble avoir pour objectif de tourmenter et harceler le policier. James Lee Burke va dresser un portrait impressionnant d'homme malveillant et dangereux .
Je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler l'histoire, qui est selon moi, excellente.
Les descriptions de l'auteur continuent à me faire rêver, avec cette fois ci, en plus des marais et du bayou, une petite incursion en mer à la recherche de cette mystérieuse épave...
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On connaît mieux désormais la Louisiane grâce à James Lee Burke. Ses admirateurs n'ignorent plus rien par exemple, des fameux sandwiches "Torpille" (ou "sous-marin") mélangeant des huîtres et des crevettes.
Mais saviez-vous qu'en 1942, des sous-marins allemands s'en sont pris aux navires pétroliers américains au large de la Louisiane ?

Car l'intrigue repose en partie sur l'épave d'un U-Boat* coulé au large de l'embouchure du Mississippi, qui semble intéresser beaucoup de monde : un pachydermique hommes d'affaires et militant juif, en concurrence dans une guerre des casinos avec un irlandais cruel, des nostalgiques nazis…
Comme d'habitude, pour le 7ème volume de ses enquêtes, Robicheaux doit "naviguer" entre différentes sortes de truands et surtout, affronter un ennemi particulièrement pervers, qui terrorise sa famille et qui semble sorti du néant.
Heureusement, il n'affronte pas toutes ces menaces en solitaire. Pour l'aider, il peut compter sur l'inoxydable Cletus Purcell, son ancien équipier toujours aussi incontrôlable, sorte de chien fou fidèle..

Inutile de s'attarder longuement sur l'intrigue. Elle n'est pas inintéressante, se révèle plutôt facile à suivre, mais l'essentiel n'est pas là et c'est bien le caractère des personnages et la qualité des descriptions des paysages et des ambiances qui font tout le sel des romans de James Lee Burke. Avec lui, le moindre coucher de soleil prend des allures de festival.

Et puis Robicheaux reste cette formidable somme de contradictions, attiré aussi bien par la vertu que par le vice (" ...une conclusion déplaisante se fait jour en se frayant un chemin à travers toute la rhétorique de l'autosatisfait, à savoir que l'on se voit tiré et attiré vers ce monde de cette même manière que certains êtres sont attirés par la forme protéenne et la texture du feu, au point qu'il leur faut glisser la main à travers sa caresse".

Tout n'est pas parfait dans ce roman et on peut tiquer devant la récurrence de certaines situations (la faculté de Robicheaux à attirer les truands chez lui et mettre en danger sa famille est quand même assez phénoménale…).
Autre aspect agaçant : le nombre de descriptions mentionnant des "circuits cicatriciels". C'est peut-être une traduction rigoureuse, mais pour une fois, j'ai trouvé que Freddy Michalski était un peu en dessous.

* Sur Internet, on découvre qu'en effet, l'U-166 a été coulé dans ces eaux, le 30 juillet 1942.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Une caractéristique peut-être plus abominable encore de la prison est ce déni absolu de toute identité qui avait pu être la vôtre avant que vous ne pénétriez dans ce morceau de géographie limitée où le temps peut parfois se mesurer en périodes successives de cinq minutes qui semblent droit sorties du Neuvième Cercle de Dante.
Vous y apprenez très vite que la violation personnelle de votre "moi"
est considérée comme un événement aussi insignifiant, aussi ancré dans le cours des choses que les fouilles de routine des orifices du corps, l'aspersion à la bombe anti-parasites de vos parties génitales ou la queue pour la bouffe, lorsqu'un chef de meute dit au serveur de cracher dans votre gamelle de rata jusqu'à ce que vous cessiez d'être à vos propres yeux une exception aux règles du romanesque pénitentiaire.
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Le mot « mort » n’est jamais abstrait. […]

La mort, c’est une odeur qui s’élève, verte et putrescente,
d’un sac-linceul que l’on ouvre dans une morgue sous les tropiques ;
ce sont les pustules luminescentes qui couvrent la peau
d’un Vietcong déterré de son trou d’homme, son abri de nuit,
au milieu de la boue et des excréments, lorsque les 105 tombent un peu court ;
les champignons mauves qui poussent en nodosités aussi épaisses que des tumeurs
parmi les gommiers, là où les garçons en uniforme noisette ont couru en pure perte,
le souffle leur déchirant la poitrine,
sous les éclats d’obus qui venaient décorer leurs vêtements de pétales de roses déchirées.

Mais il est d’autres dénouements qui font tout aussi bon office,
lorsque l’existence finit par s’établir en de nouveaux lieux,
en cette zone morte où il semble qu’il n’y ait plus ni vent ni bruit,
certainement pas de joie,
voire même, après un temps, de capacité à ressentir.

On apprend que le contraire d’aimer n’est pas haïr,
mais s’essayer à un amour de substitution,
qui devient festin de fleurs empoisonnées.
On apprend à faire l’amour par nécessité, dans l’obscurité, paupières closes,
et à le justifier à ses propres yeux, avec un baiser seulement à la fin.

On apprend que ce vieil ennemi de l’humanité, l’ennui, peut se transformer en présence effective dans sa vie, aussi tangible, aussi omniprésente qu’une succession d’aubes grises dont le soleil ne parvient jamais à se libérer.
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C'est drôle ce qui peut arriver lorsqu'on met le coeur à nu pour se joindre à la vieille danse de la Terre jusqu'au travers des cieux.
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Il y a ceux qui, pour des raisons politiques,aiment à parler de prisons tout confort et grand luxe. mais où qu'elles soient situées, les prisons sont toujours des lieux où il ne fait pas bon de se trouver. Quiconque est d'avis contraire n'a jamais séjourné derrière les barreaux.
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Le chœur des voix qui condamnent toute violence est innombrable et implacable.

Qui peut se permettre d’être en désaccord avec ce sentiment-là ?
Je crois cependant que nous pourchassons le mauvais ennemi.

C’est la cruauté, en particulier lorsqu’elle est stupide et qu’elle s’abat sur les êtres sans défense,
qui a toujours été mon souci premier des faillites humaines.
Mon point de vue n’a rien d’exceptionnel.
Quiconque travaille dans les services de l’ordre, l’Assistance sociale, ou bien la psychiatrie sous toutes ses formes de réadaptation, porte en lui un calepin mental dont les pages ne s’estompent jamais avec les années.

Il me revient parfois, au milieu de la nuit, le souvenir d’affaires,
ou simplement d’incidents vieux de vingt ans qui reprennent vie soudain
comme des péchés se dérobant à toute rémission,
hormis que la culpabilité en est de nature collective,
ou l’acte, un aveu criard tellement pitoyable de notre inhumanité, notre ignorance tribales
que le simple fait de le reconnaître conduit au mépris de soi-même.

Stephen Crane a un jour suggéré qu’il est peu d’individus à être des noms ;
bien au contraire, nous sommes pour la plupart simples adverbes,
modificateurs d’une longue séquence lassante et ennuyeuse
d’événements dans laquelle le coupable,
clairement défini, le cœur noir et les intentions démoniaques,
se rend rarement disponible pour que le bourreau pût accomplir son office.
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Videos de James Lee Burke (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Lee Burke
?Robicheaux de James Lee Burke aux éditions Rivages/Noir ??https://www.lagriffenoire.com/1011046-nouveautes-polar-robicheaux.html ? ?Dans la brume électrique de James Lee Burke aux éditions Rivages Noirs ?? https://www.lagriffenoire.com/28333-poche-dans-la-brume-electrique.html ? ? ? Chinez & découvrez nos livres coups d?coeur dans notre librairie en ligne ? ?? lagriffenoire.com ? ? Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv ? ? Notre Newsletter ?? https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter ? Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel ? ? ? #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #rentréelittéraire2019 #éditionsseuil #éditionsxo #éditionsbuchetchastel #éditionspocket #éditionsflammarion #éditionsfleuve #éditionsactessud #éditionsgallimard
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