On connaît mieux désormais la Louisiane grâce à
James Lee Burke. Ses admirateurs n'ignorent plus rien par exemple, des fameux sandwiches "Torpille" (ou "sous-marin") mélangeant des huîtres et des crevettes.
Mais saviez-vous qu'en 1942, des sous-marins allemands s'en sont pris aux navires pétroliers américains au large de la Louisiane ?
Car l'intrigue repose en partie sur l'épave d'un U-Boat* coulé au large de l'embouchure du Mississippi, qui semble intéresser beaucoup de monde : un pachydermique hommes d'affaires et militant juif, en concurrence dans une guerre des casinos avec un irlandais cruel, des nostalgiques nazis…
Comme d'habitude, pour le 7ème volume de ses enquêtes,
Robicheaux doit "naviguer" entre différentes sortes de truands et surtout, affronter un ennemi particulièrement pervers, qui terrorise sa famille et qui semble sorti du néant.
Heureusement, il n'affronte pas toutes ces menaces en solitaire. Pour l'aider, il peut compter sur l'inoxydable Cletus Purcell, son ancien équipier toujours aussi incontrôlable, sorte de chien fou fidèle..
Inutile de s'attarder longuement sur l'intrigue. Elle n'est pas inintéressante, se révèle plutôt facile à suivre, mais l'essentiel n'est pas là et c'est bien le caractère des personnages et la qualité des descriptions des paysages et des ambiances qui font tout le sel des romans de
James Lee Burke. Avec lui, le moindre coucher de soleil prend des allures de festival.
Et puis
Robicheaux reste cette formidable somme de contradictions, attiré aussi bien par la vertu que par le vice (" ...une conclusion déplaisante se fait jour en se frayant un chemin à travers toute la rhétorique de l'autosatisfait, à savoir que l'on se voit tiré et attiré vers ce monde de cette même manière que certains êtres sont attirés par la forme protéenne et la texture du feu, au point qu'il leur faut glisser la main à travers sa caresse".
Tout n'est pas parfait dans ce roman et on peut tiquer devant la récurrence de certaines situations (la faculté de
Robicheaux à attirer les truands chez lui et mettre en danger sa famille est quand même assez phénoménale…).
Autre aspect agaçant : le nombre de descriptions mentionnant des "circuits cicatriciels". C'est peut-être une traduction rigoureuse, mais pour une fois, j'ai trouvé que
Freddy Michalski était un peu en dessous.
* Sur Internet, on découvre qu'en effet, l'U-166 a été coulé dans ces eaux, le 30 juillet 1942.