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Citations sur Les filles au lion (236)

L'idée qu'un artiste était nécessairement un homme était tellement répandue qu'Olive elle-même avait fini par y croire, à certains moments. En tant que fille de dix-neuf ans, elle était la face cachée, la mascotte tenace et courageuse de l'amateurisme. Mais désormais, à Paris, Amrita Sher-Gil, Meret Oppenheim et Gabriele Münter avaient toutes leur atelier, Olive avait même vu leurs œuvres de ses propres yeux. N'étaient-elles pas des artistes ? La différence entre un peintre ordinaire et un artiste tenait-elle simplement au fait que les gens croyaient en vous, qu'ils dépensaient deux fois plus d'argent pour acheter votre travail ?
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Nous disions "il pleut" pour excuser un retard et tout le monde comprenait.
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La pluie tambourinait brutalement maintenant, mais c'était la pluie anglaise, pas la pluie de Trini. Chez moi, des chutes d'eau aériennes tombaient d'un ciel éventré, des semaines et des semaines de pluies tropicales torrentielles, des forêts détrempées, si vertes qu'elles étaient presque noires, les enseignes lumineuses éteintes, les escarpements boueux, des roses de porcelaine si rouges que les pétales semblaient avoir été peints à la main, et nous tous, à l'abri sous des auvents ou cachés dans les maisons jusqu'à ce que l'on puisse marcher sans danger sur le goudron brillant de la route.
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La "révolution sexuelle" nous était passée au-dessus de la tête, â nous autres écolières de Port of Spain. Notre éducation catholique était une relique victorienne qui charriait des images de femmes déchues, de filles irrécupérables, engluées dans leur irresponsabilité. On nous avait enseigné que nous étions trop supérieures pour cet échange de chair.
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Ses choix vestimentaires impeccables transpiraient le pouvoir et le soin incomparable qu'elle portait à sa propre personne, et à elle seule. Chaque chemisier parfait, chaque pantalon immaculé était une autonarration. Les vêtements de Quick étaient une armure de soie.
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Soudain, mes pensées devenaient gigantesques dans ce minuscule logement, car personne n'était là pour les écouter et les domestiquer, personne pour me cajoler ou me soutenir, me tendre les bras pour un câlin. L'absence de Cynth devint physique. Avez-vous un corps s'il n'y a personne pour le toucher ? Oui sans doute mais parfois j'avais l'impression que non. Je n'étais qu'un esprit, qui flottait d'une pièce à l'autre.
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Le plus fou c'était que des poètes de la Barbade, de Trini, de la Jamaïque, de la Grenade, d'Antigua, de n'importe quel endroit des Caraïbes britanniques, envoyaient leurs histoires à Bush House, dans le quartier d'Aldwych à Londres, pour les entendre lues, de chez eux, là-bas de l'autre côté de l'Atlantique, à des milliers de kilomètres. Manifestement, il n'existait aucune structure locale pour traiter ces histoires, ce qui me fit comprendre très jeune que, pour devenir écrivain, j'aurais besoin du sceau de la mère patrie, la confirmation impériale que mes mots méritaient d'être diffusés.
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"Je n'ai jamais vu autant de crasse."
Elle a ri. "Cette ville est sale.
- A Trinidad, on a grandi en entendant dire que Londres était une ville magique.
- Moi aussi.
- Vous n'êtes pas d'ici ?"
Elle a haussé les épaules. "Je vis ici depuis si longtemps que j'ai presque oublié tout le reste.
- Ils vous font croire qu'à Londres, tout est ordre, abondance, honnêteté et verdure. Il n'y a pas de distance.
- De quelle distance parlez-vous, miss Bastien ?
- La reine règne sur Londres, et elle règne sur notre île, alors Londres est une partie de nous.
- Je vois."
Je ne pensais pas vraiment qu'elle voyait alors j'ai continué. "Vous vous dites qu'ici ils sauront qui vous êtes car eux aussi lisent Dickens, Brontë et Shakespeare. Mais je n'ai rencontré personne qui soit capable de citer trois de ses pièces. A l'école, ils nous montraient des films sur la vie en Angleterre - les chapeaux melon et les autobus qui filent devant les murs blanchis à la chaux -, alors que dehors on n'entendait que les grenouilles. Pourquoi est-ce qu'on nous montrait ça ?"
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Quick parvenait toujours à contourner ses vérités alors qu'elle allait droit au cœur des vôtres.
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Les femmes des classes populaires exerçaient des métiers ingrats, elles étaient infirmières, ouvrières dans des usines, vendeuses ou dactylographes comme moi, et ça depuis des dizaines d'années.
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