AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 598 notes
5
100 avis
4
70 avis
3
20 avis
2
6 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce polar est l'histoire d'une histoire qui avait tout pour faire de ce livre un grand livre.
Ce roman est l'illustration malheureuse d'une formidable énigme aux nombreux ressorts bien articulés qui devait laisser une trace pérenne dans la mémoire de ses lecteurs.
Cet ouvrage est la preuve qu'un sujet travaillé, documenté, exploré sous diverses formes, peut être gâché par son auteur.
Disant cela, je sais que je ne vais pas dans le sens du courant dont le débit charrie laudation et dithyrambe.
Non, je n'ai pas lu le même livre que celles et ceux qui l'encensent, et c'est pourquoi ma critique sera celle d'un lecteur anadrome qui accepte d'aller à contre-courant du consensuel.

Le pitch ( = résumé d'un film ou d'un livre ).
Un brave homme, poussé par une femme dominante, s'emploie, après ses heures de travail, à démolir un mur dans une maison que le couple vient d'acquérir... dans le but de pouvoir y abriter une famille qui s'agrandit.
Quelques coups de masse, quelques débris et à la fatigue succède l'horreur.
Les restes de trois enfants sont emmurés dans la béance de la cloison.
La brigade criminelle du commissariat de police de Versailles, emmenée par la commandant Sevran et sa fidèle équipe, est chargée de l'enquête.
Très vite, il s'avère que " la maison de l'horreur " ( ainsi baptisée par les médias ) a jadis appartenu à un couple de maltraitants pervers qui, sous le fallacieux prétexte de servir de famille d'accueil, hébergeait sous le regard négligent et intermittent... si ce n'est complice ... des services sociaux, des enfants mineurs en déshérence familiale et sociale.
La maltraitance physique et psychologique était le lot quotidien que ces Thénardier de l'horreur réservaient à leurs petites victimes.
Plus l'enquête avance et plus les découvertes des policiers ouvrent des portes sur l'effroi, l'innommable, le glaçant.
Ces trois petits squelettes emmurés en cachent d'autres... ailleurs.
Qui est ou qui sont les monstres qui ont pu commettre de telles atrocités ?
Pourquoi n'a-t-on rien su, n'a-t-on rien vu, n'a-t-on rien entendu ?
A-t-on affaire à un ou des psychopathes ?
À un ou des serial killers ?
Vous le saurez si vous décidez de lire ce polar thriller...

Gabin disait que les trois conditions pour faire un bon film ( il aurait aussi bien pu parler d'un livre ), c'était premièrement une bonne histoire, deuxièmement une bonne histoire et enfin troisièmement une bonne histoire.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'illustre Alexis Moncorgé, lequel aurait dû rajouter qu'il fallait aussi un bon scénario, de bons dialogues et un très bon casting.
Cécile Cabanac avait les trois éléments énoncés par Gabin... il lui a manqué le reste.
Pour étayer mon point de vue, je vais essayer de montrer les pour et les contre qui font que de ma lecture a résulté l'avis dont je vous ai d'entrée fait part.

POUR :
- L'histoire. le sujet imaginé par l'auteur, ses rouages, ses personnages, ses rebondissements, son intensité, sa dramaturgie... tout ça constitue un cocktail détonant et "savoureux" pour tout bon amateur de polar qui se respecte.
- La thématique. Elle est plurielle. Elle associe les obsessions d'un Poe, d'un Calaferte, d'un Ken Loach, d'un Olivier Norek, d'une Silvia Avallone ( ce sont quelques exemples parmi de nombreux autres ).
- La contextualisation - le sociétal et le politique. Pour cela il suffit de se référer aux documentaires réalisés par l'auteur journaliste pour France 5... sur le sociétal ... dont quelques numéros de la célèbre émission " Faites entrer l'accusé".
- Les personnages. Bien qu'esquissés, rarement décrits, ils ont du relief et un potentiel... qui méritaient de les hisser au pinacle...
- La structure narrative " chorale" qui alerte et dynamise la lecture.

CONTRE :
- La foultitude d'invraisemblances qui a ou qui ont largement contribué à décrédibiliser ma lecture.
Il n'y a que l'embarras du choix.
- La brigade de flics de la criminelle de Versailles.
Alors certes on est habitué dans ce genre à côtoyer des flics border line, des instables, des ripoux, des violents, des alcoolos, des toxicos, des addicts aux bookmakers, des marginaux qui ont maille à partir avec leur hiérarchie, avec leurs femmes, leurs gosses, leurs maîtresses.
Là, c'est tout l'inverse.
C'est un cocon d'hypersensibles, une pouponnière de grands émotifs qui vit dans la couvade et les biberonnages ; une grande couveuse pour adultes dont le cordon ombilical n'a pas fini de cicatriser.
On pourra m'objecter que l'un d'entre eux est un flic "à l'ancienne" aux méthodes rugueuses, qui se frotte aux "boeufs-carottes", à l'IGPN ou IGS.
Sauf que le seul qui faisait vraiment flic s'est rangé des voitures et que l'IGPN qui avait toutes les raisons de le renvoyer à la maison le laisse poursuivre l'enquête ( on ignore pourquoi ) jusqu'à la fin de ladite enquête et donc du roman... ( pratique pour l'auteur ).
La belle journaliste ambitieuse et arriviste de 7/7, prête à tout pour un scoop, qui va jusqu'à suborner un témoin... vit subitement son chemin de Damas, se repent, devient une aide précieuse pour le flic en quête de réhabilitation... dont elle tombe amoureuse...
Outre le fait de former une famille unie, la brigade qui est confrontée à une enquête criminelle où il est très vite avéré qu'elle est en présence de criminel(s) psychopathe(s) imprévisible(s)... ne pense à aucun moment à faire appel à un psy ( pourtant ils y en a dans leurs rangs ).
Un des enfants victime des "Thénardier" est devenu agent de sécurité. Ayant appris les découvertes macabres dans " la maison de l'horreur ", il est pris d'un accès de violence. Il se rend à l'ASE ( Aide sociale à l'enfance ), justement coupable à ses yeux, et saccage un bureau, violente une employée, détruit une voiture en stationnement.
Gardé à vue puis jugé je suppose en comparution immédiate, il écope d'une peine de six mois de prison avec sursis et de quelques milliers d'euros d'amende.
Sur ce, il peut reprendre son travail.
Or faites un tour sur Google et informez-vous sur la législation CQP-CNAPS concernant les agents de sécurité... leur formation, leur carte professionnelle et ce qui concerne l'intangible virginité de leur casier judiciaire et vous verrez que ce pauvre gosse, compte tenu de ses antécédents n'aurait jamais pu suivre cette formation, obtenir la carte professionnelle lui permettant d'exercer... encore moins la conserver après avoir vandalisé le bureau d'une ASE...
La mère d'une des victimes, alcoolique et accro aux psychotropes, somnifères, antidépresseurs, anxiolytiques depuis des années et des années, est internée parce qu'elle représente une menace pour elle-même ( autolyse ). Après quelques jours sanglée dans une chambre capitonnée, elle est, après une consultation avec un psychiatre dans un sevice fermé, déclarée sortante... un dimanche !
Ni une ni deux, elle va, complètement ragaillardie ( plus besoin d'alcool ni de médocs ), aller attendre l'arrivée d'un camelot qui a, selon elle, pris en voiture son fils le jour où il a fugué, le convaincre de la garder auprès d'elle pour l'aider à travailler au marché, puis après un trajet entre Clermont-Ferrand et le lieu du marché, se rendre à la gare la plus proche, prendre le TGV pour Nemours, tomber direct sur le centre d'apprentissage où son fils a été accueilli après sa fugue et être reçue par son directeur qui bosse... un dimanche.
Si vous arrivez à sortir un dimanche matin d'un service fermé de psychiatrie et que sans ordo, sans fringues correctes, sans argent, sans ressentir aucun effet de manque, vous parveniez à vous rendre de Clermont à un marché puis à une gare, que de là vous attrapiez un des "nombreux" TGV qui font la liaison Clermont-Nemours, et qu'à pied, ne connaissant pas la ville ( Nemours 13 558 habitants ), vous réussissiez à trouver un centre d'apprentissage ouvert le dimanche et dont le directeur est présent... je dis waouh !!!
Et puis il y a un des suspects qui travaille comme coq ( cuisinier ) sur un cargo... dont l'équipage et les passagers sont victimes d'un mystérieux "mal" qui ressemble à une super gastro.
Après qu'une passagère allemande ait fini dans l'océan, le navire fait escale à Singapour.
Pas de quarantaine... tous retrouvent quasi instantanément la forme... sauf l'Allemande... bien entendu !
Le suspect est soupçonné mais vite disculpé.
Se sachant repéré, il va dans le quartier chaud de la ville, tombe, le hasard fait très bien les choses, sur un Néo-zélandais qui est quasiment son sosie, a le même âge que lui... et, fait exprès, est homosexuel, ce qui lui permet de l'emmener d'évidence à l'hôtel, de l'estourbir, de prendre son passeport... diplomatique... décidément ce hasard qui fait bien les choses !
Ainsi peut-il sans difficulté franchir la frontière malaisienne, aller à l'aéroport et prendre un avion pour Paris.
Ni vu ni connu ?
Ah que non ! Ce serait prendre ce hasard pour un simple hasard.
Non, 7/7 a fait un reportage sur ce cargo victime d'une grosse gastro... et devinez quoi... à Paris, l'agent de sécurité qui déprime, regarde, pour une fois, la télé, et devinez quoi... le caméraman de 7/7 a filmé tous les passagers de ce cargo... dont le suspect qui est donc reconnu et balancé par un de ses anciens camarades... et c'est sans parler de la fuite d'un hôtel à Paris de notre suspect, de sa cheville sérieusement foulée pour échapper à la police à ses trousses... et qui heureusement va pouvoir bénéficier pour fuir de la négligence d'un coursier qui a laissé allumé son scooter "débridé"... avec en prime... un casque offert par la maison...
Si j'ajoute l'envie soudaine, irrépressible et incompréhensible du pauvre bougre qui a découvert les trois "emmurés", de se rendre dans la maison de l'horreur, et de tomber par hasard...encore lui... sur une trappe qui mène à un petit bunker souterrain aménagé par le tueur ( trappe qui avait échappé à la fouille minutieuse de la cohorte des techniciens de la police scientifique ) et que je vous dis que cela va avoir pour conséquences l'arrivée en ordre dispersé de la brigade des émotifs qui vont "piedsnikeliser" la fin de ce polar... je crois avoir fait le tour de quelques-unes ( pas toutes ) des invraisemblances de ce roman.
Il y a enfin la plume de Cécile Cabanac.
Une plume convenue, à la syntaxe faiblarde qui cherche désespérément les effets de style mais tombe dans le cliché, le plat ou le kitsch...
" Et le niveau de tension atteignait désormais des sommets !"
" Une expérience violente qu'une sorte d'écoeurement révolté commençait ( on est à la fin de l'enquête...) à contaminer l'équipe."
Je termine sur les répétitions en avalanche(s) :
"Entrebâiller, récriminations, coups de menton ou d'adrénaline, n'étant pas en position de force, happé par un trou noir, un tourbillon, des gouttes d'acide, le teint cireux, les inévitables balayages des yeux, du regard, les mailles du filet etc etc "...

Au final, un thriller dont la lecture a oscillé entre intérêt et pouffements.
J'ai eu l'impression ( comparaison qui vaut ce qu'elle vaut ) de lire une BD avec des personnages dont on n'aurait dessiné que les contours ( Cécile Cabanac ne se livre à aucun descriptif ) et dont les bulles ( dialogues ) auraient été soit vides, soit convenues, soit emplies d'onomatopées.
Un livre qui, je le sais, séduira d'autres lecteurs, raison pour laquelle... chacun fera ce qu'il lui plaira de faire.

Commenter  J’apprécie          418
La quatrième de couverture suscite l'intérêt, le titre, un peu facile, fait tiquer. Mais bon, le livre est plutôt apprécié dans la babeliosphère, et ne connaissant pas l'auteure, laissons la tentation de la découverte l'emporter.

Un canevas solide, construit sur les maltraitances infligées aux enfants placés par l'assistance publique chez un couple agréé famille d'accueil, vrais tortionnaires, pervers amoraux. La dessus se bâtit l'histoire policière, initiée par la découverte de cadavres d'enfants dans leur ancienne maison.
Les chapitres, courts, alternativement titrés au nom des protagonistes, s'enchaînent rapidement pour dérouler une histoire plutôt bien huilée à la conclusion originale.

Mais deux défauts rédhibitoires pour moi gâchent mon plaisir de la lecture :
-l'auteur juge ses personnages, de manière répétitive et lourde. le clou est bien enfoncé.
-les caractères sont quelque peu caricaturaux, les vilains très méchants maltraitent les enfants, les gentils très bons les adorent sans limites. Cette catégorisation manichéenne des personnages à l'aune de leurs rapports aux enfants alourdit inutilement le roman. L'on comprend vite que l'auteure reste béate devant eux, mais ce leitmotiv finit par plomber la lecture.
Il aurait juste fallu que le cadre narratif soit allégé, levant ainsi ces quelques réticences, pour apprecier pleinement ce roman bien mené.

Commenter  J’apprécie          392
Des enfants retrouvés emmurés dans une maison en reconstruction, et c'est parti pour presque 500 pages de montée en puissance, d'intrigues, de rebondissements. C'est franchement bien scénarisé. Il y manquerait un pas grand chose d'analyse psy, et un peu moins de pathos (le ton télévisé de "Faites entrer l'accusé" peut-être cher à l'autrice ?!), mais je chipotte, je titille, j'exagère. Un bon polar qui tient ses promesses, et qui justifie aussi son succès.
Commenter  J’apprécie          191
J'ai tout de suite été happé par ce roman qui se déroule à toute vitesse dès le début ce que j'aime, car les pages défilent toutes seules. J'ai également beaucoup apprécié le thème qui sort un peu du lot avec l'histoire de cette famille d'accueil si particulière.

On a très rapidement envie de savoir qui sont ses enfant emmurés dans cette bâtisse, quelle est l'histoire de la famille ayant habité cette maison.

Le mari ayant découvert le premier corps car il va y en avoir plusieurs va être plutôt plus que concerné par cette situation ne souhaitant plus vivre dans cette maison au contraire de sa femme qui se fou du passé de cette demeure si cela peut offrir un plu grand espace de vie à cette famille.

D'ailleurs au cours de l'enquête les inspecteurs vont rapidement trouvé que cette maison a été vendu rapidement et pour une bouchée de pain, une autre piste à creuser pour cette enquête.

J'ai malheureusement trouvé le récit moins addictif à partir de la moitié du récit à mon grand regret ce qui a fait que ma lecture a bien ralenti. Je n'ai également pas eu d'attachement à cette brigade.

Un lecture sympathique mais qui ne me laissera malheureusement pas de grand souvenir malgré son thème plutôt différent et marquant.
Commenter  J’apprécie          140
La petite ritournelle de l horreur....
L'horreur rime fortement avec longueurs là...
La première partie du roman m a plu,je tournais les pages je voulais savoir et après j'ai fini par me perdre devant pas mal d'incohérences et de retournements de situation dont je ne comprenais pas d'où ils arrivaient...
Et c'est long,j'ai cru que je n'arriverai jamais au bout.
D'ailleurs,j'ai lu la fin en diagonale...j'en pouvais plus.
La sauce n'a pas prise,ce qui ne m'empêchera pas de retenter un autre des romans de Cécile Cabanac.
Par contre,pour un public averti parce que ça envoie du lourd dans l horreur...Indigeste pour ma part mais en même temps,il n'était écrit nul part que nous ferions dans la dentelle ^^
Commenter  J’apprécie          70
Un sujet vraiment très glauque :La découverte de trois cadavres d'enfants emmurés dans une maison ayant appartenu à un couple de Thénardier.
Des méchants vraiment très méchants.
Quelques personnages de paumés qui n'apportent finalement pas grand-chose à l'intrigue.
Une narration originale: Les protagonistes principaux ayant tous droit à leurs chapitres.
Des policiers plutôt attachants même si leurs méthodes d'enquête ne sont pas très crédibles.
Cela donne un polar intéressant mais qui ne restera pas dans les annales 'En tous cas pas dans les miennes !)
Commenter  J’apprécie          60
Hop hop hop, on ne chôme pas ! Chacun attrape une masse et on casse les cloisons de cette vieille maison que l'on retape. Si l'on veut en faire un palais, va falloir s'y mettre ! D'autant que si vous êtes adeptes des travaux de rénovation, vous savez qu'il faut compter sur les impondérables. Et dans « La petite ritournelle de l'horreur », ces impondérables se matérialisent par des cadavres momifiés découvert dans les cloisons. Chantier à l'arrêt, techniciens de l'identité judiciaire envahissant les lieux, on pourrait peut-être en profiter pour pendre la crémaillère, non ?

« Sous l'effet des flashs des appareils photo de l'IJ, la cloison semblait s'animer. Sevran était incapable de prononcer le moindre mot. Biolet manifesta instantanément sa sidération. Devant eux, dans le trou, un squelette. Debout. Sans doute celui d'une adolescente de 13, peut-être 14 ans. »

Virginie Sevran, commandant de police et ses équipiers, Pierre Biolet et Marc Dombard, sont chargés de l'enquête. Les anciens propriétaires de cette maison étaient famille d'accueil pour l'Aide Sociale à l'Enfance et sont décédés. Pour les nouveaux propriétaires, c'est un coup dur. Car Pio et Maria sont un peu à l'étroit dans leur logement actuel, avec leurs trois enfants et bientôt un quatrième. Ils envisageaient d'emménager rapidement dans cette maison et d'en faire un joli cocon….

Il faut savoir que ce roman est le troisième mettant en scène les enquêteurs, mais pas de soucis, si, comme moi, vous n'avez pas lu les précédents, cela ne gâchera rien. La construction de l'intrigue se fait sous différents protagonistes, imposant un rythme implacable. le sujet traité n'est pas facile, Cécile dépeint les familles d'accueil, les enfants placés, les parents qui ne jouent pas leur rôle, les maltraitances, les manquements des assistantes sociales. C'est la face la plus sombre du système qui est mise en lumière, lorsque tout dérape et échappe à tout contrôle. Cécile ne fait pas dans la dentelle, « La petite ritournelle de l'horreur » est un roman noir, très sombre, donnant la part belle à la folie et à la violence. Sujet brûlant qui touche le coeur du lecteur. Et celui de notre équipe. Virginie est maman, et Biolet sur le point d'être futur papa. Une brigade résolument humaine, qui tente de faire abstraction de ce travail parfois immonde et de profiter de chaque moment en famille.

D'autant que des affaires comme celle dépeinte dans ce roman ont déjà fait l'actualité. C'est un thriller, certes, mais cela arrive dans la vraie vie, et c'est cela qui fait vraiment froid dans le dos. Comment être sûr que les familles d'accueil sont compétentes et aimantes ? Comment savoir ce qu'il se passe une fois la porte du logement close ? Les agents de l'état sont-ils suffisamment nombreux et formés pour détecter les éventuelles déviances ? « La petite ritournelle de l'horreur » pousse au questionnement. Et cela rend la lecture oppressante, le lecteur devenant paranoïaque et suspicieux.

Les personnages sont assez bien décrits, on s'y attache facilement. On cerne certains rapidement, d'autre moins facilement. Plusieurs sont des victimes, d'autres des monstres. Chacun a un parcours émotionnel qui lui est propre, qui déchire le lecteur. Les traumatismes de l'enfance, notamment vis-à-vis de la violence, des abus sexuels, ou encore des négligences, peuvent influencer les agissements et les comportements de l'adulte. Comment se construire une personnalité « normale » lorsqu'on a connu le pire ?

La plume de Cécile est fluide, agréable, efficace. le seul reproche que je lui ferai, ce sont les incohérences et les contradictions qui parsèment le récit, aussi bien dans les procédures que dans les agissements de certains personnages. Je ne vais pas dire que cela a gâché ma lecture, mais j'avoue que j'en ai été chagrinée. Attention, cela ne m'a pas empêchée de passer de belles heures de lecture, mais il m'a manqué ce petit plus qui fait la différence. Je serai au rendez-vous du prochain roman de Cécile, histoire d'affiner mon opinion sur cette plume que je découvre.

Une lecture qui ne laisse pas indifférent, qui bouleverse. Il faut quand même avoir le coeur bien accroché, la lecture étant toujours difficile lorsque ça touche des enfants !

« Son coeur cognait au fond de sa poitrine, prêt à s'en échapper. Mais ce spectacle ne réveillait pas sa mémoire pour autant. Comme si un lourd couvercle s'était posé sur elle, empêchant les souvenirs de remonter à la surface hormis quelques bribes insignifiantes. Face à cette amnésie, c'était son corps qui parlait. Il était secoué de tremblements. L'angoisse était bien réelle. Que lui était-il donc arrivé dans ce putain de clapier ? »

#Lapetiteritournelledelhorreur #CécileCabanac #FleuveNoir #LesLouvesDuPolar
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
Commenter  J’apprécie          61
Je trouve ça aussi désagréable que, paradoxalement, facile, d'écrire une critique sur une déception plutot qu'une bonne surprise. J'en attendais donc beaucoup de ce La petite ritournelle de l'horreur bien que je ne connaisse pas l'auteure.
J'ai donc aussi la déception d'avoir été déçu. Une "D'inception" comme pourraient dire (à tort d'ailleurs) les amateurs du film éponyme.

En fait, ce type de roman policier coche énormement de cases de mes plaisirs noirs. Un sujet socialement délicat, un ancrage dans un système police-justice français et contemporain, des crimes imputés à un ou des meurtriers aux troubles psychiques qui franchissent toutes les lignes. Mais pourtant la petite étincelle ne va jamais réellement prendre pleinement.

Que ce soient les personnages, le déroulé de l'enquête, la narration, le suspens, l'immersion : rien n'est foncièrement horrible mais rien n'est vraiment léché. Les personnages sont plus fades qu'attachants, la trame plutot simple dans le fond est trop chargée en surface avec énormement de personnages secondaires ni très définis ni très necessaires, des retournements de situation a l'impact si faible qu'il peut arriver de carrément passer à coté.
L'écriture est "ok" aussi mais manque d'adresse à mon gout, certains domaines m'ont parus vraiment poussifs. Par exemple tout ce qui tourne autour des postures physiques des gens m'a étonnament échappé. Je ne comprend pas ce que veut dire "elle ouvrit la porte et plaça son bassin en avant face aux policiers". Ou "il mit une main sur son ventre avant de poursuivre" etc.. ces détails pourtant peu utiles m'ont à plusieurs reprises interrogés sur l'image de la scène au point d'en sortir.
Le style global est très sobre, pas de cliffanghers ébouriffants en fin de chapitre ou de tentative d'originalité particulière dans la structure au dela du récit à multi point de vue devenu courant.

Néanmoins malgré ces reproches assez corsés, l'ambiance et l'enquête sont réussis, je n'ai pas envisagé d'arreter ma lecture et j'ai pris un certain plaisir à lire ce roman de Cécile Cabanac. Je n'aurais d'ailleurs peut etre pas pris cette angle de jugement sans le dénouement qui m'a énormement déçu et que j'ai d'ailleurs fini par lire en diagonale, blasé. Je détaillerai en une ligne cachée en fin de critique pour ne pas spoiler.

J'ai donc passé un moment plutot sympa avec ce livre mais les points negatifs que j'en tire et la féroce compétition dans le milieu du polar font que je peux pas faire autrement que d'enlever pour le moment les autres livres de Cecile Cabanac de ma PAL. 13/20

Commenter  J’apprécie          50
De l'horreur, il y en a dans ce livre, et pas qu'un peu. L'horreur du quotidien de la maltraitance, des services sociaux, des pervers de toutes sortes. Il faut avoir le coeur bien accroché, l'estomac aussi…tout prend une autre dimension dès que cela touche des enfants.

On part sur une enquête longue, c'est un cold case…donc cela prend du temps aux enquêteurs, de retrouver tous les protagonistes de l'époque, de retrouver des indices, de l'ADN. Cela renforce la crédibilité de l'histoire car effectivement une enquête comme celle ci prend du temps.

L'autrice nous amène sur des fausses pistes, elle fait marché les méninges de ses lecteurs. L'histoire de ces enfants prend à la gorge, aux tripes et comme les enquêteurs, le lecteurs s'enfonce dans l'horreur pour comprendre ce qui a pu leur arriver. Cette partie est très addictive et très bien construite. On sent la touche de la journaliste qui travaille sur les épisodes de « faites entrer l'accusé ».

Les petits moins du livre, ceux sont les clichés un peu trop nombreux sur l'équipe d'enquêteurs …On a les plus populaires, ceux, qu'on retrouve le plus souvent : ceux délaissent leurs vies de familles, addictions, violents avec les suspects, l'inspection des polices qui intervient…ça lasse un peu. Il y a aussi la relation police / presse décrite dans ce livre qui me semble beaucoup trop romancée.

Et malheureusement…la fin du livre m'a complétement fait décrocher. Je ne peux pas rentrer dans les détails sans dévoiler l'histoire mais pour moi ça manquait de crédibilité, du temps long de l'enquête, l'autrice s'est précipitée sur une cavale extraordinaire peu vraisemblable. Petite chose que je n'aime plus lire dans un thriller…surtout quand le sujet de base est suffisamment glauque et qu'il se suffit à lui même…les morts inutiles qui n'apportent rien à l'histoire hormis un accent mélodramatique…inutile vraiment.

BREF …UNE LECTURE MITIGÉE
Lien : https://lireetcourir.com/202..
Commenter  J’apprécie          53
Premier thriller que je lis de CECILE CABANAC. le 4e de couverture m'a attirée et je dois dire que les premiers chapitres qui démarraient sur des chapeaux de roue m'ont emballée.

Ensuite j'ai interrompu ma lecture 2 jours, lorsque je l'ai reprise j'ai eu des difficultés avec les différents personnages, et j'ai mis du temps pour me réimprégner de l'enquête.

A partir de là, les nombreuses longueurs m'ont essoufflée, et ce n'est qu'au cours des derniers chapitres que j'ai retrouvé mon entrain.

Pourtant le sujet de l'intrigue était passionnant mais je ne garderai pas un souvenir intarissable de ce polar.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1371) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}