AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
les enquêtes de Virginie Sevran tome 3 sur 3
EAN : 9782265155244
475 pages
Fleuve Editions (13/01/2022)
4.03/5   584 notes
Résumé :
Derrière les murs se cachent les plus sombres des secrets…
Un appel au cœur de la nuit. Des gyrophares qui tournoient dans l’obscurité. Une vieille bâtisse à l’abandon. Quand la commandant Virginie Sevran arrive sur les lieux, les techniciens de l’identité judiciaire sont déjà à l’œuvre à l’intérieur. Ils font face à l’insoutenable. À la noirceur de l’âme humaine. Au cadavre d’une gamine dissimulé derrière une cloison que le nouveau propriétaire tentait d’aba... >Voir plus
Que lire après La Petite Ritournelle de l'horreurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (198) Voir plus Ajouter une critique
4,03

sur 584 notes
5
100 avis
4
70 avis
3
19 avis
2
6 avis
1
0 avis
Coup de coeur pour ce remarquable roman qui déploie tout ce que j'aime et recherche lorsque je lis un thriller : un ancrage sociétal, du très sombre qui fore les tourments de l'âme humaine jusqu'à vous bouleverser au plus profond, un récit propulsif et dense qui se conclut en un final à la hauteur des attentes. Ce roman, c'est tout cela à la fois. J'ai juste un peu hésité à lâcher les cinq étoiles en me disant qu'une écriture moins impersonnelle et plus racée aurait apporté encore plus de densité au récit ... mais après un mois de digestion, l'empreinte reste aussi forte qu'une fois le roman refermé, alors je ne radine pas !

La scène inaugurale vous happe immédiatement. Un corps, puis deux, puis trois d'adolescents sont retrouvés dans un mur au hasard de travaux dans une maison isolée, faisant ressortir un cold case d'enfant disparu. Toute l'équipe d'enquêteurs est secouée, d'autant plus qu'il s'avère assez vite que les anciens propriétaires de la « maison de l'horreur » ( ainsi surnommée par les médias ) ont été familles d'accueil pour la DDASS, lui est décédé depuis un moment, elle depuis peu dans un EHPAD.

Cécile Cabanac ancre les racines de son roman dans la réalité en mettant en scène la maltraitance subie par des enfants placés par l'ASE ( Aide sociale à l'enfance ) et ses conséquences dans la vie adulte. Les nombreux dysfonctionnements de ces services départementaux ont été récemment mis en lumière par deux reportages déchirants réalisé par le journaliste Sylvain Louvet ( « Enfants placés, les sacrifiés de la république » et sa suite « Enfants placés : que fait la République ? » ) mais aussi par le téléfilm diffusé sur France2 « Enfant de personne » qui racontait le douloureux parcours de Lyes Louffok, ex-enfant placé aujourd'hui militant des droits des enfants. Evidemment, dans un thriller, les curseurs sont poussés beaucoup plus loin dans la violence et la noirceur, mais lorsque sont décrits certains sévices, le lecteur est glacé de sentir à quel point la réalité n'est peut-être pas si éloignée de la fiction.

C'est à travers le regard de trois enquêteurs que l'auteure plonge le lecteur dans l'intrigue, un trio empathique qui partage avec lui ses angoisses face à l'horreur : la commandant Virginie Sevran et son binôme Pierre Biolet ( c'est leur troisième enquête après Des Poignards dans les sourires et Requiem pour un diamant, j'ai adoré ce duo complice à la vie normale loin des clichés des flics torturés ), et le lieutenant Marc Dombard aux méthodes plus brutales mais efficaces.

Les chapitres courts alternent les points de vue des différents protagonistes, emportant l'intrigue dans un rythme addictif et haletant porté par une écriture précise et soignée. Cécile Cabanac sait parfaitement mettre en scène son enquête en brouillant subtilement les pistes. Son scénario, tentaculaire avec ses nombreux rebondissements et suspects, est bétonnée jusqu'à une résolution totalement surprenante et cohérente tant les personnalités présentées étaient difficiles à cerner de part leur psychologie troublée. le lecteur n'est libéré que dans les dernières pages après un final absolument irrespirable.

Un superbe thriller à la fois sombre et sensible qui parvient brillamment à ne jamais tomber dans le glauque, le pathos ou le sensationnalisme malgré un sujet qui s'y prêtait. Son titre un peu convenu ne reflète pas sa subtilité même s'il met douloureusement en lumière la terrible répétition des cruautés infligés à des enfants qui ne demandaient qu'à être un peu aimés.

PS : à noter que le 25 janvier 2022, a été adopté un projet de loi prévoyant tout un arsenal de mesures visant à mieux protéger les jeunes placés dans le cadre de l'ASE après le constat de nombreuses défaillances.


Commenter  J’apprécie          16014
« La Petite Ritournelle de l'horreur » débute par la découverte d'un corps d'adolescente dans la cloison d'une maison isolée qu'un brave père de famille était en train de rénover afin d'y accueillir ses trois enfants et sa femme enceinte du quatrième. Lorsque la brigade criminelle du commissariat de police de Versailles vient sur place, elle découvre très vite deux autres cadavres emmurés dans cette « maison de l'horreur », ainsi baptisée par des médias en mal de scoops. Les anciens propriétaires se retrouvent très vite en tête de la liste des suspects, surtout que le couple servait de famille d'accueil pour la DDASS…

Dès la première scène, Cécile Cabanac happe le lecteur pour ensuite le tenir en haleine tout au long de cette intrigue qui distille progressivement tous ses secrets. En alternant le point de vue des enquêteurs au fil de chapitres courts, l'autrice insuffle un rythme de lecture soutenu à ce « cold case » qui pointe du doigt les nombreuses lacunes d'un système de placement d'enfants pour le moins défaillant. Alors certes, pour les besoins de l'intrigue et afin de faire honneur à l'horreur annoncée dès le titre, Cécile Cabanac pousse le bouchon des maltraitances physiques et psychologique beaucoup plus loin que dans la réalité, mais ne manque néanmoins pas d'attirer notre attention sur les dangers qui menacent ces pauvres gamins placés par l'Aide Sociale à l'Enfance…

Au final, cette troisième enquête menée par la Commandant Virginie Sevran, qui peut se lire indépendamment des deux précédentes, s'avère particulièrement tentaculaire et glaçante, mais néanmoins très prenante. L'écriture sans fioritures accompagne parfaitement cette intrigue que j'ai dévorée en deux jours, mon seul bémol étant que j'aurais peut-être préféré un peu moins de personnages, mais plus développés. La pléiade de protagonistes permet certes de multiplier les rebondissements et d'entretenir les fausses pistes, mais ne permet pas à l'autrice d'aller au fond de tous ses personnages et demande pas mal d'attention du lecteur, au risque de légèrement se perdre.

Du bon polar !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          1070
Ce polar est l'histoire d'une histoire qui avait tout pour faire de ce livre un grand livre.
Ce roman est l'illustration malheureuse d'une formidable énigme aux nombreux ressorts bien articulés qui devait laisser une trace pérenne dans la mémoire de ses lecteurs.
Cet ouvrage est la preuve qu'un sujet travaillé, documenté, exploré sous diverses formes, peut être gâché par son auteur.
Disant cela, je sais que je ne vais pas dans le sens du courant dont le débit charrie laudation et dithyrambe.
Non, je n'ai pas lu le même livre que celles et ceux qui l'encensent, et c'est pourquoi ma critique sera celle d'un lecteur anadrome qui accepte d'aller à contre-courant du consensuel.

Le pitch ( = résumé d'un film ou d'un livre ).
Un brave homme, poussé par une femme dominante, s'emploie, après ses heures de travail, à démolir un mur dans une maison que le couple vient d'acquérir... dans le but de pouvoir y abriter une famille qui s'agrandit.
Quelques coups de masse, quelques débris et à la fatigue succède l'horreur.
Les restes de trois enfants sont emmurés dans la béance de la cloison.
La brigade criminelle du commissariat de police de Versailles, emmenée par la commandant Sevran et sa fidèle équipe, est chargée de l'enquête.
Très vite, il s'avère que " la maison de l'horreur " ( ainsi baptisée par les médias ) a jadis appartenu à un couple de maltraitants pervers qui, sous le fallacieux prétexte de servir de famille d'accueil, hébergeait sous le regard négligent et intermittent... si ce n'est complice ... des services sociaux, des enfants mineurs en déshérence familiale et sociale.
La maltraitance physique et psychologique était le lot quotidien que ces Thénardier de l'horreur réservaient à leurs petites victimes.
Plus l'enquête avance et plus les découvertes des policiers ouvrent des portes sur l'effroi, l'innommable, le glaçant.
Ces trois petits squelettes emmurés en cachent d'autres... ailleurs.
Qui est ou qui sont les monstres qui ont pu commettre de telles atrocités ?
Pourquoi n'a-t-on rien su, n'a-t-on rien vu, n'a-t-on rien entendu ?
A-t-on affaire à un ou des psychopathes ?
À un ou des serial killers ?
Vous le saurez si vous décidez de lire ce polar thriller...

Gabin disait que les trois conditions pour faire un bon film ( il aurait aussi bien pu parler d'un livre ), c'était premièrement une bonne histoire, deuxièmement une bonne histoire et enfin troisièmement une bonne histoire.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'illustre Alexis Moncorgé, lequel aurait dû rajouter qu'il fallait aussi un bon scénario, de bons dialogues et un très bon casting.
Cécile Cabanac avait les trois éléments énoncés par Gabin... il lui a manqué le reste.
Pour étayer mon point de vue, je vais essayer de montrer les pour et les contre qui font que de ma lecture a résulté l'avis dont je vous ai d'entrée fait part.

POUR :
- L'histoire. le sujet imaginé par l'auteur, ses rouages, ses personnages, ses rebondissements, son intensité, sa dramaturgie... tout ça constitue un cocktail détonant et "savoureux" pour tout bon amateur de polar qui se respecte.
- La thématique. Elle est plurielle. Elle associe les obsessions d'un Poe, d'un Calaferte, d'un Ken Loach, d'un Olivier Norek, d'une Silvia Avallone ( ce sont quelques exemples parmi de nombreux autres ).
- La contextualisation - le sociétal et le politique. Pour cela il suffit de se référer aux documentaires réalisés par l'auteur journaliste pour France 5... sur le sociétal ... dont quelques numéros de la célèbre émission " Faites entrer l'accusé".
- Les personnages. Bien qu'esquissés, rarement décrits, ils ont du relief et un potentiel... qui méritaient de les hisser au pinacle...
- La structure narrative " chorale" qui alerte et dynamise la lecture.

CONTRE :
- La foultitude d'invraisemblances qui a ou qui ont largement contribué à décrédibiliser ma lecture.
Il n'y a que l'embarras du choix.
- La brigade de flics de la criminelle de Versailles.
Alors certes on est habitué dans ce genre à côtoyer des flics border line, des instables, des ripoux, des violents, des alcoolos, des toxicos, des addicts aux bookmakers, des marginaux qui ont maille à partir avec leur hiérarchie, avec leurs femmes, leurs gosses, leurs maîtresses.
Là, c'est tout l'inverse.
C'est un cocon d'hypersensibles, une pouponnière de grands émotifs qui vit dans la couvade et les biberonnages ; une grande couveuse pour adultes dont le cordon ombilical n'a pas fini de cicatriser.
On pourra m'objecter que l'un d'entre eux est un flic "à l'ancienne" aux méthodes rugueuses, qui se frotte aux "boeufs-carottes", à l'IGPN ou IGS.
Sauf que le seul qui faisait vraiment flic s'est rangé des voitures et que l'IGPN qui avait toutes les raisons de le renvoyer à la maison le laisse poursuivre l'enquête ( on ignore pourquoi ) jusqu'à la fin de ladite enquête et donc du roman... ( pratique pour l'auteur ).
La belle journaliste ambitieuse et arriviste de 7/7, prête à tout pour un scoop, qui va jusqu'à suborner un témoin... vit subitement son chemin de Damas, se repent, devient une aide précieuse pour le flic en quête de réhabilitation... dont elle tombe amoureuse...
Outre le fait de former une famille unie, la brigade qui est confrontée à une enquête criminelle où il est très vite avéré qu'elle est en présence de criminel(s) psychopathe(s) imprévisible(s)... ne pense à aucun moment à faire appel à un psy ( pourtant ils y en a dans leurs rangs ).
Un des enfants victime des "Thénardier" est devenu agent de sécurité. Ayant appris les découvertes macabres dans " la maison de l'horreur ", il est pris d'un accès de violence. Il se rend à l'ASE ( Aide sociale à l'enfance ), justement coupable à ses yeux, et saccage un bureau, violente une employée, détruit une voiture en stationnement.
Gardé à vue puis jugé je suppose en comparution immédiate, il écope d'une peine de six mois de prison avec sursis et de quelques milliers d'euros d'amende.
Sur ce, il peut reprendre son travail.
Or faites un tour sur Google et informez-vous sur la législation CQP-CNAPS concernant les agents de sécurité... leur formation, leur carte professionnelle et ce qui concerne l'intangible virginité de leur casier judiciaire et vous verrez que ce pauvre gosse, compte tenu de ses antécédents n'aurait jamais pu suivre cette formation, obtenir la carte professionnelle lui permettant d'exercer... encore moins la conserver après avoir vandalisé le bureau d'une ASE...
La mère d'une des victimes, alcoolique et accro aux psychotropes, somnifères, antidépresseurs, anxiolytiques depuis des années et des années, est internée parce qu'elle représente une menace pour elle-même ( autolyse ). Après quelques jours sanglée dans une chambre capitonnée, elle est, après une consultation avec un psychiatre dans un sevice fermé, déclarée sortante... un dimanche !
Ni une ni deux, elle va, complètement ragaillardie ( plus besoin d'alcool ni de médocs ), aller attendre l'arrivée d'un camelot qui a, selon elle, pris en voiture son fils le jour où il a fugué, le convaincre de la garder auprès d'elle pour l'aider à travailler au marché, puis après un trajet entre Clermont-Ferrand et le lieu du marché, se rendre à la gare la plus proche, prendre le TGV pour Nemours, tomber direct sur le centre d'apprentissage où son fils a été accueilli après sa fugue et être reçue par son directeur qui bosse... un dimanche.
Si vous arrivez à sortir un dimanche matin d'un service fermé de psychiatrie et que sans ordo, sans fringues correctes, sans argent, sans ressentir aucun effet de manque, vous parveniez à vous rendre de Clermont à un marché puis à une gare, que de là vous attrapiez un des "nombreux" TGV qui font la liaison Clermont-Nemours, et qu'à pied, ne connaissant pas la ville ( Nemours 13 558 habitants ), vous réussissiez à trouver un centre d'apprentissage ouvert le dimanche et dont le directeur est présent... je dis waouh !!!
Et puis il y a un des suspects qui travaille comme coq ( cuisinier ) sur un cargo... dont l'équipage et les passagers sont victimes d'un mystérieux "mal" qui ressemble à une super gastro.
Après qu'une passagère allemande ait fini dans l'océan, le navire fait escale à Singapour.
Pas de quarantaine... tous retrouvent quasi instantanément la forme... sauf l'Allemande... bien entendu !
Le suspect est soupçonné mais vite disculpé.
Se sachant repéré, il va dans le quartier chaud de la ville, tombe, le hasard fait très bien les choses, sur un Néo-zélandais qui est quasiment son sosie, a le même âge que lui... et, fait exprès, est homosexuel, ce qui lui permet de l'emmener d'évidence à l'hôtel, de l'estourbir, de prendre son passeport... diplomatique... décidément ce hasard qui fait bien les choses !
Ainsi peut-il sans difficulté franchir la frontière malaisienne, aller à l'aéroport et prendre un avion pour Paris.
Ni vu ni connu ?
Ah que non ! Ce serait prendre ce hasard pour un simple hasard.
Non, 7/7 a fait un reportage sur ce cargo victime d'une grosse gastro... et devinez quoi... à Paris, l'agent de sécurité qui déprime, regarde, pour une fois, la télé, et devinez quoi... le caméraman de 7/7 a filmé tous les passagers de ce cargo... dont le suspect qui est donc reconnu et balancé par un de ses anciens camarades... et c'est sans parler de la fuite d'un hôtel à Paris de notre suspect, de sa cheville sérieusement foulée pour échapper à la police à ses trousses... et qui heureusement va pouvoir bénéficier pour fuir de la négligence d'un coursier qui a laissé allumé son scooter "débridé"... avec en prime... un casque offert par la maison...
Si j'ajoute l'envie soudaine, irrépressible et incompréhensible du pauvre bougre qui a découvert les trois "emmurés", de se rendre dans la maison de l'horreur, et de tomber par hasard...encore lui... sur une trappe qui mène à un petit bunker souterrain aménagé par le tueur ( trappe qui avait échappé à la fouille minutieuse de la cohorte des techniciens de la police scientifique ) et que je vous dis que cela va avoir pour conséquences l'arrivée en ordre dispersé de la brigade des émotifs qui vont "piedsnikeliser" la fin de ce polar... je crois avoir fait le tour de quelques-unes ( pas toutes ) des invraisemblances de ce roman.
Il y a enfin la plume de Cécile Cabanac.
Une plume convenue, à la syntaxe faiblarde qui cherche désespérément les effets de style mais tombe dans le cliché, le plat ou le kitsch...
" Et le niveau de tension atteignait désormais des sommets !"
" Une expérience violente qu'une sorte d'écoeurement révolté commençait ( on est à la fin de l'enquête...) à contaminer l'équipe."
Je termine sur les répétitions en avalanche(s) :
"Entrebâiller, récriminations, coups de menton ou d'adrénaline, n'étant pas en position de force, happé par un trou noir, un tourbillon, des gouttes d'acide, le teint cireux, les inévitables balayages des yeux, du regard, les mailles du filet etc etc "...

Au final, un thriller dont la lecture a oscillé entre intérêt et pouffements.
J'ai eu l'impression ( comparaison qui vaut ce qu'elle vaut ) de lire une BD avec des personnages dont on n'aurait dessiné que les contours ( Cécile Cabanac ne se livre à aucun descriptif ) et dont les bulles ( dialogues ) auraient été soit vides, soit convenues, soit emplies d'onomatopées.
Un livre qui, je le sais, séduira d'autres lecteurs, raison pour laquelle... chacun fera ce qu'il lui plaira de faire.

Commenter  J’apprécie          418
Il faudra sans doute dépasser l'horreur du sujet abordé pour " apprécier " ce livre à sa juste valeur . Je connais la réaction parfaitement lègitime et compréhensible de certains et certaines de mes amies babeliotes qui refuseront de " plonger " dans cette maison de l'horreur qui nous attend .Déjà , je pense que la couverture aura donné le ton de par sa noirceur et de l'impression dramatique qu'elle dégage .Quant au titre , on ne peut pas dire qu'il soit de nature à rassurer quiconque , voire même ... .Et puis voilà , me concernant , j'ai voulu me lancer au risque d'arrêter la lecture si celle - ci s'avérait trop difficile . Et bien , je dois l'avouer , j'ai été agréablement ( façon de parler ) surpris par la dextérité de l'auteur à rendre l'horreur supportable , tant par la qualité de l'écriture avec un vocabulaire bien " muselé " , un découpage habile du récit avec changement de point de vue à chaque court paragraphe et en nous faisant en quelque sorte prendre parti pour connaître la vérité . Je me suis en permanence senti concerné , impliqué , guidé par des policiers aussi complémentaires entre eux qu'efficaces et charismatiques .Au delà , une pléïade de personnages dont on " prend la trace "avec plus ou moins de sympathie .Bien entendu , le dénouement est à la hauteur , pas surprenant mais rehaussé si besoin était , par un évènement ...dont je ne vous dirai rien , pas envie ....Tout le monde a entendu parler des tristements " célèbres" Thénardier ? Et bien Je vais vous le dire , c'était des " gentils" , eux .Oui , oui .
Je n'ai pas résumé l'essentiel ? Ben , oui , comme d'hab. , il y a la quatrième pour ça .
A bientôt chéres amies et amis .
Commenter  J’apprécie          534
Ce livre, je l'ai vu passer de nombreuses fois sur les blogs ces deux derniers mois, et moi aussi, j'ai été tentée, je l'ai acheté. Et voilà comment on se risque à la lecture d'un thriller beaucoup aimé par les autres. Mais…. j'ai adoré. J'ai vraiment été emportée dès les premières lignes. Et ça, c'est très important. Combien de thrillers ou polars ai-je laissé tomber, abandonné, parce qu'à la page 30 il ne se passait toujours rien ? Des dizaines. Des centaines je suis sûre, en fait. Ici, avec « La petite ritournelle de l'horreur », Cécile Cabanac m'a pratiquement prise par la main et entrainée dans une histoire horrible, noire, mais très entraînante. J'allais dire un poncif : haletante. le bonheur, quoi, pour tout amateur de polars, de suspense, d'horrifique même. Une immense réussite. Je vais juste résumer le début de l'histoire. Pour ne pas spoiler.

Un homme un soir, en rentrant du travail, va dans la maison qu'il vient d'acheter, une maison à l'abandon que lui et son épouse ont acheté un très bon prix. Parce qu'il a des enfants, et sa femme est enceinte de huit mois, ce sera mieux que de vivre entassés dans l'appartement qu'ils louent. Il faut abattre des cloisons, et, armé de sa masse, il commence à frapper sur un mur. À un moment, il croit apercevoir un chiffon bleu qui dépasse du trou qu'il est en train de faire dans ce mur. Il s'approche, une odeur insoutenable, et c'est le cadavre d'une fille qu'il met au jour. Il appelle la police, et au cours de la nuit, la maison, éclairée par les gyrophares, est passée au peigne fin par les techniciens de la police, qui découvre deux squelettes d'enfants dans le mur, en plus de ce corps d'adolescente. Qui sont-ils ? Pourquoi ? Qui a fait ca ?
En intercalant les histoires des protagonistes de cet épouvantable fait divers, de la Commandant Virginie Sevran (le parti pris de garder le grade au masculin, car il reste masculin, me plaît beaucoup, par ces temps de terrorisme du politiquement correct ambiant), son équipier Biolet, futur papa, les autres policiers dont Dombard et ses propres démons qui le poussent à faire les va-t-en-guerre, les difficultés de l'enquête et leur propre vie, font que le récit coule tout seul.

Les âmes se dévoilent, les morts ont leur histoire, l'histoire horrible de gamins placés par l'Aide Sociale à l'Enfance, anciennement DDASS, sans suivi, les assistantes sociales débordées, celles incapables de faire leur travail, les enfants qui ont beau parler sont rarement écoutés, c'est toute la misère de ce système mal foutu qui est exposée ici. Tous les risques de maltraitance, tous ces enfants perdus.

C‘est vraiment très bien écrit, c'est prenant, c'est, poussé à son paroxysme, ce qui peut arriver à des enfants placés dans des familles d'accueil pratiquement jamais contrôlées. (Pensons à l'affaire Emile Louis)…Ecrit avec beaucoup d'humanité, malgré la noirceur, il faut avoir le coeur bien accroché, mais c'est une réussite. Bravo.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
Commenter  J’apprécie          433

Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Agacée, elle fit glisser l’un des carnets de la femme Duflot vers elle, prit une inspiration et commença à lire au hasard :

Ces gosses sont répugnants. On nous dit qu’il faut essayer d’en tirer quelque chose, mais y a pas moyen. Il y en a même un, en ce moment, un des derniers arrivés, qui a la gale ! Je dois tout désinfecter, mais la merde reste collée à eux ! Ils braillent, ils s’agitent dans tous les sens, ils se bastonnent comme des chiens ! Une morveuse a pissé au lit cette nuit. Je l’ai cadenassée dans les toilettes au fond du jardin avec ses draps sur la tête. J’espère que ça lui passera l’envie de remettre ça. Je hais ce travail. Je le haïs à en crever.

Édition fleuvenoir page 92
Commenter  J’apprécie          31
La vieille bâtisse rongée par le salpêtre fut arrachée à l’obscurité par les phares d’une Opel Corsa en fin de course. De ses yeux rougis de fatigue, le nouveau propriétaire l’observa, les mains toujours sur le volant, en pensant aux mois d’efforts et de sacrifices qu’il faudrait encore avant d’y habiter.
Commenter  J’apprécie          70
- on n'a pas le choix. on n'est pas des cowboys, il y a des règles à respecter, le recadra la commandant.
Pourtant, aussitôt ces mots prononcés, elle échangea un regard complice avec Briolet. Tous les deux étaient conscients que, face à quelqu'un comme Fabrice Levine, leurs principes volaient en éclats. Il n'y avait rien d'étonnant finalement, à ce que certains flics franchissent parfois la ligne rouge.
Commenter  J’apprécie          50
— On peut avoir une déclaration ? lança une voix derrière le ruban maintenu par des policiers en uniforme.
— Pas pour le moment. Merci.
Elle perçut les soupirs agacés, ne s’en émut pas, et accéléra le pas lorsqu’elle remarqua le légiste assis sur une marche, une cigarette à la main.
— Salut, Clopo… Vous avez des éléments pour moi ?
— Je vois défiler des macchabées à longueur d’année, mais ça ne me rend pas insensible pour autant, commandant. Comme tout le monde ici, je pense, je viens de me prendre un coup de poing dans les tripes, alors laissez-moi juste cinq minutes et je suis à vous.
Elle s’accroupit à ses côtés en considérant le ballet autour d’elle.
— … Désolée.
— Vous avez des enfants ?
— Oui.
— Moi aussi.
Commenter  J’apprécie          20
Sevran fut alors prise d'une profonde empathie pour cette mère à qui elle allait annoncer la pire des nouvelles. En serrant le combiné contre son oreille, son appréhension se mua brutalement en une forme de désespoir. Après un silence sidéré, Mélanie Alvarez fondit en larme à l'autre bout de la ligne, dévastée. Sa douleur, insupportable, tailladait le coeur de la commandant. Elle se sentait si abattue qu'elle ne trouvait rien à dire, rien qui fût susceptible de soulager la peine immense de cette femme, comme si les mêmes paroles maintes fois répétées avaient fini par se vider de leur sens.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Cécile Cabanac (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cécile Cabanac
À l'occasion de la 20ème édition du festival "Quais du Polar" à Lyon, Cecile Cabanac vous présente son ouvrage "À pleurer tout nous condamne" aux éditions Fleuve.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3048957/cecile-cabanac-a-pleurer-tout-nous-condamne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (1357) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2866 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..