AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 598 notes
5
100 avis
4
70 avis
3
20 avis
2
6 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Coup de coeur pour ce remarquable roman qui déploie tout ce que j'aime et recherche lorsque je lis un thriller : un ancrage sociétal, du très sombre qui fore les tourments de l'âme humaine jusqu'à vous bouleverser au plus profond, un récit propulsif et dense qui se conclut en un final à la hauteur des attentes. Ce roman, c'est tout cela à la fois. J'ai juste un peu hésité à lâcher les cinq étoiles en me disant qu'une écriture moins impersonnelle et plus racée aurait apporté encore plus de densité au récit ... mais après un mois de digestion, l'empreinte reste aussi forte qu'une fois le roman refermé, alors je ne radine pas !

La scène inaugurale vous happe immédiatement. Un corps, puis deux, puis trois d'adolescents sont retrouvés dans un mur au hasard de travaux dans une maison isolée, faisant ressortir un cold case d'enfant disparu. Toute l'équipe d'enquêteurs est secouée, d'autant plus qu'il s'avère assez vite que les anciens propriétaires de la « maison de l'horreur » ( ainsi surnommée par les médias ) ont été familles d'accueil pour la DDASS, lui est décédé depuis un moment, elle depuis peu dans un EHPAD.

Cécile Cabanac ancre les racines de son roman dans la réalité en mettant en scène la maltraitance subie par des enfants placés par l'ASE ( Aide sociale à l'enfance ) et ses conséquences dans la vie adulte. Les nombreux dysfonctionnements de ces services départementaux ont été récemment mis en lumière par deux reportages déchirants réalisé par le journaliste Sylvain Louvet ( « Enfants placés, les sacrifiés de la république » et sa suite « Enfants placés : que fait la République ? » ) mais aussi par le téléfilm diffusé sur France2 « Enfant de personne » qui racontait le douloureux parcours de Lyes Louffok, ex-enfant placé aujourd'hui militant des droits des enfants. Evidemment, dans un thriller, les curseurs sont poussés beaucoup plus loin dans la violence et la noirceur, mais lorsque sont décrits certains sévices, le lecteur est glacé de sentir à quel point la réalité n'est peut-être pas si éloignée de la fiction.

C'est à travers le regard de trois enquêteurs que l'auteure plonge le lecteur dans l'intrigue, un trio empathique qui partage avec lui ses angoisses face à l'horreur : la commandant Virginie Sevran et son binôme Pierre Biolet ( c'est leur troisième enquête après Des Poignards dans les sourires et Requiem pour un diamant, j'ai adoré ce duo complice à la vie normale loin des clichés des flics torturés ), et le lieutenant Marc Dombard aux méthodes plus brutales mais efficaces.

Les chapitres courts alternent les points de vue des différents protagonistes, emportant l'intrigue dans un rythme addictif et haletant porté par une écriture précise et soignée. Cécile Cabanac sait parfaitement mettre en scène son enquête en brouillant subtilement les pistes. Son scénario, tentaculaire avec ses nombreux rebondissements et suspects, est bétonnée jusqu'à une résolution totalement surprenante et cohérente tant les personnalités présentées étaient difficiles à cerner de part leur psychologie troublée. le lecteur n'est libéré que dans les dernières pages après un final absolument irrespirable.

Un superbe thriller à la fois sombre et sensible qui parvient brillamment à ne jamais tomber dans le glauque, le pathos ou le sensationnalisme malgré un sujet qui s'y prêtait. Son titre un peu convenu ne reflète pas sa subtilité même s'il met douloureusement en lumière la terrible répétition des cruautés infligés à des enfants qui ne demandaient qu'à être un peu aimés.

PS : à noter que le 25 janvier 2022, a été adopté un projet de loi prévoyant tout un arsenal de mesures visant à mieux protéger les jeunes placés dans le cadre de l'ASE après le constat de nombreuses défaillances.


Commenter  J’apprécie          16014
Il faudra sans doute dépasser l'horreur du sujet abordé pour " apprécier " ce livre à sa juste valeur . Je connais la réaction parfaitement lègitime et compréhensible de certains et certaines de mes amies babeliotes qui refuseront de " plonger " dans cette maison de l'horreur qui nous attend .Déjà , je pense que la couverture aura donné le ton de par sa noirceur et de l'impression dramatique qu'elle dégage .Quant au titre , on ne peut pas dire qu'il soit de nature à rassurer quiconque , voire même ... .Et puis voilà , me concernant , j'ai voulu me lancer au risque d'arrêter la lecture si celle - ci s'avérait trop difficile . Et bien , je dois l'avouer , j'ai été agréablement ( façon de parler ) surpris par la dextérité de l'auteur à rendre l'horreur supportable , tant par la qualité de l'écriture avec un vocabulaire bien " muselé " , un découpage habile du récit avec changement de point de vue à chaque court paragraphe et en nous faisant en quelque sorte prendre parti pour connaître la vérité . Je me suis en permanence senti concerné , impliqué , guidé par des policiers aussi complémentaires entre eux qu'efficaces et charismatiques .Au delà , une pléïade de personnages dont on " prend la trace "avec plus ou moins de sympathie .Bien entendu , le dénouement est à la hauteur , pas surprenant mais rehaussé si besoin était , par un évènement ...dont je ne vous dirai rien , pas envie ....Tout le monde a entendu parler des tristements " célèbres" Thénardier ? Et bien Je vais vous le dire , c'était des " gentils" , eux .Oui , oui .
Je n'ai pas résumé l'essentiel ? Ben , oui , comme d'hab. , il y a la quatrième pour ça .
A bientôt chéres amies et amis .
Commenter  J’apprécie          534
Ce livre, je l'ai vu passer de nombreuses fois sur les blogs ces deux derniers mois, et moi aussi, j'ai été tentée, je l'ai acheté. Et voilà comment on se risque à la lecture d'un thriller beaucoup aimé par les autres. Mais…. j'ai adoré. J'ai vraiment été emportée dès les premières lignes. Et ça, c'est très important. Combien de thrillers ou polars ai-je laissé tomber, abandonné, parce qu'à la page 30 il ne se passait toujours rien ? Des dizaines. Des centaines je suis sûre, en fait. Ici, avec « La petite ritournelle de l'horreur », Cécile Cabanac m'a pratiquement prise par la main et entrainée dans une histoire horrible, noire, mais très entraînante. J'allais dire un poncif : haletante. le bonheur, quoi, pour tout amateur de polars, de suspense, d'horrifique même. Une immense réussite. Je vais juste résumer le début de l'histoire. Pour ne pas spoiler.

Un homme un soir, en rentrant du travail, va dans la maison qu'il vient d'acheter, une maison à l'abandon que lui et son épouse ont acheté un très bon prix. Parce qu'il a des enfants, et sa femme est enceinte de huit mois, ce sera mieux que de vivre entassés dans l'appartement qu'ils louent. Il faut abattre des cloisons, et, armé de sa masse, il commence à frapper sur un mur. À un moment, il croit apercevoir un chiffon bleu qui dépasse du trou qu'il est en train de faire dans ce mur. Il s'approche, une odeur insoutenable, et c'est le cadavre d'une fille qu'il met au jour. Il appelle la police, et au cours de la nuit, la maison, éclairée par les gyrophares, est passée au peigne fin par les techniciens de la police, qui découvre deux squelettes d'enfants dans le mur, en plus de ce corps d'adolescente. Qui sont-ils ? Pourquoi ? Qui a fait ca ?
En intercalant les histoires des protagonistes de cet épouvantable fait divers, de la Commandant Virginie Sevran (le parti pris de garder le grade au masculin, car il reste masculin, me plaît beaucoup, par ces temps de terrorisme du politiquement correct ambiant), son équipier Biolet, futur papa, les autres policiers dont Dombard et ses propres démons qui le poussent à faire les va-t-en-guerre, les difficultés de l'enquête et leur propre vie, font que le récit coule tout seul.

Les âmes se dévoilent, les morts ont leur histoire, l'histoire horrible de gamins placés par l'Aide Sociale à l'Enfance, anciennement DDASS, sans suivi, les assistantes sociales débordées, celles incapables de faire leur travail, les enfants qui ont beau parler sont rarement écoutés, c'est toute la misère de ce système mal foutu qui est exposée ici. Tous les risques de maltraitance, tous ces enfants perdus.

C‘est vraiment très bien écrit, c'est prenant, c'est, poussé à son paroxysme, ce qui peut arriver à des enfants placés dans des familles d'accueil pratiquement jamais contrôlées. (Pensons à l'affaire Emile Louis)…Ecrit avec beaucoup d'humanité, malgré la noirceur, il faut avoir le coeur bien accroché, mais c'est une réussite. Bravo.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
Commenter  J’apprécie          433
Voici mon retour de lecture sur La petite ritournelle de l'horreur de Cécile Cabanac.
Un appel au coeur de la nuit. Des gyrophares qui tournoient dans l'obscurité. Une vieille bâtisse à l'abandon.
Quand la commandant Virginie Sevran arrive sur les lieux, les techniciens de l'identité judiciaire sont déjà à l'oeuvre à l'intérieur.
Ils font face à l'insoutenable. À la noirceur de l'âme humaine. Au cadavre d'une gamine dissimulé derrière une cloison que le nouveau propriétaire tentait d'abattre.
Là, au milieu de la campagne francilienne, le silence est oppressant. L'angoisse monte.
Et, bientôt, les murs confient deux autres corps aux policiers. Deux autres enfants… Rapidement, la sidération laisse place à une enquête éprouvante. Certainement la plus sordide de toutes celles auxquelles la commandant et son binôme, Pierre Biolet, ont été confrontés durant leurs carrières.
Une seule certitude, personne ne ressortira indemne de cette affaire…
La petite ritournelle de l'horreur est un thriller que j'ai eu beaucoup de mal à lâcher une fois commencé.
Nous rentrons tout de suite dans le vif du sujet : des corps d'enfants sont retrouvés dans une vieille maison, qui en train d'être retapée.
Le propriétaire est aux quatre cents coups de sa vie, ne comprenant pas comment la future maison où il comptait mettre sa famille à l'abri, notamment un bébé à venir, peut avoir été le théâtre d'une horreur pareille.
Le pauvre, il n'est pas au bout de ses surprises.. et nous non plus !!!
Virginie Sevran et Pierre Biolet vont enquêter pour essayer de percer à jour les secrets cachés derrière les murs de cette maison..
En commençant ce roman, je n'imaginais pas une seule minute où il allait m'emmener.
L'autrice est machiavélique, son écriture est précise et elle nous promène là où on ne peut pas penser aller une seule seconde !
J'ai adoré ce thriller même s'il y a quand même des scènes fortes, et que certaines âmes sensibles peuvent souffrir un peu ;)
Je trouve que l'histoire est hyper bien ficelée et même si des thèmes difficiles tels que la maltraitance des enfants sont abordés, à aucun moment on ne tend vers le sordide.
Les personnages ont tous une psychologie bien fouillée. Il est facile de s'attacher à certains tout en étant perturbé par d'autres.
La Petite Ritournelle de l'horreur est une excellente surprise que je conseille aux amateurs du genre et note cinq étoiles :)
Commenter  J’apprécie          250
Avec ce roman, je découvre Cecile Cabanac qui est une auteure de talent. le début du roman est percutant, et donne le ton de l'atmosphère du récit.

J'ai apprécié le binôme de policiers aussi complices que complémentaires. Ils sont attachants et très investis dans leur enquête.

L'histoire est prenante, chaque chapitre donne le point de vue des différents protagonistes. Les chapitres sont courts, cela rend le récit plus dynamique et nous tient en haleine.

Au delà de l'enquête, Cecile Cabanac pointe du doigt les dysfonctionnements de l'aide sociale à l'enfance.

La petite ritournelle de l'horreur est le 3ème roman de l'auteure, mais ce n'est pas gênant si vous commencez, comme moi, par celui-ci.
Commenter  J’apprécie          240
En quelques années, le thriller s'est taillé une place de choix dans le monde de la littérature française. Les représentants de ce genre sont aussi nombreux que talentueux. J'ai lu beaucoup d'entre eux et pourtant j'étais passé à côté de Cécile Cabanac. Mea culpa !

Cette histoire est la troisième enquête de Virginie Sevran mais elle peut se lire indépendamment. Dès les premières pages, on entre dans le vif du sujet et on sent que celui-ci va être très sombre. A chaque chapitre, on passe d'un protagoniste à un autre. Au fil de ces différents points de vue, on a donc une vue d'ensemble de toute l'affaire. le puzzle macabre se reconstitue alors à chaque nouvelle révélation.

De par les thèmes abordés, ce roman peut être un peu choquant et n'est pas à mettre en toutes les mains. Il parle de maltraitance, de meurtres d'enfants et se permet même un côté subversif en mettant à mal le sacro-saint instinct maternel. Sans faire la morale ou juger, l'autrice nous met simplement face à des personnages marginaux, dénués de sens commun et capables d'actes ignobles. Leur singularité et leur folie les rend tellement imprévisibles qu'ils en deviennent insaisissables. Pris au piège de cette ambiance malsaine et déroutante, le lecteur a du mal à reprendre son souffle.

Pour ma part, ce récit sans concession représente tout ce que j'aime dans les thrillers. Frissons, suspense, démence, immoralité, rien ne nous est épargné. Grâce à une écriture fluide et à une construction maîtrisée, le résultat est d'une efficacité terrible. « La petite ritournelle de l'horreur » fait partie de ces polars marquants dont on se souvient longtemps après la fermeture. Autant vous dire que Cécile Cabanac vient de faire une entrée fracassante dans les rayons de ma bibliothèque. Ce fut une belle découverte qui en appelle d'autres !
Lien : https://youtu.be/_FWIUowfnP4
Commenter  J’apprécie          170
Mon année lecture commence fort avec ce roman policier très noir.
Le roman commence fort aussi 3 corps d'adolescents retrouvés emmurés dans une vieille maison. le nouvel acheteur est en état de choc et pourtant les murs de la maison en ont vu d'autres. Par le passé, la maison appartenait à un couple de Thénardier ultra violents et sans morale. La maison des horreurs va révéler tous ses secrets.
La brigade de Versailles est mise sur l'enquête. On découvre alors une équipe soudée, travailleuse avec ses forces et ses faiblesses menée par la commandant Virginie Sevran.
Cécile Cabanac propose un polar bien ficelé, bien écrit. A l'image de son titre, le roman propose le pire (l'horreur) et de jolis moments de douceur.
Âme sensible s'abstenir et préparer un mouchoir pour la fin.
Maintenant que j'ai commencé, j'ai envie de découvrir les autres romans de l'autrice.
Commenter  J’apprécie          151
Le couple Achenza achète une maison car la famille va s'agrandir, Maria attendant son 4ème enfant. Pio, le mari, entreprend des travaux dans celle-ci qu'il va vite interrompre quand démolissant un mur, il tombe nez à nez avec le cadavre d'une jeune personne. La commandante Virginie Sevran et son équipe vont se charger de cette enquête qui va vite tourner à l'horreur, la ritournelle s'étant enclenchée quand d'autres corps sont découverts.

Les chapitres donnent voix alternativement à plusieurs personnages. La maison de l'horreur livre petit à petit ses secrets. Des enfants abandonnés par leur famille biologique, livrés à une famille d'accueil tortionnaire, démoniaque. Maltraitance corporelle, psychologique, rien ne leur est épargné. Pédophilie, violences en tout genre. C'est l'horreur absolue. Peut-on ressortir indemne d'un tel traitement ?

Avec une écriture fluide, une construction habile et maîtrisée, l'autrice nous livre un roman noir, puissant, sans concession, d'une efficacité redoutable.
Commenter  J’apprécie          150
Lorsque Pio et Maria Achensa ont acheté la petite maison isolée dans les bois, c'était pour y abriter la famille, d'autant que Maria attend leur quatrième enfant et qu'ils ne sont pas bien riches, elle lui a donc demandé de faire le nécessaire pour les loger le mieux possible.
Mais lorsque Pio a commencé à démolir les murs pour agrandir, l'horreur qu'il a découvert l'a laissé sans voix, tremblant, sonné.
Lorsque Sevran et Briolet arrivent sur place, un corps d'enfant est découvert, puis deux, puis trois.
L'enquête s'annonce à la fois violente et difficile. Qui a bien pu cacher les cadavres ici, qui sont ces enfants, qui sont le ou les Meurtriers.
Une enquête qui démarre fort, des suspects, mais surtout des révélations qui montrent la violence et la noirceur dont peuvent être capables les hommes et le femmes.

Une famille d'accueil, des services sociaux défaillants car dépassés, des enfants placés que tout le monde a oublié et abandonné, des abus, des excès, rien ne sera épargné aux enquêteurs comme au lecteur.
Commenter  J’apprécie          150
Un thriller remarquablement mené !
L'entrée en matière qui donne des frissons avec cette scène effroyable : un corps retrouvé emmuré, puis un deuxième, puis un troisième… L'horreur a-t-elle une fin ?
Des enquêteurs, qui pour une fois, ne sont pas complètement caricaturaux. Avec une vie personnelle, des conversations et des habitudes loin du commissariat : en un mot rassurant et ancré dans la réalité.
Très vite, la presse s'empare de l'affaire et la nomme « la maison de l'horreur ». Tout bascule lorsqu'on découvre que c'est un couple (l'un décédé, l'autre placée en EHPAD) saisie par la DDASS comme famille d'accueil…

Une intrigue oppressante qui interroge : L'aide sociale à l'enfance est-elle suffisamment regardante sur les familles d'accueil ? Sait on réellement ce qui se passe pour ces enfants placés ? Mais sait on vraiment ce qui se passe chez chacun une fois la porte refermée ?
Ambiguïté, paranoïa, voyeurisme, l'enquête nous malmène, nous atteint, nous questionne. Cécile Cabanac, malgré la noirceur de l'affaire, est saisissante de réalisme avec toute l'humanité requise pour aborder une mare sans fond. Vraiment un thriller qui nous plonge dans le noir…
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (1372) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}