Jean-Honoré, autant que les roses, a aimé la lumière de son pays natal; dorée ou nacrée, avec des reflets de feu, comme les chairs de ses baigneuses ou de ses déesses. Elle est partout présente, avec sa chaleur un peu moite, parfois noyée d'une légère brume et ses douceurs d'automne, car le pays de Grasse, dont les jardins sont toujours fleuris, les orangers et les oliviers toujours verts, ignore l'hiver. Ce sont les teintes des fleurs, les roses, les pourpres, les cerises, les incarnats, les blonds ardents ou cendrés, les jaunes mordorés, qu'il a mis dans ses tableaux; sa palette restera longtemps celle des jardins de Grasse.
Fragonard est resté marqué par son enfance méditerranéenne. S'il quitte Grasse avec ses parents à l'âge de six ans, il y reviendra et s'y installera avec les siens pour fuir la tourmente révolutionnaire au début de 1790.
"Un jour, un livre" sur France 3 - "Entretiens avec Pierre Cabanne" de Marcel Duchamp