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EAN : 9782070328567
272 pages
Gallimard (06/09/1994)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Il y a un cas Derain. Ses contemporains, Picasso, Braque, Matisse, Chagall, Léger n'ont connu aucune éclipse. Mais Derain, on ne lui a pas seulement tenu rigueur d'avoir, sous l'Occupation, participé au voyage des artistes dans l'Allemagne nazie : son évolution de peintre, sa conception ou ses écrits sur l'art furent au centre de débats animés. Prenant prétexte d'une grande rétrospective qui sera une découverte pour beaucoup, Pierre Cabanne entreprend de comprendre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quand on évoque André Derain, on pense aussitôt « fauvisme », une des révolutions artistiques majeures du XXe siècle, oui sans doute, oui certes, …mais pas que, ce fut une simple époque !
Ses amis s'appellent Matisse avec qui il se lie à l'Académie Carrière, Vlaminck avec qui il y eut quelques orages, Picasso… André Derain est un homme plein de contradictions mais un novateur hardi, un homme passionné, épris autant de tradition que de curiosité, un esprit libre, intelligent et cultivé… le bonhomme est aussi un peu rustre., tendrement.
Sa carrière fut longue et malgré tous ses doutes il connut quelque gloire, bien méritée. André Lhote a affirmé quelque part, « Derain est le plus grand peintre français vivant »…. A la lecture de ce livre passionnant de Pierre Cabanne, qui éclaire à la fois l'homme et sa peinture, ses amitiés et son art, je le pense aussi, ce fut un grand peintre. Mais attention, avec ce livre il faut prendre un peu son temps, car il y a de quoi moudre ! Comme on dirait aujourd'hui, c'est du lourd ! C'est du Pierre Cabanne.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
André Breton, devenu le conseiller du couturier-mécène Jacques Doucet pour qui il réunit une remarquable collection d’art contemporain, estimant qu’il devait posséder des œuvres plus importantes de Derain, s’efforça d’obtenir de lui qu’il achetât une nature morte de Derain…..

… Doucet un peu essoufflé, gravit les cinq étages, pénètre dans l’atelier, regarde autour de lui, s’assied et sans préambule, demande le prix de la nature morte.
« Je vais vous dire ça tout de suite », répond Derain qui, sortant un mètre de sa poche, raconte Breton, se met consciencieusement à mesurer la toile dans tous les sens, puis se livre à un petit calcul dans un carnet, et déclare : « Eh bien, c’est très simple, monsieur Doucet, cela fait tant de centimètres carrés, donc c’est 40 000 francs ».

Stupéfait, Doucet s’exécute, il déclarera à Breton dans l’escalier : « C’est prodigieux, ces artistes modernes ! Ils sont devenus de véritables hommes d’affaires. De mon temps ils étaient moins méthodiques ».
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Derain a payé encore plus cher que le voyage en Allemagne l’audace qu’il avait proclamée, de s’afficher anti-moderne. Les propos qu’il a tenus sur ses confrères, et surtout sur le sacro-saint impressionnisme, archétype pour les musées, les marchands et le public, de la modernité, qualifié de « peinture de petites jeunes filles », sur le cubisme et l’art contemporain, ne lui ont pas été pardonnés.
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Daniel-Henry Kahnweiler confie à Derain en 1909 l’illustration de son premier ouvrage d’éditeur. L’Enchanteur pourrissant d’Apollinaire ; c’est aussi le premier livre du poète et les premières illustrations du peintre.
… Derain qui a écrit à ce sujet de nombreuses lettres à Kahnweiler, grave sur bois douze planches et trente et une illustrations, dont les lettrines, des bandeaux et des culs-de-lampe.

Le souvenir de Gauguin plane sur ces pages qui sont aussi des rêveries sur un monde paradisiaque, le mystère et le bonheur des origines …. une unité d’inspiration spirituelle avec Guillaume que celui-ci exprime en ces termes : « Cette œuvre, dont les racines s’étendent très loin, jusqu’aux profondeurs celtiques de nos traditions, a trouvé dans André Derain son illustrateur ».

Son premier grand livre lui fut commandé en 1934 par Vollard, le Satiricon de Pétrone : Derain grava trente-trois burins au graphisme très délié et d’un esprit ironique, voire caricatural.
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En 1923 paraît chez Crés, l’éditeur de son Histoire de l’art, le Derain de Elie Faure. Le peintre et e médecin-écrivain se sont rencontrés deux ans plus tôt ; ce dernier, qui a vu « La Boutique fantasque » reprise à l’Opéra, a été très impressionné par le décor et son admiration, des plus vives, décuple lorsqu’il se rend dans l’atelier de Derain.

« Il fait songer à quelque mastodonte, jamais pressé, jamais inquiet, sûr de sa force, sûr de sa masse. Sûr de son droit que lui assurent cette force et cette masse… », écrit-il.
« Derain goûte au moins le repos de n’avoir que lui à trouver. Il touche à cette espèce de fatalisme qui est de consentir à être ce qu’on est, rien au-delà parce que ce n’est pas possible et, si c’est possible, rien en deçà. Il y a une sagesse de conquête plus difficile que d’être sage, si l’on veut. C’est d’accepter de se mouvoir dans les limites, d’ailleurs inconnues, de soi-même. Et de tracer ces limites dans l’œuvre de chaque jour.
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Les placeurs du salon d'automne, s'apercevant que plusieurs toiles de différents artistes présentaient d'évidentes ressemblances dans le traitement violemment coloré et schématique de la nature, les groupèrent salle VII ; ... cette salle rassemblait les toiles d'Henri Matisse, Van Dongen, Vlaminck, Manguin, Derain, Jean Puy, Othon Friesz, Valtat, Ramon Pichot et deux Allemands, Basile (sic) Kandinslky et Jawlensky, domiciliés tous deux, selon le catalogue à Munich.

L'anecdote d'après laquelle le critique Louis Vauxcelles s'était écrié, en pénétrant dans cette salle où s'était égaré un buste délicat d'Albert Marque, Torse d'enfant : "Mais c'est Donatello parmi les fauves !" reprise par son auteur dans le compte rendu du salon du supplément du Gil Blas, se répandit comme une traînée de poudre, courut les ateliers et se trouve depuis consignée dans toutes les histoires du "fauvisme". La "cage au fauves" était née.
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Vidéo de Pierre Cabanne

"Un jour, un livre" sur France 3 - "Entretiens avec Pierre Cabanne" de Marcel Duchamp
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