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Béatrice Didiot (Traducteur)
EAN : 9782492768057
56 pages
LA PARTIE (02/09/2021)
4.24/5   21 notes
Résumé :
Un véritable manuel pour vaincre les mauvais rêves, une plongée dans la faune australienne portée par un graphisme époustouflant.

Cet album nous entraine de pièges en pièges tendus par le docteur Wallaby et son fidèle Dingo. Ils attrapent, pour guérir leurs patients, les cauchemars qui rampent, hurlent, écrasent, craquent, sifflent… Trous profonds pour les géants, cages pour les hurlants, pieux collants pour les rampants : à chaque cauchemar sa méthod... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un très bel album jeunesse, initialement réservé sur le site de ma médiathèque, pour les séances d'histoires avec mes petits neveux et nièces. Mais en feuilletant les premières pages, il m'est apparu qu'ils étaient encore un peu jeunes pour cet ouvrage. Et je reviendrai de façon plus détaillée sur les arguments motivant cette affirmation.

Qu'a cela ne tienne, je l'ai dégusté en solo : les illustrations de Claudia Palmarucci sont sublimes et saisissantes. le visuel de l'inquiétant est très travaillé: la jungle touffue, luxuriante et sombre est omniprésente, relayée par toute une iconographie du cauchemar assez puissante .

Car "Le Cauchemar du Thylacine" est un album bâti autour des mauvais songes des animaux, (en l'occurrence australiens), habitants de "La Forêt-sans-Nom" : le Wombat, l'Emeu, l'Opposum, l'Echidné partagent avec les lecteurs leurs mauvais rêves. Toutes sortes de cauchemars viennent les assaillir la nuit : choses qui grouillent, qui vous poursuivent, cri qui vous persécute, serpents, bruissements, craquements grincements... Toute la panoplie des sons très désagréables, des créatures dissimulées et effrayantes

Mais heureusement ils peuvent compter sur l'aide du Docteur Wallaby, aidé par son fidèle assistant: le magnifique Dingo. Dr Wallaby parcourt La Forêt-sans-Nom, à dos de Dingo, stéthoscope au cou et sac à dos médical aux épaules, pour prêter assistance à ses congénères pour les soigner... de leurs cauchemars !!

On peut donc en guérir ? Hé bien oui, et à cet effet, le Dr Wallaby nous ouvre son "Petit Manuel de chasse aux cauchemars et autres mauvais rêves" où il expose toutes les techniques illustrées de piégeage de cauchemars ! Appât sous une pierre, cage, trou camouflé... C'est assez amusant quand on les destine à des mauvais rêves, mais cela reste inquiétant quand on se dit que, dans des circonstances plus réelles, ces pièges peuvent être destinés aux animaux. Car qui voudrait voir un animal piégé et en souffrance, appâté par un leurre ?

Et justement, à propos d'animaux chassés, le Thylacine se présente au Dr Wallaby. Son tourment? Ce n'est pas un cauchemar, c'est bien plus... C'est le néant, un grand trou, déclinaison de noir et gris foncé.
C'est à cet instant de la lecture que l'on capte sûrement le mieux l'attention, dramatique, des enfants: cette page sombre, inquiétante, chacun peut y mettre sa peur.

Le Dr Wallaby a beau passer en revue tout son registre lexical des mauvais rêves et nous offrir de superbes pages de ce qui, au fil des siècles, a constitué "le bestiaire" de l'Enfer, il n'identifie pas celui du Thylacine...
Et pour cause, comment le
Thylacine pourrait-il rêver, même en gris et noir ? Il n'existe plus... Ce marsupial de la taille d'un loup, au pelage tigré, est considéré comme disparu...
Il appartient aux errants fantomatiques de l'extinction. Il doit rejoindre "l'île des Ombres", aux côtés de tous ceux, qui, comme lui, ont été éradiqués.

C'est un album plus émouvant qu'il n'est effrayant, car il se referme sur tous ceux que nous ne connaîtrons jamais, (sans pour autant remonter jusqu'au Tyrannosaure que je regrette peu !!!), ceux dont l'espèce s'est éteinte par les effets souvent conjugués de la colonisation de leur habitat par l'humain, leur chasse à outrance (avec prime d'abattage, l'horreur...), la raréfaction de leur nourriture... Cet ouvrage est un outil très graphique et poétique pour sensibiliser nos enfants à l'impact de notre action sur notre milieu. Ça ne fera pas tout mais c'est déjà un bon début, non?

Pour autant, cet album est conseillé à partir de l'âge de 6 ans, car les images peuvent s'en révéler inquiétantes et, face à l'émotion qu'elles peuvent susciter, il est important que le texte, ainsi que la parole de l'adulte, soient accessibles au niveau du vocabulaire pour que l'enfant puisse échanger et exprimer ce qu'il ressent. Cela peut se révéler un moment très riche autour de nos cauchemars, de ce qui nous fait peur dans notre vie, mais aussi, et c'est important, de la façon dont on pourrait neutraliser ces cauchemars (c'est là que les pages illustrées de pièges à cauchemars sont sympathiques !)

Les pages consacrés aux différents mauvais rêves qu'évoque le Dr Wallaby sont graphiquement foisonnantes et constituent de très belles pistes de discussion et d'enrichissement du vocabulaire. Je n'ai pas été surprise de découvrir en fin d'ouvrage les références utilisées par l'illustratrice : Jérôme Bosch, le travail de Gustave Doré sur l'Enfer de Dante, des miniatures indiennes...

Pour finir, les pages de garde représentent des animaux disparus, avec leur désignation par leur nom scientifique en latin. C'est instructif mais franchement pas très pratique ni très parlant pour un enfant de 6 ans qui risque de s'imaginer qu'on lui expose de très anciens animaux poussiéreux, ("Raphus Cucullatus" pour le regretté Dodo) alors que malheureusement ils avaient traversé tant de siècles pour s'éteindre il y a peu...
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Un bel album de belle facture avec beaucoup de références d'oeuvres artistiques que je me suis empressée de découvrir plus en avant pour mon grand plaisir culturel.

Par contre, je ne pense pas que cet album soit pour des enfants ... Mince c'est dommage pour les sensibiliser à la disparition des animaux.

Le propos est bien sombre et sans doute loin de la portée des jeunes enfants...

Un peu effrayant... Cauchemardesque c'est bien ça !

Peut être pour des enfants plus grands (plus de 10 ans, public collégien ...) avec une approche sur tous les thèmes artistiques que cet album déroule quant on veut bien s'y pencher.

Cette lecture en fait je l'imagine "accompagnée" "guidée" par un adulte sur le thème des représentations des cauchemars.

Mais peut être ai-je tord et que les enfants auront assez d'imagination et de questions en découvrant cet album.

Pour ma part cet album m'a embarquée à la recherche de toutes les références artistiques indiquées en fin de livre et je me suis régalée.

(Sur mon blog vous trouverez ces tableaux).

Avec la disparition du Thylacine (qui soit dit en passant est le diable de Tasmanie, là aussi je suis partie en recherche de ce disparu...), le propos du livre est la mise en avant des espèces en voie de disparition, mais pour moi, là aussi, l'album ne semble pas vraiment s'en intéresser...

A noter que les illustrations sont très diverses et intéressantes mais que le texte lui est très succinct.

Un album dont le public n'est sans doute pas celui de la jeunesse.
Merci aux Editions La partie et à mon cher BABELIO

qui m'en a fait l'offrande lors d'une masse critique jeunesse.

Si vous voulez partir dans l'univers cauchemardesque du Thylacine

et bien élancez vous sur ce parcours artistique !

Jeune ou moins jeune à vous de voir !



Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Cet album au graphisme incroyable est un vrai coup de coeur.
J'ai aimé l'histoire, la diversité des illustrations, les nombreuses références à des tableaux célèbres, bref, c'est un album aussi beau à regarder qu'intelligent dans ses propos.
L'histoire se déroule en Australie, où le docteur Wallaby soigne les animaux, il est en effet un spécialiste des mauvais rêves et au cours de ses diverses consultations, il va rencontrer un thylacine, autre nom du tigre de Tasmanie, lequel va lui faire part d'un cauchemar très particulier qui le hante.
Cet album nous permet à la fois de découvrir la faune australienne mais nous redécouvrons également des animaux menacés ou disparus.
Les dessins sont somptueux et de styles très variés et les illustrations en début et en fin d'album montrant des animaux menacés ou disparus sont également splendides.
J'ai également été sensible au fait qu'un album parle d'espèces menacées ou disparues sans être moralisateur pour autant.
A noter qu'à la fin, les références aux tableaux célèbres sont indiquées.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions La Partie pour cet envoi.
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Une merveille d'album à ne pas rater, ce Cauchemar du Thylacine, une fable écologique et fantastique, magnifiquement imaginée et écrite par Davide Cali, illustrée par la talentueuse Claudia Palmarucci ! Dans la forêt Sans-Nom, au paysage de jungle océanienne, travaille le bizarre docteur Wallaby, un spécialiste en traitement des mauvais rêves. Accompagné de son fidèle dingo Sirius, qui lui sert de fier destrier, il poursuit avec habileté les pires cauchemars, proposant à toutes les victimes de mauvais onirisme qui se pressent à son chevet, opossums, wombats ou roussette de Malaisie, d'audacieux remèdes. Mais un jour, sorti de l'ombre la plus obscure des bois, voilà que se présente un nouveau malade, le thylacine… Un cas d'espèce pour l'habile praticien, tellement cas d'espèce que la sienne est… éteinte. Peut-être faudra-t-il chercher dans cette disparition, cette survie du thylacine comme simple fantôme, l'origine de ses cauchemars ? Davide Cali propose là une vraie réflexion, pour les plus petits comme pour les plus grands, autour de l'extinction déjà trop avancée des animaux sauvages, à travers le plus poétique des contes. Avec cette citation, pleine d'amère sagesse, de Stefano Benni, à la fin du livre : « de tous les animaux, l'homme est celui qui est le plus menacé de disparition.
Car alors que nous nous soucions de protéger les pandas et les phoques, les pandas et les phoques, eux, ne se soucient pas de nous protéger, nous; au contraire, ils espèrent que nous disparaîtrons, avec nos bombes atomiques, pesticides, défoliants, pétroliers et villages de vacances. » Et puis, comme les tristes vitrines d'un museum d'histoire naturelle, les superbes illustrations de Claudia Palmarucci, consacrées aux espèces en voie de disparition, qui encadrent le texte, et dans les dessins fabuleux dont elle décore le récit, les allusions à Jérôme Bosch ou à l'Ile des Morts d'Arnold Böcklin… En faut-il plus pour vous convaincre d'aller à la rencontre du majestueux thylacine ?
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"La Partie" éditions, nous ne connaissions pas encore.
En revanche, Davide Cali, on connait bien l'auteur.
A quoi pense-t-il cette fois ?
Il rêve.
Enfin, plus exactement, il imaginera des animaux qui cauchemarderont.

Allo, docteur Wallibi? Je n'arrive pas à dormir. C'es terrible.
Notre campagne de malades dans le livre sera très sauvage.
Nous entendrons parler de Wombat, d'Echnidé. Plus le Wallibi.
Ne serions-nous pas en Australie ?
Il y a un diable! On nous a peut-être donné rendez-vous à côté: en Tasmanie!
Si c'est le cas, nous comprendrons bien que sur cette terre mystique le rêve soit si fort et difficile à dompter. C'est propre à sa culture de légendes.

Notre docteur Wallibi fera le tour des noctambules et l'illustratrice Claudia Palmarucci nous montrera à l'image de quoi se plaindront chaque animal.
Nous sourirons un peu en voyant ce qui les empêche d'atteindre la sérénité: eux-mêmes.
Dans l'obscurité totale, chacun d'entre eux représentera une menace sonore pour les autres, à coup de bruissements, de craquements, de grattement.


Sous-couverts de sa mission décalée, l'auteure nous parlera en définitive de la grande chaine alimentaire, c'est astucieux.
Elle ira bien plus loin avec le pauvre Thylacine qui n'arrive pas non plus à dormir.
Mais lui, ne rêvera de rien et cela l'angoissera terriblement.
Mais qu'est-ce qu'un Thylacine?
Allo Wiki?
"... Le thylacine, appelé également loup marsupial, loup de Tasmanie ou encore tigre de Tasmanie, est un mammifère marsupial carnivore de la taille d'un loup, au pelage tigré. Depuis 1936, l'espèce est considérée comme éteinte ; cependant les amateurs de cryptozoologie espéraient prouver la présence de thylacines en Tasmanie en 2013, puis plus récemment en 2017 et en 2018..."
Merci Wiki.

Si le Thylacine n'existe plus, dans ce cas en quelle époque sommes-nous ?
Sommes-nous au pays d'imaginaire ?

L'auteur Davide Cali aura une réponse simple à cela. La réponse sera douce-amère mais aussi fascinante.
Vous verrez.
Attention, l'album sera très singulier sur le plan des illustrations, à ne pas réserver à un public trop jeune.
Le graphisme intéressant et un peu cru rappellera les planches de naturaliste d'une autre époque, il y aura grâce à cela du dépaysement supplémentaire et un charme historique.

Nous saluerons la douce portée philo du propos un peu mystique.
Notre pied, à cheval entre le monde des vivants et celui des autres, nous fera un peu dépasser la leçon plus terre à terre des prédateurs de la jungle de la vie.
Au début les lecteurs pourront avoir l'impression de ne pas bien comprendre vers quoi l'auteur souhaitera nous engager.
Mais la poésie de ce monde animalier, naturel et réaliste, apportera une dimension étrangement belle et nous suivrons le fil d'aventure sans broncher.

Nous recommanderons l'ouvrage aux pré-ados intéressés par le cas des animaux en voie de disparition.
C'est à découvrir.
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critiques presse (2)
Chaque double page est une œuvre à part entière. C’est un véritable coup de cœur que ce livre pour moi, entre l’atlas animalier, le livre d’art et l’album jeunesse. Les dessins sont sublimes.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
LeDevoir
10 janvier 2022
Tout le côté onirique du récit trouve écho dans le trait surréaliste et envoûtant de Palmarucci qui, depuis les pages de garde jusqu’à cette île des Ombres, renforce le côté obscur du récit. Magnifique.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
De tous les animaux, l'homme est celui qui est le plus menacé de disparition.
Car alors que nous nous soucions de protéger les pandas et les phoques, les pandas et les phoques, eux, ne se soucient pas de nous protéger, nous; au contraire, ils espèrent que nous disparaîtrons, avec nos bombes atomiques, pesticides, défoliants, pétroliers et villages de vacances.
(citation, à la fin de l'album, de Stefano Benni, extraite de "La Compagnie des Célestins, traduit par Marguerite Pozzoli chez Actes Sud en 2006, un roman semble-t-il, et malheureusement, épuisé)
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Vidéo de Davide Cali
L' ENNEMI de Davide Cali et Serge Bloch, en vidéo !
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