Le Bal des Louves, tome 2 : La Vengeance d'Isabeau

Magnifique !

Une fois encore Histoire et légende font le fil de ce récit si riche et si puissant. Des venins de la cour aux mystères des lycanthropes, il n'y a qu'un pas car les deux baignent dans un soupçon de sorcellerie, un chouïa d'hérésie, un brin d'alchimie ; une soif de pouvoir pour les proches du roi et beaucoup d'amour pour la fille de la louve.

L'auteure, bien documentée sur le règne de François 1er et son entourage, nous brosse une société qui oscille entre crédulité et vérité scientifique. Une société qui s'interroge notamment sur les valeurs de la religion catholique qui abuse des richesses tout en prônant la pauvreté et qui entrevoit alors une réponse dans la parole de Jean Calvin, un personnage plus sobre peut-être mais clairement plus lâche. de la cour des Miracles aux châteaux du Roi tout n'est que ruses et complots, tout n'est que peines et chagrins, tout n'est qu'amour et lumière.

Une superbe plume pour une histoire hors du commun bien émouvante et qui fait rêver même si tout n'est pas rose ;-)

Une épopée historique, des apparitions fantastiques, des femmes fortes et indépendantes : on peut dire que Mireille Calmel sait comment me parler ! Ayant beaucoup aimé le premier tome du Bal des louves, il me paraissait évident que je lirai la conclusion de ce diptyque. Cependant, je ne m'attendais pas à l'apprécier autant !

Ce livre m'a paru plus travaillé que le premier tome, plus profond et complexe que dans mon souvenir. Mireille Calmel a mené un véritable travail de recherche qu'elle couple à merveille avec le mythe des femmes-loups. La lycanthropie, revisitée ici, donne un nouveau souffle à la façon de voir les loups garous, trop souvent présentés comme des êtres « esthétiques » ces dernières années, en retournant aux racines de leur malédiction. Un livre rempli d'émotions qui a su me faire monter les larmes aux yeux tout en me faisant sourire. Ce second tome conclu à merveille l'incroyable histoire du Bal des louves en mettant un point final à cette épopée romanesque que je vous recommande sans hésiter !

Dans ce deuxième tome, l'histoire se passe en 1531. Isabeau, désormais lingère à Paris et tenant une boutique, élève sa petite-fille, Marie, âgée de quinze ans. Cette dernière ne cesse de provoquer la prévôté du roi avec son ami Constant, fils d'un nain de la Cour des Miracles. Mais le danger des jamais loin puisque François de Chazeron, le bourreau d'Isabeau arrive à Paris comme nommé de Justice auprès du roi. Il n'en a pas fini avec elle et sa lignée et compte bien leur nuire. Ce deuxième livre clôt cette belle histoire fantastique accompagnée de son lot de romances et de rebondissements!

Résumé: " 1531. A Paris, Isabeau est devenue lingère du roi François 1er, qui apprécie sa compagnie. L'ancienne petite sauvageonne d'Auvergne gère de main de maître une boutique où les plus belles soieries de la Cour sont taillées et brodées.
A ses côtés virevolte sa petite-fille, Marie, adolescente rieuse et insolente, adorée à la cour des Miracles où elle à longtemps vécu cachée. Avec son ami d'enfance, le jeune Constant, fils du nain Croquemitaine, elle ne cesse de provoquer la police du roi.
Mais cette nouvelle vie bien ordonnée va bientôt basculer. Un chargé de justice vient d'être nommé à Paris, et celui-ci n'est autre que François de Chazeron. Il est venu les traquer.
La fuite n'est plus de mise, les femmes-loups devront affronter le cruel seigneur auvergnat. Et c'est unies toutes quatre, la maudite, la survivante, la louve et l'innocente, qu'elles se battront une dernière fois pour conquérir enfin leur liberté."

Dans ce 2eme tome, Isabeau est mise en retrait au profit de sa soeur Albertie, et de sa petite-fille, Marie.
Moins rythmé que le 1er, il y a quelques longueurs dans le texte. Pourtant, j'ai adoré retrouver l'ambiance et le mystère de ses femmes-loups.
Albertie est torturée entre la malédiction qui touche les femmes de sa famille. Sans cacher à son mari sa condition, elle souffre de son regard et lui souffre de son manque de confidence qu'il interprète comme un manque de confiance. Parfois, les répétitions à ce sujet sont un peu pénibles, mais elles sont tellement bien expliquées qu'on ne peut que compatir avec Albertie.
Quant à Marie, on découvre une jeune fille intrépide et bien dans son temps, qui se moque de la royauté et s'épanouie au sein de la cour des Miracles.

Toujours aussi attachantes, les héroïnes nous font vivres chaque étapes de leur vengeance. Il est jubilatoire d'attendre que le monstre soit puni.
Un beau dénouement

Tout est en place … bientôt Isabeau sera vengée … le seigneur de Vollode va payer ses méfaits.
Isabeau devient Isabelle et vit une nouvelle existence à Paris ou elle a le soutien du petit peuple de la cour des miracles, ou elle rencontre le Roi François 1er qui l'apprécie, au bras de son nouvel amour Monsieur de la Palice, … sa fille Loreline va accomplir sa vengeance en empoisonnant le violeur.
Mais celui-ci découvre le complot et fait enfermer Loreline enceinte de la petite Marie.
Pour découvrir la suite, il vous faudra chausser vos lunettes et passer une nuit de lecture.
Un très très bon moment de lecture en ce qui me concerne.

Ce deuxième tome conduit bien Isabeau à sa vengeance. Mais l'héroïne de ce volet est surtout Marie qui continue la quête de sa grand- mère afin de délivrer Albérie et Loraline.
Mireille Calmel a su une fois de plus me transporter au 16è s avec les intrigues de la Cour de François 1er, les personnages historiques, mais aussi la description de la vie à Paris et ses conditions, la Cour des Miracles...
Elle a su bien allier légende et histoire!

Le tome 2 n'a rien à envier au premier, sinon qu'il est encore plus dense et riche en informations sur l'Histoire de France et en péripéties pour Marie (petite-fille d'Isabeau, fille de Rosaline et nièce de Albérie) qui est est la figure centrale.

L'action débute en mai 1521 à l'heure où l'épouse de François de Chazeron se retrouve répudiée par celui-ci et chassée du château de Vollore (soit cinq ans après la fin du tome 1). A l'heure de quitter les lieux, Antoinette-Marie, sa fille de cinq ans est introuvable. Ainsi qu'Albérie, sa nourrice. Dès lors, les recherches s'organisent dans l'angoisse, et bientôt des vêtements ensanglantés sont retrouvés : ont-elles été attaquées par des loups ?

Difficile d'en dire plus sans dévoiler l'intrigue.
On suivra les différents protagonistes du tome 1 dans leur évolution personnelle, politique et sociale au plus près des événements qui se déroulent simultanément à la Cour de François 1er, en Auvergne, mais aussi à l'étranger.
Parmi les figures historiques, on notera la survenue de Catherine de Médicis, jeune épousée du second fils du roi de France dont la capacité à fomenter des intrigues se révèlera (et dont on sait qu'elle se poursuivra longtemps). N'ambitionne-t-elle pas de devenir reine ?
Ainsi que, parmi les hommes, celle de Jacques II Chabannes de la Palice, amoureux transi d'Isabeau et de Anne de Montmorency, premier duc de Montmorency, maréchal et connétable de France, amoureux transi de Marie.

Ce tome est principalement axé sur la nécessité pour Isabeau de se venger de son violeur François de Chazeron plus par peur qu'il s'en prenne à sa descendance que par vengeance personnelle ; sur les travaux et recherches alchimiques entrepris par Isabeau et Paracelse pour tenter de contrecarrer les effets de la malédiction dont sont atteintes Albérie (qui se transforme en louve à chaque pleine lune) et Loraline (devenue, elle, complètement louve) ; sur les amours contrariées de Marie et son rôle au sein de la cour pour tenter de ménager les tenants de la Réforme ou contrecarrer les intrigues de Marie de Médicis. Entre Paris et l'Auvergne, Marie se révèlera une jeune femme indépendante et combative pour défendre ses intérêts, les siens mais aussi ses aspirations à une vie choisie par elle (finalement, une figure très moderne, non ?).

Dans ce tome, j'ai particulièrement apprécié l'accès à des mots de vocabulaire de l'époque que je ne connaissais pas, la richesse de la langue, les nombreuses descriptions et les rebondissements de l'intrigue. La dimension "surnaturelle" liée à la lycanthropie ou encore à l'alchimie est encore plus présente (et susceptible de gêner les lecteurs pour son manque de réalisme et de crédibilité), mais dès lors que ce postulat est sciemment accepté, ce n'est pas vraiment un obstacle d'y croire... D'autant qu'ont existé, à travers les siècles, nombre de livres et témoignages qui évoquent ces sujets et qui peuvent laisser croire à la réalité de certains faits constatés.

Certes, pour celles et ceux qui connaissent un peu l'oeuvre de Mireille Calmel, rien de nouveau sous le soleil (ses héroïnes sont souvent des femmes volontaires, belles, indépendantes et courageuses confrontées à la dureté du monde et des hommes)... Mais, pour ma part, je ne m'en lasse pas. C'est vraiment agréable de lire des livres très bien écrits qui savent vous transporter et vous déconnecter de votre quotidien !

Magnifique!
Je n'ai pas d'autres mots. Comme le premier tome, j'avais enchaîné les deux tomes.
En bref, un classique de la littérature historique médiévale à mon sens.

Une belle suite pour ce second et dernier tome du Bal des Louves.
J'ai aimé le destin de ces femmes, 4 générations, mi-femme, mi-louves. La vie dans le Paris, mais aussi l'Auvergne du XVIème siècle.
Une lecture qui m'a donné envie de lire d'autres livres de Mireille Calmel.

Une suite agréable de " La chambre maudite ".