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Voilà un petit roman (2007) entre conte, mythe et réalité qui vous donne la patate !

L'ami Camilleri s'est inspiré de divers mythes et légendes. le héros est Gnazio Manisco un ouvrier agricole sicilien de la fin du XIXe siècle. Son père Cola a détrancanné sévèrement en entendant des pleurs bizarres avant de décoconner aux Amériques. Dès l'âge de cinq ans pas plus, Gnazio travaille déjà pour un quart de salaire avec sa mère dans la brigade de peineux. Japico, le patron, appelle Gnazio « le pou ». Et pourquoi donc ? Parce que c'est bien simple, au moment du Déluge, Dieu les a oubliés, les poux. Alors ils sont allés se fourrer clandestinement sur la tête à Noé et ils se nourrissent depuis de la saleté des gens. Les peineux c'est pareil, Dieu les a oubliés. Alors Guazio se promet de partir aux Amériques dès que sa mère défuntera. Je ne vous raconte pas tout mais, sachez, c'est trèèèès important, qu'en mer Gnazio est malade comme un chien gâleux. A New-York, il travaille comme maçon, apprend l'anglais auprès d'une vieille chouette pet sec à lunettes et devient ensuite jardinier, élagueur pour la ville de New-York. Mais des messieurs lui demandent de tuer une dizaine d' arbres dans un parc près de la trente-huitième avenue pour y planter des immeubles à la place. Gnazio refuse. Alors ils essayent de l'éliminer mais Gnazio s'en sort avec une patte folle et l'assurance. Gros de pecuniaux, les amis ! Il décide donc de s'en revenir à Vigata où tout le monde l'a oublié, de se trouver un terrain avec un olivier. Et puis une femme. Quand il découvre l'emplacement du terrain, il devient blême comme une merde de laitier. le lieu-dit « La Nymphe » est une une langue de terre comparable à une proue de navire. Elle donne sur la mer mais surtout elle possède un magnifique olivier. Or c'est sous un olivier que Gnazio veut défunter. Alors il travaille, cultive, maçonne, construit sa petite maison avec des ouvertures qui tournent le dos à la mer. Puis il s'en va trouver la mère Pina. Il fait le difficile tout ça, mais elle finit par lui dégotter Maruzza Musumeci. Jeune, belle, vaillante, joyeuse, elle chante beaucoup. Mais de temps en temps, oh pas grand-chose, pas tout le temps, elle dégoise un peu, elle détrancanne légèrement la Maruzza...

J'adore la prose savoureuse de Camilleri. Il raconte la Sicile comme personne.
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"A coeur vaillant rien d'impossible" affirme le proverbe.
Et c'est un peu ce que nous démontre, dans un premier temps, l'histoire de Gnazio Manisco,jeune Sicilien analphabète, qui, après avoir appris à tailler des arbres lors de son service militaire, part en Amérique, suit des cours chez une institutrice tout en jardinant à New-York, refuse de "tuer des arbres" au profit des promotteurs véreux, chute d'une branche sciée intentionnellement,touche les "pécuniaux" de l'assurance et revient en Sicile où il achète un terrain dit "La-Nymphe" sur lequel circulent d'étranges bruits où plutôt pleurs!
Maruzza Musumeci, jolie jeune fille aux habitudes étranges et à l'arrière-grand-mère centenaire non moins étrange, va entrer dans la vie de ce travailleur boiteux, naïf et tendre, alors qu'à 47 ans il "veut prendre femme" par l'intermédiaire d'une entremetteuse.
Et le conte commence, un conte de sirènes, aux chants nostalgiques, empreint de merveilleux, tissé d'une légende d'amour. Il sera marié, oui, mais à leur "manière"! Il sera même "goûté" puis "essayé" par sa promise....A lire!
Existe-t-il des mondes sous marins et d'autres dans les étoiles? s'interroge-t-on après lecture, tant la magie de conteur d'Andrea Camilleri a opéré.
L'auteur, metteur en scène et écrivain italien venu à l'écriture sur le tard, a été récompensé par le prestigieux prix Libera Stampa de poésie.
Dans Maruzza Musumeci, outre le côté poétique,on retrouve l'humour,le parler imagé ("il hisse pavillon", la "défunta" mère, la mer "cafie" de poulpes..), la sensualité palpable et certains mots volontairement estropiés de son roman La pension Eva, ce qui rend ses personnages attachants.
Ce conte fantastique et gentiment fripon, au langage truculent, évoque le Rire de l'ange d'Henri Gougaud. L'ambiance mystérieuse, avec magie noire ou blanche, rappelle Les Sept Plumes de l'aigle d'Henri Gougaud.
Une lecture facile et agréable à lire.Un retour pour les adultes dans les contes de fées d'antan!
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Quelle belle histoire ! Un conte pour adulte mi-mélancolique mi-fantastique. Camilleri le dit lui-même à la fin du récit "j'ai voulu réentendre un conte de fée. Cette histoire m'avait été racontée en partie par Minicu, le plus imaginatif des ouvriers agricoles qui travaillaient la terre de mon grand-père". Cette histoire c'est celle d'un paysan sicilien qui revient chez lui après une longue errance américaine. Nous sommes à la fin du XIX° siècle, il revient au pays pour y achèter une terre étrange au milieu de la mer sur laquelle pousse un olivier millénaire. Travailleur, il y construit une petite maison, y cultive du blé et des amandes et se décide à prendre femme. Il a déjà 47 ans, il serait temps ! Dans ce monde rustique ou les gens vivent loin les uns des autres, les entremetteuses font office de liens. Il demande donc à la mère Pina une guérisseuse qui court les chemins de lui trouver chaussure à son pied. Ce sera Maruzza Musumeci mais il devra d'abord plaire à son aïeule Minica (est ce un clin d'oeil à Minicu l'ouvrier agricole ?). La mer, les mythes grecs, l'émergence du fascisme italien, l'arrivée des voitures, la guerre font partie de cette histoire mais aussi et surtout l'amour, la sensualité la beauté et la transmission... Une très belle histoire comme sait les raconter Camilieri dans une langue dont on ne connait pas les mots mais que l'on comprend parfaitement. Un enchantement que l'on doit sans doute aussi en partie au traducteur.
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Gnazio vit seul avec sa mère, son père les a abandonnés pour partir en Amérique, il a toujours travaillé avec sa mère comme ouvrier agricole. A vingt ans, et grâce aux économies que sa mère a faites durant toute sa vie, Gnazio part à son tour en Amérique. Il va durant trois années apprendre l'anglais afin d'obtenir un travail, il y restera près de vingt-cinq ans. Il rentre au pays, car il ne veut pas mourir aux Amériques, il veut mourir en Sicile. Il achète un terrain dit "La-Nymphe". Il a 47 ans, il voudrait se marier, c'est la mère Pina guérisseuse en tout genre, entremetteuse à ses moments perdus qui prend l'affaire en mains, après plusieurs propositions, ils se mettent d'accord pour Maruzza Musumeci, jolie jeune fille aux habitudes étranges.
A vous de découvrir la suite de ce magnifique conte d'Andrea Camilleri écrit dans un parler imagé, plein d'humour, on s'attache aux personnages, un vrai grand bonheur de lecture, un très beau conte de fée.
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N°1606- Novembre 2021

Maruzza MusumeciAndrea Camilleri – Fayard.
Traduit de l'italien par Dominique Vittoz.

C'est une histoire bien banale au départ : en cette fin du XIX° siècle en Italie beaucoup d' habitants pauvres s'embarquaient pour l'Amérique dans l'espoir d'y faire fortune. Ainsi Gnazio Manisco, jeune Sicilien miséreux d'à peine vingt ans, part pour cette grande aventure qui lui fait, à New York, croiser l'incontournable mafia. Cela durera trente ans. Il doit être né sous une bonne étoile puisque, selon ses voeux, il revient au pays avec un pécule qui lui permet de s'y installer. Nous sommes en 1895. Cela aurait pu être une biographie comme le chapitre final de ce court roman le laisse penser. Sauf que, entre le début et la fin, l'auteur distille un conte qui, et toutes choses égales par ailleurs, m'a fait un peu penser à la légende de la fée Mélusine, même si l'aventure est un peu différente. Il s'approprie en l'enrichissant, un histoire entendue dans son enfance et y entrelace son imagination géniale. Il y mêle le merveilleux d'une histoire d'amour entre un humain et une créature mystérieuse venue de la mer, leur descendance sera à la mesure de de cette création fantastique et sans doute aussi un peu fantasmatique, entre les étoiles et les vagues. Il intègre le merveilleux de la fiction à la réalité, introduisant la figure de Walter Gropius, architecte allemand fondateur du « bauhaus », la cruauté de la guerre, la violence et la bêtise du fascisme. Nous sommes tous mortels mais sous la plume de Camilleri la mort n'est pas triste, c'est un simple passage vers l'inconnu et d'ailleurs nous ne sommes que les simple usufruitiers de notre vie, rien de plus, quant à ce qu'il y a après, c'est du domaine de la croyance personnelle. Camilleri nous ayant quittés récemment, j'ai plaisir à imaginer qu'il est quelque part en Sicile, et sûrement du côté de Vigàta, peut-être sur les épaules d'un vent de mer ou dans l'ombre d'un olivier comme Gnazio…
C'est aussi un hymne à la beauté féminine puisque ce texte parle abondamment de Maruzza, sa merveilleuse épouse, et de son comportement à la fois énigmatique et émouvant, de l'amour qu'elle inspira à cet homme simple, attachant et déjà vieux dont elle transforma la vie. Je ne sais pas Dieu existe mais ce qu'il a fait de plus beau dans Sa Création ce sont assurément les femmes et les artistes sont heureusement là pour nous le rappeler.
Camilleri n'a pas seulement donné vie au célèbre Commissaire Montalbano, Dans ce roman, entre conte fantastique et récit romantique, il se révèle un extraordinaire conteur qui nous embarque avec lui, à grâce à son style sensuel, magique, grâce à une une langue aux mots inconnus mais joliment traduits et qui nous parle, dans un voyage intemporel.
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Au retour des Amériques, Gnazio construit une petite maison près de Vigata dans un terrain près de la mer. Il fait appel ensuite à une vieille entremetteuse qui lui trouve une épouse magnifique mais qui a des besoins particuliers puisque c'est une sirène… Entre court roman et conte de fées
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Je me suis vraiment divertie et délectée de ce roman. La langue en est très riche et originale, il faut saluer le travail de la traductrice qui a su rendre ce patois sicilien de façon très chantante, mais sans que l'on ait l'impression d'entendre une conversation sur le vieux port de Marseille, et pour cause puisqu'elle utilise un parler lyonnais beaucoup moins connu mais très savoureux ! le lecteur se plaît à imaginer ce petit coin de Sicile, les falaises, la maison qui tourne le dos à la mer, l'olivier centenaire, l'étable, puis l'arrivée de Maruzza qui bouleverse ce paysage autant que le pauvre Gnazio. C'est la première fois que je lisais un roman d'Andrea Camilleri qui ne soit pas un policier. Son commissaire Montalbano m'a accompagné durant de nombreuses lectures passionnantes, mais je viens de découvrir une autre facette de l'auteur, avec ce court roman nourri de contes et de mythologie, à déguster tranquillement, en se régalant à la fois des péripéties et des trouvailles verbales : un vrai délice !
Lisez-en davantage ici :

Lien : http://lettres-expres.over-b..
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L'histoire semble classique, celle d'un italien pauvrequi part en Amérique puis revient au pays parce qu'il n'envisage pas de mourir ailleurs. Et là il construit une maison au dessus de la mer qu'au passage il deteste. Je ne dévoilerai pas la suite, mais ce petit livre de 200 pages, demeure curieux mi fantastique, très onirique. Impossible de dire si je l'ai aimé ou non tant il est singulier. J'ai toutefois été gênée par le style curieux de l'auteur qui choisit des mots peu usités ce qui rend les dialogues artificiels.
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Débordant de fantaisie. Sans oublier la malice et le plaisir des mots.
J'ai préféré la première moitié qui me semble plus cohérente. Dans la deuxième partie, des gadgets comme … Lyonel Feininger et Walter Gropius me semblent un peu hasardés.
Quant à la photo en couverture, elle suggère une histoire romantique. Pour moi elle n'est pas vraiment romantique, elle est pittoresque et ancrée dans son terroir. La scène où le héros goûte la terre avant d'acheter son lopin de terrain en dit long. « Sur ce côté-là se dressait un olivier qui, à ce qu'on disait dans le pays, avait plus de mille ans. C'était bien là un arbre qu'on voudrait avoir sous les yeux au moment de mourir. [ ] La terre était bonne, Gnazio l'avait goûtée, toise par toise, avec sa fiasque de vin »
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ce livre fait partie des oeuvres romanesques, non policières de Camilleri. on y decouvre des personnages pittoresques et cette langue si bien traduite. j'aime cette fable pleine de soleil.
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