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sur 12577 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un classique qu il faut lire une fois dans sa vie
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Existait-il meilleur moment pour lire la peste qu'en pleine période de confinement ? J'ai lu ce livre dans un contexte très particulier qui marquera a jamais ma lecture.
Dans ce roman, nous suivons jour après jour, mois après mois, le quotidien d'une ville mise ne quarantaine, à cause d'une épidémie de peste.
A partir d'un petit échantillon de personnages, nous décryptons avec précision l'éventail des réactions psychologiques et prises de décisions des Hommes, face à un événement menaçant. Ce livre est transposable à de multiples contextes (conflits armés, injustices, ...), Albert Camus, très doué pour la parabole, nous livre un texte instructif et toujours d'actualité.
L'Homme sera capable du meilleur comme du pire en situation extrême, la peste est le long récit d'une ville à l'agonie et de l'ambivalence humaine.
Une très bonne lecture de quarantaine qui vous fera relativiser.
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Il paraît que c'est l'un des livres les plus lus en ce moment dans le monde. Cet intérêt croissant voire inattendu est justifié puisqu'il s'agit d'une épidémie comme celle que nous vivons en ce moment.

"La peste" d'Albert Camus est présenté sous forme d'une chronique qui se veut objective et sans fard. Elle présente le cheminement logique et presque scientifique de la propagation de l'épidémie de la peste à travers la ville d'Oran. Mais ce roman est l'oeuvre d'un philosophe de la révolte et cette peste n'est qu'un prétexte pour le développement d'une pensée plus complexe. Car ce roman raconte une lutte; celle de l'homme pour la survie; celle de l'homme à la recherche de son humanité. Cette créature qui se veut Homme. Un peu plus qu'un saint! Et le chemin qui peut la mener là ; c'est la souffrance et la douleur collectives. Ce partage d'émotions semblables, cette peur et cette recherche de bonheur qui ne peut être individuelle mais collective, tout cela a pu transformer ces habitants d'Oran en être humain.

Jean-Paul Sartre avait dit dans l'un de ses ouvrages qu' « il paraît que les bananes ont meilleur goût quand on vient de les cueillir: les ouvrages de l'esprit, pareillement, doivent se consommer sur place ». Cela est juste, surtout pour les oeuvres de circonstances. Or, personnellement je ne veux pas considérer "La peste" comme telles, puisque cela nous mènera à opter pour cette lecture que même l'auteur a approuvé jadis. Celle de l'allégorie de la montée du nazisme à travers l'Europe. Pour moi, La peste est un ouvrage universel et intemporel envers lequel on serait bien injuste de l'emprisonner dans l'étiquette d'oeuvre de circonstance qui traiterait un sujet d'actualité d'alors. Cet ouvrage a su décrire la situation humanitaire de chacun de nous pendant l'épidémie du Coronavirus et les mesures prophylactiques qui sont presque les mêmes dans tous les pays du monde. La peste qui est publié dans les années 40 nous parle directement dans notre gloire et faiblesse, notre grandeur et petitesse.
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Un chef-d'oeuvre ! Magnifique ouvrage écrit en 1947, d'Albert Camus, écrivain, philosophe, prix Nobel de littérature en 1957.

« La peste » raconte l'épidémie de peste qui ravagea la ville d'Oran, en Algérie dans les années 40 sur une période d'une année, confinée, exilée, fermée au reste du monde, totalement repliée sur elle-même pour éviter la propagation de la maladie. Elle arrive sans crier gare, sournoisement avant d'exploser pour s'évanouir comme elle est apparue.

Albert Camus raconte la vie, le quotidien de la population, des malades et des morts, la douleur, la souffrance, le désespoir dans cette ville écrasée de chaleur, les gens tentant de s'évader, de fuir, désireux de vivre, guidés par la peur, mais reflués par les gardes. Des émeutes surviennent çà et là, des coups de feu résonnent, tandis que les morts sont enterrés à la va-vite dans des fosses communes et anonymes. le ravitaillement arrive au compte-goutte et il manque beaucoup de choses, les communications sont interdites (télégramme, courrier). Certains sont séparés d'êtres chers (famille, couple). Serait-ce l'enfer décrit, ici ?

Roman d'après-guerre, la ville d'Oran symbolise la défaite française (juin 40) et l'épidémie, le nazisme qui se répand, contagieux (invasion). Oran cristallise l'occupation et ses travers : la prise d'otage (le camp de concentration), la maladie et ses symptômes, la torture, et la guerre. Camus emploie un vocabulaire emprunté au lexique militaire (four, crématoire, monument aux morts, prisonniers, poste, gardes…). Oran symbolise, aussi, en Algérie, le début de la décolonisation d'après-guerre.

Albert Camus, journaliste militant engagé dans la résistance française, aborde le cycle de la révolte, de la lutte après celle de l'absurdité de l'existence décrite dans « L'étranger », paru en 1942. Ainsi, le Dr Rieux qui tente désespérément de venir à bout de cette pandémie, de soigner, de soulager, voire de sauver des vies, est un résistant contre l'épidémie, mais, aussi, contre le nazisme. Silencieusement, courageusement, il n'abandonne pas. Subissant, il continue la lutte, là où l'abattement et le fatalisme s'installent durablement.

Camus, philosophe exprime ses idées sur l'Homme en pareille circonstance, le bien et le mal, l'attitude de l'individu devant ce fléau. Il dénonce l'égoïsme et l'individualisme : les prix de consommation augmentant laissant les pauvres davantage dans l'isolement, la contrebande qui s'accroît comme la corruption, le repli sur soi. Il dénonce la religion en la personne du père Paneloux qui prône le châtiment divin, accusant et culpabilisant la population et en y opposant la science. Mais, il peint, aussi, ce qu'il y a de meilleur en l'individu : l'entraide et la solidarité qui unie les hommes entre eux, la résistance dans la maladie (hôpitaux, lits, mesures de sécurité, quarantaine, logistique), l'amitié contre la solitude : « Dire simplement ce qu'on apprend au milieu des fléaux, qu'il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de chose à mépriser ». « Les hommes sont tous les mêmes. Mais, c'est leur force et leur innocence, et c'est ici que par-dessus toute la douleur, Rieux sentait qu'il les rejoignait ».

Les ventes du roman ont explosé à l'apparition du coronavirus et fait écho au contexte actuel de la situation sanitaire que nous vivons. C'est LE livre qu'il faut lire. le lecteur, comme moi, peut facilement se projeter dans cette ville d'Oran, se reconnaître dans la chronicité des événements, des actions mises en place, en la personne du Dr Rieux incarnant le personnel médical.

Le roman d'Albert CAMUS se veut un roman optimiste qui nous invite à être vigilant vis-à-vis de nous tous, à l'abri de rien.
Lien : https://www.france.tv/france..
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la Peste fait partie de ces classiques que tout le monde a lu ou croit avoir lu, étudié au lycée....une évidence en période d'épidémie. L'ai-je vraiment lu dans mes études? Peut-être, je me souviens de ces rats qu'on ramassait à la pelle, mes souvenirs n'allaient pas plus loin. Lecture de circonstance donc.

Comme aujourd'hui, l'épidémie fut abordée avec incrédulité : les grandes épidémies ne concernent pas une ville moderne au milieu du XXème siècle, Moyen Âge, contrées asiatiques lointaines....Qui penserait à la peste? le vieux docteur Castel qui a fait une partie de sa carrière en Chine

"Seulement, on n'a pas osé donner un nom, sur le moment. L'opinion publique, c'est sacré : pas d'affolement, surtout pas d'affolement."

[....]

"quelques cas ne font pas une épidémie et il suffit de prendre des précautions"

Une fois, la peste identifiée et admise, il faudrait prendre des mesures. Un sérum existe mais

"Savez-vous, lui dit ce dernier que le département n'a pas de sérum?"

Et comme le sérum mettra du temps à arriver de Paris, au lieu de peste  on parle de "fièvre à caractère typhoïde", il convient d'attendre....


Atermoiements, contestation de l'efficacité du sérum (qu'on n'a pas), cela ne vous dit rien?


On va installer des salles "spécialement équipées", des quarantaines.....jusqu'à ce que la ville entière soit isolée du monde et que les habitants soient réduits à être séparés, exilés, prisonniers. Tout l'art de Camus est de faire vivre ce monde séparé, d'analyser les réactions des personnages. C'est un roman et non pas une étude épidémiologique!

Les personnages sont vivants, divers avec des occupations diverses et des préoccupations bien à eux. le Docteur Rieux est happé par son travail à l'hôpital, mais il entretient aussi des relations de camaraderie voire d'amitié avec ses collaborateurs.


Grand, le bureaucrate sort de ses obsessions depuis que la peste a donné un sens à son travail.

Cottard va tirer profit de l'épidémie, c'est un personnage assez mystérieux dont le secret restera caché.


Rambert veut fuir à tout prix pour rejoindre la femme qu'il aime.....

Les personnages secondaires sont, eux-aussi, bien individualisés . On s'attache à chacun d'eux. 

Une interrogation, cependant : Oran se trouve bien en Algérie? Comment se fait-il que Camus n'ait animé que des Européens? les plus exotiques sont d'origine espagnole. Rien que des catholiques! Les Arabes et les Juifs étaient-ils vaccinés ou transparents aux yeux des colons?

A lire et à relire, même en dehors de l'épidémie. Un grand livre, mais tout le monde le sait
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Le roman raconte la mise en quarantaine de la ville d'Oran, frappée par la peste; le héros et narrateur est un médecin qui n'a de cesse de lutter et d'échouer contre une maladie sans remède. Cette oeuvre retrouve toute son actualité en pleine épidémie de covid19 : le confinement, la recherche d'un sérum, les errances gouvernementales, la séparation d'avec les êtres aimés...
Une lecture de circonstance, humaniste et profondément touchante.
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Comme une tragédie grecque, Camus dresse une description de l'épidémie de peste dans la ville d'Oran, en Algérie.
D'abord la fermeture de la ville se fait dans l'indifférence de la population.
Puis, chacun essaie d'échapper à l'enfermement, certains par l'art (Grand), d'autres par l'amour (Raymond Rambert) ou encore par la débrouille/magouille (Cottard).
Les échos de la peste sont glaçants, les enterrements pendant l'épidémie rappellent sombrement les charniers de la Seconde Guerre mondiale. Pour rappel, ce livre a été écrit en 1947.
La peste est une métaphore du totalitarisme et comme tout totalitarisme, il ne disparaît jamais vraiment : "le bacille de la peste ne meurt et ne disparaît jamais". Camus montre aux hommes qu'il faut rester vigilants !
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Je ne souhaite pas faire un commentaire fort de l'ouvrage, d'autres babeliotes s'en sont admirablement bien chargé. Je pense juste que c'est le moment ou jamais de lire un tel ouvrage ! Je réponds là à Eve-Yeshe. Et d'ailleurs, LydiaB, je viens de prendre le premier tome de la grande saga proustienne. Elle sera ma prochaine re-lecture. Si on ne peut pas utiliser le confinement pour lire des ouvrages que l'on n'aurait jamais attaqués en des temps plus gais, alors c'est désespérant.
Oui moi aussi j'ai été frappée comme beaucoup d'autres babeliotes par l'apparente simplicité de ce récit et finalement je referme le livre et me dis que, mis à part l'histoire de l'épidémie, bien des idées ont été brassées en quelques 350 pages. Un livre simple en apparence mais complexe dans le fond.
Je le répète : bel ouvrage à relire en ces temps troublés.
L'indifférence à autrui que semble condamner et Colimasson, et l'auteur, est toujours aussi condamnable de nos jours. On peut agir mais encore faut-il nous en donner les moyens. Et que le fruit de nos actions ne soit pas détourné vers d'autres fins moins avouables.
Pour parler plus légèrement, je trouve que la lecture (celle des grands auteurs) développe notre empathie vis-à-vis d'autrui - au moins toute mentale car je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j'ai vibré à l'unisson de tous ces coeurs meurtris, j'ai souffert avec Monsieur Othon pour son petit garçon, j'ai aussi été peinée pour le père Paneloux, ce jésuite érudit et militant qui avait fini par m'être sympathique, j'ai frissonné devant le triste sort de Cottard qui avait quand même échappé à son propre suicide au départ, et j'en passe car la douleur muette de Rieux est tout aussi émouvante . Un très beau livre qu'il faut vouloir lire puis relire à d'autres époques de notre vie, notre regard sera toujours différent. Je l'ai lu à 20 ans et ne l'ai pas trouvé aussi percutant qu'aujourd'hui, à 67 ans. Lire et relire de bons livres, telle est ma passion. Les autres livres plus légers, je les aime aussi mais ils sont comme les feuilles qui s'envolent au vent d'hiver : ils ne restent pas ancrés dans mon imaginaire. Seuls les bons livres restent à m'interroger et à me hanter.
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A Oran, l'épidémie ravage la ville. Description du mécanisme d'une épidémie et de ses conséquences dans une ville. En ces temps de Corona virus, c'est très parlant. le docteur Rieux est un vrai humaniste, qui choisit d'agir et de ne pas se poser de questions métaphysiques. L'action est en effet la seule alternative. Rieux n'accepte pas une quelconque volonté divine surtout dans la mort d'innocents, d'enfants.Dommage que pas un algérien ne soit présent dans ce roman qui se passe à Oran.
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J'ai relu La peste; l'ambiance était favorable à cette relecture… J'ai été déçue. Certes, on a tout ce qui fait un roman: un cadre, des personnages, une narration… mais j'ai senti tout au long l'intention du philosophe, la leçon de morale. Le style d'écriture aride, distancée, ce qu'on a coutume d'appeler l'écriture blanche de Camus, désincarne ses personnages au point qu'on les confondrait presque… Je n'ai pas trouvé de valeur littéraire à ce roman et les idées philosophiques, pour intéressantes qu'elles soient, ne m'ont pas paru très originales. Bref, je me suis un peu ennuyée et je n'ai pu m'empêcher de penser que le roman avait mal vieilli …. ( Je reste néanmoins intéressée à lire le premier homme.)
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