L'Etranger, de ce cher
Albert Camus.
Je pourrais en parler pendant longtemps, mais je vais écrire comme le ferait Camus.
Je trouve le livre nul. (Je vous laisse relire cette phrase pour apprécier mon style. Quoi ? Il n'y a pas de style à écrire une phrase courte et inutile ? C'est bien ce que je pensais.)
Mais
Albert Camus, c'est qui ? Un écrivain qui a tout fait (roman, nouvelle, théâtre, essai …) et
Prix Nobel de littérature en 1957 pour l'ensemble de son oeuvre. Un véritable pilier de la littérature française autant pour ses idées, son style dit "épuré" et direct, et le lancement de ce qui est aujourd'hui appelé le "nouveau roman". Autrement dit: beaucoup de personnes le trouvent fantastique et c'est un peu "Pas touche à Bébert mon gars" quand on veut parler de lui.
Donc parlons de
l'Etranger. Vous devez vous en douter, je n'ai pas aimé. Mais pourquoi ?
Parce que j'aime lire des romans et ce que l'on appelle le nouveau roman est en fait l'abnégation totale d'un roman. Quels sont les grands principes ?
1) Mort du héros de roman : Meursault est un personnage atypique, qui n'aime rien ni personne. C'est en fin de compte un héros haïssable parce qu'il se moque éperdument des autres, une coquille vide sans réel intérêt, sans émotion, inhumain. Nous croisons dans nos lectures des personnages froids, méchants, horribles, tristes. Mais Meursault n'est rien de tout cela. Il est insipide, et sans grand intérêt dans ce cas là (pour moi).
2) Abolition de l'intrigue classique : L'action est à l'image du personnage principal: mort en première partie, et est sensée s'éveiller ensuite. Personnellement je n'ai pas aimé le début. Un livre est supposé nous intéresser, nous donner envie de le lire (dans les premières pages du moins.), or dans celui là on ne retiendra que la phrase "Aujourd'hui maman est morte" puisque le reste est et reste sans importance. Je ne suis pas de ceux non plus qui ont adoré la suite. J'ai trouvé la phase avant le procès longue et monotone, puisqu'il est évident (et sans même lire le résumé) qu'il va mourir. Je me suis même pris à espérer que Meursault se suicide dans sa cellule, afin de ne plus avoir à le lire. (petit effet de style à la fin en reprenant à ma sauce une phrase du livre. Enfin bref, je m'égare)
Plaisanteries de côtés, j'ai passé tout le passage du procès à attendre avec impatience et presque une certaine jouissance d'ailleurs la mort du héros. Je n'ai pas rit devant le témoignage de son ami Eugène, et j'étais vraiment heureux de le voir condamné à mourir, mais pas à cause de son geste ou de l'histoire, juste parce que je voulais brûler ce livre qui m'avait tant énervé et ennuyer surtout.
Du haut de ces 200 pages,
l'Etranger (que j'ai dut lire pour mon bac de français) est vraiment un de mes souvenirs (que dis-je, je viens juste de le lire) les plus traumatisants et les plus décevants en terme de lecture. J'ai bien crut ne pas pouvoir arriver à la fin (et pourtant il m'est arrivé de devoir lire des histoires vraiment nulles) et j'ai vraiment dut me forcer pour le finir. (ce qu'on ne ferait pas pour les cours…)
Beaucoup de gens en disaient du bien, je m'attendais à être transporté par ce style si direct, si épuré, et finalement, le style est tellement épuré qu'il en perd son intérêt, et le style "direct" mène nulle part. Triste déception que ce livre qui m'a rendu Etranger au plaisir de lire Camus.