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EAN : 9782490501380
156 pages
Editions du Typhon (05/04/2024)
4.31/5   8 notes
Résumé :
En 1853, Oreste, Bigorne, José et d'autres jeunes Galiciens veulent sortir leur famille de la misère. Quand un ancien compatriote les invite à partir travailler dans des plantations de canne à sucre à Cuba, se dessine l'espoir d'une vie enfin meilleure. Mais dès le premier pas sur le bateau, ils sentent qu'une terrible épopée les attend. Arriveront-ils à reprendre en main leur destin ?

À partir d'un terrible fait historique, la vente comme esclaves à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Prenez garde, vous qui quittez les confins pour une terre inconnue, à l'instar des Romains, parce que vous n'êtes pas des légionnaires et que personne ne racontera votre histoire, vous n'êtes que des gamins. »

Et pourtant, la voilà cette histoire – vraie - des 315 de la Corogne qui quittèrent l'Espagne à bord du Villa de Neda, un Jeudi Saint, pour aller quérir fortune de l'autre côté de l'océan en cultivant la canne et son sucre.

Dans Azucre, Bibiana Candia – traduite par Claude Bleton et Émilie Fernandez – ravive la mémoire d'Oreste, Bigorne, Bordenface, le Tubard, José le Croqué et les autres.

Des hommes fuyant la misère, abandonnant un frère, une mère, une épouse dans l'espoir d'un avenir meilleur, d'une fortune assurée et d'un retour dans la gloire de celui qui a réussi. Des hommes résistant à une traversée durant laquelle la mer leur fait payer leur naïveté.

Et un matin, la terre promise : « Voici Cuba, mes chers petits, maison de Dieu. » Et un accueil prometteur qui fait d'un coup oublier les tempêtes, la faim, la maladie. « Incroyable l'effet que peuvent avoir quelques vêtements propres sur un pauvre. » Un répit, avant l'horreur…

Azucre est un livre hommage à tous ceux qui croyant l'herbe plus verte ailleurs, ont tout lâché pour quitter la misère ou sauver les leurs, avant de tomber au mieux dans la désillusion, au pire dans les entrailles de l'esclavagisme.

Dans un style épique et sensible, Bibiana Candia réussit à trouver le ton juste pour glorifier la quête des tous ces hères, sans tomber dans le pathos misérabiliste. Ses héros sont nus, battus et malades, mais ils sont beaux, fiers et respectables dans leur tragédie.

« Nous sommes d'un coin qui ne nous aime pas, qui nous maltraite et nous refuse tout, peut-être que notre terre nous déteste ? Et Dieu ? S'il existe, il y a belle lurette qu'il ne nous écoute plus. »
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On ne juge pas un livre à sa couverture. Il faut bien une exception à la règle, et elle s'appelle Nicolas Badout. La couverture d'Azucre, magnifique, rouge sang, crayonnée, annonce l'aventure maritime dans son âpreté, sa force. le mouvement de vie. D'une vie.

Si le texte n'avait pas été à la hauteur de cette image, j'aurais été déçue. Comme je le suis depuis un moment. On me vante des romans d'aventure qui, à peine commencé, me tombent des mains. Des romans "vraiment romanesques"... sans aucun souffle. Une escale et je prends le large vers d'autres horizons, portée par des vents peut-être moins "vraiment romanesques" mais plus favorables.

Azucre, c'est une littérature dans un souffle. Les mots sont justes, pesés, comme les émotions, comme les personnages. C'est oeuvre d'une autrice qui a une véritable empathie pour ces jeunes Galiciens, remplis du rêve d'une autre vie. Pas meilleure, juste autre. Cuba comme un autre monde. Peut-être meilleur. Mais peut-on imaginer une terre si lointaine quand l'horizon d'une vie ne tenait qu'entre les ruelles d'un village quelques jours plus tôt ?
Ces jeunes gens embarquent pour Cuba et nous avec. le bateau craque, grouille, vomit, ça suinte, ça transpire. le chaud, le froid, la peur, les rats (saloperies de rats...). Je n'ai arrêté ma lecture qu'en apercevant la côte. Je l'ai repris, sans pouvoir m'arrêter, moi aussi, prisonnière de ces champs de cannes à sucre. J'en suis sortie par une danse, presque une transe, celle qui nous laisse sur les genoux mais irrémédiablement libre.

J'ai pensé à Attaquer la terre et le soleil de Mathieu Belezi. La même force, l'incapacité à lâcher le roman malgré l'horreur. Une langue qui vous tient. Une histoire qui vous malmène, vous pousse vers le plus noir. La religion omniprésente qui ne sauve rien ni personne. Il faudra bien plus d'un Pater Noster pour guider ses âmes errantes. Je n'oublierai pas ma découverte d'Azucre autant que celle d'Attaquer la terre et le soleil me poursuit.

J'ai tout aimé dans ce premier roman de Bibiana Candia. Si mon année s'arrêtait ici, il en serait ma plus belle lecture. Je fais me faire évangélisatrice et vous le mettre dans les mains, d'office. Sachez-le.


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"Voilà peut-être la raison de cette obsession pour la lumière, peut-être est-elle plus ténébreuse dans l'obscurité : la beauté disparaît et le monde devient un lieu hostile où toutes les atrocités sont possibles. Une fois qu'on a perdu la beauté, il ne reste nulle part où poser le regard."
Dans Azucre, nous suivons de jeunes hommes galiciens à qui l'on promet fortune et prospérité à Cuba en 1853, aux travailleurs des champs de sucre.
L'écriture reflète la misère profonde fuie par ces hommes dans l'espoir d'un avenir florissant.
J'ai trouvé cette histoire qui raconte L Histoire très bien construite et documentée. Elle met en lumière, la noirceur des hommes.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Plus d'une vie s'est écoulée depuis ce jour-là. Qu'importe si le calendrier la mesure en jours, il y a des vies entières qui contiennent moins que ce que nous avons vécu ces derniers temps, il y a plus d'une vie que nous avons quitté la maison, nous étions alors d'autres personnes.
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Des gars qui ont déjà les mains et les pieds raboteux, car pour travailler on ne peut pas être tendre.
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Les pierres vivantes, elles, ne s'intéressent jamais aux propos des gens, elles ont déjà bien trop à faire à contenir la mer, à s'accrocher au sol, à incarner la stabilité qui maintient tout en place.
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Jésus-Christ Notre-Seigneur n'est qu'une sculpture en pierre, morte sous les coups du burin.
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Il y a toujours des serfs pires que les maîtres, ils ont ainsi le sentiment de les honorer en offrant leur cruauté pour permettre à ces derniers de vivre sans souci.
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Azucre de Bibiana Candia
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