Nito voit le jour de la mort du général Peron. Signe funeste s'il en est, qui n'empêchera notre protagoniste de confondre son destin avec celui de l'Argentine. de petites déceptions en désenchantements nationaux, le jeune garçon louvoie entre une mère qui entend être une femme libre et un père très tôt disparu. Cherchant des réponses, Nito se découvre l'improbable don de prédire la mort des gens, ce qui pourrait être tragique sans ses inénarrables talents de bonimenteur. Acoquiné avec un gourou brésilien, puis un mystérieux artiste conceptuel, Nito utilise ses dons pour draguer le peuple sur les voies de Dieu et de l'art et ment comme un arracheur de dents. Vient enfin le concept génial, macabre et grinçant, qui entend révolutionner l'industrie de l'embaumement : faire de nos chers disparus des ornements de salons. le "
living", joyeusement polysémique, offrira-t-il à Nito la destinée qu'il attend de pied ferme?
Roman picaresque, si l'on veut, provocateur, sarcastique,
Living a les défauts de ses qualités. Caparros embrasse d'un même mouvement destin national et loufoquerie personnelle, agglomère la vie, la mort, la religion, l'art, le sexe, et qui trop embrasse... Non, pas tout à fait. Si la narration est chantournée, du fait d'un narrateur qui adore s'écouter parler, elle regorge néanmoins de perles, de grands moments de cynisme, sorte de philosophie de comptoir ou de prêche (loin de moi l'idée de tracer des parallèles...). Ajoutez à cela un talent certain de satiriste, un style tout en formules "dans-ta-face", et vous obtenez un roman ample et ambitieux, un peu bavard sans doute. Mais je veux bien attribuer personnel à mon goût personnel pour les narration concentrée et l'économie d'effets.
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