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EAN : 9782081270343
380 pages
Flammarion (16/01/2013)
2.25/5   2 notes
Résumé :
De dictature perfide, la Chine est devenue la planche de salut de l'économie mondiale. Unespectaculaire expansion aujourd'hui renforcée par les turbulences économiques liées aux récentes crises bancaires. Fascinés par l'ampleur du phénomène, les journalistes Juan Pablo Cardenal et Heriberto Araújo ont décidé de faire le tour des pratiques économiques, géostratégiques et sociales decette Chine conquérante. En allant là où l'ampleur du géant est la plus nette : dans l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Journalistes espagnols basés en Chine, Heriberto Araujo et Juan Pablo Cardenal ont publié fin 2011 La silenciosa conquesta china. Son titre espagnol est plus parlant que la plate traduction qu'en ont faite les éditions Flammarion. Son sous-titre en anglais est plus parlant encore : “The Pioneers, Traders, Fixers and Workers Who Are Remaking the World in Beijing's Image”. Car l'enquête des deux journalistes s'intéresse moins au siècle à venir qu'à ces Chinois éparpillés aux quatre coins de la planète qui sont en train d'en façonner l'image. Pendant deux ans, ils ont sillonné 25 pays, réalisant plus de 500 interviews de la Sibérie au Pérou, du Turkménistan à l'Angola.
Ils dressent un tableau effrayant d'une « conquête silencieuse » qui nourrit d'autant plus les fantasmes et les craintes qu'elle se fait sans publicité. Les deux journalistes n'ont cessé de se heurter à l'hostilité d'interlocuteurs qui, en Chine comme à l'étranger, leur ont fermé leurs portes, renâclant à répondre à leurs questions.

En s'ouvrant au monde, la Chine ne s'occidentalise pas, comme on l'avait espéré. Au contraire, soutiennent les auteurs, c'est le monde qui est en train de se siniser, les Chinois exportant leurs (mauvaises) pratiques dans le reste de la planète. Les terribles conditions de travail qui prévalent en Chine sont imposés aux recrutés locaux et conduisent parfois à leur révolte, comme dans les mines de cuivre de Zambie en 2008. le mépris affiché pour la protection de l'environnement favorise le pillage des ressources naturelles. Les investisseurs chinois ne s'embarrassent pas d'éthique et nourrissent une corruption déjà omniprésente en Angola ou en RDC. Ils travaillent main dans la main avec des régimes parias (Soudan, Iran, Birmanie …), leur offrant sinon une légitimité du moins des débouchés commerciaux qui privent de toute efficacité les embargos décrétés par la communauté internationale.
Cette attitude s'explique aisément à défaut de se justifier. Loin du discours officiel vantant les mérites d'une coopération « gagnant-gagnant », la Chine poursuit dans le monde en développement des objectifs qui n'ont rien d'altruiste. Elle y cherche à la fois les ressources naturelles dont elle manque (énergie, bois, terres, eau …) et un débouché pour sa main d'oeuvre excédentaire sans se soucier des effets collatéraux sur les populations locales et leur environnement. Peu lui importe le profit que ses partenaires en développement vont en tirer. Comme les puissances coloniales occidentales jadis, elle ne cherche pas à encourager la création de valeur ajoutée sur place : le pétrole et le bois africain sont ainsi exportés brut vers la Chine. Les grands projets d'infrastructure qu'elle réalise (routes, stades …) sont construits par une main d'oeuvre chinoise et sont sans effet sur l'emploi local. Les produits qu'elle exporte à bas coût élargissent certes l'offre proposée aux consommateurs, mais constituent une redoutable concurrence pour la production locale.
L'enquête de Araujo et Cardenal a le mérite de dévoiler ces pratiques sans verser pour autant dans le procès à charge. Elle présente une lacune : elle ne s'attarde guère sur les ressorts de cette « conquête silencieuse » se bornant à indiquer que les banques de développement chinoises, adossées à la puissance publique, profitent de l'immense épargne domestique pour proposer des emprunts avantageux. Les deux journalistes auraient pu profiter de leur séjour en Chine pour enquêter à Pékin dans les cercles du pouvoir : existe-t-il une politique consciente d'expansion mondiale ? quels en sont les idéologues ? quels en sont les relais ? Faute de traiter cette dimension, leur enquête se borne, au risque parfois de la répétition, à présenter les manifestations d'un phénomène dont les motivations profondes nous restent inconnues.
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critiques presse (2)
LeMonde
26 février 2013
L'ouvrage de Heriberto Araujo et Juan Pablo Cardenal est le fruit d'une enquête de deux ans. Les deux journalistes se sont rendus là où la diaspora chinoise est la plus visible : dans vingt-cinq pays en développement.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesEchos
18 février 2013
Au terme d'une enquête étayée par des centaines de témoignages, les auteurs, deux journalistes en poste à Pékin, ont cherché à comprendre les mécanismes qui poussent la Chine à mailler certaines zones du globe.
Lire la critique sur le site : LesEchos

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