Que voilà un petit roman léger, léger, parfait pour la période estivale.
L'héroïne, Clara, lit
Proust. Bon, c'est facile, c'est le titre. Mais elle le lit par un heureux hasard puisqu'elle découvre, dans le salon de coiffure ou elle travaille, «
du côté de chez Swann ». Elle embarque le livre de poche oublié par un client.
Au début, la lecture n'est pas facile, puis tout s'illumine.
« Plus elle le lit, mieux elle le comprend. Il n'emploie pas de mots compliqués, c'est juste que ses phrases, souvent, vont voir ailleurs. »
Voilà comment
Proust va réussir à changer la vie monotone de la petite coiffeuse.
L'histoire est gentille, avec tous les clichés de l'amour déçu, de la lectrice de
Proust hors case et des histoires triviales des clients du salon, de sa patronne esseulée. Entre son beau pompier sans conversation, ses parents et son chat, elle s'ennuie ferme Clara, et nous avec elle.
Bon, tout finira bien, comme dans les contes de fée, Clara sera heureuse sans avoir toute une tripotée d'enfants, ça c'était avant la contraception.
Fans de
Marcel Proust, passez votre chemin, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n'est quelques extraits des roman et quelques échanges entre copines qui parlent de Marcel comme d'une relation commune.
« - Ce qui me dérange, c'est qu'il soit resté bien au chaud dans son lit à raconter ses histoires de duchesses pendant que toute une génération se faisait faucher dans les tranchées.
-Il était asthmatique, il pouvait à peine se traîner de son lit jusqu'en bas de chez lui ! Et je ne te parle pas de son hypersensibilité. »
Les personnages frisent la caricature et l'histoire est parfois tirée par les cheveux (on est chez Cindy coiffure tout de même !)
L'écriture est fluide, la lecture facile. Les chapitres sont courts, parfois très très brefs. Peut-être le style bikini ? Peu de texte pour un effet maximum.
C'est un roman léger (bon, je l'ai déjà dit !) avec de l'humour mais qui ne va pas vous échauffer la cervelle, donc parfait en période de canicule. Il se lit d'une traite, comme on avale une tranche de pastèque et puis on oublie très vite. C'est parfois rafraichissant, souvent mièvre.
Je vais chercher une lecture plus consistante, quelque chose qui tienne au corps et à la tête. Tiens, si je relisais
Proust ? (Mais d'où me vient cette idée, je vous le demande !)