Alice au Pays des Merveilles, tout le monde connait; mais tout le monde connait surtout le dessin animé de Disney.
En découvrant le roman qui fut à l'origine le lecteur est quasi projeté dans le dessin animé. En effet, il est très difficile de s'en détacher et de s'imaginer Alice, le lapin blanc, le chapelier fou, la Reine de coeur, sans entrapercevoir les héros de notre enfance.
Qu'à cela ne tienne, découvrir le récit de
Lewis Carroll reste plaisant même si je dois avouer que si je n'avais pas une bonne connaissance de l'histoire avant, je n'aurais peut-être pas accroché. Parce qu'
Alice au Pays des Merveilles, c'est un peu d'absurde, un peu d'onirisme, un peu d'intellectualité littéraire à la
James Joyce (vous savez ce genre de roman où on ne comprend pas tout et pourtant tout le monde s'accorde à dire que c'est géniaaaaaal?) et finalement pas beaucoup d'histoire en tant que tel.
En creusant un peu, on peut détecter quelques parodies de la société, entre autres avec le procès en fin de roman mais aussi quelques mise en exergue de travers tel que l'obéissance aveugle de l'ouvrier face au patron (la reine veut couper la tête à tout le monde, et personne ne s'y oppose jamais), les dirigeants politiques et leurs décisions parfois non éclairées (le couple royal décide n'importe quoi sur base d'aucun élément permettant de décider), la différence....
Donc, qu'
Alice au Pays des Merveilles soit devenu un classique pour enfant, on peut le comprendre; les enfants ne cherchent pas à tout prix une logique dans les récits qu'on leur livre. Que
Lewis Carroll en ai profité pour passer des messages aux adultes... possible, mais ça reste à la frontière du subliminal.