Le baiser
Ne hâte pas l’érosion du regret.
préfère les cercles dans l’eau. Fais
rouler la salive sur le corail des dents,
repasse sur ta bouche la braise ardente,
puis sur la langue le fil du rasoir.
Les chatons du saule vont tomber.
L’âme des lèvres rêve éveillée.
Tout me revient à présent
Tandis qu’au large
l’horizon univalve
s’éloigne,
je parcours la ligne
infranchissable du
rayon,
l’irréversible
équateur
du cercle,
laissant glisser
d’une main distraite
tout le rivage
dans la poignée
de sable.
Au milieu de la nuit
la mer m’a réveillé.
J’entendais le ressac,
les bruits de la ville
avaient cessé.
La mer respire en moi
et je respire en elle,
Ma chambre au large
est dans ma chambre.
Vagues : ombres au mur.
Ne regarde pas maintenant
Ouvrant les yeux
une fois encore
je vois ce qui
une fois encore
empêche le visible
d’apparaître.
(Amour, voile
ta présence
et tes yeux.)
À l’estime
L’air et l’oiseau sont
profonds à la vue.
L’arbre recule
le vert.
L’enfance n’a qu’un temps
de sa source à son âge.
Qui atteint l’heure,
touche la rive.
Le poète et traducteur Max de Carvalho nous parle de son rapport à l'écriture, à la traduction et de la réalisation de cette magistrale anthologie bilingue ...
Pour plus d'informations sur l'anthologie, veuillez suivre ce lien : https://editionschandeigne.fr/livre/la-poesie-du-portugal-des-origines-au-xxe-siecle/
Vidéo :
Réalisation : Chloé Poirat
Animation : Jean-François Bertrand