Les tuniques bleues, tome 35 : Captain Nepel

Qu'est-ce qui se passe lorsque l'état-major désigne pour diriger un fort en territoire indien un gars qui n'est pas raciste mais qui veut que chacun reste chez soi et que, surtout, on ne se mélange pas ?

C'est ce que vont découvrir les habitués de Fort Bow, yankees, chinois, black ou indiens avec l'arrivée du captain Nepel (toute ressemblance avec un ancien homme politique national avec le front traversé d'un bandeau noir ne serait due qu'à un pur hasard tellement accidentel que statistiquement il y a peu de chances pour que cela se produise).

Blutch et le sergent Chesterfield seront-ils en mesure d'empêcher les indiens de déterrer la hache de guerre ? Au vu de leurs aptitudes, toute personne raisonnable serait en mesure d'en douter…

Critique :

Comme souvent, dans Les Tuniques Bleues, les conflits sont présentés dans toute leur absurdité. La particularité de ce récit, c'est ce clin d'oeil à la politique française. le racisme y est traité de façon simple et efficace. Je me suis bien amusé à relire cet album qui date de 1993. Mes élèves, âgés de dix à douze ans, ont détesté le Captain Nepel et ont beaucoup ri des personnages que sont Blutch mais aussi Chesterfield. Pour une raison qui m'échappe, ils ont vu une certaine similitude entre la discipline militaire et la discipline scolaire…

Un album un peu curieux, qui est, sous couvert d'une histoire classique des tuniques bleues, une critique à peine déguisée d'un personnage fort connu de la scène politique française.
Je n'ai pas percuté en voyant le tire, qui pourtant est déjà assez clair, mais très vite ce personnage se distingue par un racisme qui n'est pas sans rappeler qui vous savez....
Les points de ressemblance ne s'arrêtent d'ailleurs pas là : les mêmes bajoues pour commencer. Bon, dessiner un oeil de verre, c'est un peu difficile, alors, il suffit que ce capitaine devienne borgne et le tour est joué....
Pas de batailles contre les sudistes, juste une bataille contre la méchanceté et la stupidité humaine incarnées dans un personnage bien proche de celui qu'il représente...
Malheureusement, dans la vraie vie, les histoires de ce genre ne se terminent pas toujours aussi bien que dans cet album....

J'ai relu ce tome 35 des Tuniques Bleues ( bon je n'ai pas relu que celui-là) il y a quelques jours pour faire plaisir à un loupiot de 5 ans qui adore se plonger dans les vieilles collections de BD qui se trouvent dans la maison.
Et je me suis demandée comment je n'avais pas pu me rendre compte ( ou oublié...) que cet album a un vrai message politique.
L'histoire? le commandant Appletown est souffrant et c'est le capitaine NEPEL qui va assurer l'intérim en attendant son rétablissement. Accompagné des inénarrables Chesterfield et Blutch Nepel va mettre un beau désordre dans ce fort ou jusqu'à là tout se passait bien en expulsant tous les étrangers. Il va commencer par mettre dehors l'indien Plume d'Argent " Qui êtes-vous pour me parler sur ce ton? UN INDIEN!...UN SALE INDIEN !
Puis le chinois qui s'occupait de la lingerie et enfin le cuisinier -noir- " A mon avis, nous sommes tombés su' un 'aciste " " Je clois aussi" car comme le dit Nepel il ne veut voir dans le périmètre du fort que des américains , des vrais. Il n'a pas besoin de main d'oeuvre étrangère.
Mais ce capitaine n'a rien contre les peaux-rouges, il a même des amis parmi eux ( sic) et il a même perdu un oeil en défendant l'un d'eux....
Ah oui car Nepel est borgne avec un bandeau sur l'oeil....
Enfin c'est un beau désordre dans le fort car Chesterfield ne réagit pas trop. Un chef c'est un chef. Et lui un pantin comme le le lui fait remarquer avec toujours autant de délicatesse Blutch.
Dans cet album pas de combats entre nordistes et sudistes. Juste une histoire militante. Je ne sais pas si on avait beaucoup parlé de cet album à sa sortie car tout de même NEPEL .....Le titre est clair.
Un bon album à lire et relire.

Je m'obstine à lire cette collection qui m'a tant plu autrefois mais qui, à partir d'une trentaine d'albums, s'essouffle complètement.
Ce 35ème tome ne déroge pas la règle. Malgré une idée de fond intéressante, un capitaine profondément raciste qui va mettre la pagaille à Fort Bow, le sujet est un peu balancé comme ça, sans véritablement de travail sur la réaction des personnages : Blutch méconnaissable, Miss Appletown potiche au chevet de son père qui a un simple rhume, Plume d'argent prêt à la guerre en 2 minutes sans penser à ses amis de longue date (tu parles un ami !) ... bref, c'est plat et sans conviction.
Je note à peine un gros clin d'oeil à la politique française avec un capitaine Nepel aux traits de Jean-Marie… Lepen ! Et oui Nepel - Lepen ; Lambil et Cauvin ne sont pas allé très loin pour trouver l'inspiration sur ce personnage profondément raciste. Mais les deux auteurs ont totalement perdus leur inspiration sur le récit en lui-même et c'est bien dommageable…

Il est blond, borgne, raciste et porte le nom d'un homme politique français lu à l'envers, c'est l'Hauptsturmführer le P... pardon, le captain Nepel, qui prend le commandement de Fort Bow. À peine arrivé, il vire les Indiens venus commercer au fort, l'éclaireur Plume d'Argent, le blanchisseur chinois et le cuistot noir, bref tous les “métèques” comme il les appelle (p.14), pour ne “voir à l'intérieur de ce périmètre que des Américains, des vrais” (p.15). Ambiance, ambiance...
Si cet album donne l'impression de traiter du racisme, il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg. le propos dénonce surtout – et la scène d'ouverture est explicite là-dessus – le laisser-faire, l'extinction du cerveau, l'absence de révolte. À plusieurs reprises les victimes de Nepel poseront la question aux autres personnages, censés être leurs amis et leurs frères d'armes : pourquoi être resté les bras ballants ? pourquoi n'être pas intervenu ? Il est là, le coeur du propos, le leitmotiv de l'histoire, plus que le racisme lui-même : l'absence de réaction pour des raisons x, y ou z, toujours de mauvaises raisons qui font que le racisme perdure autant à causes des racistes que de ceux qui les laissent faire.
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