Dans le village breton de Kergoat, c'est la fête de la
Saint Jean et les aînés en exclus les jeunes. Certains veulent participer quand même : on ne reverra jamais vivant le dénommé Gildas, et sa soeur Loarn ne parlera plus jamais… Et en plus le curé disparaît définitivement : le village qui se croyait oublié de Dieu devient peu ou prou habité par le Diable !
3 ans plus tard Vasco vient réclamer ses dettes à Arzan de Kervelen le Seigneur de Kergoat. Et il tombe directement sur le nouveau curé agressé par une bande d'indigènes… Et sur place tout le monde veut le voir partir, et seule la muette Loarn ne lui est pas hostile ! le revêche seigneur est un tyran ivrogne qui accuse ses paysans de tous les malheurs, et les revêches manants sont des ivrognes superstitieux qui accusent leur seigneur de tous les malheurs… Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Et surtout où est la vérité ?
A première lecture j'avais beaucoup aimé ce 24e tome paru en 2012 et intitulé "Le Village maudit", l'auteur sortant de sa zone de confort pour réaliser un polar médiéval en mode de Cosy Mystery. Sauf qu'entre-temps je me suis fait une rétrospective
Agatha Christie, et qu'on mesure la différence entre la Duchesse de la Mort et ceux qui suivent ses traces… Alors oui l'ambiance et lourde et pesante à souhait avec moult meurtres et moult secrets, mais le format 48 pages ne permet pas de caractériser suffisamment les personnages pour que pistes et fausses pistes fassent leurs effets avant le dénouement qui arrive trop facilement et trop rapidement (donc évidemment j'en veux plus au format qu'aux auteurs). de plus Vasco comme Alix ou Tintin a toujours possédé un côté « problem solver », mais ici il fait quand même un peu pièce rapportée : la même intrigue aurait parfaitement fonctionné sans lui…
Après graphiquement
Frédéric Toublanc développe un style hybride entre les décors de
Gilles Chaillet et le charadesign de
Gine, ami très proche de
Gilles Chaillet. Je ne suis pas fan du style
Gine donc je ne suis pas fan du style Toublanc, d'ailleurs la greffe n'a pas pris puisque qu'il n'a officié que sur 3 tomes avant d'être remplacé par
Dominique Rousseau...
Je ne peux pas dire que j'ai mangé des cailloux puisque je n'ai rien avalé depuis plus de 48h à cause d'un grippe intestinal bien gratinée, mais j'avais quand même envie de mettre les points sur les « i » :HATERS GONNA HATE !
- quel courage messieurs de bdgest de pointer du doigt les déficiences de ce tome après que créateur ait laissé ses crayons à
Frédéric Toublanc alors que défauts / limitation que l'ont peut identifier ici sont déjà depuis le début de la série !
- je ne citerai pas son nom pour ne pas lui faire de publicité, mais qu'est-ce que ce pisse-froid pédant qui défonce ce tome avec des arguments fallacieux ???? « Au XIV° siècle, le niveau de vie en Bretagne était supérieur au niveau de vie français. C'est surtout à partir du XIX° que les écarts se sont accentués. » Pour ce dernier la pauvreté de la Bretagne est du révisionnisme historique :c'est bizarre mais ce n'est absolument pas ce que disent par exemples les cahiers de doléances de 1788/1789, où le fait que durant toute l'époque moderne la Bretagne soit résolument une région d'émigration et d'immigration, et n'importe quel historien peut prouver la pauvreté historique ce cette région par rapport à la Normandie et du Val de Loire. Mais en plus il n'est pas suffisamment cultivé et/ou intelligent pour comprendre que la région bretonne à la fois frappée par la Peste Noire et la Guerre de Cent Ans soit pauvre et désespérée… Allez on continue : « L'abattage des vaches (planche 22) est ridicule : on n'abat pas un bétail qui peut vous permettre de passer l'hiver. Si l'auteur confond vache et cochon, où va t-on ? » Quand on a pas assez de fourrage pour nourrir le bétail, c'est ce que font les paysans du monde entier depuis toujours avant de pouvoir importer du fourrage pas bateau et par camion, et si tu ne sais pas ça ou que tu ne pas comprendre ça c'est que tu es historiquement stupide. Et ce n''est pas fini ! « D'ailleurs, si le dessinateur s'était renseigné, il n'aurait pas dessiné du bétail de race Limousine, mais plutôt de race Bretonne Pie-Noire. Erreur historique stupide. » Sérieusement ? Ces fameuse vaches apparaissent 1,5 case sur 48 pages, et franchement vues comment elles ont dessinées sans colorisation bien malin est celui qui aurait pu deviné leur race… « L'architecture (demeures, calvaires) n'est pas du XIV°, mais plutôt du XVII° » pourquoi pas, mais comme il faut avoir au moins un Master en Histoire de l'Art, qu'est-ce qu'en a secouer le lecteur lamba ? « D'ailleurs, elle est riche et on ne comprend plus pourquoi les habitants sont si pauvres. » Bien sûr notre pisse-froid érudit continue d'ignorer la Peste Noire et la Guerre de Cent Ans...
PS1: Donc au final nous avons une mère maquerelle qui prostitue ses 3 filles avant qu'elle ne soient pas toutes brûlées vivent par une populace les accusant de tous les malheurs du temps… Mais comme le disent les inquisiteurs culturels et les commissaires littéraires, les bandes dessinées ne sont que pour les enfants n'est-ce pas ? (ironie inside)
PS2: des gens dans la mouise brûlent des boucs émissaires pour se retrouver encore plus dans la mouise mais ne se remettent absolument pas en cause… j'ai des dizaines voire de centaines d'exemples en tête, mais je ne résiste pas la tentation de parler du Royaume-Uni avec
Margaret Thatcher qui après avoir envoyé tabasser les prolétaires sous les applaudissement de bourgeoisie a fait passé le taux de pauvreté de 5 à 25 %, mais on continue de faire comme elle en espérant que cela marche enfin (« ça marche pas, mais en faisant plus ça marchera mieux » : ça rappelle quand même vachement le communisme finalement)