Je le redirai à chaque tome, pour apprécier la série "Vasco" à sa juste valeur il faut accepter les us et coutumes de la BD franco-belge à l'ancienne ici version Hergé (et/ou être passionné d'Histoire, franchement ça aide beaucoup), donc pas la peine de râler sur tel ou tel truc qui appartiennent à une autre époque de la bande dessinée où les auteurs n'avaient guère leur mot à dire face aux préjugés d'une autre époque encore plus ancienne à laquelle appartenaient leurs éditeurs… Voilà pour la mise au point !
Gilles Chaillet a enfin compris et/ou a enfin convaincu ses éditeurs qu'une mise en place de 15/20 pages pour 1 album de 48 pages c'est castrateur pour n'importe quel récit, et que si on étendait le récit sur 2 tomes donc presque 100 pages et bien cela marchait nettement mieux !
"Le Diable et le Cathare" publié 1988 en et "Le Chemin de Montségur" publié en 1989 prennent le forme d'un diptyque aux allures d'un aller et d'un retour à la manière du "Hobbit" de JRR Tolkien (tome 7 : voyage de Carcassonne à Castelbouc : tome 8 : voyage de Castelbouc à Carcassonne), mais plus encore à l'a manière d'une véritable odyssée en terres languedociennes parfaitement dessinées car l'auteur est parfaitement documenté. (j'imagine que des érudits locaux en mal de reconnaissance vont cracher fiel et venin, mais le jour où il feront mieux ils nous feront signe hein).
Vasco reprend contact avec son père enfermé depuis des années et des années dans le deuil et le chagrin depuis la mort de sa jeune épouse, et il apprend qu’il s’est converti au catharisme, qu’il a été arrête, jugé, et condamné à mort… Il galope jusqu’à la Cité de Carcassonne pour plaider sa cause et il se retrouve en pleine Guerre de Cents Ans dans une région mise en coupe réglée par les pillards du Prince Noir qui peuvent mettre le siège à la cité d’un jour à jour. Mais il découvre également l’opposition entre l’humaniste Thibaut de Barbazan Sénéchal de Carcassonne qui fait tout pour sauver les condamnés et le fanatique Frère Eudes de l’Inquisition qui fait tout pour hâter leur passage sur le bûcher (inspiré à la fois par Luc Révillon auteur du "Petit Vasco Illustré" et l’acteur F. Murray Abraham qui incarnait l’Inquisiteur Bernardo Gui dans "Le Nom de la Rose" le film de Jean-Jacques Annaud adapté du roman d'Umberto Eco). Le mal nommé Sicart le Diable enlève le fils de Barbazan et passe sans coup férir les lignes françaises et anglaises pour aller se réfugier sans sa Forêt de Sherwood à lui… Vasco joue son va-tout : il promet à Thibaut de lui ramener son fils en échange de la grâce pour les condamnés cathares. Entre Guilhem sont guide aussi mystérieux que laconique, Enguerrand le templier gâteux mais vaillant et les pièces rapportées et/ou rapporteurs Bertrand et Aliénor, Vasco ne sait plus à qui se fier… (mais déjà lu tout cela dans le manga Dark Fantasy "Berserk", et en mieux pour ne rien gâcher, mais je ne vais pas renier : c’est quand même pas trop mal fichu hein !)
La philosophie occidentale cathare inspirée par la philosophie orientale bogomile semblent toutes les deux proches de la philosophie extrême-orientale bouddhiste : le monde matériel est le domaine du mal donc il faut y renoncer pour y échapper. On imagine volontiers que certaine religions se sont carrément chiées dessus, surtout celles professant comme le Veau d'Or et les politiciens reagano-thathéro-macronistes que « le monde est injuste et pourri, mais ne vous inquiétez et filez-nous vos possessions matérielles et nous vous promettrons une vie meilleure dans un monde meilleur après la mort, dont personne à par nous peuvent attester l'existence ». Que ceux qui croient à toutes ces foutaises me jettent la première pierre...
PS : le fait que sur Babelio Sachenka soit le seul en plus d'être canadien à avoir chroniqué cette série historique à tous les sens du terme de la BD franco-belge est à la limite du scandale !
Commenter  J’apprécie         310
Vasco part pour Carcassonne car son père, proche des cathares, est condamné à mort. La cité est menacée par les anglais du prince Noir. Un album fidèle à la série avec des dessins très précis et des textes qui freinent parfois l'intrigue.
Commenter  J’apprécie         40
On les attendait depuis deux jours dans la fièvre et l'angoisse. Maintenant, ils sont là, dépenaillés, sans discipline et titubants. La voici donc cette fameuse armée qui fait trembler Jean d'Armagnac ! Les Anglais ! Plutôt cinq mille mercenaires et routiers de tout crin, accrochés aux basques d'un contingent britannique, attirés par la rapine et le viol, plus attentionnés aux barriques de vin qu'aux exhortations de combat de leurs chefs. A leur tête, le Prince de Galles: le "Prince Noir". Sa compagnie n'est en fait qu'une gigantesque razzia qui terrorise le Languedoc.
L'Église a toujours été pleine d'imagination pour se procurer de nouvelles sources d'enrichissement.