Kyena a vingt-sept ans, peu de possibilités d'évoluer dans son métier, la perspective de se marier et de fonder une famille ne l'enchante guère, elle décide de tout quitter pour tenter sa chance en Australie. Des cours intensifs d'anglais lui permettront de se faire une place là-bas, de grimper dans l'échelle sociale, alors qu'en Corée, elle voit bien qu'elle restera comme ses parents, à vivre de petits boulots et dans des appartements miteux. Bien sûr, tout ne se déroule pas avec facilité, mais Kyena s'accroche, et ne manque jamais de ressources, même lorsque tout semble s'effondrer autour d'elle.
Chang Kang-myoung est un journaliste, chroniqueur dans un grand quotidien de Séoul, qui a publié deux romans traduits en français, celui-ci et
Génération B. Il s'intéresse à ses concitoyens avec acuité. Ici, il met la fiction au service du thème des jeunes qui s'exilent en Australie pour y trouver une vie meilleure. Leurs motivations, aussi variées qu'elles soient, m'ont intéressée et dressent un portrait de la Corée du Sud qui n'est pas aussi positif que l'image qu'on en a. Les classes sociales très compartimentées empêchent de s'en sortir en restant sur place, d'où le nombre de jeunes qui choisissent l'exil.
Si l'Australie leur semble un eldorado, le réalité n'est pas aussi simple, notamment le petit monde des immigrés coréens qui reproduit les schémas de leur patrie. Quoi qu'il en soit, le personnage de Kyena est attachant, sa débrouillardise et son appétit de changement font plaisir à lire. le style ne m'a pas vraiment apporté le petit plus que j'aurais souhaité, mais une lecture dépaysante, et courte, en ce moment, c'est tout à fait ce dont j'ai besoin !
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