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France-Marie Watkins (Traducteur)
EAN : 9782070430390
256 pages
Gallimard (18/04/1972)
3.24/5   19 notes
Résumé :
Forrester était dingue. Il n'avait plus qu'une pensée en tête : trucider son épouse. Par ailleurs c'était un savant, ce qui n'est pas incompatible. Mais ce qui compliquait les choses, c'était l'énigme du code. Forrester, inventeur de la formule d'un alliage nouveau qui devait révolutionner l'industrie des missiles, était le seul à en connaître le code. Et Radnitz, qui avait grande envie de faucher cette formule, se sentait devenir chèvre. Ce problème était encore pl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Guerre froide, espionnage, invention ultra-précieuse, savant convoité, le contexte a bien vieilli et je me demande ce qu'un millenial en penserait...

Sinon, c'est jubilatoire : ça bute à tout va, les femmes sont fatales (quoique pas toujours de leur plein gré), les espions sont des ordures, la mécanique est impitoyable, tous les personnages systématiquement dépassés par la situation.

En fait, je l'avais déjà lu, ça ne m'est revenu qu'aux deux tiers. Coup de bol, j'avais oublié la fin.

Moralité : haletant, brutal et efficace, donc jouissif. Mais pas inoubliable.
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Herman Radnitz, un des hommes les plus puissants de la planète veut mettre la main sur une formule d'un nouvel alliage, qui serait à même de révolutionner l'industrie des missiles. Il ambitionne de la vendre aux russes pour la somme colossale de 4 Millions de Dollars ! Il parviendra à se la procurer mais le plus dur reste à venir : cette formule est codée et le plus embêtant, son génial concepteur est interné dans un asile psychiatrique pour aliénation totale..

Ses hommes de main se chargeront du travail pour se procurer la formule puis pour kidnapper le savant fou en question en vue de lui faire déchiffrer cette formule « ZCX »...

Ne faites pas attention à ce simple pitch qui pourrait présager d'une histoire bien abracadabrante.. Il n'en est rien. Chase en véritable écrivain qu'il est, nous livre içi une oeuvre magistrale et d'un thème inhabituel au regard de sa carrière : les récits d'espionnage sur fond de guerre froide.

Il en a écrit très peu alors profitons-en ! le tout habité par des personnages dont on n'oubliera pas de sitôt ! Tout en haut de la pyramide il y a Herman Radnitz :

"Herman Radnitz traversa le grand hall du Bristol Hotel Kempinski et tendit sa clef au concierge.

- Bonsoir, monsieur. La voiture attend monsieur.

L'employé s'inclina avec une obséquiosité réservée aux clients les plus importants du meilleur hôtel de Berlin Ouest.

Radnitz répondit par un bref signe de tête. C'était un homme gras, carré, trapu, au nez épais et crochu et aux paupières lourdes. Internationalement connu, il était considéré comme un des hommes les plus riches du monde, dont les opérations financières couvraient -- telles les tentacules d'une pieuvre -- le globe tout entier. Radnitz avait une énorme influence sur les ambassades, les Gnomes de Zurich et les bourses de Londres et de New York. C'était une araignée mortelle, tapie au milieu de sa toile financière, happant toutes les mouches imprudentes qui pouvaient ajouter quelques deniers à son immense fortune.

Il était coiffé d'une toque de loutre d'Hudson et vêtu d'une pelisse de fin drap noir doublée de vison sauvage sombre. le diamant de son épingle piquée dans la large cravate de soie noire, aurait pu exciter l'envie d'un radjah. Il émanait de lui une odeur d'argent, de puissance et de luxe. C'était seulement quand on regardait droit dans les yeux gris ardoise à demi-cachés par les lourdes paupières, qu'on était frappé par sa froideur impitoyable. "

Herman Radnitz, déjà présent dans le roman Officiel ! dans lequel il cherchait à récupérer des documents démontrant incontestablement qu'il était directement impliqué, sous un nom d'emprunt, dans la production de savon, d'engrais et de poudrerie constitués avec les matières premières que lui vendait l'Allemagne nazi, c'est à dire, os, cheveux, graisses et les dents de millions d'hommes assassinés dans les camps de concentrations... ça vous laisse une idée de l'ignominie du personnage. Il sera présent d'ailleurs dans 5 romans, en tout, de J.H Chase.

Maintenant évoquons Jonathan Lindsey..

"Jonathan Lindsey était le chef des opérations de Radntiz depuis dix ans. Il gagnait cent mille dollars par an et ne volait pas son argent. Il était grand et mince, ne buvait ni ne fumait, avait une intelligence aussi vive que rusée et pas d'âme. Elégant, distingué parfaitement courtois, il fréquentait les ambassades du monde entier, et plusieurs têtes couronnées d'Europe étaient ses amis. Pour Radnitz, qui préférait rester en coulisses, c'était un homme de paille instimable. A chaque mission importante, Radnitz lui donnait ses ordres et Lindsey les exécutait à la perfection.

Lindsey aimait la vie de palace. C'était encore heureux, car il passait sa vie à déménager d'un hôtel de luxe à un autre, traversait l'Atlantique parfois jusqu'à trois fois par semaine, faisait le tour des grandes villes européennes pour conclure un marché ici et procéder à une fusion là. Il descendait toujours dans les meilleurs hôtels connus pour leurs services impeccables, où il avait la réputation de dépenser sans compter.

Dans l'après-midi du 26 octobre, Lindsey était assis dans le hall du Hilton de Washington, détendu, amusé par l'animation du lieu, ses mains patriciennes croisées sur ses genoux. de ses yeux bleus pâles, il suivait le va et vient des gens et s'interrogeait sur leur identité et leurs activités. Lindsey s'intéressait beaucoup aux êtres, pauvres ou riches."

Puis un petit extrait pour présenter les deux "méchants" :

"Le conducteur de la Thunderbird avait vingt-cinq ans environ. Il s'appelait Chet Keegan. Il était beau, dans le genre poupin, blond, avec des cheveux assez longs, une petite bouche mince et des yeux verts rapprochés. Son compagnon avait une quinzaine d'années de plus, une figure taillée à coups de serpe, un oeil de verre et une cicatrice blanche à la joue gauche. Il s'appelait Lu Silk. Ces deux hommes étaient dangereux, des tueurs à gages impitoyables prêts à entreprendre n'importe qu'elle tâche, à affronter n'importe quel danger, à tuer n'importe qui pour peu qu'on les paie bien. Il étaient des robots sans âme qui obéissaient aveuglément à Lindsey sans poser de questions, car ils savaient par expérience que Lindsey offrait des prix défiant toute concurrence."

A noter que Lu Silk, dont un protagoniste dira de lui qu'il a "un oeil de verre dans lequel reflétait plus d'humanité que le vrai", sera présent dans deux autres romans de Chase (une bouffée d'or pur et planque toi à la morgue)

Maintenant que je me suis permis de présenter les principaux acteurs de ce roman par le biais d'extraits de l'auteur, qu'en est-il du livre en question ? c'est une pierre de plus à ajouter à l'édifice de réussites à créditer au talent de l'auteur.. l'histoire est rondement bien mené et l'on ne s'ennuie jamais ! on y lira des scènes de violences terrifiantes mais jamais gratuites, un sens du rythme dont on aurait à peine imaginé et surtout des toiles de personnages si sublimes qu'on se surprend à les relire parfois une deuxième fois pour en apprécier la précision et la justesse.. Même une junkie comme Sheila Latimer pourtant un personnage n'ayant aucun trait avec la trame principale, aura une place particulière dans le récit. le thème est original en regard aux livres habituels de l'auteur alors le plaisir n'en sera que plus grand. A noter que l'on croisera l'inspecteur Lepski aussi.. !

Encore un roman exceptionnel d'un auteur qui ne l'est pas moins. Il serait temps de réhabiliter J.H Chase pour qu'il ne tombe pas dans l'oubli car c'est ce qui est en train d'arriver. Desservis par des couvertures louches de Poche noir ou Carré noir avec des femmes presque nues assimilant l'auteur à ceux qui ne le connaissent pas aux Gérard de Villiers et autre "Exécuteur"...

Alors oui il y a Chandler, oui il y a Burnett, oui il y a Goodis mais il y a aussi J.H Chase. Et je trouve que l'on parle beaucoup trop des trois premiers.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il connaissait l’importance capitale de cette formule ; les plus grands experts américains s’étaient cassé la tête dessus pendant deux ans, sans aucun résultat. Il savait que si le code pouvait être déchiffré et le métal produit de façon industrielle, la fabrication des fusées ferait un formidable bond en avant, dans les plus brefs délais. Mais si les Russes déchiffraient le code…
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Ces deux hommes étaient dangereux, des tueurs à gages impitoyables prêts à entreprendre n’importe quelle tâche, à affronter n’importe quel danger, à tuer n’importe qui pour peu qu’on les paie bien. Ils étaient des robots sans âme qui obéissaient aveuglément à Lindsey sans poser de questions, car ils savaient par expérience que Lindsey offrait des prix défiant toute concurrence.
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Les concours de beauté étaient son terrain de chasse de prédilection. Il avait examiné Sheila Latimer avec beaucoup d’intérêt. Elle était grande, merveilleusement faite, blonde aux yeux bleus, avec une bouche sensuelle. Ce qu’il ne pouvait deviner, c’était qu’elle était non seulement vierge mais avait peur des hommes et de l’amour.
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Il était inutile de faire la cour aux femmes. Briser la glace, manœuvrer, dépenser de l’argent pour une femme, tout ce lent processus l’assommait. Une fille en voulait ou n’en voulait pas. Ce n’était pas plus compliqué.
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La vie d’une femme sans aveu n’est rien à côté de la perte d’une formule qui nous apportera la sécurité pendant un sacré bout de temps.
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Vidéo de James Hadley Chase
Bande annonce du film Eva (2018), nouvelle adaptation du roman Eva de James Hadley Chase.
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