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EAN : 9781030404198
Allia (19/08/2016)
3.23/5   13 notes
Résumé :
“Kate, aux grands yeux dessinés, à la beauté écrasante de grâce et de sophistication et Lana, à la moue boudeuse et enchanteresse, ne font pas à proprement parler des jaloux, encore moins des envieux, mais des fantômes, des délinquants et des assassins, tous épouvantés et meurtris par tant de distance.”

Dans la ville natale de l’auteur, trois adolescentes agressent un homme, ou plutôt un type, représentant caractéristique d’une classe d’êtres fashion.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Télérama n° 3135. Février 2010. Titre de la couverture : Halte à la France moche !
On y voit des hangars, un rond-point, des panneaux. Chacun de nous a ça pas loin de chez lui, me direz-vous. Oui, peut-être, n'empêche, j'imagine la stupeur des gens qui ont reconnu LEUR ville. Parce que, dans une ville, il y a des gens qui vivent et moi, ça ne me plairait pas que l'on dise que ma ville est moche. Alors, les journalistes ont répondu qu'ils avaient choisi une photo, pas une ville. Bien naïfs ! Une image, pas des gens… Oui, mais les gens, eux, ont reconnu l'image qui représentait LEUR ville, ils ont reconnu Villebon dans l'Essonne et un élu dit dans le Parisien qu'il se sent stigmatisé, que ça ne lui plaît pas du tout, cette histoire et que chez lui aussi, il y a des quartiers historiques et que ces quartiers historiques, si les journalistes s'étaient donné la peine de les montrer, la France entière les aurait trouvés beaux et aurait peut-être eu envie d'aller faire un tour à Villebon (ça, c'est moi qui ajoute) mais là, non, c'est sûr, personne ne viendra passer ses vacances à Villebon, non, PERSONNE…
J'imagine aussi la tête de l'élu lorsqu'il a découvert l'article de messieurs Xavier de Sarcy et Vincent Rémy intitulé « Comment la France est devenue moche », article dans lequel les deux journalistes se proposaient de faire « l'historique illustré de ces métastases périurbaines ». Je ne sais pas quel effet la lecture du terme « métastases » a eu sur lui, s'il s'est senti devenir « de trop », une espèce de tumeur maligne qu'il faut se presser d'enlever sous peine de mort, s'il a eu le sentiment qu'on devait tout raser (et lui avec), bref s'il s'est dit qu'il vivait sur un « non-lieu » et qu'il était personne. En tout cas, il était en colère et je le comprends bien.
Un autre non plus n'était pas content : c'est Eric Chauvier, anthropologue, et il l'a dit dans le livre qu'il a publié en 2011 Contre Télérama. Qualifier ainsi ces lieux, c'est exclure les gens qui y vivent, ce qui est un motif de colère. Et, dépassant les critères d'ordre esthétique (c'est beau, ça n'est pas beau), il a voulu comprendre ce qui se passait dans ces zones périurbaines car finalement, on ne le sait pas.
On retrouve cette problématique dans son dernier livre Les Nouvelles Métropoles du désir. Eric Chauvier souhaite passer par la littérature pour parler d'anthropologie et c'est ce qu'il fait.
Un homme branché, type hypster, belle barbe, chemise bûcheron, lunettes grosses montures, passe. Trois gamines de banlieue, jogging baggy, veste à capuche, baskets montantes, le voient. Lui ne les voit pas, lui les ignore : elles n'appartiennent pas à son monde, elles sont en dehors de SON monde, elles viennent de nulle part, d'un lieu qui n'existe pas, elles n'ont rien et ne sont rien, malgré leurs efforts pour ressembler à quelque chose. Elles essaient mais savent qu'elles ne feront qu'imiter, qu'elles resteront des espèces de contrefaçons ridicules et qu'elles retourneront « dans l'obscurité » de leur périurbanité, dans leur « terra incognita », dans leur néant. « Ce jeune homme leur montre qu'il ne sait rien d'elles mais, plus encore, qu'il est en train de les transformer en motif éternel d'indifférence. »
Et c'est violent, peut-être encore plus violent que les coups de pied et de poing qu'elles vont lui asséner. Elles frappent pour montrer qu'elles existent parce qu'elles n'ont pas les mots pour le dire et que personne n'est là pour les écouter.
Elles n'ont ni raison ni tort, le problème n'est pas là. Il est dans le fait que la métropole lumineuse crée des envies terribles : c'est là qu'est la vie, la beauté, la richesse. Ça brille et « les occupants des limbes » étouffent de désir et de rage.
Le narrateur observant la scène suit l'homme dans un bar branché du coin et observe les mimiques des clients qu'il ressent comme des étrangers. Il essaie d'interpréter leurs codes, leur langage, émet des hypothèses pour décrypter le fonctionnement de ceux qui mènent la danse, au milieu de la piste, sous les projecteurs, au coeur de la ville, de la métropole du désir.
Et surtout il tente désespérément de commander une bière mais comment commande-t-on une bière dans un lieu super branché ? Mystère !
Un petit livre passionnant : merci à Eric Chauvier de nous avoir, par la littérature, ouverts à l'anthropologie et permis de comprendre les rapports de force qui se jouent et dont nous sommes chaque jour témoins.
Si cela pouvait permettre d'éviter parfois certains jugements hâtifs…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Une fin de journée comme les autres dans une artère commerçante d'une grande ville dont le nom ne sera jamais évoqué. le narrateur assiste, impuissant, au passage à tabac d'un hipster par trois jeunes filles « de banlieue ». L'homme refuse l'aide qui lui est ensuite proposée et s'engouffre dans un café branché. le narrateur le suit, s'installe et observe les consommateurs qui l'entourent.
 
Difficile de classer cet opuscule. Entre nouvelle, réflexion philosophique et étude sociologique, l'auteur décortique la Ville et ses habitants, les oppose à la vie en banlieue.
Une observation juste et fine de la faune des métropoles, des conflits que font naître le capitalisme et l'hyper médiatisation de nos vies, et du clivage engendré par les aberrations de l'aménagement du territoire (principalement français). A lire !
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Ce livre est d'un grand intérêt mais relève davantage de l'essai que du roman, sauf s'il s'inscrit dans la catégorie d'un nouveau roman aux frontières redéfinies, où les personnages ne sont que prétexte (et à ce titre, j'ai plusieurs fois pensé à Robbe-Grillet pendant ma lecture). Il aborde un sujet actuel et fort intéressant, mais il est dommage que le roman n'aboutisse pas, en tout cas pas pour moi. Malgré de très belles intuitions qui mettent l'eau à la bouche, je reste sur ma “fin”. Ce livre contient un script de (très bons) romans, qu'il s'agit cependant encore d'écrire...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Man Down", de Rihanna, anime à présent le fond sonore, remixé sous le soleil noir d’un archipel lointain, et avec l’étrangeté d’un son d’alarme continu. Reviennent des langueurs d’autrefois, les souvenirs et les rêveries d’une ville passée – des éclats de voix, des regards scrutateurs, l’exploration viscérale de la foule – et non des flux : pour qui se souvient de ce que fut la ville par le passé, ses façades crasseuses, ses prostituées, ses marins, soit le plus grand port de l’Occident, deux siècles plus tôt, lorsque les pourtours urbains n’étaient pas encore des zones à oublier, mais à coloniser. Ces flaques de mémoire sont bientôt asséchées par le seul effet de l’ambiance que je relie déjà à une publicité pour un parfum rare et cher – mais la rareté se tarit, n’est déjà plus qu’un produit mainstream un peu onéreux. Comme je le redoutais, l’ambiance finit par prendre le dessus et par détruire la mélancolie qui s’était installée. Domine toujours cette injonction de lâcher prise, sans consigne ni direction précise.
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Comprendre les métropoles du XXIe siècle suppose de ne plus les réduire à des espaces géophysiques pour urbanistes. La ville est désormais un territoire dont la principale particularité est de susciter un désir qui fascine et aliène les résidents épanouis des métropoles. Tous ne s´y sentent pas bien (certains sont pauvres, affamés peut-être), mais il leur faut donner le change et adopter la même attitude conforme - ludique, esthète, créative, cosmopolite - pour être à la hauteur de la grande ville moderne. Ce qu’ils ignorent, c’est que tout est prévu pour leur masquer ce qu’ils sont devenus hors de leur zone (réelle ou simulée) de confort : des beautés froides et exsangues, mi-anges, mi-vampires.
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Videos de Eric Chauvier (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eric Chauvier
Eric Chauvier vous présente son ouvrage "Plexiglas mon amour" aux éditions Allia. Rentrée littéraire automne 2021.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2545362/eric-chauvier-plexiglas-mon-amour
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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