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EAN : 9782377590452
470 pages
In Octavo (16/12/2021)
4.45/5   11 notes
Résumé :
... Madame Lucienne remplit son cahier et la Médée s'ébranla.

La péniche franchirait plusieurs centaines d'écluses entre les Flandres et le Canal du Midi et, à chaque fois, de façon rituelle, l'homme cacherait l'enfant. Du moins sur le trajet aller.
Car, au retour, l'enfant ne serait plus là ...

Nous sommes dans les années 60.

De nombreuses disparitions d'enfants non élucidées ont lieu dans les Flandres mais auss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Médée : magicienne qui a tué ses propres enfants pour se venger de Jason qui l'avait répudiée pour épouser une femme plus jeune.
La Médée : péniche qui navigue sur les canaux du Nord et qui accueille parfois un enfant à son bord. Enfant dont le cadavre réapparaît de temps à autre, au fond du canal.
Je remercie Babelio et les éditions In octavio de m'avoir envoyé un exemplaire de la Médée. J'avais sélectionné La Médée en hommage au commissaire Maigret et à Simenon, dont j'espérais retrouver l'ambiance dans cette France des années 1960. Ce livre ne m'a absolument pas déçue: l'ambiance des canaux, alpha et oméga du monde pour Vermeer, est extrêmement bien rendue.
S'il n'y a pas le suspense habituel dans un roman policier - on comprend très vite qui enlève les enfants - la question du mobile du mobile reste en suspens tout au long du livre alors qu'on suit l'enquête du policier, le quotidien de Vermeer ou les ratés de la gendarmerie.
Un bon roman policier mais j'avoue que le mobile, inattendu, m'a fait quelque peu grincer des dents.
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La « Médée » est la péniche de Vermeer. Vermeer appartient « au monde de l'eau, de l'éphémère et du voyage comme un romanichel ». Il sillonne les canaux et peu les routes, mais fait pourtant de temps en temps des exceptions, pilotant alors son triporteur.
Il y a parfois des enfants sur sa péniche. Des enfants qu'il semble bien traiter, les laissant même s'amuser à diriger le bateau. Mais quand deux sont retrouvés dans un canal, on est en droit de s'interroger : Vermeer en est-il responsable ?

La rencontre entre l'inspecteur Morge et Chartier, le capitaine de gendarmerie De Wailly, vaut son pesant de cacahuètes, surtout qu'elle a lieu dans un restaurant et qu'il ne faut pas perturber le militaire lorsqu'il savoure des carbonnades frites.

Le ton est donné, la cohabitation des deux enquêteurs ne va pas se faire dans la joie et la bonne humeur, pour le grand plaisir du lecteur. Avec l'entrée en scène du brigadier Krüger, encore plus borné et imbu de sa personne que son supérieur, la rivalité entre les deux organismes de force de l'ordre augmente encore d'un cran.

Maurice Morge, chargé de relier entre eux les disparitions d'enfants ayant eu lieu dans le nord de la France et en Belgique, peut compter sur l'aide d'un journaliste original, même si leurs relations sont également quelque peu tendues.

Il y a dans ce roman une atmosphère intéressante, l'action se déroulant au début des années soixante dans les campagnes et sur les canaux de France et des pays limitrophes. L'auteur nous fait découvrir avec une certaine poésie le monde des mariniers et leur quotidien sur l'eau.
L'écriture est agréable et les dialogues sont savoureux, les protagonistes faisant preuve de beaucoup d'imagination pour remporter le concours de la meilleure répartie.

Une très belle découverte que cet auteur et sa « Médée ».
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L'auteur vous propose un thriller atypique qui fait du bien !
*****
J'ai choisi de vous parler de ce livre car je ne l'ai pas vu passer sur les réseaux sociaux alors même que cette histoire mérite grandement de la visibilité.
Pour cela, il vous faut embarquer sur la péniche « La Médée » en compagnie de Vermeer. Votre voyage pourrait s'apparenter à une croisière sympathique, voguant au gré des demandes que cet homme honore, et en admirant de superbes paysages bucoliques. Mais celle-ci va prendre une tournure dramatique lorsque des corps d'enfants vont être découverts dans des sacs jetés dans un canal.
Pour apprécier pleinement cette lecture, il faut garder en tête que cette histoire a lieu dans les années 60. La vie semblait plus légère, plus douce qu'aujourd'hui...enfin, presque !
Si les premières pages m'ont surprise (je me suis demandé s'il s'agissait bien là d'un thriller), je dois avouer qu'une fois que j'étais pleinement plongée dans le récit, ce dernier m'a totalement emballé. J'ai beaucoup aimé l'ambiance créée par Benoit Chavaneau, c'est un peu comme si nous étions dans un petit cocon, doucement bercés par le bruit du moteur de la péniche…. alors même que l'histoire est dramatique.
La plume de l'auteur, dotée d'une grande sensibilité, arrive à brosser des portraits de personnages avec beaucoup de précision. Grâce à ces derniers, vous passez par un large panel d'émotions car les personnes qui enquêtent sur ces disparitions d'enfants sont pour le moins, hautes en couleurs. Leurs dialogues sont croustillants à souhait !
Les révélations finales, quant à elles, vous plongeront dans une torpeur qui vous rendra fébriles tant elles sont larmoyantes.
Au final, cette histoire sent bon le terroir, la simplicité des années 60, et elle est pourvue d'une grande humanité. Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé.
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Participation à la dernière Masse Critique Mauvais Genre. Réponse positive de Babélio qui m'adresse l'un des 15 livres cochés : La Médée de Benoît Chavaneau.
Merci à Babélio et aux éditions In Octavo.

La Médée est une péniche qui navigue sur les canaux du Nord, de l'Est de la France et de la Belgique.
Vermeer en est le propriétaire. C'est un batelier solitaire dont la seule compagnie est Saturne, un chien-loup féroce.

Les corps de deux enfants, disparus depuis plus d'un an, sont retrouvés dans le canal. L'inspecteur Maurice Morge est chargé de reprendre l'enquête bâclée par la gendarmerie. Les deux petits Traoré ne sont pas les premières victimes, de nombreux enfants ont disparus les années précédentes. Un journaliste, George Bellamy, décide d'aider Morge.

Tout au long de la lecture pas le temps de s'ennuyer : accompagner l'enquêteur dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée, apprendre le monde de la batellerie, découvrir l'activité des mariniers, naviguer sur des canaux par temps froid, visiter Bruges, croiser des personnages : singulier comme Vermeer, sympathiques comme Morge et Bellamy, insaisissable comme Solange, insuffisants comme les gendarmes, émouvants comme les enfants, poignants comme les familles.

Ce roman, à la conclusion surprenante, est une excellente surprise.


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… Madame Lucienne remplit son cahier et la Médée s'ébranla.
La péniche franchirait plusieurs centaines d'écluses entre les Flandres et le Canal du Midi et, à chaque fois, de façon rituelle, l'homme cacherait l'enfant. du moins sur le trajet aller.
Car, au retour, l'enfant ne serait plus là …
Nous sommes dans les années 60.
De nombreuses disparitions d'enfants non élucidées ont lieu dans les Flandres mais aussi en Belgique et au Pays-Bas.
Deux corps sont découverts dans des sacs jetés dans un canal.
Maurice Morge, inspecteur austère et solitaire de la P.J. de Lille, débarque alors dans le petit village De Wailly afin d'y mener des investigations après une enquête malheureusement bâclée par les gendarmes.
Aidé par George Bellamy, un journaliste dandy et fantasque, va-t-il pouvoir retrou­ver l'assassin ?
Une enquête riche en rebondissements commence.
Nous baignons, ici, dans le monde des mariniers, sur les canaux du Nord, de l'Est de la France, de la Belgique et puis il y a Vermeer et la Médée !
Benoît Chavaneau est né à Roubaix en 1958 et d'emblée il s'imprègne de cette terre noire des Flandres, de ses carillons et de ses canaux brumeux. Très tôt, il conçoit l'écriture comme un ouvrage de den­telle entre silences et mots.
C'est en écoutant « La Chanson de l'éclusier» de Brel, chez une amie, que naît l'idée de « La Médée », une histoire de marinier, d'enfants perdus et de canaux brumeux.
« Dans ce roman, j'étais obsédé par le rythme, par le style, par cette ambiance flamande, mouillée de brume et de pluie froide. Un bon roman, c'est moins une histoire que la manière de la raconter, enfin je crois. »
La Médée est finaliste du Prix du Sablier d'Or du meilleur manuscrit.

Complexe de Médée: (Psychanalyse) Complexe se manifestant chez les femmes/les hommes qui cherchent à punir leur mari/épouse en s'en prenant à leurs enfants
L'appelation trouve ses origines dans le nom du personnage mythologique de Médée, qui selon une version répandue du mythe aurait tué ses enfants par vengeance envers son mari, Jason, qui l'a répudiée en faveur d'une autre femme.

Le sacrifice des enfants est au centre de ce roman, non seulement La Médée charrie son lot de cadavres à travers les canaux mais l'inspecteur Morge, austère personnage sacrifie lui aussi sa vie de famille et son rôle de père pour cette enquête.
La question se pause : la péniche se nourrit-elle des enfants, Vermeer le batelier est-il un ogre dévoreur d'enfants ?
Bien sûr l'atmosphère ambiante nous emmène directement du côté de Simenon, le cadre géographique, la grisaille, les personnages taiseux ou encore extravagant comme le journaliste Bellamy. Mais bien au- delà du roman policier, j'ai lu un roman frôlant le fantastique et flirtant avec Jean RAY, apologie du sacrifice et de l'inexorable conduisant à une rencontre « amoureuse » habitée de non-dits et d'acceptation d'une règle érigée comme un aveu de monstruosité, un lien indéfectible.

Superbe roman noir, magnifiquement écrit par un auteur qui sait plus que quiconque marier les mots et leur donner cette musicalité que l'on retrouve dans d'autres de ses romans.

Cet ouvrage est sélectionné pour le Prix Dora-Suarez 2022.
Lien : https://dora-suarez.com/?s=L..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La fillette eut un regard plaintif.
— Quand est-ce que je pourrai sortir ?
— Pas aujourd’hui. Il y a de l’orage. Demain peut-être.
— Alors je suis un petit oiseau en cage, fit l’enfant grave.
— D’une certaine manière, oui.
— On a un canari à la maison. Mais papa dit qu’il faut bien faire attention quand on nettoie la cage. Car s’il s’envolait dehors il mourrait.
— Oui. Il y a des oiseaux faits pour voler dehors et d’autres pour chanter dans une cage.
— Et moi je suis un canari… épilogua Isabelle.
— Oui, un joli petit canari.
Il se saisit du pot de chambre de la fillette, déverrouilla la porte de la cabine qu’il referma soigneusement.
Puis il revint dans le carré. En fait, c’était juste un vaste reu avec une marquise et le poste de timonerie mais Vermeer aimait le mot de carré qui donnait à son bateau quelque chose d’une caravelle ou d’une goélette. Il se servit une assiette. Et écouta le bruit de la pluie. Après avoir mangé un morceau, il alla chercher le plateau d’Isabelle, lui rendit son seau d’émail et lui souhaita un bel après-midi. Elle avait prévu de lire et de dessiner. Comme une enfant malade qui doit garder la chambre. Bien sûr, l’homme lui ferait plusieurs visites, à l’improviste, à la manière d’un garde-chiourme. Bien qu’il serve les repas à heures fixes, il s’efforçait d’être imprévisible, toujours, et de rester parfaitement calme, quel que soit le comportement de l’enfant.
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- En fait, si tout s'était passé comme prévu, je crois qu'aujourd'hui tu serais avec ton frère. C'est pour cela qu'il y a deux pièces : une pour Henri et une pour toi. Seulement voilà, ce jour-là, le maître t'a gardé en retenue et tu es sorti une heure plus tard. C'est cette punition qui t'a sauvé. Bref dans ton malheur, on peut dire que tu as eu de la chance.
L'enfant s'accouda aux côtés du policier,
- Vous pensez vraiment que c'est une chance ?

p. 216
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Les libellules ponctuaient la surface du canal à petits pas de ballerines. Accoudé au bastingage arrière de la Médée, Vermeer se laissait fasciner par les insectes légers quand un gros poisson luisant jaillit hors de l’eau et happa goulûment l’une des demoiselles.

— Pas de chance, soupira Vermeer. Tu volais trop bas. Ou c’est ce foutu poisson qui saute trop haut. On est toujours la libellule de quelqu’un qui saute plus haut que vous. Ou la carpe de quelqu’un qui vole trop bas.
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Madame Lucienne remplit son cahier et la Médée s’ébranla. La péniche franchirait plusieurs centaines d’écluses entre les Flandres et le Canal du Midi et, à chaque fois, de façon rituelle, l’homme cacherait l’enfant. Du moins sur le trajet aller. Car, au retour, l’enfant ne serait plus là.
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