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EAN : 9782290251553
448 pages
J'ai lu (06/09/2023)
4.03/5   46 notes
Résumé :
« Charlemagne venait d'avoir vingt ans. La République proclamée demandait un nouvel effort aux citoyens. Napoléon III était allé chercher la mort à Sedan et n'avait trouvé qu'une honteuse capture. Le décret du 14 octobre mobilisait les célibataires de son âge et les veufs sans enfants, jusqu'à quarante ans. En quatre mois, après Sedan, le pays qui n'avait plus d'armée réussit à organiser la mise en marche d'un million d'hommes. La guerre était dans l'ordre des chose... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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L'affaire des vivants est un roman qui m'a emporté assez loin de mes sentiers de lectures habituels, il s'agit d'une histoire originale, tant par le thème abordé qu'en raison de son mode narratif.
Je découvre Christian Chavassieux à cette occasion, et je vais commencer par louer son style et son érudition. L'auteur sera le narrateur et l'observateur tout au long de cette saga familiale avec un parti pris narratif peu courant, ici peu de dialogues, un récit à la troisième personne, une multitude de biographies plus ou moins détaillées.
Si j'ai aimé ce roman c'est qu'il m'a intéressé et fasciné, j'y ai vu la chronique d'une période et d'un monde aujourd'hui oublié, j'y ai reconnu le temps de mes arrières grands-parents que je n'ai pas connus, je me suis remémoré les souvenirs de mes grands mères en retrouvant la rigidité d'une certaine morale aujourd'hui estompée.
Ce qui m'a également impressionné c'est la description de deux mondes dénués de sentiments et d'empathie, qu'ils soient riches ou pauvres. La peinture qui nous est proposée ici est grise et froide, pas triste ou mélancolique non, mais très certainement dramatique et dénuée d'espoir, quelle que soit la condition des personnages, c'est la représentation d'une société où le mot bonheur semble être tabou.
Au fil des chapitres, j'avais la sensation de voir des daguerréotypes ou des images couleur sépia, pas de doute pour ce qui me concerne, Christian Chavassieux a remarquablement travaillé le contexte de son roman qui se situe dans la période 1850-1918.
Cette histoire, c'est aussi une radiographie de la condition ouvrière d'alors, écrasée par la bourgeoisie des industriels avides de profit, très instructif.
Le destin de Charlemagne, le personnage principal du roman, est une saga à lui tout seul, c'est l'histoire d'un homme rustre qui va s'élever au-dessus de sa condition, d'un homme qui va aussi renier son passé. Charlemagne va à merveille nous démontrer qu'il existe véritablement deux formes d'intelligence, il possède la première et est complétement dépourvu de la deuxième que j'appellerai, faute de mieux, celle du coeur. Ce roman est également celui de sa famille, qui tentera tant bien que mal de vivre dans son ombre gigantesque.
Voilà, je vais m'arrêter là, j'ai aimé cette lecture riche de beaucoup de choses, merci également à l'auteur pour ces notes explicatives qui éclairent de belle façon ce qu'a été la construction de ce livre.
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Charlemagne... Non mais, quelle idée, un prénom pareil ! le « héros » de L'Affaire des vivants le doit à son grand-père qui court déclarer lui-même l'enfant à la mairie, persuadé qu'il est de l'influence bénéfique d'un tel prénom sur son avenir. Et Charlemagne, s'il subit les moqueries des autres enfants, devient un élève brillant qui ne pourra pas continuer ses études malgré l'insistance de l'instituteur et du curé : on a besoin de lui à la ferme. Charlemagne Persant aura pu bénéficier de l'amour et des conseils de son grand-père pendant douze ans seulement. Cela suffira pour qu'il réussisse à devenir un homme d'affaires prospère, craint mais souvent haï. Il consolide la ferme familiale, achète un magasin de tissus qu'il agrandit, en « acquiert » un autre grâce à son mariage, et crée une usine qui fournira ses magasins et bien au-delà de cette région lyonnaise où il est né. Christian Chavassieux situe cette histoire familiale au tournant de deux siècles. Charlemagne fera la guerre de 70, son fils celle de 14.
***
J'ai trouvé ce roman enthousiasmant. On ne peut pas, je crois, aimer Charlemagne ni s'identifier à lui. Il est trop dur, trop ambitieux, trop orgueilleux, trop intransigeant envers lui-même et les autres, même si, parfois, ses carences et le manque d'éducation dont il est douloureusement conscient le rendent fugitivement touchant. Les autres personnages sont aussi infiniment bien campés. Charlemagne se hausse dans l'échelle sociale en épousant une sorte d'Emma Bovary, à la fois naïve et résignée, dont les parents sont des archétypes des bourgeois de l'époque. Christian Chavassieux nous présente différents milieux sociaux : bourgeois, paysans, militaires, ouvriers, révolutionnaires même, tous en relation de près ou de loin avec Charlemagne. On découvrira, entre beaucoup d'autres choses, la difficile condition des ouvriers de l'époque, la dureté des grèves, les balbutiements des revendications des femmes, l'ostracisation des homosexuels ; on visitera des fermes, des magasins, des usines, un bordel, l'Exposition universelle ; on assistera à une nuit de noces, au quasi lynchage d'un des seuls personnages solaires, à des scènes de guerre et au tournage d'un film d'Abel Gance dans des conditions assez étonnantes...
***
L'écriture de Christian Chavassieux me ravit ! J'ai parlé ailleurs de la qualité de son style, mais je voudrais dire un mot du vocabulaire. Ici l'auteur puise dans le jargon des métiers, ramène au jour des mots oubliés, emprunte aux dialectes locaux sans que jamais cela ne devienne pesant. Il y a un bref lexique à la fin du livre On pourrait se dispenser de le consulter – le mot employé est presque toujours compréhensible dans son contexte –, mais ce serait dommage pour les précisions qu'il apporte. Ne vous privez pas non plus des « Quelques points et références » en fin d'ouvrage : ils se révèlent passionnants et donnent une petite idée de la quantité de recherches et de documentation nécessaires à la rédaction de ce beau roman. J'ai beaucoup aimé aussi un des artifices choisi par Christian Chavassieux. Ici, le narrateur, c'est l'auteur : « Joseph-Antoine Pajaud était un fieffé coquin, c'est moi qui vous le dis et vous pouvez me croire : je l'ai fabriqué dans ce seul but », écrit-il au début du chapitre 5. le procédé est repris mais s'intègre toujours parfaitement à la narration. Ça y est, je suis fan ! J'ai acheté La Vie volée de Martin Sourire en même temps que celui-ci, avant le confinement. J'attendrai que les librairies soient rouvertes pour acheter les autres…
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Lecteurs, lectrices, finissez vite ce que vous avez en cours et jetez-vous sans plus attendre sur ce roman ! Il est en tout point magnifique.

... Hmm ? Pardon ? Il faut que j'argumente ? Bon. C'est vous qui l'aurez voulu !

Tout d'abord... tout d'abord, il y a l'écriture. Un style puissant, qui sait aussi bien manier les longues phrases denses, pleines de sève, où tout un monde se compose et prend vie, que les petites phrases incisives, juste à point, où l'essentiel se concentre en quelques mots. Qui fait alterner dans le même temps passé et présent - l'ampleur de l'un et la vivacité de l'autre. Un récit qui se glisse au plus intime de ses personnages mais sait aussi s'en détacher pour mieux les remettre en perspective, avec l'auteur qui s'invite dans son texte, pour quelques lignes, non sans malice, nous prend à témoin puis disparaît pour mieux nous rendre à l'histoire, complices désormais autant que lecteurs. Un sens du suspense impeccable, tissé de petites allusions, d'ouvertures fugace sur la suite qui en disent beaucoup trop ou beaucoup trop peu, sans qu'on sache jamais, bon sang ! comment tout ça va bien pouvoir tourner.
Une narration qui accroche dès la première page et retient tout entier, jusqu'à la toute dernière. Bien après, même.

Ensuite, il y a les personnages. Des personnages ambigus, pétris d'autant de bon que de mauvais, jamais entièrement haïssables pour les pires, jamais exclusivement aimables pour les meilleurs. Victimes, souvent, d'une éducation sans amour, d'un milieu sans esprit, primaire, étriqué et mesquin. Mais capables, malgré tout, de dépasser ce conditionnement - par le travail de toute une vie ou le temps d'une pensée, d'un geste, d'un espoir, d'un remords.
Charlemagne s'arrache à l'abrutissement des siens par l'ambition féroce, le travail acharné, qui sont aussi débordement de vie, d'énergie, de volonté, créatrices autant que destructrices. S'il reste au fond une brute aux violences intolérables, un tyran détestable, il se révèle aussi capable d'amour et de générosité, et au fond bien moins mesquin que ceux qu'il écrase.
Face à ce fort, Alma, jeune oie blanche dressée depuis toujours à l'obéissance, le corps et l'esprit barricadés derrière les conventions de son milieu, spectatrice d'une vie qui se décide sans elle, peut-elle être autre chose que victime ? Petite-bourgeoise jusqu'au bout des ongles, dans tout ce que le terme a de moins flatteur, mais trop conditionnée pour ne pas être touchante plus encore que méprisable, et assez sensible pour sentir l'absurdité des barrières que la vie lui impose, pour envier, du sommet de sa fortune, la richesse de ceux qui ne possèdent rien que la liberté et l'amour.
Fruit de leur union, Ernest a la passivité insensible de ceux à qui la vie a tout donné, sauf l'attention et l'amour indispensables. Faible et froid, sans grande intelligence, avec plus de sensiblerie que de sensibilité, mais largement racheté par la conscience croissante de ses propres défauts et de la vacuité de sa vie. Par ses élans toujours avortés, ses folies, ses échecs, sa malchance et sa lucidité, qui en font finalement un des personnages les plus attachants de l'histoire. Lui... et un autre, franchement lumineux celui-là, un peu trop peut-être mais dont la présence en filigranne aère agréablement ce récit souvent très sombre.

Il y a cette finesse dans l'analyse psychologique des personnages et des ressorts sociaux qui les sous-tendent. La documentation, solide et intelligente. Ce talent pour donner vie, jusque dans le moindre détail, à un univers historique bien précis : celui de ces petites bourgades de province, longtemps modestes, endormies, puis gonflées soudain par l'essor industriel, la multiplication des usines et l'exode rural qui l'accompagne. Rien n'y manque : l'entrée en scène de nouvelles élites, leurs tactiques d'intrusion auprès des familles déjà affirmées, la confrontation inéluctable, difficilement conciliable, entre esprit paysan et esprit citadin, malgré tous les renouveaux, la cruauté de la vie dans les usines et les revendications qu'elle entraîne. Sans grande indulgence, mais sans manichéisme, jamais.

Christian Chavassieux s'inspire ici des plus grands - des Zola, Balzac, Hugo, Flaubert -, et sait face à eux s'affirmer par un style, une voix bien à lui. J'ai bien envie de dire qu'il n'a rien à envier à leur talent, avec même plus de finesse et d'esprit que certains.

Un grand merci à l'opération Masse Critique Babelio, pour me l'avoir fait découvrir, et aux éditions Phébus, pour publier de si bons textes.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Grandeur et décadence d'un ambitieux paysan de la Troisième République.

Charlemagne Persant aurait pu être un personnage des Rougon-Macquart ou de la Comédie Humaine. Modelé par les mots de Christian Chavassieux, il est un fauve incarné, aux appétits voraces, un personnage haut en couleur, froid et calculateur, à l'intelligence visionnaire pour une réussite sociale exemplaire. Et cette tragédie familiale dont il est la pierre angulaire pourrait être un roman de Zola (pour le naturalisme et le romanesque) ou De Balzac (pour la peinture sociale).

Cette saga historique façon XIXe offre une lecture passionnante de la société de l'époque, entre paysannerie et triomphe de la bourgeoisie de la révolution industrielle. Une évolution sociétale qui permet à tout un chacun de sortir d'une condition modeste, et qui demeure marquée par les idées anarchistes de la Commune.

Alice Ferney parle de chef-d'oeuvre. le mot est fort mais je suis également conquise par cette capacité narrative en écriture, très riche, dense et fouillée, extrêmement visuelle, allégée par des chapitres courts qui donnent un rythme énergique au récit. Des descriptions soignées de la bourgeoisie provinciale et du terreau rural, des passages d'une grande beauté lyrique.
L'auteur a décidément une personnalité de plume que j'ai déjà appréciée dans La vie volée de Martin Sourire (Phébus 2017).

Ce beau roman dont le titre s'éclaire en dernière ligne.
Je conseille absolument! ;-)

#objectif disparition PAL

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Milieu 19eme siècle, naît un petit garçon au sein d'une famille de paysans désargentés. Prénommé Charlemagne par son grand-père, autant comme une promesse d'un destin prestigieux que par un pied-de-nez à ses géniteurs, cet enfant va grandir avec l'assurance d être supérieur aux autres. Et il va se conduire comme tel tout au long de sa vie. C'est cette vie et celle des siens que nous conte Christian Chavassieux. Et quel roman! le meilleur livre que j'ai lu depuis ces douze derniers mois et plus encore. Style énergique et alors quelle plume! Qu'elle détonne par sa qualité et quel titre magnifique qui prend tout son sens! Quelle intelligence! C'est un chef d'oeuvre et je suis ravie que le hasard m'ait permis de découvrir cet écrivain ; j'aime son amour des mots et son engagement. le livre à lire et à offrir à son meilleur ami ( le lexique et 'les quelques points et références ' à la fin sont à lire absolument).
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critiques presse (1)
Lexpress
15 septembre 2014
Autour de son Rastignac des tissus, Chavassieux brode les portraits de multiples personnages. Le tout en finesse, sans manichéisme aucun. Du bel ouvrage...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Qui est-elle ? Que doit-elle faire ? On n’a cessé d’employer pour elle depuis l’enfance tous les verbes de la soumission, elle sait qu’elle doit s’offrir, se livrer, se donner, s’ouvrir, s’abandonner ; ses modèles héroïques se pâment, s’oublient, se languissent, pâlissent, défaillent, s’évanouissent. On lui a enseigné la vénération de celui qui patiente, invisible, à côté. Elle se rendra à lui sans plus de manières, bien sûr. Cette allégeance est le fruit d’une éducation dont la rigidité est devenue insoupçonnable, à force de temps. Mais toutes les Ève se découvrent nues, ce soir, quand elles considèrent ce corps tendre et choyé, destiné au saccage. (p. 113)
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La guerre était dans l'ordre des choses : chaque génération en avait connu une ; à l'exemple de ses aïeux, Charlemagne fit ses bagages, pansa les bêtes comme à son habitude, et prit le chemin de Merives avant l'aube, tandis que la ferme sommeillait encore. Il partit, le coeur sans inquiétude, pas plus remuė que s'il s'agissait d'aller abattre des chênes. La guerre était un contretemps dans la marche du labeur, un détour vaguement mystérieux, juste ennuyeux car ne rapportant rien. Il fallait espérer qu'elle ne dure pas, et qu'on serait rentrė pour la prochaine estive.
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"Oui, je me suis mis en paix avec les morts. Et toi, Ernest, quel est ton mort ? Qui est celui qui te demande des comptes ?' . Ernest réfléchit. "Je ne sais pas, dit-il, mais il me semble que les vivants aussi ont des comptes à demander aux morts, non?". Louis vit Ernest, veste tombée à présent, redressé, faisant un pas vers les vagues inanimées du soir. Il se mit à parler fort, à crier presque, et la surdité de la guerre n'y était pour rien. "Qu'ont-ils fait pour les vivants ? Toi, Louis, tu as connu l'amour. Sais-tu que tu es le seul ? Pourquoi? Les parents de mon père ne l'ont pas aimé, les parents de ma mère ne l'ont pas aimée, mes parents ne sont pas aimés, ils ne m'ont pas aimé, moi ! Qu'ont-ils fait à l'enfant que j'étais ? Au nom de quoi ? Ils ont remplacé les caresses par un enseignement de fauve. Pas une once d'amour, pas une once ! Ils ont fait de moi cette âme désolée. Ils s'y sont tous mis, génération après génération. A croire que j'étais le projet des ancêtres depuis toujours, de finir la galerie avec une âme vide." ll s'agenouilla. "Toi, tu as été aimé, Louis. Toi seul. Je ne dois rien aux morts'.
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Tout simplement EXCELLENT ! Romancier méconnu, Christian Chavassieux fait ici preuve d'une maîtrise étonnante du roman tel qu'on le rêve : socle social (le décollage industriel de la France de Guizot), personnages complexes (Le chef de famille entrepreneur, et sa fratrie insuffisante et hostile), aléas du destin...le tout servi par un style véritablement inspiré.
J'ai eu du mal à lâcher ce livre PALPITANT.
A recommander ABSOLUMENT !
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(DANS LEXIQUE : Homosexuel :
(...) Je me souviens que notre époque a vu la même perplexité s'emparer de nombre de citoyens et offrir quelques beaux exemples d'ineptie. Des chercheurs ont décelé un gène de l'homosexualité, comme ils ont trouvé celui de la criminalité, j'ai écouté à la radio, lors des fameuses discussions franco-françaises sur le mariage homosexuel, un homme déclarer que c'était la conséquence d'une trop grande consommation de viande rouge. On peut trouver cela risible mais Freud ne me semble pas beaucoup plus pertinent quand il définit cette inclination pour son pareil comme un narcissisme. Tout ça, pour rendre acceptable un rejet inacceptable.
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