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Doit on présenter Andrée Chedid comme la mère de Louis et la grand mère de Matthieu ? Certes oui… mais ça n'est pas suffisant. Née au Caire, elle est libanaise d'origine avant de choisir la France en 1946.
Son oeuvre romanesque, teintée de poésie restera marquée par la guerre du Liban en général, et en particulier l'acceptation de l'altérité, de la différence.

« L'enfant multiple » en est une illustration criante : Omar-Jo, un enfant voit son père et sa mère tués dans un attentat, pendant la guerre du Liban ; lui même y laissera un bras…Alors son grand père l'envoie à Paris dans la famille.
A Paris, c'est là que vit Maxime, un jeune forain dont le manège périclite. Omar-Jo va l'aider ; et une amitié va bientôt naître entre ces deux là. Une amitié qui fait fi des différences, justement.

Un roman touchant et plein d'espérance qui n'est pas sans rappeler certains E.E. Schmitt.
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Maxime, propriétaire incompris d’un petit cirque est à deux doigts de le revendre lorsqu’il découvre un matin, sous la bâche qui protège ses chevaux de bois, un gamin aux pieds nus.

L’enfant s’appelle Omar-Jo, son prénom est la contraction des prénoms de son père et de son grand-père. Après l’attentat qui a coûté la vie de ses parents et lui a arraché le bras, il arrive à Paris chez une cousine de sa maman. Omar-Jo devient rapidement indispensable dans la petite entreprise de Maxime: il nettoie et lustre les chevaux de bois, range le matériel et multiplie les pitreries pour attirer le chaland.

L'enfant multiple est l'histoire douloureuse d'Omar-Jo. La perte simultanée de ses parents et de son bras ont fait de lui un gamin atypique.

"- Tu parles parfois comme un enfant, parfois comme un adulte. Quand es-tu toi-même, Omar-Jo?

- Chaque fois."

Il est très doué pour la relation, use de son charme et de son charisme pour mettre Maxime dans sa poche .

« Un homme qui aime son Manège, je n’ai pas besoin de savoir d’où il vient il est de ma famille.

- de ta famille ? Où est-ce que tu vas chercher ça ?

- pas la famille du sang, mais l’autre. Parfois ça compte beaucoup plus. On peut la choisir.

- Tu veux dire que tu m’as choisi ?

- Oui, maintenant je te choisis. »

Omar-Jo est enfant multiple par ses origines ( un père musulman égyptien, une mère chrétienne libanaise) et par la nouvelle identité qu'il construit à son arrivée en France.

Omar-Jo est enfant multiple par ses talents. Il est l'instigateur du sauvetage de la petite affaire artisanale et simultanément il redonne confiance et espoir à Maxime.

L'enfant aux multiples facettes distille sourires et joie autour de lui. Comme son héros Charlie Chaplin, sur le terreau de la tristesse il construit un univers de rêve et de bonheur.

L'enfant multiple dénonce aussi la guerre du Liban, ses atrocités, ses conséquences ; la guerre mutile et rend orphelin mais... Omar-Jo veut vivre!

Un livre à l'espérance contagieuse.
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En ouvrant ce livre, Maxime m'est immédiatement apparu sous les traits de Mickey, un forain Ardennais passionné de chevaux de bois qui consacrait son temps à remettre en état des manèges.

Mais que l'on ne s'y trompe pas. le manège présenté ici par Andrée Chédid est celui du tourbillon de la vie. Avec un style sobre, ce conte nous emmène dans les pas d'Omar-Jo, un drôle de gamin, avec qui nous découvrons les effets de la guerre, du terrorisme, de la différence. Et qui grâce à sa perpétuelle bonhomie fait régner autour de lui l'amour et l'amitié.

Les thèmes, très nombreux, sont abordés de façon superficielle et affaiblissent le propos. L'auteur cependant ne tombe jamais dans le pathos pour nous faire prendre conscience des ravages de la guerre qui sévit aux portes de l'Europe en nous offrant ce conte bien loin de propos moralisateurs.
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Un joli conte débordant d'optimisme et d'espoir sur la quête du bonheur en dépit des épreuves et des différences.

Nous sommes en 1987. La guerre civile au Liban (1975-1990) continue à faire rage. Omar-Jo, né avec la guerre, vient de perdre ses parents, et un bras, dans un attentat. Son grand père l'envoie alors en France chez ses cousins pour qu'il connaisse la paix.

Maxime, propriétaire d'un manège à Paris, a le moral en berne. Son manège périclite. Cet ancien fonctionnaire qui a tout plaqué, contre l'avis de tous, pour réaliser son rêve de forain est sur le point d'y mettre fin. C'est alors qu'un matin, il y découvre en train de dormir à l'abri de son manège, un gamin aux pieds nus, Omar-Jo! Cette rencontre va chambouler les cartes de leurs destins respectifs !

L'enfant multiple est le livre de la multitude : multiples origines, multiples thématiques, multiples allégories, mais un seul fil conducteur : l'enfant. Il apparait comme un guide sur le chemin de la vie. Un guide qui conduit, de détours en cul de sac, vers l'équilibre du bonheur.

Omar-Jo, de père musulman Égyptien et de mère chrétienne libanaise (petit clin d'oeil aux origines de l'auteure) est un enfant épanoui, attachant, ouvert sur le monde et les hommes. Il revendique fièrement ses multiples origines et différences. Même si l'attentat dans lequel ses parents sont morts a ouvert une brèche en lui, sa force tranquille et sa foi dans la vie insuffle l'espoir et l'amour autour de lui. Maxime en sera le premier transformé. Passé la méfiance, un lien très fort se tissera entre l'adulte et l'enfant. Mais ceux qui croiseront leur route en bénéficieront aussi. Les personnages de ce livre sont vraiment attendrissants & touchants. Même les plus "antipathiques" ont des fêlures qui les humanisent. Un petit bémol cependant : la maturité, pour ne pas dire la sagesse exacerbée, de cet enfant de 12 ans est par moment vraiment trop forcée à mon gout. Néanmoins le message d'optimisme qu'il délivre, finit par l'emporter.

Car ce livre met en exergue la richesse de la diversité, la force que l'on puise dans ses racines, ainsi que toutes les différences qui mises bout à bout, rassemblent ! Distillé avec beaucoup de tendresse, ce message est amené par l'auteure de très belle manière. On ne peut que regretter que ce ne soit pas aussi fluide dans la vie réelle.

Les thèmes sensibles véhiculés dans cette histoire, tels que la guerre, le handicap, l'exil, l'étroitesse d'esprit, les parcours cabossés par la vie sont surtout un tremplin pour magnifier la célébration de la vie. Ils soulignent cette conscience de la fragilité qui rend la vie d'autant plus belle. A l'image de ce manège, symbole d'une vie éclatante et éphémère, qui tournoie, au rythme de la valse du temps, dans les yeux brillants de rêves des enfants.

Un récit vraiment rafraichissant qui met du baume au coeur. A savourer à tout âge.
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Récit émouvant d'une rencontre entre un enfant, Omar-Jo, orphelin, enfant amputé , victime de la guerre, et Maxime, qui a gardé une âme d'enfant, propriétaire d'un manège à Paris.

Entre ce gamin, astucieux, malin, et cet homme, pourtant méfiant au début, va se créer une réelle sympathie qui va se muer très vite en un un lien d'amour, comme de père à fils. Ils se sont reconnus tous les deux grâce à ce manège, ils n'ont pas eu besoin des liens du sang, ils sont de la même famille, celle des troubadours, des conteurs, des vendeurs de rêves.

Ce manège est un caprice de Maxime. Il a quitté un travail de fonctionnaire pour réaliser son rêve. Avec son manège, ses pensées s'envolent souvent vers son oncle Léonard et son cerf-volant bleu, il est un peu son modèle.

Omar- Jo a aussi une idole; son grand-père Joseph, troubadour et conteur . Homme sage pour qui l'argent et le désir de richesse sont un frein à la liberté, et qui ne comprend pas pourquoi les hommes se livrent à leur propre destruction.

Omar-Jo va redonner vie au manège. Ce manège est le symbole de la vie :
"Ainsi tourne le monde : manège, que domine le temps et l'histoire. Pourtant, des rênes fragiles - celles de la liberté - demeurent entre nos mains ; guidant hors des pistes nos provisoires montures vers notre propre destin."
"L'hiver était proche.
Tout courait vers le froid, vers la violence, vers la mort. Tout filait vers l'été, vers la paix, vers la vie.
Tournant, tournoyant sans fin, le manège poursuivait sa ronde. "

Au fil du récit, on découvre le portrait de nouveaux personnages, chacun avec ses peines et ses joies, trimballant leur passé, leurs expériences derrière eux. À chacun, cet enfant multiple va insuffler sa force. Sa gaité multiplie celle des autres, il réussit à rassembler tout le monde autour de lui, il est comme le messager de l'espoir, de l'amour et de la paix.

J'ai adoré ce petit bonhomme plein de ressources, fier de ses origines, du nom qu'il porte. Il choisit lui-même sa vie et ses amis, il suit son instinct. Il inverse les rôles; c'est lui qui va sauver l'entreprise de Maxime et c'est aussi lui qui l'adopte. Rien ne peut l'arrêter, c'est un enfant têtu , il est maitre de son destin.

Récit poétique qui nous parle tout en douceur des maux de ce monde; la guerre, la religion qui sépare les hommes, la différence, le handicap, la vieillesse. Mais aussi, si nous nous laissons embarquer sur ce manège, en retrouvant notre âme d'enfant, nous laisse entrevoir de belles choses...
C'est une très belle découverte pour moi.
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Avec la poésie,la douceur et l'humanisme que je lui ai découvert en lisant le Message, Andrée Chedid écrit,avec L'enfant Multiple ,un merveilleux roman sur la résilience.
Né d'un père égyptien et d'une mère libanaise, Omar- Jo vit à Beyrouth jusqu'au jour tragique où la guerre lui vole ses deux parents et un bras. Il lui reste Joseph,son grand père. Ce dernier, guidé par son amour et son altruisme pour son petit fils,lui fait quitter le pays. Il est né dans la guerre,il doit vivre dans la paix. " Les racines s'exportent,tu verras. Elles ne doivent pas d'étouffer,ni te retenir."
Omar_Jo est recueilli par un oncle et une tante à Paris, mais c'est auprès de Maxime,un forain,qu'il va retrouver le goût de vivre. Leur rencontre n'a rien de magique car Maxime lui aussi a perdu la soif de vivre. Il est devenu aigri,replié sur lui même,dur. Mais Omar- Jo sait voir derrière les apparences, et autour du manège de Maxime c'est à nouveau la tendresse, l'ouverture,les couleurs et la musique qui vont danser,les liant d'une relation singulière et profonde dont le bonheur va devenir contagieux.
C'est une sorte de conte philosophique qui,tout en dénonçant la violence guerrière met davantage la lumière sur l'espoir et l'amour.
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Un roman qui, sous couvert de fable moderne, est un conte philosophique sur la différence, la résilience, la construction de soi avec ou parfois malgrés ses racines. Une histoire émouvante, parlant de la folie des Hommes et de la guerre, mais aussi des beautées dont est capable l'humanité.

Poétique, ce roman n'en est pas pour autant fantaisiste ; la guerre, la mort, la misère ou les solutions de survies trouvées par les personnages sont cohérentes et bien réelles. le choix d'un personnage principal enfant aurait pu facilement conduire à un onirisme trompeur qui n'aurait été qu'une fuite du monde concret. Mais Andrée Chedid ancre dans le réel son petit Omar-Jo, usant et portant comme une mémoire son nom-composé ses cicatrices et son moignon, usant de celui-ci comme d'une baguette magique pour sauter par-dessus les barrières qu'érigent les lois de la politesse entre les êtres.

Plaisant et revigorant dans l'histoire qui nous y est contée, ce récit propose également sans jamais imposer de solutions des pistes de réflexion sur le vivre ensemble, le handicap, l'éducation, la liberté et la fidélité à soi, la définition de ce qu'est un adulte, l'amour, le couple, le besoin de racines, la religion ou encore la résilience et tant d'autres sujets encore.

Véritable petit pamphlet sur la liberté et l'amour de l'Autre, de sa différance, comme disait Derrida, ce petit livre se lit également comme un livre d'enfant léger et sucré, contenant en son coeur des couches nutritives pour chaque âge, de 10 à 100 ans.
Lien : http://unlivresurmeslevres.b..
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TRès beau petit roman qui m'a ému !

Omar-Jo qui a connu la guerre, la mort, la perte d'un bras, est la joie incarnée, l'optimisme. Il est le mur porteur de tous les autres personnages, qui leur permettra à tous de reprendre pied, reprendre confiance et créer une petite famille ou l'entraide, la regard de l'autre est essentielle.

J'ai me ce genre de roman où tous les personnages se retrouvent liés et tient à la force d'un seul, encore plus lorsque celui-ci est un enfant.

il n'est pas sans rappeler le petit Momo de la vie devant soi.
Un pur régal !
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Allégorie du Liban, parue en 1989. Omar-jo par son double prénom illustre l'union possible de deux peuples qui se déchirent. Sa joue percée et son bras arraché sont le Liban défiguré et amputé de tant d'années de guerre. Sa vitalité, sa joie et sa profonde tristesse sont les images de ce Liban qui se débat, qui souffre et qui ne cesse d'espérer.
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Un vrai bijou! Coup de coeur! D'une écriture limpide Andrée Chedid nous parle de cet enfant blessé qui sait toucher les âmes et attendrir les hommes. Cela n'est pas sans rappeler " Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" ou "Tom petit homme". Une jolie merveille à mettre entre toutes les mains.
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