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EAN : 9782764438022
187 pages
Les Éditions Québec Amérique (05/06/2019)
4/5   3 notes
Résumé :
Janvier 1998. Crise du verglas. Panne généralisée. Nicolas, 14 ans, est confiné dans sa maison avec sa grand-mère malade. Tous les voisins ont déserté le quartier, mais la grand-mère de Nicolas refuse d’aller dans un refuge. Dans cette ville fantôme aux allures apocalyptiques, un homme erre de maison en maison affublé d’un masque à gaz, et des événements inquiétants se multiplient : vols de génératrices, disparitions d’animaux… et enlèvements d’enfants. Nicolas parv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Entrevue avec Stéphane Choquette
Réalisée par Kim Messier
Septembre 2019

1- Pourquoi avoir choisi d'écrire une histoire qui se déroule pendant la crise du verglas?
J'ai vécu la crise du verglas de très près. J'étais encore relativement jeune à l'époque et me suis trouvé plongé en plein coeur du « triangle noir ». À St-Hyacinthe, où je vivais, nous avons été privés d'électricité pendant plusieurs semaines et avons dû quitter notre domicile pour nous installer chez des proches, entassés la nuit devant un petit feu de foyer, à moitié gelés… jusqu'à ce que cela ne suffise plus, et qu'il faille encore chercher refuge ailleurs. Nous devions retourner quotidiennement à la maison, pour nous assurer qu'il n'y avait pas de dégâts, causés par la nature ou par l'homme… Les journées étaient courtes, la pénombre tombait vers la fin de l'après-midi, et la nuit, il ne faisait pas bon traîner dehors : on ne voyait pas la main au bout de son bras. Se déplacer dans la ville en voiture était vraiment dangereux. Il y avait des accidents tous les jours. Autour de soi, le décor était à la fois terrifiant et magnifique. Les branches des arbres cassaient sous le poids de la glace, les fils électriques pendaient jusqu'au sol par endroit… On voyait des soldats dans les rues, comme en pleine guerre civile. Il y avait vraiment de quoi frapper l'imagination! Bref, j'avais envie depuis longtemps d'écrire une histoire qui aurait cet événement inoubliable, quasi apocalyptique comme toile de fond.

2- En 1998, as-tu vu des événements étranges comme Nicolas pendant la crise?
Plusieurs images me sont restées en tête. Les vols de génératrice ont été beaucoup discutés. Quelques bagarres. L'atmosphère surréaliste dans les commerces, comme les épiceries et les restaurants, entre autres, que j'ai d'ailleurs tenté de représenter dans une scène de mon roman. Mais ce qui a peut-être constitué le plus grand dépaysement, c'est de devoir quitter son logis, son confort, pour aller vivre dans des refuges – hôtels, écoles, cégeps… Jour après jour, nous étions tous forcés à cohabiter et à côtoyer des gens que nous ne connaissions pas, ou très peu, et qui n'avaient pas plus envie que nous d'être là. C'était une expérience sociologique en soi! Il y a eu de beaux exemples d'entraide et de collaboration, mais forcément, il y avait des irritants. Il y aurait eu là du matériel pour écrire bien des histoires – du drame, de l'horreur et même de la comédie.

3- Les aventures de Nicolas se déroulent tel un roman policier. Était-ce ton but ou l'histoire s'est écrite d'elle-même?
C'est une bonne question. En tant que lecteur, j'aime être tenu en haleine lorsque je lis un roman, mais j'ai aussi tendance à lire de tout, et je peux « embarquer » dans n'importe quel type d'histoire – horreur, policier, drame psychologique, romance, comédie… En tant qu'auteur, j'ai surtout peur d'ennuyer le lecteur. J'essaie donc de créer de la tension, des intrigues, pour qu'on ait envie de passer au prochain chapitre sans poser le livre. L'histoire que j'ai voulu raconter se prêtait bien à certains procédés issus du roman policier.

4- Pour ce roman, as-tu fait des recherches?
J'ai fait des recherches documentaires et photographiques – photographiques, surtout. J'avais gardé bien en mémoire certaines photographies qui avaient fait les manchettes à l'époque, et qui avaient su frapper l'imaginaire collectif. Je me suis donc constitué un bon répertoire avec des dizaines de photographies que j'ai consultées de temps en temps pour m'aider avec les descriptions. Mon objectif n'était cependant pas d'informer. Je voulais que mon roman soit atmosphérique, qu'il suggère l'inquiétude, l'angoisse que nous vivions tous durant la crise. Mes souvenirs, mes impressions ont donc été le matériel dans lequel j'ai puisé le plus abondamment.

5- Que voulais-tu mettre en évidence dans ton récit avec les différents points de vue des personnages : les ados, les bons samaritains, les voleurs, l'homme étrange?
Je crois fondamentalement que la plupart des gens sont bons et qu'ils désirent aider leur prochain. Il nous arrive tous d'être cyniques, ou d'en faire un peu moins qu'on le pourrait de temps en temps, mais en général, quand une difficulté survient, nous nous serrons les coudes, nous faisons notre mieux pour nous entraider. Dans mon roman, le danger provient initialement d'une catastrophe naturelle. La plupart des personnages ont de bonnes intentions et tentent de s'organiser. Mais graduellement, on réalise qu'une ombre rôde, insidieuse, et que le déséquilibre provoqué par la catastrophe a fait émerger une autre menace, plus sombre, plus noire. Il y a de tout dans notre monde, mais tant qu'on pourra se serrer les coudes, comme le dit un personnage de mon roman, la Terre continuera de tourner rond et le monde restera le monde.

6- As-tu aimé rédiger ton premier roman pour ados? Pourquoi?
Pour être franc, je n'ai pas fait d'effort particulier pour écrire « pour les ados ». Plus jeune, je m'intéressais à certains livres, à certaines histoires, mais je n'aimais pas avoir l'impression qu'on avait écrit un livre pour moi spécifiquement, pour mon groupe d'âge. En fait, j'avais surtout envie de lire ce qui ne m'était pas réellement destiné. Avec le Manège de Monsieur Grimm, mon éditeur m'a fait remarquer que j'avais tendance à mettre en scène des personnages assez jeunes, et que cela pourrait intéresser des lecteurs du même groupe d'âge. Ce n'était pas un choix conscient : je vais où me porte mon imagination. Avec Les Réservoirs de l'abîme, je voulais mettre en scène un personnage vulnérable, qui n'était pas complètement autonome, mais qui avait grand coeur, et qui désirait aider les gens qu'il aime, même s'il se sentait complètement dépassé par les événements.

7- Quels sont tes futurs projets d'écriture?
Mon prochain roman met en scène une adolescente de 15 ans, Sarah, qui file un mauvais coton à la suite du divorce de ses parents. Déménagée dans une autre ville avec sa mère, avec qui elle est à couteaux tendus, Sarah voit peu à peu ses liens s'effriter avec son père, qui semble l'éviter. Après une chicane particulièrement explosive avec sa mère, elle décide qu'elle en a assez. Elle saute dans un bus et s'enfuit vers la grande ville, pour passer les vacances de Noël avec son père. Mais quand elle arrive chez elle, dans la maison où elle a toujours vécu, une surprise bien spéciale l'attend – et pas une bonne!

8- La folie et ses conséquences lors d'une crise sociétale sont particulièrement importantes dans ton roman. Est-ce un sujet qui te fascine?
La folie me fascine au moins autant qu'elle me terrifie. La frontière peut être mince entre la raison et la folie. On a parfois l'impression de tenir en équilibre sur un fil, à un coup de vent de la chute. Un rien peut nous faire basculer : les éléments de la nature qui se déchaînent, une personne chère à nos yeux qui nous quitte, la tragédie qui s'abat sur nous sous une forme ou une autre… Et parfois, ce sont de simples émotions, des peurs qui prennent toute la place et nous font vaciller. Mais en attendant, et jusqu'à preuve du contraire, il faut continuer d'y croire et avancer!

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