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EAN : 9782266315036
456 pages
Pocket Jeunesse (08/04/2021)
3.79/5   184 notes
Résumé :
Coincés sur une île, des adolescents vont devoir apprendre à survivre dans un monde apocalyptique qui ne leur fera pas de cadeau...
Le premier jour, quand ils sont arrivés au bateau, la liaison entre l’île et le continent était coupée. Ordre du gouvernement.
Par la suite ils ont vu des fumées, au loin, sur la côte.
Le deuxième jour, ils ont enfin eu des nouvelles, et c’était plus effrayant encore.
Depuis, personne ne peut plus aborder. Pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (74) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne sais pas comment celles et ceux qui ont découvert ce texte sous forme de feuilleton quotidien ont tenu face à un tel suspense. Quelle frustration de ne pas avoir pu dévorer ce roman d'un seul trait ! Comme les habitants de l'île et la bande d'ados au centre de l'histoire, on brûle de savoir ce qui se passe là-bas, sur le continent : pourquoi l'ordre a-t-il été donné de couper toute liaison ? Quelles sont les fumées qu'on aperçoit sur la côte et faut-il croire aux rumeurs terrifiantes ?

Vincent Villeminot sait parfaitement y faire pour refermer sur nous ses intrigues haletantes. Mais surtout (vous allez me dire, voilà bien un réflexe de geek de la science politique, mais tant pis il faut que je partage mon enthousiasme) : il n'a pas son pareil pour concevoir de passionnantes expériences de pensée. J'adore et je sens que mes étudiants vont finir par avoir droit à ses romans ! En l'occurrence, voilà une île assez petite pour fonctionner « en communauté » ; assez grande cependant pour mettre les solidarités à l'épreuve et provoquer des dilemmes de coopération, surtout lorsque l'ordre social est menacé. Tout cela fait écho à l'actualité – ce défi collectif qui exige un degré poussé de coopération et de sacrifices individuels sans assurance que tous jouent vraiment le jeu, ça ne vous dit rien ? Dans la continuité de ses romans précédents, l'auteur sonde l'humain au prisme du retour à l'état de nature et la tectonique des groupes, scrutant ici plus particulièrement les effets dévastateurs des peurs sur la construction sociale de la réalité et, in fine, sur une cohésion sociale manifestement fragile. C'est fascinant, subtil et complètement addictif.

Des flash forward nous faisant pressentir des développements inconcevables font encore monter d'un cran le suspense : l'énigme autour de la crise en cours se double ainsi du mystère quant aux enchaînements susceptibles d'aboutir à un tel dénouement. Bluffée au départ, j'ai fini par trouver, au moment où les fils narratifs se sont rejoints, que ces anticipations en avaient trop dévoilé. À certains moments, j'ai eu aussi un peu de mal à me repérer parmi les nombreux habitants de l'île, dont certains ne sont mentionnés qu'en passant. Ce qui ne m'a pas empêchée d'engloutir aussi rapidement que possible les centaines de pages de ce roman.

Entre feuilleton d'aventures, robinsonnade et fable philosophique, un excellent cru !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Le confinement de mars-avril 2020 aura au moins eu un effet positif : celui d'inspirer à Vincent Villeminot ce roman, tout d'abord publié sous forme de feuilleton quotidien en ligne sur la page facebook de l'auteur, un moment que ses fans attendaient avec impatience tous les soirs. N'étant pas adepte de ce réseau social, j'ai préféré patienter, et lire le roman d'une traite, ou presque. C'est ma première lecture de vacances, et j'ai retrouvé avec plaisir un des thèmes favoris de l'auteur. de nos jours, une bande d'ados habitants d'une île (imaginaire) située à quelques encablures de la Rochelle se retrouvent du jour au lendemain confinés sur les quelques 2 km2 de leur territoire en compagnie de 150 autres habitants. La navette qu'ils empruntent quotidiennement pour aller en classe n'est pas venue les chercher, et sur le continent des incendies font rage. Visiblement, il s'est passé quelque chose de grave, et les suppositions vont bon train. Explosion nucléaire, conflit, épidémie ? D'après le peu qu'on arrive à savoir, les humains s'entretuent là-bas, et mieux vaut donc éviter tout contact. Mais que faire pour les membres des familles restés coincés en ville ? C'est tout le dilemme auquel est confronté la petite communauté des îliens, et parmi eux Jolan, le narrateur, et sa bande d'amis.
Rapidement, une organisation va se mettre en place pour mettre en commun ressources et talents, optimiser tout ce qui peut l'être. le père de Jolan, en tant que médecin et membre du conseil municipal va prendre une place prépondérante aux côtés de la maire, Françoise. Tout le monde va être mis à contribution y compris les plus jeunes.
Mais très vite, des dissensions vont émerger, et le danger va pointer son vilain nez...
J'ai beaucoup aimé la dimension psychologique très fine, les failles et les questionnements de chacun sont amenés de façon très crédible. c'est d'ailleurs un des atouts maîtres de V.V., on retrouve dans chacun de ses romans cet aspect humain qui fait que l'on peut parfaitement suivre les raisonnements des personnages et se dire qu'on aurait pu réagir de la même façon que tel ou tel d'entre eux. le récit est très immersif, on veut vraiment connaître la suite chapitre après chapitre.
Par contre, une technique de narration m'a dérangée : l'inclusion de passages où l'on fait un bond en avant dans le temps, décrivant une situation qui ne s'expliquera que petit à petit. J'aurais préféré découvrir ladite situation en temps voulu et pas avant.
Un autre aspect m'a légèrement déplu : il m'a manqué une liste des personnages et de leurs liens, j'ai été un peu perdue par moments... Et l'une des fillettes, Blanche, m'a semblé un peu trop mûre pour l'âge qu'elle est censée avoir.
Quand j'apprécie un auteur, comme c'est le cas pour Vincent Villeminot, j'ai tendance à devenir plus sévère avec lui ! Si ce roman avait été mon premier de lui, j'aurais donné une étoile supplémentaire sans hésiter. Mais j'ai lu un certain nombre de ses romans que j'ai trouvés plus clairs, plus aboutis. Cependant je continue à le recommander aussi bien pour les grands ados/ jeunes adultes (sa cible) que pour les lecteurs un chouïa plus âgés comme moi !
Sur ce, je vous souhaite un bel été (caniculaire en Dordogne), et de bonnes vacances pour ceux qui en ont. Je passerai de temps en temps, mais ne soyez pas fâchés si je ne lis pas vos publications ces prochaines semaines, je profite un peu des congés avec mon cher et tendre...
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Une île, quelque part au large de Rochefort, pas très loin du continent, à quatre kilomètres de la côte. Moins de 150 habitants à l'année, et 200 000 visiteurs l'été. C'est la fin des vacances d'hiver pour Jolan, 13 ans, qui vit sur l'île avec sa soeur Louna, 15 ans, et son père Pascal, infirmier. Avec sa bande de copains, il connaît l'île par coeur, notamment le fort, une ancienne forteresse, qui leur sert de repaire secret. Mais le temps des cabanes et des expéditions est terminée, retour en cours. Jolan et ses amis doivent prendre le bateau ce matin-là mais ce dernier, qui doit les conduire comme chaque jour sur le continent, n'est pas à quai. Très vite, la communauté de l'île apprend qu'il s'est passé des événements sur le continent, suffisamment graves pour couper toute communication avec l'île. Un seul mot d'ordre : ne pas quitter l'île, n'accepter aucun nouvel arrivant… Bientôt, les fumées et les lumières des incendies apparaissent au large.

Publié chapitre par chapitre, chaque jour, pendant le premier confinement, « L'ïle » est un concentré d'angoisse et de psychose qui monte crescendo. Je ne sais pas comment les lecteurs ont pu tenir à l'époque mais de toute évidence, Vincent Villeminot a le don pour jouer sur le suspense et nous tenir en haleine.
Cette histoire, c'est Jolan qui nous la conte, alternant entre passé et présent. Si au départ tout se passe pour le mieux entre organisation collective, vote et autogestion, l'harmonie de la communauté ne dure guère longtemps face à l'inquiétude des uns et des autres. le confinement et le fait de ne pas savoir aiguisent les rivalités, poussent aux suppositions les plus folles sur les fameux événements et finissent par attiser la peur et la méfiance. Y compris au sein du groupe d'amis que constituent Jolan et sa bande. Les jeunes, qui semblent les plus à même de s'adapter à toute nouvelle situation, ne sont pas ici épargnés, bien au contraire. La psychose les gagnent.
Vincent Villeminot n'a pas fait dans la demi-mesure pour décrire cette période exceptionnelle. Il retrouve ici un thème qui lui est cher, survivre après une catastrophe, mais son regard reste aussi très sombre. Il révèle l'égoïsme, la lâcheté, la trahison, la folie et la violence des hommes. A ceux qui portent encore en eux raison et espoir, il ne leur laisse aucune chance.
Alors que retenir de cette dystopie ancrée dans la réalité ? Un portrait philosophique et sociologique d'une brûlante actualité, beaucoup d'aventure, et la fragilité évidente de la nature humaine.
Un roman de littérature ado qui alerte et interpelle.
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ATTENTION COUP DE COEUR
AUTEUR : VINCENT VILLEMINOT - TITRE : L'ILE
EDITEUR : POCKET JEUNESSE
PARU EN MARS 2021 –438 PAGES - 16€90
COTE : A-RP-VIL – ISBN – 978 2 266 31503 6

AUTEUR
Vincent Villeminot, né en 1972 est un auteur habitué aux éditions jeunesses. Il écrit à plein temps après avoir fait des études en sciences politique et en journalisme. Ce roman qui a été commencé pendant une résidence d'artistes à l'ile d'Aix a été continué au cours du 1er confinement sous la forme de feuilleton à épisodes postés tous les soirs à 18 h sur les réseaux sociaux avec une lecture à voix haute par l'auteur et d'autres personnes de son entourage.

MOTS MATIERES : Confinement, amitié, trahison, pandémie
GENRE : Roman « Thriller »
Conseillé au plus de 15 ans car très angoissant

RESUME :
Ecrit à la première personne par Jolan dit « Jo », le narrateur, nous savons dès le départ que quelque chose de terrible s'est passée. D'autant que des chapitres avant/après vont s'intercaler au fils des pages.
Le jeune garçon vit avec sa soeur, Louna et son père Pascal, veuf, sur une ile. Son frère Jean est Lycéen, pensionnaire sur le continent comme certains autres. Jo, lui, prend chaque matin le Bac, pour aller au collège, avec ses potes (Hugo, Maxence, Mickael, Simon). La soeur de Simon, Blanche suit les cours dans l'école primaire de l'ile. Elle est très intelligente et de ce fait souvent intégrée au groupe des collégiens. le maire est une femme, Françoise amoureuse de Pascal le père de Jo.
Dès le premier chapitre, trois événements viennent perturber l'ile : il n'y a plus de BAC, il y a des fumées sur le continent et toutes les liaisons téléphoniques sont impossibles car l'électricité est coupée. Françoise a eu le temps d'apprendre qu'ils avaient tous interdiction de traverser.
Les habitants sont inquiets pour leurs familles vivantes de l'autre côté mais le fait de se retrouver en autarcie ne les effraie pas car ils ont connu la tempête Xynthia qui les avait coupés du monde plusieurs jours.
Françoise organise avec ses adjoints, dont le père de Jo, les rationnements et la sécurisation de l'île. Les habitants sont invités à se prononcer en votant. Une cantine commune est mise en place. Les résidences secondaires sont réquisitionnées. Une communauté participative avec la mise en commun des biens et des denrées emporte l'adhésion de tous. Les mineurs sont eux même consultés quand cela les concerne et une école à classe unique est créée.
Cependant, ces actions humanistes, vont être perturbée par la venue d'une barque. Ils vont apprendre qu'une explosion en Allemagne a déclenché une épidémie. Les contaminés deviennent, parait-il, soudainement violents et meurtriers. Par sécurité, les arrivants sont mis en quarantaine. La violence exacerbée du continent serait contagieuse. Et, en effet, les arrivants vont s'entretuer.
A partir de là, les événements vont s'enchaîner et s'amplifier. Ordre est donné de tirer à vue, l'union qui semblait créer une sorte de Avre, va voler en éclats. D'autres embarcations vont tenter d'aborder et parfois réussir. Certains de l'ile vont partir puis revenir, mettant les autres en danger. Des habitants et parmi les meilleurs, vont mourir. La peur va gangrener l'équilibre précaire mis en place. Blanche, la soeur de Simon, a pressenti qu'il y aurait des sacrifiés et a identifié par ses lectures, le mal probable : une folie mystérieuse, l'Amok qui a été diagnostiquer en Malaisie et qui selon certains experts expliqueraient les massacres dans les écoles américaines.
Finalement, Simon va convoquer ses amis de le rejoindre au fort, là où ils se réunissaient tous avant le drame. Au fil des événements, les amitiés se sont défaites, certains ont trahi, on fait alliance avec Bastien, le mauvais garçon de l'ile. La peur comme chez les adultes, a servi de catalyseur. Chacun se méfiant des autres, et l'absence de réponses aux questions angoissantes (ont-ils attrapé la maladie ? ont-ils trahi ?), vont créer une cascade d'événements où certains mourront malgré leur jeune âge. Ceux qui s'en sortiront seront ceux qui seront restés unis.

AVIS CRITIQUE
Le livre est angoissant, les évènements n'arrêtent pas de s'enchaîner. N'oublions pas que c'est un feuilleton qui a tenu en haleine pendant les 60 jours du 1er confinement et l'auteur a émaillé ses chapitres de rebondissements permanents. C'est un livre fort, une écriture puissante. On ressent vraiment le confinement dans l'ile et aussi la conscience que le monde « d'après » sera différent. Blanche représente la voix de l'oracle qui en interprétant les textes, exacerbe les peurs en toute innocence (elle a 10 ans mais du fait de son intelligence, est écoutée). Les fakes news ne se basent elles pas sur des faits avérés avant des interprétations de personnes naïves ou manipulatrices.
La peur de l'autre est en fait la vraie contagion puisqu'il s'avère que personne n'est malade mais que la violence a fait son oeuvre. L'auteur démontre aussi que l'individualisme anéanti les forces collectives et que la foi dans l'union permet de s'en sortir.
Ces thèmes majeurs ont une résonnance réelle dans la vraie vie ! NOTRE VRAIE VIE !

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Jolan Baudouin, dit Jo et parfois Poléon, a treize ans et il vit sur l'île d'A., une petite île de deux kilomètres carrés avec cent cinquante habitants, au large de Rochefort, entre l'embouchure de la Charente et les deux grandes presqu'îles d'Oléron et de Ré. Il a grandi avec sa bande d'amis, Simon, Hugo, Maxence, Michaël et Louna, sa grande soeur de quinze ans (et parfois Blanchette, la petite soeur de Simon qui est en CM2). Jo vit avec son père, Pascal, infirmier et sa soeur, Louna depuis le départ de sa mère pour le continent et celui de son frère aîné, Jean au lycée à Rochefort. La vie du village est organisée par l'équipe municipale avec Françoise, la maire, et les quatre marins de service, Etienne, Joris, Alain et Ted. Soudain arrive une catastrophe sur le continent, ce serait peut-être une explosion en Allemagne : d'un seul coup, il n'y a plus d'électricité, plus d'eau ni de téléphone ni de connexion. le continent est en proie aux flammes, les habitants doivent apprendre à vivre ensemble en autarcie.

Vincent Villeminot a bénéficié en 2020 d'une résidence dans le sémaphore de l'île d'Aix avec sa famille et notamment ses filles. Lors du premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, il décide de publier en ligne un roman-feuilleton et il offre aux adolescents un chapitre chaque soir à 18h avec la complicité de son éditeur chez PKJ, le talentueux Xavier d'Almeida. Il crée ainsi une petite communauté qui se retrouve chaque soir sur sa page Facebook dans le contexte inédit du confinement. Ses filles mettent par ailleurs le texte en son et cette lecture est éditée sur Lizzie. le texte sert donc de catharsis aux peurs et aux angoisses du quotidien durant cette période, il s'agit de la survie de huit adolescents sur une île après une catastrophe sur le continent.

Le roman démarre comme une robinsonnade avec la vie d'une petite communauté sur une île et l'organisation de leur survie en autarcie. Cependant, nous retrouvons rapidement les thèmes habituels chers à Vincent Villeminot, la violence et la cruauté de l'homme dans le retour à la nature. Ce roman est vraiment proche de Nous sommes l'étincelle et Comme des sauvages avec la même exploration de la violence, le goût pour l'horreur et la dystopie et la vision du roman noir. Nous avons à nouveau l'impression d'une vision sombre de l'humanité, probablement liée au genre du roman mais l'ouverture attendue dans le roman pour la jeunesse est étroite, l'espoir tient dans nos capacités à faire société et même l'amour n'est pas une solution pour une issue heureuse de la vie.

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critiques presse (1)
Culturebox
13 avril 2021
Après une expérience inédite de lecture virtuelle pendant le premier confinement, voici "L'île", le nouveau roman post-apocalyptique haletant de Vincent Villeminot.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
- On pourra voter, nous aussi ?
- Quand ça vous concernera. Mais je pense que le plus souvent, on s’en tiendra aux majeurs, si ça ne t’ennuie pas…
Françoise sourit. Simon leva de nouveau la main :
- Et en attendant, on ne va pas au collège, n’est-ce pas ?
- Non. Effectivement. Nous allons en parler avec vos parents, voir ce qui serait le mieux pour…
- Et là-dessus, on pourra voter ? Parce que ça nous concerne…
Des rires.
- Nous verrons, Simon.
Françoise redevint sérieuse.
- Je voulais vous rappeler aussi que je conserve une pleine autorité en matière de police, sur l’île. Je vous tiendrai informés, bien sûr. Mais quoi qu’il arrive, quoi qu’il se soit passé sur le continent, je crois que le pire danger serait de laisser s’installer la discorde ou le désordre parmi nous.
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Maintenant que les nuages et la brume de mer s’étaient dissipés, on distinguait parfaitement le continent, à quatre kilomètres de nous : le fort d’Énée, comme un récif planté à ras de l’eau, au milieu de la traversée ; la jetée de la pointe de la Fumée, et, à peine plus loin, le bourg de Fouras ; la côte qui s’étirait, largement urbanisée, perspective à perte de vue, semée presque sans discontinuer de maisons basses, hérissée çà et là d’un clocher, d’un château d’eau, et au moins aussi souvent d’une tour militaire, d’un sémaphore, puisque l’homme a sans cesse fortifié cette rade…
Mais ce ne fut pas la vue familière, ni même le calme de l’océan, couleur de boue, qui nous frappa ce matin-là. Non. Ce furent les trois fumées qui montaient depuis La Rochelle, très loin ; trois lourdes colonnes noires qui semblaient un funeste présage.
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Cette lecture filée pendant cette période de confinement a été une nouvelle expérience sur bien des plans. C'est la première fois que je lis un feuilleton. Cette expérience est autant remarquable par la qualité du texte que par le paratexte ! L'attente, les retrouvailles chaque jour comme un rituel sur la page facebook de l'auteur, les réactions sur le vif, confronter ses impressions à celles des autres ! Magnifique cette communauté éphémère qui tient à la particularité des conditions dans lesquelles elle s'est exprimée et qui en fait toute la beauté... C'était un bon alignement des étoiles littéraires !
La professeuse documentaliste
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Pascal. Mon père.
De trois quarts dos, couché face contre terre sur les pavés ; sa longue silhouette en ciré bleu, qui eut une convulsion, avec ce trou net et rouge, à gauche, presque au milieu du dos.
Je n'oublierai pas ces images, même si je survis à cette nuit.
Mais je n'oublierai pas, surtout, la dernière leçon qu'il venait de nous donner : il prenait une balle perdue parce qu'il s'était jeté pour empêcher un homme de tomber ; un homme qui, la seconde d'avant, lui avait pris celle qu'il aimait...
Mon père n'avait pas pensé que la chute de quiconque puisse être une bonne nouvelle. Même celle d'un salaud, d'un vicieux, d'un con, d'un meurtrier. Il croyait toujours qu'il y avait un truc à sauver, chez chacun, même chez Joss, chez Gilles, ou chez notre mère partie.
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Moi, il me semblait que le temps s’était arrêté pour toujours [...]
Mais c’était faux.
Les choses continuent, elles recommencent sans les absents, tôt ou tard.

p278
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Vidéo de Vincent Villeminot
Dans le cadre du cycle Visiteurs du soir, le Centre national de la littérature pour la jeunesse de la BnF propose des rencontres avec des professionnels du livre et de l'enfance. Cette séance accueille l'auteur de littérature jeunesse Vincent Villeminot.Rencontre animée par Jean-Marie Compte, ancien directeur du département Littérature et art à la BnF, et enregistrée le 15 décembre 2022 à la BnF I François-Mitterrand.
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