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EAN : 9782213704500
272 pages
Fayard (20/09/2017)
3.63/5   39 notes
Résumé :
Pendant deux ans, Claude Chossat a servi la Brise, ou du moins l’un de ses fondateurs. D’abord petit truand, il a voyagé dans sa roue et grimpé l’échelle sociale du grand banditisme à la vitesse de l’éclair en servant de chauffeur et de confident à Francis Mariani, le plus violent et le plus fou de tous.
Une ascension qui s’est arrêtée net le 23 avril 2008, lorsque «Francis» décide de tuer l’un de ses frères : Casanova, le roi Richard. Claude Chossat doit fui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Si d'aucuns devaient poser la question d'un savoir s'il s'agit du témoignage d'un repenti ou d'une balance, la réponse, au-delà du titre, se trouve dans la lecture de cet ouvrage.

Moins de deux heures suffiront à le lire de bout en bout et sa lecture n'est pas incontournable, ni pour comprendre la Corse (enfin essayer !) ni pour découvrir des secrets inavouables.

Mais il faut saluer le courage d'un homme, qui met sa vie et celle de sa famille en danger, pour témoigner de la réalité de ce que l'on vit bien souvent comme un folklore.

Il y a bien longtemps que la cruauté, la lâcheté et l'appât du gain ont remplacé l'honneur et autres fadaises que l'on nous rebat depuis des années !

Ce sont quelques salopards finis, des salauds de la pire espèce qui entachent l'île entière avec la complicité passive ou active de beaucoup.
Passive pour tous ceux qui n'y voient qu'un folklore et une sorte d'atavisme qu'ils embellissent de termes vidés de leur sens comme honneur ou vendetta.
Active de ceux qui savent et se taisent ou bien encore de ceux qui sont complices. Ici tout le monde en prend pour son grade, avocats, policiers, juges mais aussi une foultitude de gens communs.

Bien entendu que la peur est au rendez-vous et il faut pardonner a beaucoup de ceux-ci qui souhaitent simplement rester en vie !
Et c'est là que se pose la question de l'État, quant à son abandon de la situation ou son laisser-faire, dont celui des élus locaux.

Au final ce livre ne donnera à personne l'envie de briser une nouvelle fois l'omerta quand on voit comment la "justice" française a laissé tomber celui qui ose.

Pas l'un des meilleurs livres sur le sujet mais le témoignage unique d'un homme qui a osé.
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Comme d'habitude pour ce type d'ouvrage, il est impossible de vérifier les détails connus du seul témoin qui raconte ici. Mais quand on recoupe les informations et pour qui connait un peu l'île et ce qu'elle est devenue, tout sonne de manière authentique.
Claude Chaussat est ce repenti pris dans la spirale mafieuse où l'entraîne son appartenance à la galaxie du Gang de la Brise de Mer, cette association de malfaiteurs qui la première à cette échelle, a rompu le pacte implicite insulaire : ne pas exercer ses activités illicites là où on vit.
Dans ce récit qui se lit incroyablement vite, on voit certes défiler tous les noms qui ont agité l'histoire criminelle récente de la Corse, mais le plus intéressant reste la description du niveau terrible de corruption : hommes politiques, policiers, magistrats...et toujours ces connexions avec l'Afrique et les cercles de jeux, c'est hallucinant et désespérant. Quand chaussat décrit la vie en prison et notamment celle de Borgo, on parvient encore à s'étonner du degré de laxisme et de décadence des institutions et des moeurs.
Si Chaussat décrit sa vie de fugitif perpétuel fragilisé par l'absence d'un vrai statut de repenti, il parvient surtout à émouvoir quand au delà de sa personne, il souffre et tremble pour son avocat lui aussi victime collatérale de ce chassé-croisé sanglant ou quand il raconte la triste fin d'un buraliste anonyme pris lui aussi dans la nasse.
Ce n'est pas un livre remarquable, mais il mérite un peu d'attention et pourra susciter l'attention de ceux qui s'intéressent à la dérive du plus beau pays du monde.
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Je suis toujours très méfiant sur les autobiographie de "voyous", et celui ne déroge pas à la règle. Il n est pas dénué d 'intérêt dans le sens où il nous fait penetrer à l intérieur du clan de la Brise de Mer. Qu'il nous fait toucher du doigt que la vie d'un homme n'a que peu de valeurs face à l'honneur ou le profit ou la vengeance, et il faut reconnaître que Claude Chossat ne fait pas abstraction de ça, meme s'il ne se prete aucun role actif bien évidemment. Il fait bien ressentir cette tension d'une fuite permanente avec la nécessité de toujours être sur le qui-vive. En revanche, je reste très circonspect et méfiant sur la présentation des faits qui me paraît orienté après avoir lu certains articles sur les affaires mentionnés. Je trouve qu'il se donne un peu le beau rôle, et que ce n est peut être pas forcément la réalité. C est pas le genre d'exercice qui me fait rêver, et cela se confirme avec ce repenti.
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Cet ouvrage est l'unique témoignage d'un ancien proche de la Brise de Mer. Il est intéressant dans ce sens, ainsi que pour comprendre le fonctionnement interne de cette institution et dans une moindre mesure comment les gens "borderline" se laissent prendre au piège.
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Un livre qui peut faire froid dans le dos, quand on voit le peu de prix que "d'aucuns" truands attachent à la vie.
Michel Chaussat fait preuve de courage en dévoilant le contenu de ce livre de 200 pages, court, dense, intraitable sur le système mafieux insulaire, brisant ainsi une certaine loi du silence. du silence ou tout simplement de la peur?
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sur le terrain de foot, les règles aussi ont changé. Quand Francis joue, il gagne systématiquement le match avant le coup de sifflet. Inutile de le lui disputer ni de se risquer à lui toucher le ballon dans les pieds, de peur de se prendre une gueulante à souffler tous les murs de la prison ou de finir en charpie sous ses poings ou ceux de Pierre-Marie. Voire bien pire dehors.
Avec eux, une histoire de ballon peut très mal se finir. C’est ce que je me suis dit, ce matin-là, au bord du terrain, quand j’ai vu Pierre-Marie finir au sol avec un œil en sang, telle une balle de ping-pong pendant de l’orbite,
sous les coups d’un jeune fou qui n’a pas mesuré ce qu’il venait de faire.
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Pendant près de deux ans, de 2007 à 2009, j’ai été un soldat de la Brise de mer, ce gang dont le mythe a, depuis les années 1980, occupé le devant de la scène sur la carte criminelle de la Corse et du continent. Pendant près
de deux ans, j’ai voyagé dans la roue de l’un de ses parrains, Francis Mariani, connu pour être le plus violent et le plus fou de tous, se vantant d’avoir tué des dizaines de personnes.Avec lui, je me suis senti tutoyer les cimes du banditisme, accéder à une dimension aussi fictive que surnaturelle, qui vous fait devenir sans foi ni loi, vous fait oublier toute trace d’humanité, vous fait croire au-dessus de la justice, des hommes, de tout.
Sans lui, ma vie ne serait pas devenue le cauchemar qu’elle est aujourd’hui. Si j’ai voulu refaire ce long voyage dans les viscères de la Brise, c’est peut-être pour casser la légende qui auréole encore ce nom, cette légende
que d’aucuns font encore vivre avec des accents de vertu offensée, qui nimbe toujours ces « beaux voyous » et qui m’a aussi longtemps fasciné.
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La grande ville, c’est Ajaccio, à vingt minutes de route. Le bout du monde. Nous y allons tous les samedis avec mes parents pour faire les courses au Corsaire, le supermarché du coin. Un grand voyage, pour le gamin que je suis ! Un vent de liberté que j’hume à pleins poumons, le temps de m’en rassasier et d’avoir envie de rentrer à Cuttoli à bride abattue, vite oppressé par ce monde emballé.
J’aime ma vie de village, cette enfance corse qui a le sourire soyeux de ma grand-mère, Marie Scarbonchi, et le bruit des rivières dans lesquelles mon père m’emmène pêcher la truite. Des paradis perdus que je ne reverrai
sans doute jamais.
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Je suis au service d’un grand tueur qui me donne son amitié et à qui je
dois de l’argent. Ça s’appelle une impasse. D’autant que, depuis peu, j’ai
encore franchi un grand pas dans l’illégalité. Ce fameux soir à l’auberge du
Prunelli, Francis m’a demandé de l’aider à trouver des armes, pour le protéger. « Des armes lourdes, dernière génération. Tu connais quelqu’un,oi, qui en aurais ? » J’ai répondu la vérité. J’en connais, oui. J’ai toujours gardé quelques contacts avec David, l’un de mes comparses du vol avec séquestration qui m’a valu la prison en 2000, un peu comme on conserve une relation de loin en loin avec un ancien correspondant ou un pote de lycée.
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Parler, pour ne plus me taire, pour libérer ce torrent de boue qui m’étouffait comme il étouffe toute une île.
Ce qui me reste à vivre ne charriera pas assez de regrets d’avoir mené cette vie-là. Aujourd’hui, j’ai peur pour ma famille, qui, elle, n’a rien à voir avec cette saleté d’histoire. J’ai peur pour moi, aussi.
Voilà ce qu’est une vie de repenti, une vie dans l’étau de la mafia.
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Videos de Claude Chossat (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Chossat
Un repenti de la mafia corse raconte - C à Vous - 19/09/2017
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